Le Conseil National de Suivi de l’Accord politique global et inclusif du 31 novembre 2016 s’est réuni mardi 6 juin dernier, en session ordinaire hebdomadaire, dans sa salle des réunions située dans l’enceinte de l’Immeuble du Cinquantenaire, dans la Commune de la Gombe. C’était sous la supervision de son président en exercice, Joseph Olenghankoy Mukundji. Les membres du Conseil ont débattu en premier lieu autour de l’intolérance politique qui bat son plein ces derniers temps en République Démocratique du Congo. Ils ont, ensuite, évoqué, entre autres, la multiplication des discours de haine avec des actes comminatoires et d’atteinte à la vie de paisibles citoyens, l’apparition des milices qui naissent à tout bout de champs durant ces dernières à Kinshasa et dans des provinces, la libre circulation des armes blanches, les enlèvements des personnes à bord des taxis, bus et taxis-bus. Ils n’ont pas laissé passer inabordée la question du conflit Teke-Yaka qui tente déjà d’amener la guerre aux portes de Kinshasa.
Après avoir longuement débattu, ils ont fini par chuter par une série de neuf recommandations : une adressée au Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi ; quatre au Gouvernement des warriors ; deux au Pouvoir Judiciaire ; une aux Services de sécurité et de maintien de l’ordre public et la dernière aux leaders sociopolitiques ainsi qu’au peuple congolais dans sa globalité.
Au Président de la République, en sa qualité de garant de l’intégrité nationale, le CNSA recommande d’initier, dans les tout prochains jours, des consultations avec tous les leaders politiques et d’opinion dans le but de l’apaisement des esprits, de la consolidation de l’unité, de la paix, de la cohésion nationale et de la décrispation du climat sociopolitique et sécuritaire qui prévaut en cette phase cruciale et qui risque de mettre en danger la vie de la Nation toute entière. Au Gouvernement, il propose l’idée, primo : de la prise d’un train de mesures idoines en vue de la préservation de la sécurité des personnes et de leurs biens ; deuxio : de s’abstenir de toute discrimination sur base d’appartenance politique dans la dispensation des services publics de l’Etat ; tertio : de bien vouloir disponibiliser les moyens financiers en faveur de l’organisation très prochaine de la tripartite CNSA-Gouvernement central-CENI, qu’il définit comme étant l’unique cadre légal pour l’évaluation du processus électoral. Au Pouvoir Judiciaire, il préconise d’exercer avec rigueur la répression sur tous les actes et propos en violation des lois de la République, ainsi que de songer à la libération de tous les prisonniers en détention irrégulière. Quant aux services de sécurité et de maintien de l’ordre public, le CNSA prie ces derniers, dans l’exercice de leurs fonctions, de daigner rester à la fois républicains, impartiaux et respectueux de la dignité humaine. Enfin, aux leaders sociopolitiques ainsi qu’au peuple congolais dans sa globalité, le Conseil National de Suivi de l’Accord et du processus électoral adresse comme message, celui de s’abstenir de tout propos de nature à intensifier de plus en plus les clivages politiques, provinciaux et ethno-tribaux.
Saint-Germain Ebengo