Les consultations de Joseph Kabila à Goma accaparent une bonne partie du microcosme politique. Depuis son adresse à la nation, les points de vue divergent dans l’opinion. Les uns trouvent dans le discours de l’ancien chef de l’Etat, un appel à la réconciliation nationale tandis que les autres voient le fardeau de ses 18 ans chaotiques de gouvernance.
Le discours du leader de l’Ecidé tombe comme un couperet pour trancher entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila. Tshisekedi et Fayulu qui étaient unis dans l’opposition avant de se séparer à Genval lors de la désignation du second comme candidat unique de l’opposition, se retrouvent à nouveau ensemble par cette main tendue de son challenger de 2018 et de 2023.
La nature ayant horreur du vide, c’est l’occasion d’occuper l’espace pendant que les autres membres de l’opposition hésitent. Matata Ponyo, depuis sa condamnation, ne saurait plus être actif à l’instar de Moïse Katumbi qui a préféré l’exil. Le groupe de Sesanga, Claudel Lubaya, mi-figue, mi-raisin, n’affiche aucune sympathie politique entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi.
En attendant, les consultations politiques engagées par le président de la République se sont clôturées sans les acteurs principaux de l’opposition. Fayulu et les autres avaient refusé d’y prendre part. Aujourd’hui, d’où vient que Martin tend la main en solitaire à Félix Tshisekedi ?
La politique étant dynamique, beaucoup d’eau doit avoir coulé sous le pont. Félix Tshisekedi n’a pas tardé à réagir. Par le biais de sa porte-parole, le Président de la République a salué la démarche de Fayulu et a affirmé sa disponibilité à le rencontrer. Le chef de l’État y voit une opportunité de renforcer la cohésion nationale et de faire front commun contre les menaces qui pèsent sur le pays.
A Joseph Kabila, Fayulu l’invite à se remémorer tout ce que le Congo lui a donné et à s’engager résolument en faveur de la paix avant d’ajouter qu’aucune raison, même stratégique, ne saurait justifier une collaboration avec ceux qui déchirent notre pays. Il a appelé Joseph Kabila et Nangaa à quitter Goma, car l’histoire ne pardonne pas les trahisons.
Le décor ainsi planté par Tshisekedi et Fayulu, est la configuration du nouveau paysage politique qui pointe à l’horizon. Sans nul doute, la dynamique enclenchée par le patron de l’Ecidé ne manquera pas de trouver un écho favorable auprès de certains partis politiques alors qu’il existe un autre schéma de la CENCO et l’ECC pour un dialogue. Qu’adviendra-t-il ?
La Pros.
