Le Gouverneur de la ville de Kinshasa a suspendu Christian Manku Matata de son poste de bourgmestre adjoint de la commune de la N’sele pour atteinte aux bonnes mœurs. Dans une lettre du 2 Août, Gentiny Ngobila porte à la connaissance de Christian Manku Matata sa suspension de son poste à cause de la diffusion d’une vidéo portant atteinte aux bonnes mœurs dans laquelle celui-ci est identifié.
Selon le Code pénal congolais livre 2 article 175, l’outrage aux bonnes mœurs se définit comme le fait d’exprimer ou de reproduire l’immoralité, l’impudicité, l’obscénité au travers des chansons, images, photos ou autre objet quelconque. Pourtant, l’incident de Christian Matata n’est pas un cas isolé. Depuis des années, l’on assiste à des incidents pareils que ce soit en milieu politique, universitaire, scolaire ou encore ecclésiastique.
Si pareils scandales ayant impliqué des mineurs comme celui des élèves d’une école de la place aurait dû constituer une sonnette d’alarme, des mesures n’ont pas été prises pour empêcher que pareilles choses ne se reproduisent.
Le monde: un village planétaire
La citation célèbre de Mac Luhan apparentant le monde à un village planétaire grâce au développement de l’internet trouve tout son sens ici.
En effet, le web a non seulement facilité les échanges mais a également accentué une transplantation de culture entre les peuples.
De plus, en un clic, l’on peut retrouver tout ce que l’on veut sur internet, allant du contenu éducatif à un contenu dépravant, souvent sans contrôle parental. Ainsi, des jeunes se retrouvent face à des contenus explicites dès le bas âge, ce qui contribue à désorienter cette jeunesse qui depuis des dizaines d’années est en manque de repère.
L’absence de l’autorité étatique se fait de plus en plus ressentir depuis une dizaine d’années; lorsque les éducateurs de masse que sont sensés incarner les musiciens ont commencé à porter atteinte aux bonnes mœurs par l’habillement dans leurs clips, ils n’ont pas été inquiétés par les organes compétents de l’Etat qui, ne statuaient que sur certains musiciens jugés “hostiles” au pouvoir en place et ce, jusqu’à atteindre un niveau où même les paroles de chant appellent à l’immoralité.
S’il est vrai que le capital humain est la plus grande richesse d’une nation alors l’Etat congolais est en train de sacrifier sa ressource la plus importante par son inaction ou parfois ses sanctions ciblées alors que la loi est sensée s’appliquer à tout le monde; en attendant, pour le cas présent, Gentiny Ngobila a placé Christian Matuta entre les mains du ministère provincial de l’Intérieur pour la procédure disciplinaire.
Déborah Nitu
