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Présidentielle au Kenya : William Ruto déclaré vainqueur, des membres de la Commission électorale rejettent le résultat

Par La Prospérité
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William Ruto l’a finalement emporté face au candidat soutenu par le président sortant Kenyatta, Raila Odinga. Le scrutin a été marqué par des tensions et une forte abstention. Le résultat de l’élection est contesté par des membres de la Commission électorale.

L’attente a duré six jours. Six jours durant lesquels la patience de la population kényane a été soumise à rude épreuve. Selon le décompte de la Commission électorale du Kenya, le Vice-président sortant Ruto a cumulé plus de 7,17 millions de votes, soit 50,49% des voix. Son opposant Raila Odinga, vétéran de l’opposition désormais soutenu par le pouvoir, remporte environ 48,85% des suffrages exprimés.

Au moins 65% d’abstention

Ce lundi, plusieurs membres de la Commission électorale annoncent rejeter les résultats de l’élection présidentielle. Cet organe indépendant est soumis à une intense pression. Pendant six jours, le pays a attendu de connaître le nom du nouveau président.

Quelque 22,1 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes le 9 août pour désigner le successeur du Président sortant Uhuru Kenyatta, ainsi que leurs gouverneurs, parlementaires et quelque 1 500 élus locaux. Le scrutin s’est très largement déroulé dans le calme, mais a été marqué par une forte hausse de l’abstention, avec une participation d’environ 65% – contre 78% en août 2017. Ce manque de mobilisation s’explique par une désillusion envers la classe politique et de flambée du coût de la vie depuis la pandémie et la guerre en Ukraine.

Ancien professeur devenu l’une des plus grandes fortunes du Kenya

A 55 ans, l’ambitieux William Ruto a malgré son statut de vice-président fait figure de challenger durant la campagne électorale, face à un Raila Odinga, 77 ans, soutenu par Kenyatta et le parti présidentiel. Porte-parole des « débrouillards » et du petit peuple, William Ruto avait un temps bénéficié du soutien du chef de l’Etat sortant Uhuru Kenyatta – dont il est le vice-président depuis 2013. Mais le président kenyan a finalement soutenu le concurrent direct de Ruto, Raila Odinga.

« Ce qui rend Ruto singulier, c’est la rapidité de son ascension, son ambition », souligne l’analyste politique kényane Nerima Wako-Ojiwa. « Il est allé à contre-courant (des pratiques). Il est passé devant beaucoup de gens sans demander l’autorisation. » « Beaucoup de gens ont peur que s’il arrive au pouvoir, il soit impossible à déloger ensuite », explique-t-elle.

Ce diplômé en sciences, professeur avant de se lancer en politique dans les années 1990, au sein des jeunesses du parti de l’autocrate Daniel arap Moi, aime rappeler qu’il n’a eu sa première paire de chaussures qu’à l’âge de 15 ans et qu’il vendait des poulets en bord de route. Il est aujourd’hui à la tête d’une grande entreprise de volailles, un des piliers de sa fortune – une des plus grandes du pays – qui comprendrait également des hôtels, des milliers d’hectares de terres…

Une démocratie exposée aux tensions post-électorales

Le pays, locomotive économique de la région, scruté par ses voisins, tourne au ralenti. Depuis le scrutin, les écoles restent fermées. Ces dernières semaines, la Commission électorale était sous pression. Elle fut vivement critiquée il y a cinq ans après l’invalidation de la présidentielle par la Cour suprême – une première en Afrique. Vendredi, elle a reconnu que les opérations de collecte, comptage et vérification des résultats étaient plus longues que prévu, ralenties, selon elle, par l’interférence de partisans des partis politiques.

Le Kenya est un point d’ancrage démocratique dans une région est-africaine troublée. Ces dernières décennies, le pays a connu plusieurs phases de violences post-électorales, parfois très meurtrières, notamment en 2007-2008 (plus de 1.100 morts, des centaines de milliers de déplacés). Les résultats de toutes les présidentielles y ont par ailleurs été contestés depuis 2002, dans la rue ou devant la justice.

(Avec AFP/TV5 Monde)

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