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Jeux de la Francophonie Kinshasa 2023: «Il faut une option ferme pour héberger les participants»

Par La Prospérité
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Lors d’un entraînement du club de football DC Motema Pembe au Stade de martyrs, infrastructure qui servira durant les Jeux de la Francophonie 2023 de Kinshasa

Les prochains Jeux de la Francophonie doivent avoir lieu du 28 juillet au 6 août 2023 à Kinshasa. A un an pile de leur début, la directrice du Comité international des Jeux (CIJF) affiche sa confiance envers les autorités congolaises. Mais, Zeïna Mina s’inquiète, en revanche, du retard pris pour la construction du village qui doit accueillir des centaines d’athlètes et d’artistes de quelque 42 pays déjà inscrits. Entretien. RFI : Zeina Mina, où en est le Congo à un an des Jeux de la Francophonie de Kinshasa (28 juillet-6 août 2023) ? La RDC est-elle dans les temps ? Zeina Mina : Non, la RDC n’est pas dans les temps. Il faut être franc. Nous avons accusé beaucoup de retard. Il est dû au départ à la pandémie et aux deux reports. Là, nous sommes à un an des Jeux et il y a un souci important autour du village qui va accueillir les athlètes, notamment. A ce jour, il n’est pas prêt. Nous en sommes encore aux fondations. Donc, il est important qu’il y ait une décision très rapide, de la part du gouvernement, pour nous proposer une option permettant d’accueillir les Jeux de la Francophonie et ses athlètes et artistes. Quel peut être le plan B en matière d’hébergement, si ce village ne voit pas le jour à temps ? Je voudrais d’abord rappeler que, en 2019, lorsque la RDC a été retenue pour organiser ces Jeux de la Francophonie, nous avions essentiellement de belles infrastructures culturelles, des terrains de football et un stade d’athlétisme qui nécessitaient très peu de travaux : juste un peu de re-topping [travaux sur le revêtement de la piste, Ndlr]. Nous avions également besoin de terrains de basket-ball, d’une salle pour ce sport, d’une salle pour le tennis de table et une pour le judo. Et, bien sûr, le village. Il y avait un fort engagement – qui est toujours là – de la part du gouvernement. Nous remercions d’ailleurs le gouvernement de la RDC, qui a formé un comité de pilotage, présidé par Monsieur le ministre de la Coopération Internationale, intégration régionale et francophonie [Pépin-Guillaume Manjolo Buakila, Ndlr]. Ils démontrent à chacune de mes missions un engagement fort en faveur de l’organisation de ces Jeux en 2023. Aujourd’hui, on peut dire que les travaux des sites sportifs avancent très doucement mais qu’ils avancent. Nous avons une salle de judo qui est prête mais que nous devons encore valider. […] Donc, la seule réelle inquiétude concerne le village. Les autorités s’étaient engagées à faire du préfabriqué, à l’instar de ce qu’il s’était passé à Abidjan, en 2017. Les Ivoiriens avaient réussi à se déployer rapidement et ils avaient un village prêt à quelques mois des Jeux. Aujourd’hui, nous sommes à un an des Jeux de 2023 et il y a une décision mais elle ne se traduit pas sur le terrain. Donc, nous avons toujours des incertitudes à ce sujet. Il faut absolument nous présenter une solution. Parce que la capacité hôtelière à Kinshasa est très réduite. Il n’y a pas d’option B, en matière d’hôtellerie. Il nous faut une option ferme et sérieuse pour héberger les participant(e)s. Y a-t-il une vraie inquiétude ? Si aucune option n’est présentée avant le prochain Conseil permanent de la francophonie (CPF), qui est prévu en octobre, il y aura des inquiétudes. Mais, moi, je fais confiance au gouvernement congolais. Ils devraient nous présenter l’option retenue avant le prochain CPF. L’économie mondiale est marquée par une forte inflation. Est-ce un motif d’inquiétude ou pensez-vous que cela n’aura pas un impact significatif sur les préparatifs de ces Jeux ? Si, bien sûr. Et puis, il y a le Covid-19 qui est instable. Il y a des recrudescences et donc des inquiétudes. Mais la commission médicale internationale et la commission médicale locale sont en train de prendre toutes les dispositions nécessaires. Par ailleurs, en ce qui concerne les différentes commandes à passer pour ces Jeux, il y a également des inquiétudes. Mais jusqu’à septembre 2022, nous serons encore dans les temps pour passer ces commandes relatives aux Jeux. Après, il y a les temps de fabrication des différents biens, leurs temps d’acheminement jusqu’en RDC […]. Il faut prendre très au sérieux tous ces délais. Certains athlètes africains risquent d’être tentés de choisir entre disputer les Jeux de la Francophonie et disputer les Jeux Africains qui auront lieu du 4 au 19 août 2023 au Ghana. Est-ce un motif d’inquiétude ? Lorsque nous avions choisi les dates les Jeux de la Francophonie, les calendriers internationaux sportifs indiquaient des Jeux Africains en septembre. Nous avions notamment pris en considération la Coupe d’Afrique des nations de football en Côte d’Ivoire qui est désormais reportée [1]. Je pense qu’il faudrait vraiment une meilleure coordination de tous les acteurs car le calendrier international est vraiment surchargé. En août 2023, il y aura les Universiades [les jeux universitaires, Ndlr], les Championnats du monde d’athlétisme… Nous avons pris en considération ces événements ainsi que des Jeux Africains que nous attendions en septembre. […] Est-ce que la dixième édition des Jeux de la Francophonie est toujours prévue en 2025 ? Non, car 2025, c’est déjà demain. Nous ne voulons pas retomber dans les mêmes problèmes. Mine de rien, nous travaillons sur 20 épreuves culturelles et sportives. Donc, les deux prochaines éditions auront lieu en 2027 et 2031. Ces dates ont été entérinées par le CPF. Nous allons lancer l’appel à candidatures très bientôt. […] Nous espérons avoir les deux pays hôtes d’un coup afin d’être tranquilles pour les deux éditions suivantes. Il devrait y avoir de nouvelles disciplines, plus urbaines, pour ces éditions-là. Pouvez-vous nous les présenter ? […] Nous sommes restés sur le même nombre de disciplines mais nous allons proposer une formule plus souple. Il y aura 14 disciplines titulaires et le pays organisateur pourra choisir les 6 autres disciplines. Nous avons dressé une liste mais il pourra toujours proposer une discipline culturelle ou sportive qu’il souhaiterait ajouter. Parmi les titulaires, nous avons intégré le breakdance ainsi que le basket 3×3 [à la place du hip hop et du basket-ball, Ndlr]. Nous avons également intégré d’autres disciplines comme le skateboard, le roller. Nous voulons vraiment développer le côté urbain. Donc, le pays hôte qui souhaiterait aller dans ce sens aura l’occasion de le faire. C’est davantage un assouplissement qu’un développement. Un développement qui va vers les sports plus urbains. [1] La CAN 2023 devait avoir lieu en juin-juillet mais a été repoussée à janvier-février 2024.

Rfi

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