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Les Elections Américaines: Surréalistes et Pathétiques !

Par La Prospérité
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Les élections américaines ont débuté avec les choix de deux partis politiques majeurs des deux individus qui vont chacun porter le flambeau de leurs partis respectifs : le président Joe Biden pour les Démocrates et l’ancien président Donald Trump pour les Républicains. Il y a aussi Robert F. Kennedy qui est candidat Indépendant qui venait d’ailleurs de choisir son colistier, Nicole Shanahan, une avocate californienne. En principe à ce stade les candidats sillonneraient le pays entier, d’état en état pour persuader leurs électeurs et faire des prélèvements de fonds pour les élections de Novembre 2024 en attendant les conventions qui consacreront le choix des primaires. Mais, seulement, nous vivons devant nos yeux éberlués une situation surréaliste. Un des candidats peut sillonner librement le pays aussi longtemps que les forces physiques le lui permettent, l’autre est quasiment enfermé dans le tribunal de New York où il doit répondre des accusation sur les falsifications de dossiers commerciaux en relation avec une prétendue dissimulation de 130 000 $ d’argent secret versé à la star du porno Stormy Daniels. Cette affaire est tellement urgente que son jugement doit avoir lieu pendant cette période électorale privant ainsi un des candidats de circuler pour mobiliser.Je suis un fervent défenseur de l’Independence de la justice. La temporalité de la justice n’a donc rien avoir avec la temporalité des élections politiques. De plus, personne n’est au-dessus de la loi. Monsieur Trump doit donc répondre de ses actes. Mais, seulement, j’observe que cette Independence de la justice a des écorchures profondes pour le cas qui est présentement jugé à New York. Le juge Juan Merchan qui préside ce tribunal sur le cas de Trump devrait être considéré comme tout juge indépendant de toute influence politique ou autre. Et ça pourrait peut-être être le cas du juge Merchan. Cependant, ce juge forcerait l’admiration s’il était effectivement indépendant de juger un cas qui concerne un adversaire politique de la personne pour qui il a contribué de l’argent pour qu’il gagne les élections. Le juge Juan Merchan est un démocrate qui donne régulièrement sa contribution pour la victoire du président Biden. Il faut simplement être schizophrénique pour dire que ce juge rendra une justice impartiale. Comme il est le maitre du calendrier judiciaire, il aurait pu attendre la fin du processus électoral pour mettre en accusation Donald Trump. Mais non, ce cas est tellement urgent pour l’Etat de New York qu’il doit avoir lieu en ce moment où les candidats devraient sillonner le pays. Cette urgence sur la temporalité est pour le moins suspecte. Mais, elle a sa logique. Si tout est fait pour qu’à travers la justice on puisse réduire les temps de meetings du candidat adverse, le jeu en vaut la chandelle. Au Sénégal, l’ancien président Macky Sall n’y est pas allé par quatre chemins, il avait tout simplement utilisé son appareil judiciaire (suppose être indépendant) pour emprisonner des candidats présidentiels du PASTEF d’Ousmane Sonko. Aux USA, c’est plus sophistiqué, on va rogner sur le temps de campagne du candidat adverse pour limiter au maximum ses meetings au nom même de la sacro-sainte Independence de la justice. Au final, nous risquons d’avoir la même issue qu’au Sénégal où le nouveau président Bassirou Diomaye Faye est parti de la prison pour le palais présidentiel. Nous n’en sommes pas encore là. Mais, l’impression générale reste que l’urgence de ce cas en ce moment-ci n’a absolument rien avoir avec le souci d’une véritable justice. Le plus surprenant et vraiment pathétique pour moi, c’est le silence autour de cette question qui détruit le fondement même de la démocratie, une justice Independent et impartiale. On accuse Trump de vouloir détruire les bases démocratiques des USA, je vois exactement le contraire, ceux qui détruisent les fondements démocratiques sont ceux qui veulent empêcher une confrontation électorale saine entre les candidats des deux partis politiques. La démocratie signifie, le pouvoir (kratos) au peuple (demos). Il faut ajouter que depuis les reformes de Clisthène et Solon en 594 BC, le démos dont il s’agit aujourd’hui est arraisonne a la Valeur d’échange. Ce qui se passe en Amérique, c’est qu’on va priver au demos de faire un choix démocratique sur la personne qui devrait conduire sa destinée pour les quatre années à venir. Ce geste est tout simplement anti-démocratique. Mais, sa logique machiavélique demeure claire. Lorsqu’on a le pouvoir, on le conserve pour longtemps et à tous prix, même au prix de détruire physiquement l’adversaire, ou métaphoriquement en utilisant l’appareil judiciaire pour écrouer son adversaire. Mais, cette méthode boomerang assez souvent. Dans ce scenario digne d’un film hollywoodien la présence des noirs américains Alvin Bragg, Letitia James et Fanis Willis paraitraient comme celles des tueurs à gage engagés dans une course effrénée pour être le premier à emporter le trophée qui fera gagner leur candidat aux élections de Novembre à tout prix. Ici, le conditionnel est très important.La grande surprise est aussi le silence des médias sur cette question digne des débats houleux dans les facultés de droits. La temporalité juridique, peut-elle interférer sur la temporalité électorale? En problématisant davantage, on peut se demander si un tribunal peut programmer ses sessions pendant la journée électorale du 4 Novembre? La structure démocratique des USA a tenu bon jusqu’à présent à cause du quatrième pouvoir que sont les médias. Ce pouvoir s’érode d’année en année comme les médias sont devenus partisans. Les journalistes se sont découverts être aussi électeurs et choisissent un candidat de préférence à un autre. Il est donc devenu difficile de dire du bien d’un candidat dont on ne souhaite pas la victoire. Un media qui condamnerait cette interférence du temps juridique sur le temps électoral serait tout simplement traité de trumpiste. Ce qui se révèle au grand jour est que la démocratie américaine est construite sur des assomptions d’impartialité qui ne cessent de tomber en désuétudes à cause des convictions fortes qui habitent les agents supposés être impartiaux et libre d’esprit pour dire la loi. Ce qui se passe est tout simplement surréaliste et le silence de tous devant le détricotage de la démocratie américaine est on ne peut plus pathétique.

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