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Lettre ouverte au Président de la République : «Je rêve d’un Congo meilleur…»

Par La Prospérité
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(Félix Antoine Tshisekedi)

Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, dimanche le 25 juin 2023, vous avez effectué un important déplacement au Grand Kasaï, plus précisément à Kananga et à Mbuji-Mayi. Ici, vous avez assisté à la messe du jubilé d’argent de l’Episcopat de Mgr Bernard Emmanuel KASANDA, Evêque du Diocèse de Mbuji-Mayi. Tous, oreilles tendues, pour les uns, les yeux étonnés, regardant pour les autres, à travers tout le pays, les citoyens congolais ont vu et entendu comment et combien vous avez brisé l’omerta pour dénoncer sans ambages la dérive ou les dérives qui planent sans dire son nom au sein de l’Eglise catholique romaine dans la capitale congolaise.

L’opinion a tout de suite compris que vous aviez raison tout à fait, après avoir encaissé depuis des mois, les coups injustifiés de la part des démons de la haine et de la division.

Nous avons compris après vous que certains membres de notre église universelle à Kinshasa n’étaient plus catholiques, car, au vu de tous, elle entretient savamment une confusion autour de sa mission prophétique au point qu’elle n’est plus au milieu du village. La dérive ou mieux les dérives de certains princes de notre église est à la porte pour distraire les fidèles loin, alors très loin du message évangélique du Christ Jésus.

Au-delà de cette situation dangereuse qui risque de diviser notre Nation, vous avez, Monsieur le Président de la République, dit au Congolais qu’en tant que garant de l’unité de cette Nation, vous vous sentez obligé de n’accepter alors jamais de tels comportements caractérisés par les couleurs de la haine, de l’ingratitude et de récrimination qui nous dérangent et dérangent notre église si chère à notre pays. Ce pays déjà si terrassé par des antivaleurs, a besoin d’autres comportements de la part de ses élites, surtout de la part de ceux qui ont l’habitude et la charge de donner des leçons.

Oui ! Monsieur le Président de la République, c’est depuis toujours que bien d’observateurs ne cessent de scruter l’avenir de ce grand pays au cœur de l’Afrique. Pour eux, une même question angoisse les citoyens : de quoi demain sera-t-il fait ? Ainsi, ETES-VOUS arrivé à juste titre à faire comprendre que la situation de la République Démocratique du Congo est au point et à tout point de vue d’exiger une nouvelle vigueur que les Congolais eux-mêmes doivent donner à leur fonction spirituelle, intellectuelle, éthique et morale disparue ou anachronique. C’est cela le sens de la restauration et de la renaissance politique de notre pays. La politique on le sait, c’est l’engagement des hommes dans la transformation positive de leur société. Elle est donc au centre de l’histoire.

Monsieur le Président de la République, depuis votre accession à la tête du pays, vous n’avez jamais cessé de constater que notre pays va mal et était rendu mal. La nation est en danger. Ce mal est radical tout à fait et se caractérise profondément par le tribalisme, l’ethnisme, le clanisme, le régionalisme, le monfrerisme, par l’arbitraire, le culte de personnalité, la violence sous toutes les formes et forces, la corruption généralisée, l’affairisme, l’enrichissement scandaleux et illicite des uns, des anciens caciques, des partis politiques alimentaires et créées nébuleusement, la vassalisation des citoyens, le vol de biens publics, la mauvaise gouvernance de l’Etat, l’application du principe : divisé pour régner, la légèreté des mœurs, le goût effréné du pouvoir, la désinformation gratuite, l’intoxication, l’absence du leadership politique, le délaissement du soldat et du policier, la jeunesse corvéable à merci.

Aujourd’hui, l’état psychologique du peuple congolais, c’est d’attendre dans la frustration et dans l’angoisse l’issue de la lutte politique à travers les urnes. C’est dans ces peurs que le peuple nourrit son imaginaire. Au Kasaï, Monsieur le Président vous avez dit : « Je rêve un Congo meilleur ». Ce Congo qui n’est pas du tout à vendre et à occuper …. Ce Congo susceptible d’être divisé en autant des clans, d’ethnies et de religions. Le mal, c’est celui-là. Le Congo semble être habité par certains hommes alors très loin de l’humain. Nous appelons ce phénomène « la sensation démocratique sans démocratie et l’animalité politique qu’on retrouve dans l’inconscient de la plupart des citoyens et des leaders Congolais. Tous ces comportements, Monsieur le Président de la République, ont plongé et plongent encore les Congolais dans une crise cauchemardesque sans précédent dans leur histoire.

M.  le Président de la République, avec tout le respect que je dois à votre auguste personne, laissez-moi vous dire avec Franz Fanon que : « chaque génération doit dans une relative opacité de découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ». Et aussi, moi j’ai appris avec le sage Ntite Mukendi à me souvenir que « dans toute situation désespérée se trouve une bonne issue que ne découvrent que ceux qui ne se laissent pas aller au désespoir ». Laissez-moi vous féliciter Mr le Président vous le combat patriotique et courageux que vous ne cessez de mener, pour la refondation de notre Etat au cœur de l’Afrique Centrale.

Kuajiki !

Jean Kambayi Bwatshia

Professeur Emérite

Recteur de l’Institut Facultaire des Sciences

de l’Information et de la Communication (IFASIC)

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