Moïse Katumbi a officiellement annoncé sa candidature pour la présidentielle du 20 Décembre 2023. L’ancien gouverneur de l’ex-Katanga l’a fait savoir sur les antennes de nos confrères de la Rfi et de France 24. Une ambition qu’il justifie par la situation calamiteuse que traverse la RDC faute de bonne gouvernance. « Je suis candidat, car la situation du Congo est chaotique et car je dois sauver un peuple en danger», a-t-il indiqué.
Il se propose ainsi comme l’homme de la situation pour trouver des solutions au pays, en créant des emplois, reconstruisant l’armée et la sécurité après le fiasco de l’Etat de siège instauré en Ituri et au Nord-Kivu, mais aussi, soutient-il avoir un plan pour refaire les infrastructures.
Par la même occasion, Moïse Katumbi a signifié le départ d’Ensemble pour la République, son parti politique, de l’union sacrée, la coalition présidentielle créée au lendemain de la rupture FCC-CACH.«J’ai dit au revoir à l’union sacrée. Je sais qu’il y a des gens qui vont nous quitter, mais nous allons continuer avec d’autres», a-t-il déclaré.
La validation de sa candidature interviendra au cours du congrès de son parti qui se tiendra le lundi 19 Décembre prochain à Lubumbashi, a-t-il indiqué.
La décision de s’éloigner de l’actuel Chef de l’Etat à quelques mois de la fin de son quinquennat est vue par plus d’un comme un acte de blanchisserie après avoir été dans le même bateau. «Ensemble pour la République», pour avoir été dans l’union sacrée, partage le bilan de l’actuel régime et ne devrait en aucun cas ternir l’image de celui-ci à la veille des élections», soutiennent certains esprits éclairés.«C’est bien l’une des pratiques devenues virales dans la sphère politique congolaise. Pour s’attirer une certaine sympathie auprès des électeurs, il faille vilipender le pouvoir en place et tout vous est offert », ajoutent-ils.
Cette prise de position de Katumbi pour la prochaine présidentielle n’est pas sans effet.
Félix Tshisekedi vient de perdre un allié de taille qui a un encrage redoutable dans le Haut-Katanga.
L’actuel Chef de l’Etat qui ne s’est pas encore prononcé sur sa réélection en 2023 devra désormais rejouer ses cartes pour conquérir le fief de Katumbi, au cas où il serait tenté de briguer un nouveau mandat aux scrutins qui pointent à l’horizon.
Félix Tshisekedi esseulé de plus en plus se voit dans l’obligation de coaliser avec d’autres figures de proue du microcosme politique congolais, s’il tient à sa réélection. Hormis Katumbi, C’est un secret de polichinelle que Vital Kamerhe, son compère de la dernière présidentielle, ne sera pas manifestement derrière lui en 2023.
Le président de l’Union pour la nation congolaise, UNC, tient au respect de l’accord de Nairobi qui le lie à l’actuel chef de l’Etat.
Cet accord conclu, le 23 Novembre 2018, à l’hôtel Séréna au Kenya prévoyait dans l’une de ses dispositions le désistement à la présidentielle de 2018 du président de l’UNC au profit de l’actuel président de la République et l’inverse en 2023.
Rien jusqu’ici ne présage le respect de cet accord signé par les deux hommes.
Leurs relations se sont refroidies après le procès 100 jours impliquant Vital Kamerhe, alors Directeur de cabinet du chef de l’Etat, dans le détournement des fonds destinés à l’achat des maisons préfabriquées.
Condamné puis acquitté, Vital Kamerhe est resté courtois à l’égard de Félix Tshisekedi mais personne ne maitrise ce qui taraude son esprit pour les prochaines élections.
Ce qui est sûr, Vital Kamerhe sera candidat à la prochaine présidentielle, avec ou sans Félix Tshisekedi, rapportent plusieurs sources proches des caciques de son parti.
Junior-Gradel IKA
