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Lu pour vous : Juste un aparté !

Par La Prospérité
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Je pense qu’a un moment donné, avec les résultats qu’on a obtenus dans notre pays, dans l’état où il est, il faut reconnaître que nous avons plus écrit et philosophé, que d’avoir travaillé et construit les fondements d’un grand pays, d’une grande nation. Qu’on laisse un peu ces discussions d’universitaire, non universitaire, intellectuel, non intellectuel, diplômé  et non diplômé.  Les seules choses que nous avons en commun avec tous ces pays que nous encensons, ce sont les diplômes : nous les avons tous : les bacs, les graduats, les régences, les licences, les doctorants, les agrégations, les PhD, on les a tous.

Si les blancs en inventent demain, on les aura tout de suite. On sait faire ça. On le fait bien. On va avoir tous les LMD du monde. L’enseignement de base, on s’en fout, royalement. D’ailleurs, on a même supprimé l’IPN, c’est devenu l’université : l’égoïsme contre l’altruisme. Après, on se plaint que l’étudiant n’a pas vraiment été élevé. Qu’importe, on a les toges ! Les toges, on les porte depuis la maternelle aujourd’hui. J’ai vu même dernièrement juste en face du fleuve, en regard de Chanic, un endroit où on a écrit : « Location des toges ». En 75, on a fini la médecine-là avec Bavi comme premier lauréat, je n’ai pas le souvenir qu’on avait des toges. On en a partout aujourd’hui !  On a fait toutes les études dans notre pays, écrit des tas des thèses, des mémoires, mais on est vraiment, j’assume, nulle part. Toutes les compétences médicales sont là, mais on peut mourir pour rien, et pourtant on a tous les spécialistes en tout. Il va y avoir toutes les technologies médicales partout : les IRM, les opérations par endoscopies, les imageries pas possible, mais il est possible que le docteur que vous voyez ne sache pas la différence entre un anticoagulant et un antiagrégant.

On forme aujourd’hui avec les webinaires, les web conférences, c’est tendance, comme dit ma dernière, en rigolant. On a tous les diplômes d’ingénieurs du monde, tout, mais on n’a pas de ponts. La Seine, qui traverse Paris, possède plus de 35 ponts, construits pour la plupart par des gens qui n’avaient pas fait Polytechnique, construits parfois sous Vauban. On a tous les diplômes. En 62 ans, bientôt 63 ans, les enfants de Lovanium n’ont même pas été capables de construire un bâtiment aussi prestigieux que le bâtiment administratif de la salle des Promotions, il y en a pas à Kinshasa, en dehors de ceux construits par les Belges. J’étais l’autre fois assister à un éméritat à l UCC, près de St Raphaël, la grande salle, le réfectoire, vraiment pas à la hauteur ! La toilette du restaurant, je ne sais pas.

Bon, on a quand-même construit nos propres châteaux, avec des grands murs, peu, avec de  l’argent gagné à la sueur de leurs fronts, beaucoup avec des frais des missions ou des coops. Bref, on a les titres, les diplômes, mais on n’a pas les « PIB » qu’on doit avoir. On a les universitaires, les intellectuels comme tout le monde, mais on est nulle part. Même dans l’armée, on a tous les grades du monde, on a envoyé dans toutes les écoles et académies du monde, mais on n’a jamais été foutus de fabriquer un kalach, au pire même un pistolet, même simplement un canon (je ne connais pas la date de la fabrication d’un canon, le général trouvera sûrement), on ne sait pas. Nada. Mais,  makelele, kaka makelele, makelele. Dans l’armée, on a une grande école, construite par les Français, pour je ne sais pas pourquoi, il y a même un neveu qui a fini avec première promotion de Kabila. Mais,  ça donne quoi, au front ? Bon, les idéologies, certes, on a plutôt des convictions. Mon patron disait : « A 18, 19 ans, on est tous marxistes.

Mais,  quand on a son diplôme, on pense d’abord à sa poche ! » En dehors de ceux qui sont restés éternellement à l’extérieur comme moi, la majorité d’entre nous, qui avions le pouvoir, dans l’état ou les privées, avons envoyé nos enfants à l’étranger. Preuve que nous avons échoué de construire un nid de paix et de confort. On se complaît aujourd’hui à aller passer nos vacances chez eux. La vidéo d’Omari m’a fait rigoler : « Pépère est allé passer ses vacances chez ses enfants aux USA ! » Mais regardez Goma, Bukavu, Moanda,… c’est beau ! Bref, comme diplômé, on a le  fleuve avec le 2ème  plus grand débit du monde, on n’a pas de  l’eau à 500 m à la clinique Ngaliema ou Kinoise, on n’a pas d’électricité dans les blocs opératoires, on nous a promenés  avec Inga I, Inga 2, Inga 3…. et avec des bureaux d’études qui ont envoyé des gens se faire former partout dans le monde. Pour l’eau, on  a trouvé la solution : le forage ! La faute ?

A Mobutu, Kabila  1 et 2, bientôt ce sera Fatshi !

Chers amis, arrêtons avec ces histoires d’intellectuels, d’universitaires, des diplômés ! C’est nous qui avons tué le pays. Comme nous avons éduqué nos enfants comme nous-mêmes, il est possible que demain, la vie dans notre pays se passe dans ce qu’on se faire de mieux : les fêtes de mariage et d’anniversaire (en dress code), et aussi… les funérailles.

De toutes les  façons, on assistera à nos propres funérailles. Juste une info : il fait très froid au cimetière pour tout le monde.

Bon appétit, les universitaires !

Le 27 décembre 2022

Jacques Mangalaboyi

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