« Il y a un temps pour toutes choses sous les cieux… Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir… », est-il écrit dans le livre d’Ecclésiastes (Bible). Agé de 64 ans, Anatole Munkatshi Imbemizaz Upfin a rendu l’âme après un internement de près de deux mois l’Institut Médical Evangélique (IME) de Kimpese dans la province du Kongo-Central.
Il était une personne généreuse, probe, altruiste, aimable et bosseur très consciencieux. Celui que certains appelaient affectueusement « Chief » ou « Ya Toto » était incapable de faire du mal à une mouche. L’amour du prochain s’incarnait en lui. Il a vu le jour dans la ville de Kinshasa, alors Léopoldville, un certain 12 avril 1959, presqu’un an avant la proclamation de l’Indépendance du Congo.
Elève studieux, Anatole Munkatshi avait fait une partie de ses études primaires à l’école Saint Cassien dans la commune de Bandalungwa et puis à Notre Dame dans la commune de Lingwala. Ensuite, il est allé poursuivre ses études à l’Académie des Beaux-Arts en classe de première jusqu’en troisième secondaire. De là, il avait rejoint le collège Alingba toujours à Kinshasa. Il y a décroché son diplôme d’Etat en section scientifique en 1978.
Très intelligent, « Ya Toto » avait poursuivi sa formation à l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA) dans la filière électronique. Dans son travail de fin d’études, il avait planché sur la fibre optique. Avec brio, il y a obtenu son diplôme en 1985, comme le témoigne son fidèle compagnon Pierre Zabandora.
Après quelques mois de chômage, Anatole Munkatshi fut recruté à l’Office National des Transports (ONATRA).
Il avait débuté comme grutier au terminal container de Kinshasa au port de la capitale zaïroise. Dans le cadre du renforcement de capacités des employés de cette entreprise publique, « Chief » avait suivi une solide formation en informatique en se spécialisant dans la maintenance. Il a aussi été délégué syndical au sein de Synagon pour défendre les intérêts et les droits des travailleurs de l’ONATRA. Quelque temps après, il est envoyé en mission au port de Matadi dans la province du Bas-Zaïre (actuellement Kongo-Central).
C’est dans cette ville de Matadi qu’il a vécu la grande partie de sa carrière professionnelle. Avant son décès, il avait occupé le poste de Chef de service Hardware (maintenance) et avait rejoint les rangs du syndicat VTC. Plus de 25 ans de service à la Société commerciale des transports et des ports (SCPT SA).
Quant à sa situation familiale, « Chief » était marié à madame Betty Numbi et père de deux filles. Lui-même était l’aîné d’une famille de huit enfants, filles et garçons, issus de l’union entre Papa Félicien Munkatshi Muabantu (décédé) et maman Anzawena Aval, tous deux originaires de l’actuelle province du Kwilu (ex-Bandundu).
La triste nouvelle est tombée le jeudi 19 janvier 2023 sous le coup de 20 heures. La famille, les amis de même que les travailleurs du port de Matadi étaient tous bouleversés. C’est une perte immense. Dieu a donné, Dieu a repris. Comme le disait l’ancien homme d’affaires français et président de l’Olympique de Marseille, Bernard Tapie, « avoir peur de la mort c’est avoir peur de la vie ». Jamais « Chief » n’a eu peur de la mort qui est un accomplissement des lois naturelles. Il était très spirituel et fervent chrétien comme ses parents.
Après la veillée mortuaire prévue ce mardi 31 janvier 2023 en la salle Nsona dans la commune de Matadi (réf. Rond-point Coca), Anatole Munkatshi sera inhumé dans le cimetière de Kimbala sur la rive droite de cette ville portuaire ce mercredi 1er février, jour commémoratif du décès du lider maximo Etienne Tshisekedi qu’il adulait tant et qui coïncide avec la grande messe célébrée par le Pape François à Kinshasa. Que les trompettes célestes accompagnent dans la paix l’âme de cet illustre disparu jusque dans le Royaume de Dieu.
James Mpunga Yende
