Accueil » «Fraternisation politique et décadence idéologique de la République Démocratique du Congo face à l’hégémonisme stratégico-mécaniste rwandais, RDC : une épine gênante sous les pieds de Félix TSHISEKEDI pour 2023»

«Fraternisation politique et décadence idéologique de la République Démocratique du Congo face à l’hégémonisme stratégico-mécaniste rwandais, RDC : une épine gênante sous les pieds de Félix TSHISEKEDI pour 2023»

Par La Prospérité
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1. Fraternisation congolaise des rwandais est un déni, un abandon de souveraineté voire un manque de charisme et de leadership

En effet une fraternisation est un cas où, durant un conflit civil ou armé, des membres de partis opposés cessent les hostilités à la suite d’un renversement des convictions de l’un des deux camps ou de l’accord sur un but commun. Également dénommée fraternisation avec l’ennemi, les autorités militaires considèrent la plupart du temps les fraternisations comme des cas de mutinerie. Or tant en amont qu’en aval il n’y a rien dans le dictionnaire Larousse qui dénote la démarche cavalière de Félix Tshisekedi. Sachons cependant que le mot fraternisation a une histoire probante. Il suffit de fréquenter Internet pour s’en rendre compte. C’est ainsi et m’inspirant d’un film intitulé « Joyeux Noël », je m’aperçois que les fraternisations contre la guerre n’étaient pas du cinéma (cfr. Révolution [DO1] Internationale… le 29 janvier, 2006 – 18:05). Dans ce film, c’est la guerre de 14-18 comme jamais nous ne l’avions vue au cinéma ». C’est ainsi que débute la critique, pour le moins dithyrambique, du magazine Historia à propos du film Joyeux Noël de Christian Carion, sorti le 9 novembre dernier dans les salles, et sélectionné pour représenter la France aux Oscars 2006.

Que peut-il y avoir de si merveilleux dans ce film qui mérite un tel engouement, s’est-on interrogé ?

En effet, répond-t)-on, le cinéaste a choisi de traiter une « soirée particulière » au cours de cette vaste boucherie, celle du 24 décembre 1914, la première nuit de Noël depuis le déclenchement de la guerre en août. Ce soir-là, comme le dit Carion dans le roman inspiré de son film, « l’impensable s’est produit ». Malgré l’impératif qu’ils avaient de s’entretuer, malgré la haine du « boche » ou du « französe » apprise 10 ans plus tôt sur les bancs de l’école primaire en vue de cette guerre, les soldats de part et d’autre vont, ce soir-là, poser les fusils, chanter ensemble quelques cantiques de Noël puis vont tout aussi spontanément sortir des tranchées pour se serrer la main et partager le vin, le schnaps, le pain et les cigarettes. Des parties de football seront même organisées le lendemain, d’après les archives militaires. Ce sont ces moments de fraternisations de décembre 1914 que met en scène le film.

Evidemment, poursuit-on, la bourgeoisie ne laisse pas entrer n’importe quel film dans le Panthéon de sa grande cinémathèque, surtout lorsqu’il traite d’un sujet aussi délicat que les fraternisations de la « Grande Guerre ». Alors, si elle est prête à la gratifier d’un Oscar, c’est que la version de Carion lui convient parfaitement. En effet, si les moments du film où les soldats fraternisent ne peuvent que nous submerger d’émotions vives, la signification, ou plutôt l’absence de signification donnée à cet événement est un véritable seau d’eau glacée jeté à la face du spectateur qui ne relève que de la falsification historique. Finalement, Noël 1914 devient une jolie et émouvante parenthèse sans lendemain, qui devra très vite se refermer parce que « les affaires » doivent nécessairement reprendre. Les dialogues entre les officiers français, britanniques et allemands sont édifiants : « – L’issue de la guerre ne se jouera probablement pas ce soir… Personne ne nous reprochera d’avoir posé nos fusils une nuit de Noël !- Rassurez-vous ! C’est juste pour cette nuit renchérit Horstmayer, [l’officier allemand] qui veut « rassurer » son homologue français… » Et dans l’épilogue du roman, on peut lire en guise de conclusion : « Bien sûr, la guerre a repris ses droits (…) Lorsque Noël 1915 a pointé son nez, les états-majors avaient bien retenu la leçon et ne se sont pas laissé prendre au dépourvu : ils ont fait bombarder les secteurs trop calmes à leurs yeux. Il n’y a plus eu de fraternisations comme en 1914. » Et voilà, fin de l’histoire, pour reprendre les mots d’Audebert (l’officier français), la « parenthèse est refermée ».

Reste que dès 1914, les journaux  notamment,  ceux d’Angleterre, sont au courant des fraternisations de Noël mais ils ne chercheront pas à les dissimuler, bien au contraire, ils en feront l’étalage dans leurs colonnes avec un traitement similaire à celui que l’on retrouve aujourd’hui dans Joyeux Noël. Ainsi, on pouvait lire dans le Manchester Guardian du 7 janvier 1915 : « ‘Mais,  ils sont rentrés dans leurs tranchées’ pourrait dire un observateur parfaitement avisé et totalement inhumain, venu d’une autre planète, ‘et ils se sont brutalement remis à tuer et à se faire tuer. A l’évidence, cette attitude qui partait d’un bon sentiment est restée sans lendemain’. Ce à quoi, naturellement nous aurions raison de lui rétorquer qu’il y avait encore beaucoup à faire – qu’il fallait encore délivrer la Belgique de l’horrible joug qui pesait sur elle, comme il nous fallait apprendre à l’Allemagne que la culture ne pouvait être imposée par l’épée. » « Il y a encore beaucoup à faire, donc trêve de plaisanterie et regagnons nos tranchées respectives », c’est exactement ce que Carion fait dire aux soldats de son film, à l’image de l’un des personnages principaux, le soldat allemand Nikolaus qui refuse la désertion que lui propose sa belle parce que, tout de même, « Je suis soldat ici ! J’ai des devoirs, des obligations comme tous les autres ! ». C’est ici, dans cette morale à deux sous, que le film dérape copieusement pour devenir une pure fiction, un fantasme de la classe dominante qui réécrit l’Histoire à sa guise et confisque de cette manière celle de la classe ouvrière.

On montre que les fraternisations de Noël 1914 n’ont jamais été ces sortes de « miracles sans lendemain » ou « une pause, un entracte avant l’acte suivant du drame effroyable », pour reprendre l’expression de l’historien Malcolm Brown, coauteur avec Marc Ferro de Frères de tranchées (disponible en librairie un peu avant la sortie du film de Carion).

Avant décembre 1914 et bien après, tout au long de la guerre, les scènes de fraternisation se sont répétées sur tous les fronts : à l’Ouest entre soldats allemands et britanniques ou français, à l’Est entre soldats russes et allemands ou austro-hongrois, sur le front austro-italien entre soldats autrichiens et italiens. Partout, les mêmes scènes de partage de boisson, nourriture et cigarettes qui volent de tranchée à tranchée, les mêmes tentatives pour s’échanger quelques mots (certains regrettent de ne pas parler la langue de celui d’en face). Et l’on s’entend le plus souvent pour ne pas s’entretuer (les historiens eux-mêmes ont appelé ça le « vivre et laisser vivre »). Les cas de fraternisation sont parfois si poussés que les officiers sont obligés de demander à l’artillerie ennemie de canarder leurs hommes pour qu’ils daignent enfin retourner dans leurs tranchées.

De telle sorte que l’idée selon laquelle les fraternisations étaient « sans lendemain » implique un autre mensonge que celui consistant à dire que le phénomène fut « rare et limité ». Le « sans lendemain » veut dire aussi « sans espoir » de mettre un terme au carnage. Le film, appuyé par une ribambelle d’historiens bourgeois, cherche en effet à vider de tout contenu politique de tels événements.

Comme le fait Marc Ferro en disant : « C’était un cri de désespoir poussé contre les offensives inutiles par des soldats qui n’en pouvaient plus… Mais elles n’ont pas été un pas vers une remise en cause de la guerre », mieux, elles n’ont « pas eu de contenu révolutionnaire ». Si un prix Nobel de la mauvaise foi existait, alors Monsieur Ferro serait un sérieux concurrent. Il est pourtant évident que des soldats que l’on envoie s’entredéchirer et qui, au contraire, posent leurs fusils pour aller se serrer la main, remettent de facto en cause la guerre.

Les critiques du « film » indiquent en définitive que « Ces fraternisations n’ont pas de signification politique« , mais c’est tout le contraire qui est vrai. En effet, elles expriment la nature internationale de la classe ouvrière, le fait qu’elle n’a aucun intérêt à se faire massacrer pour des intérêts qui sont ceux de ses exploiteurs et de leur patrie. Les fraternisations depuis 1914 puis les mutineries de 1917 (voir RI n°285, décembre 1998)  sont l’expression de la révolte montante de la classe ouvrière, excédée au front comme à l’arrière par les souffrances imposées par la guerre, dont le point d’orgue sera la révolution russe de 1917. Les exemples de ce qu’annoncent les fraternisations ne manquent pas.

Ainsi, le caporal Barthas rapporte qu’en décembre 1915, dans le secteur de Neuville-Saint-Vast, les tranchées étant inondées, soldats français et allemands durent sortirent et commencèrent à fraterniser. Un peu plus tard, après un discours, un soldat allemand brise son fusil dans un geste de colère, alors, écrit Barthas, « des applaudissements éclatèrent de part et d’autre et l’Internationale retentit ». De même, un soldat français rapporte en janvier 1917 :  » Les boches nous font signe avec leurs fusils qu’ils ne veulent plus tirer sur nous ; si on les obligeait, ils lèveraient en l’air » (lever la crosse en l’air est un signe de mutinerie). Encore dans le témoignage de Barthas, cette fois dans les Vosges en septembre 1917 :  » … il y en a un [soldat allemand] qui a pris son fusil et l’a agité la crosse en l’air et il a achevé son geste en mettant son fusil en joue mais en nous tournant le dos et en visant vers l’arrière. C’était très explicite et nous en avons déduit qu’il faudrait qu’ils tirent mais vers ceux qui les menaient  » (Cfr le film « Joyeux Noël » : Les fraternisations contre la guerre n’étaient pas du cinéma,soumis par Révolution Internationale, le 29 janvier, 2006 – 18:05).

En résumé qu’est-ce qu’on en retiendra ? Que les pauvres, les démunis, les victimes de tous genres (tels ceux de l’Est-Congo-Kinshasa), mieux, les prolétaires, en langage marxiste, ne fraternisent pas. Parce qu’ils sont en définitive les seuls à combattre, à monter à tous les fronts pendant que les riches, les bourgeois, les chefs d’Etat, leurs conseillers, leurs enfants, leurs femmes, leurs frères et sœurs, les ministres, les députés, les sénateurs se la cirent tout doux voire se la mettent profond là où j’imagine. Comment aller expliquer et convaincre un homme ou une femme démuni (e) à fraterniser avec son bourreau, sans franchement lui demander l’impossible ? Le rôle d’un président de la république est certes de recadrer, parfois de prêcher la paix des peuples. Mais on le fait lorsque celui qui est en guerre contre lui fait foi des mêmes velléités. Dans la situation de Félix Tshisekedi, l’agressé c’est la RDC, son pays, le peuple massacré c’est le sien ; congolais. La paix ce n’est pas aux congolais de la prêcher ni de la dire, mais au contraire les rwandais et leurs mentors de l’ONU, de l’UE et de l’OTAN.

Le pas franchi par le chef de l’Etat est indigne voire irresponsable de quelqu’un qui préside aux destinées d’un pays aux dimensions continentales. Ses propos sont un aveu d’impuissance. Un genou au sol face à l’homme grandiloquent tutsi rwandais, qui de son côté se fout royalement des souffrances ayant entraîné des millions de morts à l’Est-congolais juste à côté de ses frontières.

L’appel lancé par le chef de l’Etat ne sert finalement que ses propres intérêts, dont ceux particulièrement relatifs à son accession à la magistrature suprême en République Démocratique du Congo. Et encore que je ne suis pas plus radical que son défunt père Etienne Tshisekedi wa Mulumba, que j’ai soutenu des tous les combats dont celui de momifier la grandiloquence hégémoniste tutsie rwandaise dans notre pays. L’attitude de l’actuel président de la république est un rabaissement. Un abandon de souveraineté de la RDC et du peuple lui-même. Davantage encore une déliquescence éhontée du charisme voire du leadership dont a besoin, pourtant, n’importe quel Chef de l’Etat pour se faire respecter et sauvegarder au plus haut point les intérêts privilégiés de son pays.

Qu’il me plaise de rafraîchir la mémoire collective populaire tant nationale qu’internationale au fait que le chef de l’Etat n’est pas à son premier coup d’essai sur la fraternisation congolaise des rwandais du Rwanda et de ceux séjournant dans son pays. Il n’a fait donc que récidiver. En effet lors d’un déplacement à Londres, le président de la république avait déjà évoqué cette question relative à la fraternisation congolaise des rwandais et plus spécifiquement des rwandophones dits scandaleusement « banyamulenge ».  On parle ici d’un groupe ethnique essentiellement nilotique provenu du Rwanda depuis l’assistanat politique du sulfureux Bisengimena Rwema alias BB aux côtés du feu Maréchal Mobutu. Ce groupement ethnique n’est ni historiquement ni socialement, ni civilisationnellement, ni traditionnellement  ni encore moins culturellement congolaise. Le Congo-Kinshasa est majoritairement un peuple bantou, sédentaire plutôt qu’éleveur et nomade. Encore une fois ce n’est pas de la discrimination contre les rwandais mais une simple restitution de l’histoire. On en rit, donc, quand prenant la parole sur sa fraternisation congolaise des rwandais, qu’on entende le chef de l’Etat se prendre d’amitié de tous les rwandais, mais sauf d’un seul Paul Kagame, comme si les Tutsis vivants ailleurs et au Congo-Kinshasa étaient différents de son homologue rwandais dans leur hypocrisie congénitale, leur grandiloquence hégémoniste, leur racisme anthropologique voire même ontologique.

 En tant qu’intellectuel libre penseur et praxéologue, je me sens dans mon rôle de rappeler au président de la république les exigences de sa fonction, ses responsabilités de père de la nation, mais également ses obligations et ses droits les plus inaliénables. Le président de la république est aussi et avant tout un citoyen comme un autre, ayant droit par exemple à une vie privée, normale. L’homme dont je juge l’attitude est celui qui m’appartient, que je vois à la télévision et écoute les interventions à la radio. C’est un patrimoine national, public sur lequel on a un droit de regard mais également d’égard. Comment, donc, un chef d’Etat déclarerait-il son amour aux rwandais, sans se soucier des crimes commis par ceux-ci (solidairement avec leur chef de l’Etat) sur ses concitoyens ? Félix Tshisekedi a-t-il perdu conscience qu’il y a une vingtaine d’années, depuis l’entrée de l’Alliance des Forces pour la Démocratie et la Libération (AFDL) pour renverser le régime du Maréchal Mobutu, son peuple a été décimé à hauteur de la population de la taille de la Belgique soit 10 Millions d’habitants ? Le président de la république l’ignore-t-il, ne le sait-il pas ou tout simplement n’en prend-t-il pas conscience ? Félix Tshisekedi est-il en train d’inventer une nouvelle théorie diplomatique ? Sera-t-il ou deviendra-t-il le premier chef de l’Etat à souffler l’amour sur les braises, juste pour espérer devenir plus que Jésus-Christ qui a pardonné ses détracteurs et ses assassins ? Est-ce une nouvelle trouvaille qu’il s’est imaginé pour entrer dans l’histoire des prix Nobel?

Dans un monde d’hypocrites et des stratégistes sans foi ni loi, je serais vraiment désolé de critiquer cette « fraternisation politique » initiée par Félix Tshisekedi. Mais en ma qualité d’enseignant universitaire, et donc de leader d’opinion pour les uns et influenceur praxéologique pour les autres, les populations congolais et mes étudiants plus particulièrement en attendent plus de ma part. Il se fait que dans plusieurs milieux congolais, surtout de la diaspora, l’on me traite d’être le communicateur de Félix Tshisekedi.  C’est une injure et c’est me rabaisser. Mon métier est professeur d’universités. Mon métier me demande de me réveiller tous les matins, d’écouter les informations, de les regarder, de les lire et de les commenter.

Mes enfants et étudiants savent ce que je leur ai toujours dit à la maison ou en auditoires « de ne jamais être des récipients, sinon des créateurs, des producteurs, des inventeurs, des transformateurs ». Idéologue et praxéologue certainement, mais jamais communicateur d’un homme, fût-il président de la république. Si je n’y avais été que communicateur, c’est-à-dire « ndjaleloiste », je n’écrirais jamais pour marquer mon désaccord avec Félix Tshisekedi sur certains de ses propos, ses choix voire certaines de ses orientations.

Ce qui ne m’empêche et ne m’empêchera nullement de défendre certaines exigences ahurissantes contre lui et sa gouvernance. C’est ainsi que je reste ébahi qu’on demande à Felix Tshisekedi de combler en seulement quatre ans, le déficit économique, social, sécuritaire, financier, occasionné par les dix-huit ans du kabilisme « raïssique » et de l’ETAT-PPRD-FCC. Parce que c’est franchement méchant, injuste et très incohérent. Ce qui ne m’empêche pas par ailleurs, dans le registre critiquant ou remettant en cause ses penchants rwandophones, d’être d’accord avec plusieurs congolais qui lui reprochent sa communication peureuse face au Rwanda et plus particulièrement à Paul Kagamé. Il est vrai qu’il y a des moments où j’en suis dépouillé, dépourvu totalement voire déboussolé.

Pour bien comprendre ces reproches, prenons ce qu’il se passe entre l’Ukraine et la Russie. Plutôt « russophile » qu’« ukrainophile » -, je me range toujours automatiquement derrière toute force capable de battre voire de réduire la grandiloquence de l’OTAN et de l’UE -, Volodimir Zelenski, se servant de l’aide satanique provenant de l’OTAN et de l’UE, n’est pas là entrain de baisser sa culotte devant la Russie de Vladimir Poutine, mais que du contraire il continue à en appeler à son peuple, à toutes les bonnes consciences, bonnes volontés pour contraindre Moscou à retirer ses troupes de son territoire et en même temps qu’il poursuit son offensive sur le terrain, en dépit des bombardements violents russes tant sur les cibles militaires, civiles notamment toutes les installations énergétiques. Pourtant Zelenski le sait très bien déjà que jamais il ne gagnera cette guerre.

Tout simplement parce qu’une fois coincé un pays doté de l’arme nucléaire l’utilisera pour mettre fin aux débats et hostilités. Il le sait très bien mais il continue ses gesticulations au nom de son statut de père de la nation ukrainienne et tout autant de chef de guerre. Pas question de capituler, donc, et il a parfaitement et totalement raison. Nul ne l’entendu appeler Poutine son frère ou cousin. Pourtant ils sont cousins germains comme plusieurs autres ukrainiens et russes.

D’où la question qui taraude tous les esprits de savoir qu’est-ce qui préoccuperait tant Félix Tshisekedi pour chaque fois évoquer sa « fraternisation » hier avec Paul Kagamé (« c’est mon frère, disait-il au tout début de son premier mandat, le tout sans guillemets ni parenthèses, sinon la main dans la main, les images télévisées y existent) ? Que justifie l’empressement de la part du chef de l’Etat congolais de couver une ethnie d’emprunt au détriment de sa propre population, le tout dans une verve oratoire, pourtant fallacieuse, fraternisante, mais qui ne flatte en réalité,  on n’est pas dupe,  que les pilleurs politiques occidentaux et leurs lobbies (les mêmes qui ont fait assassiner Lumumba, Mzee Kabila, Sankara, Modibo Keita, Kadhafi et emprisonné à Vie Mandela et Gbagbo, entre autres) et les pays africains assurant le relais de l’ « occidentalisme » (Congo-Brazzaville, Ouganda, Kenya, Tchad, Ghana, Côte d’Ivoire) ? L’occidentalisme dont le but immédiat consiste dans la déstabilisation continue de la République Démocratique du Congo, que l’OTAN, l’ONU, la MONUSCO (branche armée de l’ONU), l’UE ont « recolonisé » de nouveau, non plus politiquement, socialement, mais économiquement. Suivent d’autres questions. Qu’est-ce qu’un tel empressement cache donc ? Clairement exprimé, FATSHI-BETON aurait-il peur, comme on l’entend de-ci de-là, que l’accord qu’il aurait signé avec les parties prenantes, dont le Rwanda de Paul Kagame, pour son accession à la magistrature suprême soit dévoilé ? Ce Rwanda dont les troupes régulières franchissent la frontière de la RDC comme bon lui semble et selon sa guise, sans jamais consulter ni le Conseil de sécurité de l’ONU (qui du reste ne condamne jamais, les Tutsis ayant plus de considération à ses yeux  autant que les juifs, ce qui n’est malheureusement pas comparable ; le calvaire juif est une abomination, une autre histoire de la souffrance humaine, alors que ce qu’on appelle « génocide rwandais », sans nullement en sous-estimer la gravité, moi-même étudiant à l’époque à l’Université Catholique de Louvain au moment de mes études doctorales, j’ai milité contre la campagne hutue à l’encontre des tutsis, au point que plusieurs congolais, me prêtèrent une liaison avec une collègue étudiante rwandaise, comme si pour défendre l’humanité ou une certaine humanité, il faut faire passer en avant une stratégie, un intérêt personnel au détriment du général), n’est qu’une tuerie en grande échelle ou des masses à cause de la présence dedans de ce qu’on a appelé les « hutus » modérés ; ces hutus qui pensaient ou croyaient tout simplement (tout à leur honneur bien sûr) qu’une cohabitation des tutsis et des hutus étaient  possibles dans un même Rwanda.

2. Le droit du sol est imprenable, intouchable voire inaliénable

Qu’à cela ne tienne l’expérience lamentable de la MONUSCO depuis plus de trois décennies nous a quand même appris  à ne compter que sur nous-mêmes pour garantir notre intégrité territoriale, seule condition de nous libérer de l’étau occidental dont les antennes sont voisines rwandaise, ougandaise, brazzavilloise, kenyane. Dans un article paru dans le journal La Prospérité de Monsieur Marcel Ngoy, publié le 28 novembre dernier, j’ai proposé la politique du « Grand Remplacement culturel » comme parade inébranlable contre l’hégémonisme, le capitalisme, le néocolonialisme entretenus par l’OTAN et l’UE en Afrique et en République Démocratique du Congo plus particulièrement. J’espère que les conseillers du président Félix Tshisekedi l’ont lu, y ont réfléchi et fait un briefing honnête et éclairé au président de la république, ce pourquoi ils sont grassement rétribués.

Je dirai personnellement que sur la forme plutôt que sur le fond, je l’ai déjà dit inutile de me répéter, l’appel au calme et surtout à la fraternisation avec le peuple rwandais lancé par le président de la république tient la route. Car quasi impossible voire insoutenable que Félix Tshisekedi, qui n’est ni Kadhafi ni Saddam Hussein ni Oussama Ben Laden, prenne le risque d’aller au clash avec les protégés de l’OTAN, de l’UE et de l’ONU. Félix Tshisekedi c’est comme François Hollande, qu’en France on avait appelé le « président normal ». Entendons celui qui ne prend jamais de risques. Un président cartésien que Descartes lui-même, « catégoriste » que Kant en personne. Il n’est ni Lumumba,  ni Laurent-Désiré Kabila (ni même pas Joseph Kabila, oui bien sûr), ni Assimi Goïta, ni encore moins Thomas Sankara ni encore moins le tout petit dernier Ibrahim Traoré. Félix Tshisekedi n’est pas non plus Etienne Tshisekedi. Lui c’est un président conciliant et très gentil. En vérité, c’est le fond même de son appel, comme je viens de le dire il y a un moment,  qui suscite des questionnements sur son mobile voire son intention. Dont celui qui revient le plus souvent sur l’empressement du chef de l’Etat à annoncer publiquement la fraternisation avec le peuple dont les dirigeants oppriment son peuple ? Dont également les dirigeants n’ont jamais manifesté ni le moindre remord face au drame humain, écologique qu’ils lui causent chez lui propre ? Des dirigeants  qui n’ont jamais pensé lui présenter leurs excuses sinon s’en vantent-ils au contraire en la faveur de la formule vieille que l’humanité, « qu’on ne fait pas des omelettes sans casser des œufs », surtout s’il s’agissait des « omelettes » et des « œufs » pour garantir l’intangibilité de leurs frontières?

Mais pour tant soit peu que je m’y suis fait comprendre, l’appel du président de la république à la fraternisation avec le peuple rwandais est formellement compréhensible, malheureusement étant en sens unique, celui-ci est logiquement contre-productif pour les intérêts mignons de son pays et de son peuple. Le président de la république doit entrer dans l’école des hommes d’Etat occidentaux voire orientaux où l’on ne se contente pas que des fleurs et tapis rouges mais également des dessous des cartes. Les sourires et buffets sont bons et beaux pour les photographes. Les vrais dirigeants recherchent autres choses, la puissance, la force, l’influence à défaut des pleins pouvoirs. Félix Tshisekedi fait un appel à la fraternisation pas du tout révolutionnaire. C’est une soumission. Dans certains pays, il aurait été passible de haute trahison. Heureusement qu’ici ce n’est que le Congo-Kinshasa. En effet pour la première fois de l’histoire des guerres stratégiques et géopolitiques, un agressé se prend de compassion et d’amour pour son agresseur. Les psychanalystes freudiens appellent ce contraste le « syndrome de Stockholm » où le président de la république en sort ainsi masochiste. Le masochisme qui est cette capacité à accepter la souffrance, à recevoir des coups sans broncher ni nullement en rendre. On est complètement dans ce que j’appelle déni ontologique et renonciation anthropologique.

Pourtant depuis près de trois décennies, la stratégie des autorités rwandaises est constante, invariable. Elle concerne et sans désemparer à la balkanisation du Congo-Kinshasa ou à défaut son asphyxie. La boucherie de Mikishi ne serait jamais que l’ultime défi de cette stratégie sinon sa perpétuité. Aucun adoucissement à l’horizon, au contraire c’est l’intelligence mise au service de la terre brûlée dans le pays de Félix Tshisekedi. Il y a des moments, en dépit de mon soutien éclairé à son régime où je ne me retiens de me demander si le président de la république prend vraiment conscience de ses déclarations ? Ou s’il connaissait l’histoire de son pays notamment son rôle de gâchette dans sa lutte pour la décolonisation totale de l’Afrique ? Les rwandais sont effectivement nos frères comme tous les autres peuples d’Afrique et d’ailleurs le sont. Le christianisme nous le recommande essentiellement. Mais,  non seulement, parce que telle est également loi naturelle du genre humain (E. Kant). Sauf que les seuls frères qui ne nous laissent pas tranquilles, qui nous font souffrir jours et nuits, sans repos, sont rwandais jamais tanzaniens, kenyans.

C’est pour cela que les populations congolaises récusent majoritairement la fraternisation congolaise prônée par Félix Tshisekedi, qui semble n’est pas tenir compte de souffrances de celles-ci, qui sont entièrement régulièrement causées, produites justement par ceux qu’il nomme ses frères rwandais et dont il nous recommande de fraterniser. Ce n’est pas sérieux.  Car qu’est-ce que c’est que ce président de la république qui au lieu de montrer ses pectoraux face à la barbarie, s’en va plutôt courber l’échine, s’en va caresser dans le sens du poil les agresseurs de ses populations meurtries pendant maintenant plus de trois décennies ? Protéger son pouvoir est une chose mais en assurer dans la durée et dans sa réputation en est une autre. Le fils d’Etienne Tshisekedi est méconnaissable. Je ne suis pas sûr qu’en dépit de sa gouvernance moins « conflictuelle » et moins « oppressante » sur son peuple, on doit le reconnaître, car Félix Tshisekedi est un vrai démocrate, l’histoire politique d’hommes d’Etats d’Afrique retienne quelque chose de son premier mandat à la tête de la République Démocratique du Congo. Ce n’est pas une critique oppositionnelle mais plutôt un constat pour le réveiller de son sommeil dogmatique afin qu’au prochain mandat il y réponde présent.

Or ce n’est pas comme je l’ai entendu de la bouche du président de la république, alors qu’il n’arrive pas lui-même à faire respecter l’intangibilité de ses frontières nationales ni à maitriser l’inflation, la dégringolade téméraire de sa monnaie ni encore moins à booster son économie, la production, et son armée qui déstabiliseront le pouvoir de Kigali sous la houlette de Paul Kagame. Tout simplement parce qu’une telle entreprise ne s’improvise nullement mais se conçoit sur plusieurs décennies. Kigali dans les années 70-80 où le Zaïre de Mobutu dictait la loi sur tout ce qui bougeait sur toute l’étendue de l’Afrique, n’est pas Kigali aujourd’hui. En effet,  à la tête d’une armée conquérante, le vaillant général Donatien Mahele Lioko d’heureuse mémoire s’était victorieusement défait des troupes de l’armée Patriotique Rwandaise du même Paul Kagamé alors en guerre contre les forces de l’armée rwandaise en majorité hutue du feu président Juvénal Habyarimana. Une décennie plus tard, Kagamé, après des stratégies savamment montées, en plus d’infiltrations tutsies rwandaise des officines sécuritaire, militaire, civile de la République Démocratique du Congo, parvint à ses fins, en la faveur de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), pour tout d’abord se débarrasser de Mobutu et de son appareil politique (17 mai 1997) et trois ans plus tard du révolutionnaire marxiste-guévariste-maoïste Mzee Laurent-Désiré Kabila (16 Janvier 2001) qui tenait déjà en son temps à l’idéologie du « Grand remplacement culturel » que je conseille aujourd’hui  aux Africains.

Dieu merci – même si on devrait laisser Dieu en dehors de tout ça – les choses ne se déroulèrent jamais comme les assassins nichés en Bruxelles, à Washington, à Paris, à Kigali, à Luanda, à Harare, à Kampala, Nairobi le prédirent. Kagamé était déjà convaincu de s’y être débarrassé définitivement de l’obstacle majeur pour asseoir son projet d’Empire Hima à Kinshasa. Donc à défaut de balkaniser ce peuple têtu, il se dit pouvoir y avoir un allié, de préférence un militaire formé par l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), son armée. C’est ainsi que Kagamé ne s’opposa pas à l’ascension de Joseph Kabila Kabange à Kinshasa. Ce jeune officier, ancien chef d’Etat-major des Forces Terrestre de la République Démocratique du Congo (FARDC), âgé de seulement 29 ans déjouera tous les pronostics au grand dam de Paul Kagamé et de ses parrains belges (la famille Louis Michel) et américains (la famille Bill Clinton, ardente défenderesse de la théorie du « dominos » en RDC préalable à sa balkanisation).

Ce fils légitime de Mzee Laurent-Désiré Kabila, après des années d’exercice de pouvoir, Joseph Kabila devint intraitable sur tous les dossiers sensibles de son pays de la balkanisation à la révision du code minier en passant par la maitrise de l’inflation, la sécurisation des frontières et une écrasante victoire contre les M-23 de Paul Kagame qui finirent par accepter la négociation et donc de s’intégrer dans les forces armées congolaises et d’occuper des fonctions étatiques. Personne n’a jamais en public ou en privé vu ou entendu JKK s’agenouiller pour implorer une quelconque fraternisation congolaise des rwandais. Si donc Joseph Kabila était rwandais, comme je l’ai entendu souvent dire, ce qui n’est pas mon avis, ce que non seulement il s’agirait d’un type de rwandais différent de ce celui qui préside à Kigali, mais qu’il avait déjà, en son temps, compris que ce type d’infamie de fraternisation quand son peuple est sous occupation et massacré est le fait d’un complexe d’infériorité. Quand comprendra-t-on que les origines nationales ne relèvent pas d’une spécificité immuable ni monadique, puisque  les origines sont constamment ouvertes et dynamiques.

On y  est encore et toujours dans la fraternisation congolaise pour dire donc qu’au départ, un frère est à la fois un ami, un adversaire, un ennemi. Cependant, dans le cas qui nous occupe ici et maintenant, lequel de ce type des trois frères méritait la considération et l’attention du peuple congolais ? Le président a déjà répondu. Malheureusement,  sa réponse n’est pas satisfaisante, raison pour laquelle nous nous débattons. Nous essayons d’y apporter une correction sinon une clarification, dont je viens de me charger d’apporter en tant qu’un des héritiers du patrimoine congolais légué par nos ancêtres depuis la nuit des temps et tout récemment par Patrice-Emery Lumumba, Pierre Mulele, Simon Kimbangu, Mamadou Ndala et compagnies. En attendant, il apert de noter que les rwandais seraient ainsi les vrais ennemis des populations congolaises car ils sont ceux, comme je l’ai déjà dit précédemment, qui tuent et massacrent le plus en RDC, qui envient les richesses de notre pays et pire encore ne s’y prononcent jamais contre la politique de la terre brûlée de Paul Kagame. C’est donc  à ce titre qu’est récusée la fameuse fraternisation congolaise des rwandais. Il me semble qu’il n’y ait pas plus grave voire plus meurtrier que quand on regarde un meurtre, un viol, un vol, sans rien faire, notamment ni dénoncer ni condamner. Tous ceux des rwandais au pouvoir ou non qui se retrouvent dans ce chapeau sont nos ennemis. Pas des frères, mais nos ennemis.

C’est en ce sens que la déclaration de Félix Tshisekedi n’engage que lui. Un effet d’annonce où d’un côté il se donne bonne conscience pour flatter la communauté tutsie du Congo très influente auprès de Paul de Kagame et pour les pouvoirs et lobbies occidentaux qui parrainent les pouvoirs et dirigeants africains sous contrôle et d’un autre côté pour apaiser l’opinion publique nationale remontée, indignée par son incapacité à mettre hors d’état de nuire les troupes du M-23 soutenue par Kigali, la MONUSCO, l’OTAN et l’UE. Malgré l’Etat de siège !

Le peuple congolais n’est plus ni dupe ni lâche. Sa torpeur actuelle qui en fait la risée de l’humanité est due dans l’absence d’un leader franchement charismatique. On l’a vu en août 1998 sous le commandement de Mzee Laurent-Désiré Kabila -, je me trouvais en Belgique aux études et proche des plusieurs responsables politiques, dont je lisais l’inquiétude dans le cœur et les yeux, quand les tutsis étaient accusés soit à tort soit à raison de connivence ou d’accointance avec Kagamé –, comment tel un seul homme les congolais réagirent à l’appel de leur leader pour mettre hors d’état de nuire notamment les militaires du RCD-GOMA de triste désolation engagés par le président rwandais pour prendre la capitale congolaise et contrarier les plans révolutionnaires de Mzee Laurent-Désiré Kabila, qui tenait coûte que coûte à la rectification des accords passés avec le Front Patriotique Rwandais (FPR) au moment de la libération du Zaïre de l’époque des jougs du mobutisme et de Mobutu.  Comme son héritier politique et militaire JKK en son temps, Mzee Laurent-Désiré Kabila ne tolérait que très peu, lui également et plus que tout, la politique hégémoniste du dictateur de Kigali ni encore moins son impérialisme, son colonialisme, son esclavagisme issus de son immense grandiloquence.

En cette matière, j’en conviens que le récidivisme de Félix Tshisekedi est plutôt tenace. On ne peut que le déplorer, le vilipender. Car, il ne fait et n’agit par rapport à cette grandiloquence idéologico-politique tutsie Power comme aucun de ses prédécesseurs. C’est lamentable et ridicule de se dépouiller de couilles là où on l’attend normalement pour affiner et réaffirmer son statut de président de l’un des plus grands pays par sa densité au monde et qui plus l’est  des plus riches par ses ressources naturelles ! Un récidivisme patent qui l’amena au tout début de son mandat à un discrédit outrageux en faisant des banyamulenge des vrais congolais ! Une hérésie qui, de son vivant aurait certainement dégoûté son paternel Etienne Tshisekedi, en lui tirant les oreilles jusqu’à ce qu’il les lui arrache. La RDC n’a ni ethnie ni tribu « banyamulenge ».

C’est une identification machiavélique. Il y a bien sûr une importante diaspora rwandaise en RDC. Qui a choisi notre pays comme leur deuxième nation. Jusque-là il n’y en a aucun souci. Sauf lorsqu’ils continuent à croire, et se disant congolais et habitant au Congo, qu’ils étaient toujours rwandais en chair et en esprit, qu’ils pouvaient soutenir les projets macabres, déstabilisateurs des gouvernants rwandais contre notre territoire, et qu’enfin leurs crimes politiques et économiques resteraient impunis au nom ou au regard de l’hégémonisme grandiloquant de Paul Kagamé et de ses soutiens occidentaux.

Les banyarwanda ou les « banyamulenge » du Congo sont des êtres humains et ont des droits humains définis dans la Déclaration universelle française de 1749. Ils peuvent ainsi prétendre à tous les postes politiques, s’ils en ont évidemment la compétence requise, mais en reconnaissant par contre le droit naturel des autochtones au protectionnisme des intérêts légitimes de leur territoire dont celui stipulant, entre autres, que nul étranger ne peut accéder à la présidence de la république  s’il n’est prouvé qu’il émarge des parents congénitalement et génétiquement congolais à cent pourcent, et de même également lorsqu’il s’agit des ministères régaliens, que je nomme ministères de souveraineté dont les Affaires étrangères, Intérieur, sécurité du territoire et décentralisation, Défense nationale, Justice et Garde des sceaux, Agriculture, Culture et Arts, Education nationale, etc. Tous ces ministères régaliens sont réservés aux enfants nés de père et de mère congolais. Ce n’est pas du racisme. De l’ethnocentrisme non plus. Mais de la légitime défense par rapport au droit du sol dont est bénéficiaire tout enfant né quelque part. C’est comme ça qu’on ne retrouve aucun congolais ni aucun asiatique ni aucun arabe ni encore moins aucun américain latin dans les 12 apôtres de Jésus-Christ de Nazareth. Nazareth était le lieu natal du messie. Et tout messie qu’il était, il ne s’est jamais gêné de s’entourer que de ses proches. On est donc mieux que par soi-même. L’Apôtre Pierre sur qui Jésus-Christ de Nazareth a bâti son église, il y a trois mille ans, n’a jusque-là des successeurs que ceux de sa même couleur de peau et surtout de préférence latino-romaine, le terroir ayant accepté de recueillir son héritage doctrinal, confirmant au passage l’adage suivant lequel on est mieux servi que par soi-même.

3. Ce n’est pas aux congolais, même si les rwandais étaient « nos » frères, d’y aller influer sur la politique rwandaise ni de changer ou de faire remplacer le régime en cours à Kigali ça s’appelle de l’ingérence nocive que nous dénonçons chez nous

Le danger congolais sera inévitablement d’une part de sortir d’une guerre pour d’autre part entrer dans une autre guerre, le tout avec le risque d’aller reproduire au Rwanda ou ailleurs dans le continent l’hégémonisme, l’impérialisme culturel que Félix Tshisekedi ne cesse de dénoncer et  de condamner chez lui par ceux-là même qu’il appelle ses « frères » rwandais.  Pendant donc que cette jeune génération de politiques, de gouvernants et de gouvernés, à la tête de laquelle se trouve Félix Tshisekedi, devait de toutes ses forces s’opposer à tous les formes d’hégémonismes, d’impérialismes, de capitalismes pour nous éviter des instincts belliqueux qui transformeraient l’Afrique en un champ de bataille sans fin.

Comme je ne cesserai de le dire et de le montrer, c’est le fond discursif du président de la république qui me gêne, tout simplement parce qu’il est difficilement compréhensible, acceptable, tenable du point du vue des victimes, des agressés congolais. Premièrement,  le président de la république est lui-même dans une situation d’impuissance politique, économique, sociale, technologique, militaire où, incapable de toute réaction ferme, il assiste impuissant à la partition, à l’occupation des portions des provinces de l’Est de son pays et à l’assassinat des plusieurs centaines voire des milliers de citoyens innocents, qu’il m’est difficile d’imaginer ou de croire comment et par quel tour de force magique, Félix Tshisekedi, même avec des avions hypersoniques dernière génération, influerait la donne politique au Rwanda, encore moins ferait débarrasser ce pays de Paul Kagamé. La modestie est une vertu excellentielle. Soyons prudents et modestes. Le Rwanda est certes un petit Etat géographiquement parlant  mais mentalement, idéologiquement, culturellement il est plus grand, plus fort voire plus puissant que la RDC. Je ne le mystifie pas. Ce que je dis est simple à savoir que ce n’est pas la grandeur qui incarne la puissance, la force mais le moral, l’esprit, le mental. Celui de Kagamé et de ce qu’il a infusé dans son peuple est au-dessus du mental congolais foncièrement jouisseur, banaustique, c’est-à-dire utilitaire. Sinon comment expliquer, par exemple, la défaite de la soi-disant première superpuissance militaire, les USA face aux vietnamiens ?

Comment expliquer plusieurs revers militaires subis par la même puissance militaire les USA face aux Talibans afghans voire islamistes somaliens ? Deuxièmement le gouvernement Jean-Michel Sama Lukonde, que je soutins au départ, ne cesse de décevoir, sur fond des scandales et crimes politiques, économiques, des nominations népotistes, clientélistes, des arrestations arbitraires ; bref sans grande efficacité par rapport à l’inflation galopante, la destruction du tissu monétaire, économique, social, culturel. Au point que deux ans après son investiture, on ne peut plus en être fier sinon exiger son limogeage par le président de la république au nom de l’intérêt suprême de la nation congolaise. Troisièmement tant au sein des forces de défense, de la sécurité, des postes stratégiques de l’Etat qu’au sein même du gouvernement, l’infiltration rwandaise tutsie est quasi imparable qu’à la moindre alerte de l’attaquer individuellement ou de concourir à la déstabilisation de son régime que Paul Kagamé est aussitôt mis au courant.

Ces trois raisons justifient pourquoi les déclarations du président de la république sont plutôt bonnes pour la poubelle, plutôt que pour l’histoire. Des déclarations qui auraient dû certainement fait rire de l’autre côté de la frontière entre le Congo de Tshisekedi et le Rwanda de Kagamé. Tellement elles n’ont aucun soubassement idéologique réfléchie, logique, sérieuse. J’ai entendu des congolais, il suffit de se jeter dans le transport commun pour s’y rendre à l’évidence, traiter ces déclarations du chef de l’Etat de haute trahison. Et de s’y entendre rappeler en boucle « Ne jamais trahir le Congo, est-il écrit sur un panneau public en face de la Cour suprême de justice à Gombe » ! Une déclaration devenue culte de Mzee Laurent-Désiré Kabila qui est restée gravée étrangement comme de la colle forte dans l’imaginaire collectif de tout un peuple. Ça montre l’importance de savoir parler à son peuple. Un chef d’Etat ne parle pas pour parler. Il doit avoir le sens de la formule. Et s’il n’en a pas, il devrait mieux la fermer. Ça me rappelle ce que je vois souvent dans les films américains où en cas d’infraction, lorsqu’on est choppé par la police, celle-ci fait signifier rapidement et immédiatement ses droits  au prévenu sous ces mots simples mais très significatifs « A partir de maintenant, il vous est demandé de garder le silence car tout ce que vous direz se retournera contre vous comme un délit » !

C’est sans doute pour cela que son prédécesseur Joseph Kabila Kabange ne parlait quasiment pas, ou en tout cas  ne parlait que pour dire quelque chose de sensé, de crédible, qui restera dans la mémoire collective très longtemps. Aujourd’hui, en dépit de l’hostilité quasi massive des soi-disant « vrais congolais » à son encontre, peu de choses improbables, incrédules peuvent lui être reprochées. Parce qu’il savait garder le silence. Parce qu’il ne promettait rien que ce qu’il a déjà réalisé et effectivement montré ou donné à son peuple. Un véritable père de la nation ne fait pas des promesses au peuple, il fait, réalise et après donne, exhibe son œuvre. Parler pour parler, promettre pour promettre, c’est estomaquer l’opinion, c’est concourir à la perte de son autorité. Ce peuple a tellement bavé, souffert qu’il ne s’accommode plus des promesses.

C’est sans doute cela qui a fait de ce supposé rwandophone, comme l’égratignent ses détracteurs mais sans la moindre preuve, à la fin, que nul ne donnait gagnant au moment de son accession au sommet de l’Etat congolais, devint le seul survivant de la très délicate formule 1+4 « déconstruit » en un président et quatre vice-présidents ; lesquels vice-présidents  qui se sont sabordés tous seuls, sans que Joseph Kabila Kabange ait utilisé ni ses prérogatives politiques ni militaires ni encore moins des méthodes archaïques empoisonnements et autres pour s’en débarrasser. C’est la preuve sur orbite que  les plus grands parleurs, avais-je appris, à l’école primaire ne sont pas toujours les plus grands faiseurs.  Trop parler peut  tuer. Autrement dit « Il faut mosala eleka maloba na ebele, traduction « il faut plus d’actions que des déclarations», dixit l’artiste musicien Koffi Olomide Mopao Mokonzi. C’est sans doute encore fidèle à sa stratégie de la carpe, mieux, du « sourd-muet », que JKK a réussi à faire figurer les FARDC dans les 10ème armées les mieux équipées, modernisées d’Afrique (loin devant le Rwanda de Paul Kagamé), qu’il a révisé le code minier en faveur de son pays, sans se faire tirer dessus comme son père Mzee Kabila,  de passer pacifiquement le pouvoir à Félix Tshisekedi (sous le nez et à la barbe de Martin Fayulu Madidi), et de ne s’y être jamais exilé, mais plutôt resté dans son pays pour s’occuper de ses champs, élevages divers, carrés des richesses naturelles. Et dans tout ça sans qu’explicitement on l’entende faire la moindre déclaration publique contre son successeur… Ce qui n’est pas un manque d’ambition de sa part, mais plutôt le sens de retenue.

Désormais il va falloir, pour éviter au président de la république des dérives discursives à répétition, dénicher dans son entourage des conseiller avisés, pointillés, rompus dans la communication et dont la tâche consisterait à verrouiller sa communication. Ces conseillers devaient accepter le sacrifice. Ils sortiraient  de l’ordinaire, sans évoquer nécessairement leurs titres ou grades académiques ronflants, mais bien plutôt leur caractère austère, dont  celui de « faire asseoir » son président, et comme un enseignant ou un pasteur, lui expliquerait des choses les yeux dans les yeux avant chacun de ses discours. Je sais que ce type de conseillers y existent, malheureusement ils n’osent jamais contredire le président ou de lui imposer des formules de peur de perdre leurs kilos de makayabu ambassade, de madesu ya bana et d’autres bidia mensuels, le consumérisme de l’homme congolais étant plus fort que l’obsession à la réputation et à l’amour de la patrie. C’est connu dans les pays africains et plus particulièrement en RDC, la démission n’est pas un pari ni un honneur, ni une dignité, ni une réputation ni encore moins un risque sacrificiel mais plutôt une perte entendue comme quitter ses avantages financiers, matériels, humains ; ce qui est tout le contraire d’un homme occidental.

4. Face à l’inspiration du « modèle sioniste israélo-kagaméen », je propose un « kabilisme stratégique » d’inspiration « caméléonienne »

Il n’y a rien de pire pour un homme que celui qui ne connaît pas l’histoire de son pays. Autrement dit qui ignore ses sensibilités politiques, économiques, sociétales, civilisationnelles, traditionnelles, culturelles. Davantage encore ses enjeux stratégico-géopolitiques. Dans ce cas, le silence précède toutes les déclarations d’intentions. C’est sans doute pour cela que Joseph Kabila Kabange né, éduqué et grandi dans la culture Est-Africaine où l’on ne dit jamais ni les choses, ni déclamer ses souffrances, ni ses déceptions, ni moins encore toiser ses adversaires ou ses ennemis – où l’on dit merci ou pardon à l’imprudent qui a déposé ses chaussures de marbre sur les tiennes -, a donc choisi le Caméléon comme totem. La ruse fut son mode opératoire. Ayant succédé à son père à la tête de l’Etat en 29 ans seulement, il s’en est pourtant  sorti de tous les pièges qu’on lui a tendus tant à l’intérieur de son pays qu’à l’extérieur. Mieux que Lumumba, Mulele, Kimbangu, Mzee Kabila, le Raïs a mesuré la grandeur prolixe de la République Démocratique du Congo. Il a compris que s’il se comportait en «lion ou léopard royal », s’il adoptait la grandiloquence mobutienne comme stratégie de présidence, il se tirera une balle dans le pied comme ses illustres prédécesseurs. Il a donc procédé autrement, en se disant que « ceux qui l’attendront en voyage d’affaires ou négociations politiques, n’auront que leurs yeux pour rincer, ils ne le verront jamais, mais ses ministres seront là pour porter sa voix … ». Avant d’ajouter « que s’ils l’ont choisi pour porter les couleurs et emblèmes de la RDC, après qu’ils ont tué son père à cause de son refus de trahir le Congo comme ses prédécesseurs Lumumba, Mulele, Kimbangu, ils le feront de toute façon contre lui, et en conséquence ils attendront longtemps mais n’auront dans l’entre-temps que leurs yeux pour pleurer, car il tracera son propre agenda adapté à la situation sur place et en cours, plutôt qu’à répondre servilement immaturément aux injonctions rwandaises sur la balkanisation de la partie  enviée via le Rwanda par les puissances néocoloniales de l’OTAN, de l’UE et de la MONUSCO… ».

Sans aucun doute et vu de la sorte Joseph Kabila Kabange était un Caméléon. En effet l’une des capacités connues du Caméléon est son adaptabilité à n’importe quel environnement où il prend la couleur correspondant. Pour preuve aucune allocution virulente ostensible ni pour ou  contre Kagamé ni contre les parrains de ce dernier l’OTAN, l’UE, la MONUSCO. Jamais cet ancien chef d’Etat n’aurait tenu, comme son successeur, des types de déclarations aussi abjectes qu’inutiles, futiles et contre-productives contre la stabilité même du Congo-Kinshasa.

A place de FATSHI-BETON, JKK n’aurait jamais cherché à flatter ni l’opinion nationale ni l’opinion internationale dans le sens du poil (qu’il connaissait pourtant foncièrement favorable à Paul Kagamé, à Museveni Kanguta qu’à aucun autre dirigeant congolais). S’il était encore au pouvoir et qu’il devait s’exprimer à ce sujet, Joseph Kabila Kabange aurait procédé différemment notamment en traquant d’un côté à la fois les rebelles du M23 sur le terrain des opérations militaires (puisque militaire lui-même, il n’ignorait pas que la véritable paix était la guerre) et d’un autre côté en envoyant Léonard She  Okitundu sur les tables de négociations politiques.

L’option diplomatique ne consistait qu’à envoyer un message clair à ses partenaires occidentaux qu’il était diplomate, mieux, qu’il n’avait pas de mépris pour la négociation, qu’il ne privilégiait donc pas que l’option militaire, jugée, vue anti-démocratique selon l’esprit « hypocritiste » occidentaliste qui baptise en chef de guerre tout chef d’Etat qui « refuse » tout dialogue de n’importe quel ordre, mais juste pour le discréditer, sans jamais ni dire ni reconnaître ses capacités visionnaires et s’opposition à l’ « occidentalisme », c’est-à-dire à l’impérialisme, à l’hégémonisme, au capitalisme des pays de l’OTAN, de l’UE et de l’ONU (MONUSCO).  L’Occident disposant pour ce faire de RFI et de FRANCE24, deux chaines de désinformation pourtant les plus écoutées et regardées au monde qui, en un tour de magie font et défont, sans aucune possibilité de recours, l’image d’une personnalité publique.

Ainsi, mieux que tous les conseillers et politiques de l’Union Sacrée de la Nation réunis, Joseph Kabila Kabange et sa garde prétorienne rapprochée (dont l’intrépide Lambert MENDE OMALANGA en tête), savaient bien ménager la chèvre et la choux. Ils ont su bien respecter la géopolitique et en même temps évaluer la souffrance et la douleur de leurs populations du Grand Kivu longtemps meurtri et appauvri. Dire à son peuple, menacé de balkanisation-, que le peuple rwandais dont le régime commet un génocide au-delà déjà comparable aux  Six millions de morts juifs ; un génocide de plus de 10 Millions de morts congolais dans le seul Est-Congo -, et pour qu’on me comprenne très bien de la taille de toute la population belge actuelle -, est une blague de mauvais goût. Qui ne doit ni pardonner le gouvernement congolais ni l’exonérer d’aucune sorte de culpabilité.

Plus de 70 ans après la fin de la Deuxième guerre mondiale, l’opinion publique attend toujours que l’organisation juive mondiale décrète un cessez le feu contre l’Allemagne et  en appelle à une quelconque fraternisation avec l’Allemagne post-nazie, en tout cas innocente des atrocités commises par les fous de guerre hitlériens contre les races juive, noire et tsigane. Alors que la souffrance des juifs n’est jamais ni relativisée,  ni oubliée,  ni encore moins reléguée au banc de l’histoire des crimes affreux, nous avons là au Congo-Kinshasa, un président de la république  qui, on ne sait vraiment au nom de quels intérêts,  en appelle à la fraternisation avec les rwandais, bourreaux, assassins de ses populations du Grand Kivu ! Félix Tshisekedi mesure-t-il lui—même la rancœur des Tutsis à l’encontre des Hutus et leurs parrains français voire même du Vatican de cette époque-là, qu’ils n’avaient jamais cessé de soupçonner des complicités dans ce que les Tutsis appellent « génocide » ? Alors comment comprendre que pendant que les Tutsis n’ont pas arrêté le deuil de leurs frères qui ont été massacrés par les Interahamwe hutus, il y a plus ou moins 30 ans, qui sont constamment, et avec raison, à la recherche, à la traque des tous les complices pour les traduire devant un tribunal mis en place pour l’occasion, chez nous au Congo-Kinshasa le président de la république, pendant que le génocide était toujours en cours, nous parle de « fraterniser » avec les rwandais ? Est-ce compréhensible ? Est-ce acceptable ? Est-ce tolérable ? Mesure-t-il la gravité de sa recommandation ?

Je note qu’aucun congolais n’est aujourd’hui, dans la guerre contre le Rwanda, mieux, de la guerre que ce pays fait à son immédiat voisin,  auteur d’aucun génocide au Rwanda ni en avril 1994 ni aujourd’hui.

Mais,  ce sont les populations congolais du Grand Kivu qui font les frais de la vengeance tutsie contre les génocidaires. Des génocidaires qui sont français, hutus notamment la milice Interahamwe, la MISSION DES NATIONS UNIES AU RWANDA, etc. Or malgré cette intolérance, Félix Tshisekedi est prêt, et tout de suite, à effacer le tableau et à convoler en nouvelle noce avec les rwandais, mais sans Kagamé ! Ce qui est inacceptable du point de vue congolais. Humaniste moi-même et chrétien catholique pratiquant, je comprends la démarche du chef de l’Etat. Car Félix Tshisekedi ne devait pas apparaître comme un pyromane muni d’un extincteur à la tête de son pays. 

Sauf à espérer plutôt qu’il ait un plan B qui nous permettrait de nous débarrasser effectivement de Kagamé Paul et de ses génocidaires qui tuent, violent, égorgent et massacrent nos frères et sœurs, nos mamans, nos papas tous innocents à l’Est de notre pays ? S’il le président de la république me disait qu’il avait un tel plan, évidemment je le soutiendrai et le suivrai où qu’il aille.

Ce qui est inquiétant, et qui aurait de toute façon gêné le chef de l’Etat, est tout de même le silence cathédral du peuple rwandais voire son absence de réaction eu égard à ce qu’il se passe dans l’Est-congolais. En effet depuis trois décennies nous n’avons jamais entendu ni vu la moindre manifestation du peuple rwandais contre la politique hégémoniste, expansionniste de leur président. Donnant plutôt l’impression, en la faveur de l’adage suivant lequel « qui ne dit mot consent » qu’aucun rwandais militaire ou civile, tutsi ou hutu ne saurait être le frère d’aucun congolais digne de ce nom. C’est pourquoi formellement et fondamentalement rien ne prête à aucune autre forme de procès de fraternisation dans l’état.

Donc,  les rwandais ne sont pas nos frères, mais des adversaires et au pire des ennemis que nous devrions comme tels.

Philosophe, praxéologue et prophète, je vois que dans les années encore à venir, la figure de Joseph Kabila Kabange ornera l’histoire politique, économique, sociale, civilisationnelle, historiale, culturelle de la République Démocratique du Congo. On découvrira comment et combien son « caméléonisme » a évité de justesse à son pays une balkanisation spontanée voire brutale au plus grand dam des lobbies occidentaux (dont la famille biologique Louis Michel en tête), qui l’ont parrainé pour cette mission.

Muet,  telle une carpe, sourd-muet comme un mégaphone, Joseph Kabila Kabange est un génie politique sans mesure. Calculateur, il a su s’y éviter lui-même plus de tracas que n’ont pu ses éminents prédécesseurs Patrice-Emery Lumumba ou Mzee Laurent-Désiré Kabila. Il faudra une loupe pour compter ses voyages à l’étranger. Injurié suprêmement d’être un rwandais infiltré au sommet de l’Etat congolais, il y a au contraire opposé un silence souriant, sans y laisser transparaître le moindre agacement, sans doute pour montrer que non seulement une telle stigmatisation relevait de la vie privée de quelqu’un, mais qu’aussi l’intérêt général d’un Etat et d’un peuple y était plus préoccupant, plus concerné que tout autre détail de sa notice biographique. Non plus aucune trace d’une déclaration d’amour à Paul Kagamé ni encore moins le début d’une rencontre secrète pour parler de la balkanisation. Aucune image ni vidéo de sympathisation ou de fraternisation avec Kagamé ni avec aucun autre rwandais. Ça devrait faire réfléchir.

Dans le même ordre d’idées face à l’adversité rwandaise et la complicité de la MONUSCO la milice d’Antonio Guterres Secrétaire générale de l’ONU, principale branche armée de l’OTAN sur ses terres congolaises, Joseph Kabila Kabange a plutôt tenu la dragée très haute. En commençant de prime abord par une défaite infligée aux rebelles rwandais soutenus par Paul Kagamé. Ensuite par la renégociation, sans désemparer, du code minier, qu’il obtint en faveur du peuple congolais  (une première dans  l’histoire des rapports de forces entre les partenaires étrangers et le Congo-Kinshasa), dans tout cela malgré les menaces proférées contre lui pour son emprisonnement à La Haye, seule officine d’isolement des chefs d’Etats Africains conçue pour les épingler, les incarcérer en tant que considérés comme détracteurs voire révisionnistes de l’occidentalisme, mieux la vision occidentale de l’histoire, de la civilisation, de la tradition, de la politique, de l’économie, de la sociologie ; bref de la culture.

Un entêtement voire une détermination qui lui coutât le soutien occidental pour un troisième mandat à la tête de la RDC, que hélas des cadres en manque d’inspiration, mobilisèrent alors tous les moyens de dissuasion en leur possession  pour mater les contestataires se trouvant surtout dans les milieux chrétiens catholiques et de l’UDPS principal parti politique de l’opposition à ce moment-là, dans le sang, malheureusement sans jamais se rendre à l’évidence que Joseph Kabila Kabange qu’il soutenait poings et mains liés était un « Caméléon ». Rusé obstiné et prévoyant,  mais surtout très malin et intelligent-, il ne suffit pas d’aller à l’université, d’obtenir un doctorat en droit ou en sciences politiques pour prétendre diriger correctement la RDC, un minimum de charisme voire de leadership s’y impose -, Joseph Kabila Kabange a tout compris et soigné sa sortie du pouvoir, en faisant signer un accord de partage du pouvoir avec son successeur, qui n’a pas été Martin Fayulu Madidi jugé à raison ou à tort inflexible, trop radical dans sa vision du Congo contrairement à celle des occidentaux garants et gérants auto-proclamés des ressources naturelles de la RDC, jusqu’à ce qu’il comprenne à un moment la caducité d’un tel accord signé dans un environnement national où une signature n’a d’importance que pour son auteur et  pour s’éviter un transfèrement sans délai à la Cour Pénale Internationale, le contraignit à laisser l’exclusivité des affaires de l’Etat à son successeur Felix Tshisekedi, qui le 6 décembre 2020 proclama dans un discours jadis mémorable sa rupture avec le FCC, la plate-forme de son prédécesseur. La grande force d’un homme quel qu’il soit n’est pas dans ses déclarations, mais au contraire dans ses actions. La grande force de Joseph Kabila Kabange a été dans sa capacité d’adaptation et de dissimulation. D’où,  le sobriquet de Caméléon que je lui impute.

Pour conclure sans conclure

Donc, sans peine ni haine, je constate, contrairement à Félix Tshisekedi, mon président national de l’ETAT-UDPS, Chef de l’Etat et qui plus est ressortissant de l’espace Kasaïen, que les rwandais ne sont malheureusement pas encore aujourd’hui nos « frères ». Ils le seront quand ils auront eux-mêmes manifesté leur désapprobation contre la politique hégémoniste, impérialiste, capitaliste de Paul Kagamé leur président. Ce n’est pas aux congolais d’y aller aider un autre peuple à se débarrasser de son chef, sans s’y opposer une autodestruction pragmatique d’encenser ailleurs ce qu’il dénonce chez lui. Je m’oppose à toute fraternisation monadique, c’est-à-dire en sens unique. L’agression de l’idéologie Hima Power contre mon pays la République Démocratique du Congo n’est pas sélective. Elle est entièrement et totalement rwandaise, peu importe l’ethnie au pouvoir. Le silence cathédral de tous les Rwandais donne la mesure de cette complicité avec ce régime naziste et fasciste qui tue mon peuple au Grand Kivu dans l’indifférence quasi générale de l’humanité tout entière.

Le Congo-Kinshasa est tellement vaste, grand, immense et tellement riche qu’il n’a besoin d’aucune fraternisation ni d’aucune race ni d’aucun peuple ni d’aucune ethnie pour exister, vivre. Elle ne peut avoir peur que de Dieu. Mais pour ce faire, elle doit se doter des moyens de sa dimension et de son étendue. L’appel à la fraternisation congolaise des Rwandais lancé par le président de la république ne doit jamais être entendu ni respecté dans l’état. Il y a des conditions et des préalables à accomplir et à remplir. Sommes-nous un peuple ? Si nous le sommes acceptons plutôt la mort aussi longtemps que l’Est de notre pays n’aura pas retrouvé la paix et que tous les groupes armés qui y sévissent sous les encouragements, les soutiens et les parrainages des puissances occultes de l’OTAN, de l’UE et de l’ONU-MONUSCO n’auront pas été défaites et boutées hors de notre pays.

Originaire du Sankuru, sans frontière avec aucun pays limitrophe de la RDC, je m’y serais pourtant montré indifférent,  voire désintéressé mais jamais lorsqu’il s’agit d’une des parties de la carte géographique ainsi dessinée de mon pays dans son ensemble. Pour tout congolais, son seul devoir reste celui-là montrer sa fierté, sa fidélité, sa dignité d’y appartenir, mieux, d’y relever.

Ce sont nos seules terres. Celles que nous à léguerons à nos progénitures à venir. Par conséquent, ne parlons pas du Congo-Kinshasa, de notre pays, comme si nous en étions les seuls héritiers ou les seuls commandants. Non ! Il y a un avenir et celui-ci est encore et toujours à venir des générations en générations. De notre responsabilité culturelle aujourd’hui dépendra le destin destinal des générations après nous. Soyons donc constants, solides, dignes et non vulgaires, irresponsables, au point d’hypothéquer  notre patrimoine national par des déclarations et décisions immatures et totalement aveuglantes, irréfléchies. D’où,  l’appel à la résistance, mieux, à la révolution contre tout régime, tout système politique qui ne le comprend pas. L’espace national n’est pas celui d’un chef d’Etat ni de sa famille politique ni famille présidentielle ni des amis du chef de l’Etat ni encore moins des barbouzes et conseillers inutiles grassement payés à ne rien faire.

La République Démocratique du Congo est une grande nation. Son peuple l’est encore davantage. Par conséquent il doit être pris en charge par un homme d’Etat charismatique. Kimbangu, Lumumba, Mulele, Mzee Kabila, Mamadou Ndala sont des exemples et des modèles. Je ne crois pas que présider aux destinées de ce vaste pays exige nécessairement une intelligence supérieure sinon un courage hors-pair, des capacités naturelles de meneur d’hommes. Rien n’est encore perdu. Mobilisons-nous pour ouvrir le pays dans ce que je nomme l’idéologie du « Grand remplacement culturel ».

Le « remplacisme culturaliste» est une doctrine praxéologique (éthique, morale, politique) que nous avons créée pour lutter contre l’occidentalisme (en tant que visée occidentale de penser et d’agir) ruinant, rétrécissant  ontologiquement, anthropologiquement la visée culturelle africaine subsaharienne noire  en tant que civilisation, histoire, tradition, politique. Il s’agit d’exhorter l’Afrique subsaharienne noire de se défaire totalement de la visée occidentaliste des choses et des affaires humaines. En tant qu’africains noirs, nous avons notre culture, c’est[DO2] -à-dire,  notre façon de voir, de sentir qui n’est ni occidentale ni orientale ni arabique mais proprement africaine au nom de la diversité civilisationnelle, traditionnelle, sociologique, politique, historique ; bref culturelle.

Enfin,  dans ma dernière contribution aux efforts de gouvernance de Félix Tshisekedi intitulée « Félix Tshisekedi face au fiasco de la politique du « Grand remplacement culturel et social ». Voies et moyens pour la reconstruction d’une idéologie politique de la responsabilité et d’une culture mentale globalement émancipatrice en RDC » et publiée dans le journal La Prospérité de monsieur Marcel Ngoye, Editeur-Directeur Général ( le plus grand journal de la RDC au regard de son actualité, son omniprésence dans les médias, réseaux sociaux et sa réception dans les milieux universitaires tant du pays que de la diaspora congolaise et étrangère africaine voire européenne, en ce compris des parlementaires belges, français dont je suis proche en tant que militant socialiste), j’ai circonscrit sans bégayer les contours de la dite idéologie du « Grand Remplacement culturel », mieux « Remplicisme culturel » de la manière suivante : « Quand je parle de la politique du « Grand remplacement culturel » pour la République Démocratique du Congo (RDC), que Félix TSHISEKEDI président de la république devrait appliquer pour la transformation et le développement de son pays, j’attends la supplantation de la culture euro-occidentale par la culture afro-congolaise d’origine. Le Maréchal Mobutu l’avait tenté au travers son recours à l’authenticité, qu’il a malheureusement transformé pour sa grandiloquence, son culte de la personnalité et de la falsification de l’histoire matérielle et immatérielle de la république du Zaïre de l’époque. L’attachement à sa culture, sa connaissance est un grand pas pour sa propre connaissance, transformation et développement. L’assimilation et l’acculturation culturelles ne peuvent permettre à une nation, à un peuple de se forger une identité. Ne pas être capable de décider par soi-même ne peut transformer ni développer un homme. C’est pour cette raison qu’en Chine, à titre d’illustration, la langue de la transformation et du développement n’est ni le français ni l’anglais ni l’allemand ni l’espagnol ni le néerlandais ni encore moins le portugais, mais plutôt le chinois, c’est pareil pour le Japon, l’Inde, l’Israël, les arabes » (Cfr La Prospérité Journal, Série I, n° 5969 du lundi 28 novembre 2022-22ème  Année).

Ainsi, fait à Kinshasa, le 17 décembre  2022

Antoine-Dover OSONGO-LUKADI

Habilité à Diriger des Recherches de Philosophie (Post-docteur, Université de Poitiers/France)

Docteur en Philosophie et Lettres (Université Catholique de Louvain/Belgique)

Professeur d’Universités

Membre de l’Association des Philosophes Américains (APA)-2007

Directeur-Editeur des Maisons et Revues Internationales-IFS-RFS/, CRPIC-RPp (RPSP)


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