Réunis à Kigali, au Rwanda, du 28 juillet au 4 août 2025, les Cardinaux et Evêques d’Afrique et de Madagascar ont pris part à la 20ème Assemblée plénière du Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et de Madagascar, « SCEAM » en sigle. A cette occasion, le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa et figure de proue de l’Église catholique en Afrique subsaharienne, a été réélu pour un second mandat de quatre ans, ce dimanche 3 août 2025, à la tête du Conseil présidentiel de cette organisation continentale des Conférences épiscopales. L’occasion pour le prélat d’appeler à l’arrêt des conflits armés sur le continent.
Ce sont plus de 250 évêques, membres de différentes Conférences épiscopales sur le continent et à Madagascar, qui ont participé à ce symposium placé sous le thème : « Le Christ, source d’espérance, de réconciliation et de paix ».
La réélection du Cardinal congolais à ce poste n’est rien d’autre qu’une confirmation de son aura et de son influence au sein de l’Église catholique sur le continent. Il est l’homme qui représente les Eglises catholiques africaines au sein de la Curie.
Un symbole fort pour la région des Grands Lacs.
Un prélat de Kinshasa réélu à Kigali, la capitale du Rwanda, principal soutien du M23. Dès les premières heures de cette rencontre, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu n’a pas manqué de souligner que beaucoup de sang avait coulé dans la région des Grands lacs. Il est temps que le « sang cesse de couler », selon l’homme d’Église.
Dans sa prise de parole au terme des assises, l’archevêque de Kinshasa a lancé un appel à l’arrêt des conflits armés qui ensanglantent actuellement le continent, tout en affirmant : « Nous sommes appelés à devenir des artisans de paix, des prophètes d’espoir et des instruments de réconciliation. »
De son côté, Mgr Arnaldo Sanchez Catalan, originaire des Philippines et nonce apostolique au Rwanda, s’est félicité de la poursuite des initiatives de paix entre son pays d’accueil et la RDC. « Nous prions pour que cette fois-ci, les pourparlers et les accords de paix aboutissent et apportent une paix durable », a précisé le prélat philippin.
Mgr Fridolin Ambongo Besungu, un homme d’influence
En prélude de ce symposium, le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu se faisait déjà l’écho des souffrances des populations concernées par le terrorisme au Sahel, la guerre dans l’Est de la RDC ou encore les conflits au Soudan et au Soudan du sud. Et à ses yeux, c’est en s’appuyant sur une vision commune structurée que « l’épiscopat africain entend travailler davantage à apporter sa part pour relever des défis socio-politiques auxquels fait face le continent. »
Membre du Conseil des Cardinaux depuis 2020, Mgr Fridolin Ambongo Besungu bénéficie d’une grande influence au sein de l’Eglise catholique. A travers la CENCO, la Conférence Episcopale des Evêques de la RDC, dont le rôle de médiateur de la scène politique congolaise est souvent crucial, Fridolin Ambongo s’est engagé en 2019 en faveur d’élections libres et démocratiques.
« Des baptisés : messagers et bâtisseurs de l’espérance »
Il faut noter que, dans leur message final, les évêques membres du SCEAM rappellent d’abord qu’en cette année jubilaire, la mission fondamentale de tous les baptisés est d’« être des messagers et des bâtisseurs de l’espérance ». C’est ainsi, disent-ils, que l’Église-Famille de Dieu qui est en Afrique et dans les Îles, propose sa vision pour les 25 prochaines années : une vision qui s’enracine dans le « Christ, notre Espérance ». L’essentiel de leur message se décline sur une double dimension : « d’une part, raviver et vivre notre véritable identité en tant qu’Église-Famille de Dieu ; Dieu comme notre Père, l’Église comme notre Mère, et les autres comme nos frères et sœurs ; d’autre part, embrasser pleinement la grande mission de la réconciliation ».
« Avoir à cœur le souci des peuples »
En conclusion de son message, le SCEAM recommande à tous les leaders politiques d’avoir à cœur le souci des peuples qu’ils gouvernent, et de protéger les plus faibles en promouvant le dialogue et le mieux-vivre-ensemble. En même temps, il invite l’Église, témoin de la souffrance du peuple dans les zones en conflits armés, à « s’engager d’une manière plus vigoureuse en termes de sensibilisation et d’action concrète pour la paix ». L’éducation à la paix des jeunes générations, soulignent-ils, doit faire partie de ses priorités afin que tout homme, toute femme d’Afrique et de Madagascar soit un relais de la Paix de Dieu, dans le Seigneur Jésus.
César Nkangulu