
C’est décidément le bout du tunnel. L’attente aura été longue. Et, le suspense s’est, finalement, estompé. Ce jeudi 4 décembre 2025 marque, en effet, un grand jour à Washington où tous les décors sont plantés en vue de la signature, sous la médiation américaine, de l’Accord de paix historique entre la RD. Congo et le Rwanda. C’est un moment décisif pour la stabilité régionale. Après plus de trois décennies d’intolérance, de pillage des ressources naturelles congolaises et des massacres des populations dans l’Est de la RDC, une lumière de paix et d’espoir va ainsi resplendir. Cet Accord historique, facilité par l’Administration Trump, constitue un instrument stratégique qui entend non seulement enterrer un passé douloureux, mais aussi contribuer efficacement à la normalisation des rapports entre Kinshasa et Kigali.
A Washington, les délégations congolaises et rwandaises ont bel et bien répondu au rendez-vous. Le Président de la RDC, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, est, lui, arrivé hier, mercredi 3 décembre 2025, en provenance de Serbie. Selon une communication faite par la Présidence congolaise, le programme officiel de l’évènement d’aujourd’hui prévoit une rencontre tripartite entre les Présidents Donald Trump, Félix Tshisekedi et Paul Kagame à la Maison Blanche. Tandis que la cérémonie proprement dite de la signature de l’Accord de paix RDC-Rwanda se tiendra en présence des Chefs d’Etat et des Hauts représentants de l’Angola, du Burundi, du Kenya, du Qatar, du Togo, de l’Ouganda, des Emirats Arabes Unis et de l’Union Africaine, qui se sont déplacés pour accompagner cette démarche diplomatique majeure.
En répondant à l’invitation du Président américain Donald Trump, Kinshasa est convaincu que l’Accord de Washington constitue une grande promesse de paix pour les populations de Goma, Bukavu, Rutshuru, Masisi, Nyiragongo, Lubero, Ituri et de toutes les localités martyrisées par la guerre, qui vient soutenir l’ambition du Président de la République de rétablir pleinement l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national et d’œuvrer à l’instauration d’une paix réelle, durable et partagée dans toute la sous-région. Pour la partie congolaise, cet accord traduit aussi clairement l’engagement de toutes les parties à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, grâce au Concept technique opérationnel de désengagement sécuritaire, le CONOPS, convenu le 31 octobre 2024, qui prévoit un retrait intégral, vérifiable et ordonné des troupes rwandaises.
La Pros.
VOICI L’ACCORD QUE LES PRESIDENTS VONT SIGNER AUX USA LE 04 DECEMBRE 2025
(Tiré du site de l’Ambassade des USA)
PREAMBULE
Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo (« RDC ») et le Gouvernement de la République du Rwanda (« Rwanda ») (ci-après dénommés « les Parties ») :
RÉAFFIRMANT l’engagement mutuel des Parties à la Déclaration de principes du 6 septembre 2024 et aux mesures de confiance pour restaurer la paix et la sécurité au Nord-Kivu établies par la Maison-Blanche le 19 décembre 2023 ;
NOTANT que les peuples des deux Etats voisins sont unis par une histoire, une culture et des liens familiaux communs et que des générations de Congolais et de Rwandais souhaitent vivre en paix et en harmonie ;
RECONNAISSANT que le conflit en cours entre les deux pays a mis en péril des millions de vies, aggravé les souffrances humaines dans la région et compromis les perspectives de développement ;
RAPPELANT les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies, notamment les résolutions 2098 (2013), 2147 (2014), 2556 (2020), 2612 (2021), 2666 (2022) et 2773 (2023) ainsi que les décisions pertinentes du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine ;
PRENANT NOTE du Concept d’opérations du Plan harmonisé pour la désescalade des hostilités entre les deux pays ;
SOUHAITANT rétablir la confiance, mettre fin aux souffrances, assurer la protection des civils et instaurer une paix durable ;
SONT CONVENUS DE CE QUI SUIT :
1. INTÉGRITÉ TERRITORIALE ET INTERDICTION DES HOSTILITÉS
Les Parties réaffirment leur engagement à l’intangibilité des frontières héritées de l’époque coloniale et au respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque État.
Les Parties conviennent de :
– Cesser immédiatement et totalement les hostilités ;
– Mettre un terme à tout soutien, direct ou indirect, aux groupes armés opérant sur le territoire de l’autre Partie ;
– Cesser toute action militaire ou autre activité déstabilisatrice susceptible d’aggraver les tensions.
Les Parties exhortent la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EACRF) ainsi que la MONUSCO à soutenir la mise en œuvre de ce cessez-le-feu, conformément à leurs mandats respectifs.
2. DISENGAGEMENT, DÉSARMEMENT ET INTÉGRATION DES GROUPES ARMÉS NON ÉTATIQUES
Afin de promouvoir une résolution durable des conflits et de réaliser les potentialités économiques régionales, les Parties conviennent que :
a. Désengagement.
D’une manière séquencée et coordonnée avec le désengagement des forces, de même que le désengagement d’autres accords en vigueur, les Parties appuient le désengagement, le désarmement et l’intégration des groupes armés non étatiques par le Plan harmonisé et conformément à la section 3 du présent Accord.
b. Intégration.
Toutes les forces armées non étatiques et combattants irréguliers doivent être intégrés dans les Forces armées de la RDC (« FARDC ») et la Police nationale congolaise (« PNC ») selon des modalités professionnelles, transparentes et vérifiables.
c. Protection des civils.
Les Parties garantissent le respect du droit international humanitaire, y compris dans le cadre du désengagement prévu.
3. MÉCANISME CONJOINT DE COORDINATION ET DE DÉMOBILISATION
1. Les Parties établissent un Mécanisme conjoint de coordination afin de superviser la mise en œuvre du désengagement, du DDRCS (désarmement, démobilisation, redonner confiance et stabilité) et du retour des déplacés.
2. Le Mécanisme conjoint comprendra des représentants de haut niveau de la RDC et du Rwanda, ainsi que des observateurs internationaux.
3. Le Mécanisme :
– Assurera la coordination avec la MONUSCO ;
– Veillera à la transparence opérationnelle ;
– Supervisera le déploiement du personnel technique ;
– Présentera des rapports réguliers aux Parties.
4. RETOUR DES PERSONNES DÉPLACÉES ET DES RÉFUGIÉS
Les Parties conviennent de coopérer étroitement afin d’assurer :
– Le retour volontaire, sûr et digne des personnes déplacées internes et des réfugiés ;
– La réintégration durable de ces populations ;
– Le respect du principe de non-refoulement.
Les Parties faciliteront également l’accès humanitaire conformément au droit international humanitaire.
5. MISE EN ŒUVRE ET RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS
1. Un Comité conjoint de surveillance est créé pour superviser l’exécution du présent Accord.
2. Le Comité :
– Se réunit au moins une fois par mois ;
– Peut convoquer des réunions extraordinaires en cas de nécessité ;
– Facilite le règlement des différends entre les Parties.
3. En cas de litige non résolu, les Parties peuvent saisir :
– Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine ;
– Ou tout autre mécanisme africain de médiation mutuellement accepté.
6. CADRE DE COOPÉRATION BILATÉRALE
Les Parties conviennent d’accroître leur coopération dans les domaines suivants :
– Sécurité régionale ;
– Commerce et investissements ;
– Développement des infrastructures ;
– Exploitation transparente des ressources naturelles, y compris les chaînes d’approvisionnement de minerais ;
– Santé publique ;
– Mobilité transfrontalière ;
– Tourisme ;
– Protection de l’environnement.
Un Comité bilatéral permanent sera créé à cette fin.
7. DISPOSITIONS FINALES
1. Le présent Accord entre en vigueur dès sa signature.
2. Le présent Accord reste valable pour une durée indéterminée, sauf dénonciation écrite par l’une des Parties avec un préavis de douze mois.
3. Le présent Accord est rédigé en français et en anglais, les deux versions faisant également foi.
SIGNÉ À WASHINGTON, LE … DÉCEMBRE 2025
POUR LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
POUR LA RÉPUBLIQUE DU RWANDA
ATTESTÉ PAR LE GOUVERNEMENT DES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE