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Maman Catholique, réveille-toi et agis à la lumière de l’Evangile

Par La Prospérité
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(Par M.  l’Abbé José Mpundu)

*Au Premier Forum du Mouvement des Mamans Catholiques du Diocèse de Kolwezi Introduction Je commence d’abord par remercier Monseigneur Richard Kazadi qui m’a invité à participer comme intervenant à ce 1er Forum du Mouvement des Mamans Catholiques du Diocèse de Kolwezi dont il est le Pasteur.

Merci Monseigneur pour cette marque de confiance et d’estime que tu m’as témoignée !

Mes remerciements vont aussi à l’endroit de la Présidente Diocésaine et de mon confrère Marcel Tshikez, l’aumônier diocésain du Mouvement des Mamans Catholiques du Diocèse de Kolwezi pour avoir formalisé et finalisé ma participation à ce Forum ! Merci à tous pour l’accueil chaleureux et fraternel qui m’a été réservé depuis mon arrivée à Kolwezi !

Le thème de cette deuxième conférence que je vais vous donner « Maman catholique, réveille-toi et agis à la lumière de l’Evangile », a été choisi par le Comité Diocésain du Mouvement des Mamans Catholiques de Kinshasa à l’occasion du Colloque international organisé il y a deux ans dans le cadre des manifestations marquant les 35 ans d’existence du Mouvement des Mamans Catholiques.

Ce choix, opéré par les Mamans elles-mêmes, exprime, pour ma part, une prise de conscience claire qui peut se traduire en ces termes : nous les mamans catholiques, nous dormons, nous sommes plongées dans le sommeil. Il exprime aussi une volonté, un engagement : réveillons-nous et agissions !

La réalité du sommeil Une personne qui dort, qui est plongée dans un profond sommeil, ne voit pas (elle a les yeux fermés), n’entend pas (elle a les oreilles bouchées), ne parle pas (elle a la bouche fermée), ne réfléchit pas (le cerveau est au repos) et n’agit pas (elle est immobile).

Pendant le sommeil, la personne humaine n’est pas consciente de ce qui se passe autour d’elle. Pour une vie normale et équilibrée, l’être humain a besoin d’un temps de sommeil suffisant, reposant et réparateur.

Les spécialistes de la santé recommandent huit heures de sommeil par jour. Il est conseillé d’interrompre la journée de travail par un temps de repos que d’aucun appelle la sieste que l’on fait généralement après le repas du milieu du jour. Le rythme VEILLE-SOMMEIL fait donc parti du rythme normal de la vie de tout être humain. Le sommeil fait partie des besoins humains de base : besoin de manger, besoin de boire, besoin de dormir, etc.

Lorsque ce besoin n’est pas comblé, cela provoque des troubles du comportement.

Jusque-là, rien d’anormal. Il n’y a aucun problème. Cependant, lorsqu’on dit à quelqu’un qui est éveillé, REVEILLE TOI, c’est qu’on veut lui signifier qu’il est dans un état de sommeil, d’inconscience qui le rend inactif. Une personne ou un groupe de personnes à qui l’on dit REVEILLE-TOI ou REVEILLEZ-VOUS, est une personne ou un groupe de personnes qui a des yeux et qui ne voient pas, qui a des oreilles et qui n’entend pas, qui a une bouche et qui ne parle pas, qui a un corps et qui n’agit pas, qui a une tête et qui ne réfléchit pas. Bref, cette personne est inconsciente et inactive.

Cette inconscience et cette inactivité ou passivité concernent tout autant la personne individuelle que le groupe, la collectivité. La personne qui dort est comme morte.

Ce qui fait dire aux gens : dormir c’est mourir un peu. La personne qui dort ressemble à un cadavre. Et d’ailleurs, il y a des personnes qui dorment et ne se réveillent pas. Elles meurent pendant leur sommeil. Lorsque les mamans catholiques ont choisi elles-mêmes ce thème et m’ont demandé de le développer pour elles, j’ai compris qu’elles sont conscientes que quelque part, elles dorment et qu’elles veulent se réveiller et qu’elles sont déterminées à se réveiller pour agir en vue de changer le monde, la société congolaise et bâtir un monde nouveau, un Congo nouveau.

Mon propos va s’inspirer de la parole de Dieu. S’adressant à Moïse, le Seigneur lui dit : « J’ai vu comment on maltraite mon peuple en Egypte ; j’ai entendu les Israélites crier sous les coups de leurs oppresseurs. Oui, j’ai connais leurs souffrances. Je suis donc venu pour les délivrer 3 du pouvoir des Egyptiens, et les conduire de l’Egypte vers un pays beau et vaste. Vers un pays qui regorge de lait et de miel (….).

Puisque les cris des Israélites sont montés jusqu’à moi et que j’ai même vu de quelle manière les Egyptiens les oppriment, je t’envoie maintenant vers le Pharaon.

Va, et fais sortir d’Egypte Israël, mon peuple » (Ex 3, 7-10). Maman catholique, réveille-toi et vois ! Maman catholique, réveille-toi, ouvre tes yeux pour voir la misère et la souffrance qui sont tiennes et qui sont celles de tes frères et sœurs congolais et africains. Ouvre tes yeux pour voir l’oppression que toi et tes frères et sœurs subissent de la part des « Pharaons » d’aujourd’hui ! Maman catholique, ouvre tes yeux pour voir comment la femme est chosifiée non seulement par les hommes mais aussi par la femme elle-même. En effet, la femme est considérée comme une chose, comme un produit que l’on vend et que l’on achète.

L’illustration de cela, nous la trouvons dans la pratique de la dot qui fait de la femme une marchandise que l’on vend et que l’on achète…. On négocie le prix comme dans un magasin ou dans une boutique. Lorsqu’un homme va épouser une femme, la famille de la femme lui donne une facture.

Or,  le terme facture est utilisé dans le commerce. On te donne une facture lorsque tu as acheté des biens dans un magasin. Et le comble c’est que la femme trouve cela normal. Maman catholique, ouvre tes yeux pour voir la cupidité qui ronge les cœurs et les esprits des congolais à tous les niveaux et dans tous les milieux. L’homme congolais est devenu tellement cupide qu’il cherche à se remplir les poches par tous les moyens. La course effrénée à l’avoir a déchiré les familles et brisé les liens de fraternité. La cupidité a généré toutes ces guerres interminables que nous nous faisons entre nous les congolais et entre nous les africains. En effet, toutes ces guerres ne sont que des guerres de prédation, des guerres économiques : guerre du coltan, guerre du cobalt, des matières premières dont regorge notre pays. Le dieu « Mammon », l’Argent a asservi l’homme congolais au point de lui faire perdre son humanité.

Maman catholique, ouvre tes yeux pour voir la corruption qui gangrène notre société. Il ne se passe pas un jour sans que l’on vive des scandales de corruption dans les différents milieux sociaux. La corruption est un cancer qui est en train de se métastaser avec risque d’emporter la nation congolaise. Maman catholique, ouvre tes yeux pour voir la division qui règne dans notre pays et qui nous fragilise.

Nous ne sommes plus ce peuple uni par le sort, uni par l’effort comme nous le chantons dans notre hymne national. Les appartenances ethno-tribales nous divisent.

Mais, le plus grand commun diviseur c’est le Dieu-Mammon, le Dieu-Argent à l’autel duquel nous avons sacrifié l’homme, l’ETRE. L’homme congolais au service du Dieu Mammon, sème la division. Maman catholique, ouvre tes yeux pour voir la dépravation des mœurs et l’immoralité qui caractérisent la vie des congolais à tous les niveaux et dans tous les milieux. Le vol, le détournement des fonds publics, la mauvaise gouvernance, l’injure facile, la prostitution féminine et masculine, et j’en passe, passent pour être des pratiques normales au point que celui qui vole plutôt que de se voir puni, il est plutôt promu. Maman catholique, ouvre tes yeux pour voir la course au pouvoir qui divise les congolais et détruit la cohésion nationale. Un pouvoir conçu comme une mangeoire, comme un gâteau que l’on doit se partager pour une jouissance égoïste. Un pouvoir qui n’est plus perçu ni vécu comme un service des autres, mais comme un moyen pour dominer et écraser les autres. Un pouvoir conçu et vécu comme un moyen pour se remplir les poches, s’enrichir facilement et souvent illicitement.

Maman catholique, regarde le Congo, regarde les Congolais ! Vois la misère accablante des pauvres qui ne fait que s’accroître. Vois toutes ces filles laides qui ne comptent pour personne. Vois ces enfants abandonnés par leurs parents et devenus enfants de la rue, devenus des kuluna, des bandits, des délinquants criminels. Vois ces enfants qui sont exploités dans les mines et ceux qui sont exposés à la mort dans des milices armées. Vois nos écoles qui sont devenues des entreprises commerciales qui vendent le savoir, un savoir asservissant qui fait de nous des consommateurs de la science et non des producteurs, des écoles au service d’un système de domination fondé sur le primat de l’Avoir. Vois ces parents abandonnés par leurs enfants et qui meurent dans la solitude. Vois nos maisons qui sont devenues des « Hôtels-Restaurants-Bars » où la vie familiale est quasi morte. Vois les hôpitaux qui sont devenus des mouroirs, transformés en entreprises commerciales où l’on vend la mort et où seul l’argent compte.

Vois les cimetières qui ne désemplissent pas. Vois la masse des opprimés, ceux qu’on méprise, tous ceux et toutes celles qui travaillent sans avoir un mot à dire, sans avoir une responsabilité à prendre. Vois tous ceux et toutes celles qui n’ont pas le bras assez long pour défendre leurs droits, droit à la vie, droit à la parole. Vois tous ceux et toutes celles qui ont faim et soif de justice, d’une justice miséricorde qui détruit le mal et sauve le malfaiteur. Vois la foule des meurtris et des résignés.

Vois aussi les guerres, les guerres de prédation, les guerres d’occupation, la guerre de l’Est, de l’Ouest, du Nord et du Sud. Vois le sang des guerres qui n’arrêtent pas de couler. 5 Maman catholique, réveille-toi et entends ! Maman catholique, ouvre tes oreilles pour entendre le cri de la souffrance que pousse le peuple congolais ! Cri que l’on veut étouffer en distillant dans le peuple la peur de la répression.

Maman catholique, ouvre tes oreilles pour entendre le cri de détresse de tous ces enfants qui sont dans la rue, qui sont devenus enfants de la rue comme si la rue pouvait engendrer un enfant ! Tous ces enfants, vos enfants qui sont rejetés parce que accusés d’être des sorciers ! Ouvre tes oreilles pour entendre les appels au secours de ces enfants qui ne demandent qu’une seule : d’être aimés ! Maman catholique, ouvre tes oreilles pour entendre le cri de détresse de toutes ces jeunes filles et jeunes femmes qui sont condamnées à vendre leur corps, qui se prostituent pour vivre et faire vivre les leurs !

Maman catholique, ouvre tes oreilles pour entendre tous ces mensonges et toutes ces fausses nouvelles qui se propagent dans notre société à travers les réseaux sociaux, à travers les médias du mensonge et qui détruisent les relations humaines, produisent la division et la fracture sociale ! Maman catholique, réveille-toi et analyse !

Maman catholique, fais travailler ton cerveau, ton intelligence afin de comprendre les causes profondes, externes et surtout internes, qui sont à la base de tous ces maux qui rongent notre société congolaise, notre continent africain et en particulier la région des grands lacs. Pose-toi les vraies questions : – qui fait quoi ? (les faits et les auteurs) – avec quoi ? (les moyens) – avec qui ? (les collaborateurs ou les complices) – pourquoi ? (les mobiles ou les objectifs visés) et – comment ? (les stratégies). 

Au terme d’une analyse approfondie de la situation de misère et de souffrance dans laquelle vit le peuple congolais, tu comprendras que la cause profonde du mal congolais c’est le congolais lui-même. Un congolais qui a perdu sa dignité humaine et le sens de l’humain. Un congolais qui manque de patriotisme et n’aime pas son pays.

Un congolais qui se laisse corrompre et qui corrompt les autres. Un congolais dont le Dieu Mammon a rongé le cœur et l’esprit au point d’en faire son esclave. 

Après une analyse historique et structurale, c’est-à-dire une analyse qui prend en compte le temps et l’espace, tu comprendras que la crise que vit le Congo depuis des siècles, est essentiellement une crise de l’homme, une crise anthropocentrique. L’homme congolais déshumanisé. Le Congo est considéré par les autres – ceux qui se prennent pour les « maîtres du monde » et « faiseurs de rois » – et malheureusement aussi par nous-mêmes, non pas comme une terre des hommes mais comme une terre des choses à exploiter. Nous vivons dans une société bâtie sur le primat de l’avoir où l’avoir représenté par le Dieu Mammon, supplante l’ETRE qui est relégué au second plan si pas carrément mis aux oubliettes. Maman catholique, agis à la lumière de l’Evangile Une fois que tu as vu, que tu as entendu et que tu as analysé et compris les causes profondes du mal-être, du mal-vivre congolais, maman catholique, lève-toi et agis à la lumière de l’Evangile. L’Evangile n’est pas un ensemble de livres à lire et à méditer. L’Evangile, selon son étymologie, est un mot composé de deux termes grecs : eu qui signifie bien ou bon et ανγγelos qui signifie nouvelle.

Traduit littéralement, l’Evangile signifie une BONNE NOUVELLE. Et pour nous, cette BONNE NOUVELLE est une BONNE NOUVELLE D’AMOUR. Cette BONNE NOUVELLE D’AMOUR est une personne, Dieu fait homme, c’est JESUS de NAZARETH que nous appelons le CHRIST, le MESSIE, le SAUVEUR, le LIBERATEUR. Maman catholique, ouvre la bouche et parle ! Maman catholique, ouvre ta bouche pour annoncer le projet merveilleux que Dieu a pour le Congo, pour l’Afrique, pour le Monde. Il veut un Autre Congo, une Nouvelle Afrique, un Nouveau Monde : « Maintenant, je fais toutes choses nouvelles » (Apocalypse 21, 5).

Maman catholique, ouvre ta bouche pour annoncer la volonté de Dieu qui est une volonté d’AMOUR ! Il veut que tous ses enfants vivent dans l’amour, dans la fraternité sans frontière ! Ouvre ta bouche pour dire aux congolais, aux africains, aux hommes du monde entier que l’unique loi que Dieu a inscrit dans le cœur de l’homme, de tous les hommes, c’est la LOI DE L’AMOUR.

Lui qui est AMOUR, en créant l’homme à son image pour être sa ressemblance, il a voulu que l’homme ne vive que par l’amour, pour aimer et pour faire le bien. Maman catholique, ouvre ta bouche pour dénoncer, sans crainte des représailles, tout ce qui, en toi et dans les autres, va à l’encontre de ce projet de Dieu, est contraire à la volonté de Dieu !

Ouvre ta bouche pour dénoncer les injustices commises par toi et par les autres, pour dénoncer la violence sous toutes ses formes et d’où qu’elle vienne : violence verbale, violence physique, violence psychologique, violence institutionnelle, violence politique, violence économique, violence culturelle, etc. Maman catholique, ne te contente pas seulement de parler, d’annoncer et de dénoncer avec des mots, des discours, mais AGIS ! « Ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur qui entreront dans le Royaume des Cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père » (Mt 7, 21) Maman catholique, conçois et engendre un nouveau Congo ! La mission principale d’une maman catholique c’est d’être mère. Dans notre culture négro-africaine, particulièrement ici au Congo, toute femme, quel que soit son âge, est appelé « Maman ».

Cette façon d’appeler la femme n’est pas seulement un signe de respect pour elle, mais c’est aussi et surtout l’expression de la mission première de la femme, celle d’être « Mère ». Une mère conçoit, engendre (mets au monde) et éduque (élève) non seulement les enfants mais aussi la société ! Si pour engendrer la femme est seule sur le lit d’accouchement, pour concevoir, elle a besoin de la participation de l’homme. En effet, même lorsqu’on pratique la fécondation in vitro, il faut nécessairement la semence masculine, la semence de l’homme. Aussi, je dis à la Maman catholique : « Maman catholique, conçois et engendre non seulement un nouvel homme congolais mais aussi un Autre Congo, un Nouveau Congo ».

Un Congo qui serait une terre d’égalité où tous les congolais seraient égaux de par leur nature humaine. Cette égalité reposera sur le principe de la commune humanité qui dit : « par-delà les différences de couleur de peau, de nationalité, de langue, de culture, de religion ou de richesse, de sexe ou d’orientation sexuelle, il n’y a qu’une seule humanité, qui doit être respectée en la personne de chacun de ses membres » (Manifeste convivialiste, Ed. Le Bord de l’Eau, 2013, p. 24). Un Congo qui serait une terre où l’homme est respecté dans l’absolu.

Le respect de l’homme, de tout homme, n’est pas lié à son statut social, à sa fonction ou rôle dans la société. Tout homme doit être respecté parce que tout être humain est image de Dieu, et sauvé par le sang du Christ. Un Congo qui serait une terre de participation et de responsabilité où tout le monde mettra la main dans la pâte pour travailler à l’avènement d’une nouvelle société. Un Congo où il n’y aura pas des acteurs d’un côté et des spectateurs de l’autre, et des spectateurs qui sont là pour mettre des peaux de banane à ceux qui travaillent afin qu’ils trébuchent et échouent dans leur action. 8 Un Congo où l’on ne cherche plus des boucs-émissaires sur qui l’on rejettera la responsabilité de nos misères et souffrances mais où chacun et chacune de nous assumera sa responsabilité. Et pour cela, chacun et chacune de nous devrait, à chaque instant, se poser la question suivante : qu’ai-je fait ou que n’ai-je pas fait et que je devrais faire pour que le Congo en arrive là où il est aujourd’hui ? Nous devons cesser de pointer toujours du doigt les autres à l’interne comme à l’externe. Il nous faut donc arriver à une « Société Responsabilitariste » selon l’expression d’un compatriote, Arsène Mwezi, qui a écrit un livre encore très peu connu au titre évocateur : La Société Responsabilitariste, Une alternative au libéralisme et à la social-démocratie, paru aux Editions Ted William’s Lapidus, à Kinshasa, en 2018. Arsène Mwezi propose à l’humanité toute entière la création d’une société où chaque citoyen est responsabilisé. Responsabiliser chaque citoyen signifie le mettre dans les conditions telles que, qu’il soit heureux ou malheureux, il ne puisse s’en prendre à personne d’autre qu’à lui-même.

Dans le même ordre d’idée, il a écrit un autre livre qui s’intitule : « L’Ecole Responsabilitariste, Un nouveau système éducatif centré sur la découverte des dons de 100% d’élèves », paru aux mêmes éditions en 2018 aussi. Un Congo qui serait une terre de liberté et de vérité où nous serons tous et toutes libérés de l’esclavage, de l’asservissement de l’avoir, du pouvoir et de la gloire. Une libération qui ne pourra venir que de la vérité car seule la vérité rend libre : « Si vous restez fidèles à mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples ; ainsi vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres » (Jn 8, 31). Vous connaîtrez la vérité sur Dieu qui est Amour.

Vous connaîtrez la vérité sur l’homme qui est image et ressemblance de Dieu, qui est la seule créature sacrée. Vous connaîtrez la vérité sur les biens matériels qui ne sont pas une fin mais des moyens pour rendre meilleur la vie des hommes sur la terre, biens matériels destinés à tous les hommes et non seulement à une poignée qui s’accapare de tout et laisse la majorité dans le manque. Vous connaîtrez la vérité sur le pouvoir qui est service des autres et non moyen de domination et d’exploitation des autres. Vous connaîtrez la vérité sur la gloire, la vraie gloire qui ne s’obtient que par l’humilité, l’abaissement. Un Congo qui serait une terre de justice et de paix mais pas n’importe quelle justice, une justice différente de celle des scribes et des pharisiens : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu » (Mt 6, 20).

Il ne s’agit pas d’une justice à double vitesse, une justice basée sur les apparences extérieures, une justice qui punit les mauvais et récompense les bons. Il s’agit plutôt d’une justice miséricorde qui est fondée sur le pardon des offenses.

Une justice qui combat le mal et sauve le malfaiteur parce qu’il reste image de Dieu même si cette image est un défigurée. La paix véritable est à ce prix-là. Sans la justice-miséricorde, il n’y a pas de vraie paix. 9 Maman catholique, lorsque ton enfant revient le soir à la maison après avoir joué toute la journée et qu’il est tout sale, que fais-tu ?

Tu laves l’enfant et tu ne jettes pas l’eau sale avec l’enfant. Bien au contraire, tu enlèves toute la crasse de l’enfant et tu le rends beau ou belle. Tu lui fais une peau neuve. Tu jettes l’eau sale et tu gardes ton enfant. C’est ce que Dieu fait avec nous et c’est ce que Jésus est venu nous apprendre. A la femme adultère, pécheresse, Jésus ne jette pas la pierre, il ne la tue pas comme le veut la justice des scribes et des pharisiens mais il dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus » (Jn 8, 11). Il distingue le mal du malfaiteur. Il détruit le mal et sauve le malfaiteur, le libère de son péché. Il lui donne la chance de vivre autrement sans commettre le mal. Bref un Congo unifié où règne l’amour, la vraie fraternité, la justice et la paix, la vérité et la liberté et où il fait bon vivre pour tous ses fils et toutes ses filles.

Pour concevoir ce nouvel homme congolais et ce nouveau Congo, tu as besoin de l’homme, le partenaire que Dieu t’a donné pour poursuivre et parachever son œuvre de création. Maman catholique avec papa catholique, mettez-vous ensemble pour bâtir un monde d’AMOUR, un Congo d’AMOUR, un Congo qui repose sur le primat de l’ETRE et où l’AVOIR est au service de l’ETRE et non le contraire. Cet homme nouveau, ce congolais nouveau et ce Congo nouveau commencera dans nos familles. C’est dans nos maisons qu’il doit naître ce congolais nouveau ; c’est dans nos maisons qu’il doit naître ce Congo Nouveau.

Maman catholique, va je t’envoie auprès de Pharaon Je vais terminer ce partage en vous donnant un devoir. Comme on le dit, le poisson pourrit par la tête. Il en est de même pour la société, pour le Congo. Nous avons un sérieux problème avec nos leaders politiques et religieux particulièrement. Ils sont divisés et n’arrivent pas à se mettre d’accord. Enfants d’une même famille, d’une même maison, le CONGO, ils vivent déchirés, divisés.

Ils ne se considèrent plus comme des frères et se comportent entre eux comme des ennemis qui doivent s’éliminer mutuellement. Lorsque dans une famille, les enfants ne s’entendent pas, c’est à la maman que revient de devoir de les amener à la réconciliation, à s’entendre, à refaire les liens de fraternité brisés. Ce qui divise nos leaders politiques et religieux, c’est le DIEU MAMMON, l’ARGENT : « Makambo mibale ebomi mokili mobimba, liboso nde likambo ya falanga…. » (Bantou de la Capitale). 10 Le devoir que je vous donne est le suivant : appelez vos enfants, puisqu’ils sont vos enfants, FELIX, JOSEPH, MARTIN, MOISE, JEAN-PIERRE et ADOLPHE.

Invitez-les à se mettre ensemble non pas pour parler politique et partage du pouvoir et de l’avoir, comme d’habitude, mais pour refaire leurs liens de fraternité brisés.

Si, au terme d’une telle rencontre, ils se regardent comme des frères et se donnent la main, fument le calumet de la paix, ils se réconcilient, cela aura des répercussions heureuses pour l’ensemble de notre pays.

Car, il n’y aura plus le Congo de TSHISEKEDI, le Congo de KABILA, le Congo de FAYULU, le Congo de KATUMBI, le Congo de BEMBA, le Congo de MUZITO mais il n’y aura plus que le Congo des Congolais et des Congolais du Congo.

 Alors, les mamans catholiques, mettez-vous au travail.

Créez des délégations qui iront rencontrer ces leaders politiques afin de les convaincre de se mettre ensemble et de refaire la fraternité indispensable pour le développement et le progrès de notre pays ! Je reste à votre disposition pour étudier les modalités pratiques pour l’accomplissement de cette mission que, finalement, DIEU lui-même vous confie, à travers son humble serviteur que je suis. Il vous envoie comme il avait envoyé Moïse et Aaron auprès de Pharaon pour la libération du peuple hébreu de l’esclavage de l’Egypte.

Alors n’ayez pas peur car il sera avec vous pour vous assister dans l’accomplissement de cette mission délicate mais vitale pour l’avenir du Congo. Ce que je vous demande pour les leaders politiques dont je viens de citer les noms, faites-le aussi au niveau de vos leaders spirituels, vos « Pères spirituels », qui sont aussi et avant tout vos enfants car, là aussi, nous constatons beaucoup de divisions entre eux. Faites la même démarche auprès d’eux afin qu’ils vivent aussi dans la réconciliation, dans la fraternité dont ils sont censés être les témoins de par leur consécration à Dieu.

Pour accomplir cette mission, il faudrait vaincre la peur qui souvent nous paralyse et nous empêche d’agir. Peur des qu’en dira-t-on ! Peur de dire la vérité ! Peur des représailles et de la répression ! Peur de perdre certains avantages liés à des postes ! Peur en définitive de mourir ! Et pour vaincre cette peur, il faut avoir la foi en Dieu, une foi inébranlable. Il faut croire en l’amour de Dieu pour nous. Il faut être sûr d’une chose : rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu.

Et comme le dit Saint Jean, « Il n’y a point de crainte dans l’amour; mais l’amour parfait bannit la crainte, car la crainte suppose un châtiment; celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour» (1Jn4, 18-19). Maman catholique, considérez la RD Congo comme un véhicule qui est conduit par un chauffeur. Sur le tableau de bord de ce véhicule plusieurs voyants rouges clignotent. Invitez le chauffeur qui est le Chef de l’Etat et son gouvernement, à s’arrêter, à éteindre le  moteur et à ouvrir le capot du véhicule pour voir ce qui s’y passe. Qu’il appelle un mécanicien, un expert qui ne viendra pas nécessairement d’ailleurs, de l’étranger, mais d’ici, pour faire le diagnostic.

Et pour dire vrai, le moteur du véhicule « Congo » est foutu. Il doit être remplacé par un nouveau moteur. Le moteur en question, c’est le système capitaliste ultralibéral qui est fondé sur le primat de l’Avoir et qui est à l’origine de toutes les misères dont nous souffrons.

En termes clairs, je voudrais vous inviter, vous les Mamans catholiques de Kolwezi, de tout le Congo et du monde entier, à pousser les Congolais à faire un « STOP », à « S’ARRETER » pour se mettre ensemble sous l’arbre à palabre afin de faire l’état des lieux et de se résoudre à se réconcilier, à renforcer la cohésion nationale qui, seule, nous permettra de bâtir un pays plus beau qu’avant. Je vous remercie pour votre aimable attention et reste disponible pour répondre à toutes vos questions afin d’approfondir ce que je viens de partager avec vous.

Fait à Kolwezi, le 12 juillet 2023

Abbé José Mpundu

Prêtre de l’archidiocèse de Kinshasa

Psychologue clinicien

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