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« Le 17 mai 1997, une journée maudite qui aurait dû être déclarée journée de deuil national (…) », dixit Catherine Nzunzi wa Mbombo

Par La Prospérité
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(Par Jean Joseph Ngandu Nkongolo, Anthropobibliologue, Expert en Anthropobibliologie du Travail, Formateur PsychoSocio-Professionnel et Chercheur à l’Observatoire Congolais du Travail)

«C’est une règle générale : l’homme qui réussit le mieux dans la vie est celui qui détient la meilleure information ».

Benjamin Disraeli.

Chères lectrices, chers lecteurs,

1. Le vendredi 17 mai 2024 a été déclarée, par le Ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale, journée « chômée » et « payée » sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo. Le 17 mai est devenu, depuis l’avènement de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo au pouvoir, une journée de la Révolution et des Forces Armées de la République démocratique du Congo. 2. Cependant, pendant plus de deux décennies des régimes Kabila père et fils, le 17 mai était célébré avec faste sous le vocable de journée de Libération de la RDC alors Zaïre et de son peuple de la dictature du Maréchal Mobutu Sese Seko.

3. Cette date rappelle aux congolais l’entrée sans combat, dans la capitale politique zaïroise(Kinshasa), des éléments du 101è bataillon de l’armée rwandaise dissimilée dans l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération, AFDL en sigle. C’était en cette même date que Laurent Désiré Kabila, Porte-Parole de l’AFDL, s’était autoproclamé Président de la République démocratique du Congo à partir de Lubumbashi où il se trouvait. Ces éléments de l’armée rwandaise appelés aussi « Kadogo » firent leur entrée à Kinshasa après que le Maréchal Mobutu Sese SeKo eût quitté Kinshasa le 16 mai 1997 pour son Gbadolite dans l’ancienne province de l’Equateur de la RDC et le 17 mai 1997 pour Rabat au Maroc.

4. C’était donc ce départ forcé sans dire au revoir ni adieu à son grand peuple du Zaïre à cause de l’arrivée des éléments de l’armée rwandaise de l’AFDL que le nouveau régime appelait « libération ». Ce départ avait coïncidé avec le 17 mai 1997. D’où le 17 mai était baptisé journée de Libération. Même l’une des grandes avenues de la Ville de Kinshasa a aussi pris le nom de l’avenue de Libération en guise de reconnaissance de l’entrée des « Kadogo » à Kinshasa.

5. Toutefois, si pour Laurent Désiré Kabila, ses disciples, ses fanatiques et ses flatteurs le 17 mai 1997 était une journée de Libération des congolais de la Dictature de Maréchal Mobutu, les Mobutistes montraient que depuis l’avènement de Laurent Désiré Kabila au pouvoir la République démocratique du Congo était devenue un enfer où les libertés et le respect des droits de l’homme avaient cessé d’exister et où régnait la loi de la force à la place de la force de la loi.

6. Ces propos ont été tenus à l’endroit de Laurent Désiré Kabila dans une lettre ouverte lui adressée en avril 2000 par les membres de la Direction politique Nationale du MPR Fait Privé en l’occurrence N’Dom Nda Ombel, Koyagialo Ngbase te Gerengbo, Mukulumanya wa N’Gate et Me Omari Lea Sisi respectivement Secrétaire Général et Porte-Parole, Secrétaire Permanent du Bureau Politique, 1er VicePrésident et 4ème Vice-Président.

7. Pour les auteurs de cette lettre ouverte publiée au Potentiel n°1895 du 13 avril 2000, dès l’avènement de Laurent Désiré Kabila au pouvoir, l’Etat avait, non seulement démissionné de son devoir de garant des libertés fondamentales et les droits de l’Homme, mais érigé la lutte contre les libertés fondamentales et les droits de l’Homme en véritable politique d’Etat.

8. C’est dans cet ordre d’idées que le média en ligne Politique rdc.net a relayé le 18 mai 2023 la position d’une autre Mobutiste jusqu’au bout de ses ongles, Catherine Nzunzi wa Mbombo, publiée sur sa page Facebook dans laquelle elle a écrit : « Le 17 mai 1997, une journée maudite qui aurait dû être déclarée une journée de deuil national, où certains Congolais sont allés chercher 5 armées étrangères pour attaquer leur pays (…) ».

9. Le 17 mai comme journée de deuil national pensée et imaginée par Catherine Nzuzi wa Mbombo pourrait être justifiée lorsqu’il faut considérer les conséquences de la présence des armées étrangères sur le sol congolais notamment à Kinshasa, Capitale Politique et siège des Institutions de la République démocratique du Congo.

10. Parmi ces conséquences, Nzuzi wa Mbombo dénonce notamment le dépouillement des coffres forts de la Banque Centrale du Congo de toutes ses réserves en devises étrangères et en matières précieuses, cette même opération a été faite aussi dans les Banques privées et dans les entreprises publiques, le pillage au Palais de la Nation et à Mont Ngaliema des archives de la République démocratique du Congo sur ses richesses, sa sécurité, sa défense nationale, sa diplomatie, sa territoriale, son histoire, son organisation politique et administrative. Stigmatisant ce pillage des archives de la RDC par les éléments du 101è bataillon de l’armée rwandaise, Nzuzi wa Mbombo conclut : « (…) nous sommes devenus un pays sans mémoire institutionnelle (…) ».

11. L’inquiétude de Nzuzi wa Mbombo était fondée, car, Laurent Désiré Kabila lui-même avait fini par qualifier l’AFDL d’un conglomérat d’aventuriers. Du coup, il avait aboli l’AFDL et créé le Comité du Pouvoir Populaire. En abolissant l’AFDL sur base de plusieurs méfaits, Laurent Désiré Kabila a donné raison à Catherine Nzuzi wa Mbombo qui a défendu non sans raison avec opiniâtreté que le 17 mai devrait être une journée de deuil national.

12. Cette position de Catherine Nzuzi wa Mbombo est donc une désapprobation constante des règnes des Kabila père et fils. J’en veux pour preuve le fait que Nzuzi wa Mbombo n’a fait partie des gouvernements Laurent Désiré Kabila ni des gouvernements de Joseph Kabila et ce, depuis le 17 mai 1997 jusqu’au 24 janvier 2019.

Mais, Koyagialo Ngbase Gerengbo qui s’est considéré, du vivant de Mobutu Sese Seko, plus mobutiste que Mobutu lui-même était devenu kabiliste par son adhésion au Parti Lumumbiste Unifié, Parti de la Majorité Présidentielle de l’époque. Par ce parti et pour ce parti, Koyagialo Ngbase Gerengbo, signataire de la lettre ouverte adressée à Laurent Désiré Kabila, avait eu à assumer l’intérim du Premier Ministre de la République démocratique du Congo.

13. Tout compte fait, devant l’histoire et la progéniture de la République démocratique du Congo, Joseph Désiré Mobutu et Laurent désiré Kabila ont compromis gravement l’avenir de la République démocratique du Congo et son peuple par leurs actes.

14. D’un côté, Joseph Désiré Mobutu avait nommé au poste de Directeur de Cabinet du Président de la République Barthelemy Bisengimana Rwema, Président des étudiants rwandais à Lovanium en 1969. Cette nomination avait que toute sœur ou tout frère de Bisengimana qui débarquait à 8h au Zaïre, à 12h elle/il avait déjà sa nationalité zaïroise. Bien que le Bureau Politique du Mouvement Populaire de la Révolution eût retiré la nationalité zaïroise qui était déjà attribuée collectivement aux sœurs et frères du Directeur de cabinet du Président de la République, les méfaits de leur présence sur le sol congolais continuent à se faire sentir jusqu’à ce jour.

15. Aussi, l’une des mauvaises habitudes que Joseph Désiré Mobutu a fait acquérir aux zaïrois qui étaient redevenus congolais le 17 mai 1997 était la danse et la musique. Cette mauvaise est restée têtue jusqu’à ce jour à telles enseignes que l’on est en face des bibliothèques et des Centres de Documentation sans usagers, voire vides, mais des Stades et des églises pleines à craquer au nom de la danse et de la musique. Voilà pourquoi le Congo Kinshasa est en sa grande partie une société fermée où l’obsolescence de l’Homme a gagné le terrain. Richard Ngub’Usim Mpey Nka(2007) présente une anecdote sarcastique selon laquelle « Zaïrois/Congolais = BMW), acronyme anglais voulant signifier trois clichés de la mentalité zaïrocongolaise : Beer, Music, Women qui se lit en français (Bière, Musique, Femmes). Ngub’Usim précise que c’est une perception que les Pays anglophones voisins de l’Est de la République démocratique du Congo ont de tout un pays et d’un peuple. Ce chercheur congolais montre que depuis longtemps, la déstabilisation du pays depuis l’Est a été rendue facile par BMW. Stigmatisant les méfaits de BMW, Richard Ngub’Usim Mpey écrit : « Il a suffi, à tout moment, d’attirer sans ambages divers chefs vers l’appât de la corruption et de belles femmes mises au service de cette vaste entreprise », c’est-à-dire la déstabilisation du pays. 16. De l’autre côté, Laurent Désiré Kabila avait signé à Gisenyi au Rwanda une Alliance avec Deo-Gracias Bugera, un sujet rwandais pour dissimiler les militaires du Front Patriotique Rwandais qui avaient déjà agressé le Zaïre à partir d’Uvira, Bukavu et Goma avant même la création de l’AFDL. Dans son livre intitulé Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda 1990- 1994 Pierre Péan montre l’Alliance des Forces Démocratiques Libération(Afdl) a été créée par Paul Kagame pour dissimuler les militaires de l’Armée Patriotique Rwandaise(APR) qui opéraient déjà au Zaïre. Laurent Désiré Kabila pompeusement appelé ‘’libérateur’’ par certains congolais naïfs n’a été qu’une marionnette recrutée par Paul Kagame pour cette fin.

17. Laurent Désiré Kabila a ouvert la République Démocratique du Congo à tout flibustier étranger qui peut venir s’offrir quelques coups de feu pour prendre le pouvoir et quelques lingots d’or, carat de diamant, livrée de bois, de cobalt, de cuivre ou de cassitérite, de baril de pétrole et rentrer allégrement chez lui en laissant mort et désolation au Congo Kinshasa.

18. A cause de tous leurs actes susmentionnés, Joseph Désiré Mobutu et Laurent Désiré Kabila devraient être jugés et condamnés même à titre posthume afin que leur condamnation serve d’exemple à tous ceux qui ambitionnent le poste de magistrat suprême par coup de feu et qui ne se comportement pas comme homme d’Etat.

19. J’ai fait ma part par ma coupe pleine.

Fait à Kinshasa, le 19 mai 2024

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