Le nouveau président kenyan William Ruto a décidé finalement d’envoyer, en République démocratique du Congo, un contingent de l’armée kenyane dans le cadre des forces régionales des pays de l’Afrique de l’Est. Ce déploiement des troupes kenyanes en RDC fait suite à une décision approuvée et adoptée par les dirigeants régionaux lors du 3ème Conclave des chefs d’Etat de l’EAC sur la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC à Nairobi en juin 2022.
Il a été convenu de disposer d’une Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EACRF) pour étouffer la flambée de violence dans la partie orientale de la RDC et y imposer la paix. C’était à l’époque où Uhuru Kenyatta était encore chef de l’Etat. Nul n’est besoin de rappeler que c’est lui qui avait parrainé l’Accord de Nairobi entre Tshisekedi et Kamerhe. Ces deux leaders de l’opposition à l’époque, s’étaient désolidarisés des autres membres de Lamuka après avoir désigné Martin Fayulu à Genève pour la présidentielle de 2018.
A l’avènement de Ruto, farouche opposant à Uhuru qui avait pourtant soutenu Raila Ondinga à la dernière présidentielle, on a senti un net rapprochement avec Kagame. Ce dernier n’appréciait pas trop la gestion, jusque-là, de la crise congolaise par l’ancien président Kenyan. D’aucuns affirment que pour cette raison, le nouveau président du Kenya a décidé de retirer le premier contingent envoyés en RDC.
C’est alors que Félix Tshisekedi, président en exercice de la SADC, a commencé a initié des contacts en vue d’obtenir le soutien militaire de ses pairs de l’Afrique australe qui ont eu à condamner sans ambages le soutien du Rwanda au M23. Laisser la RDC tourner le dos à l’Afrique de l’Est, c’est perdre un allié de taille pour un pays qui constitue le marché le plus important des pays de l’Est.
Il fallait à tout prix empêcher ce retrait de la RDC qui passe par le soutien militaire du Kenya. Après consultations avec le président en exercice des pays de l’Afrique de l’Est, le Burundais Evariste Ndayishimiye, William Ruto a été obligé de faire volte-face. N’ayant pas encore maitrisé les contours de ce conflit entre la RDC et le Rwanda, Ruto voulait se donner un peu de temps avant de prendre position. Mais compte tenu de l’urgence sur le terrain, on ne lui a pas donné le temps de réfléchir deux fois. D’où, ce déploiement depuis mercredi 2 novembre dernier des troupes kenyanes.
Il a bénéficié, pour ce, des soutiens du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, du président de l’Union africaine, Macky Sall, ainsi que les chefs d’Etat de la région en l’occurrence, le Burundais Evariste Ndayishimiye, l’Ougandais Yoweri et malgré lui, le Rwandais Paul Kagame.
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