Huit mois pour les élections générales en République démocratique du Congo. L’Union sacrée se renforce alors que l’opposition, mal en point, bat de l’aile. C’est aujourd’hui 11 avril que va s’achever la coordination de Lamuka confiée à Martin Fayulu. Pendant six mois, le leader de l’ECIDé a dirigé cette plateforme politique qui l’a soutenu en 2018. De ces leaders qui ont fait trembler le pouvoir de Joseph Kabila, il en reste plus que Martin Fayulu et Adolphe Muzito. Entre les deux, c’est le désamour.
Après 2018, les deux leaders avaient fait de la lutte contre la vérité des urnes, leur fer de lance. L’opinion a cru en leur deal. Mais hélas! Le temps a fini par corrompre les cœurs. C’est aujourd’hui que sera consacrée la partition de fait de Lamuka. Chacun de deux leaders va aller avec son morceau. Déjà, plusieurs formations et regroupements politiques avant de parler des personnalités au sein de Lamuka, ont préféré rester avec Fayulu.
Cependant, Muzito qui sort requinqué après ces tournées dans le Grand Bandundu et une partie du Kongo Central, se dit disposer suffisamment de jus pour poursuivre son combat et ne compter que sur lui-même. Il est temps que chacun valorise son propre parti plutôt que de continuer à se prévaloir de ce label de Lamuka.
Nul n’est besoin de rappeler qu’il vaut mieux se servir de Lamuka qui a pignon sur rue après la campagne électorale de 2018, plutôt que de se fier à son propre parti politique. C’est de bonne guerre plutôt que de défier la machine électorale de l’Union sacrée, sans être assuré de ses arrières.
En attendant, la CENI ne reconnait pas formellement Lamuka. Elle a fait observer qu’aux termes de la loi portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales : un regroupement politique est considéré comme une association créée par les partis politiques légalement constitués en vue de conquérir et d’exercer le pouvoir par la voie démocratique. Ainsi poursuit-elle, sur la dernière liste transmise à la CENI par le ministère de l’Intérieur, Lamuka n’est nullement repris comme regroupement politique.
A la lumière de cette explication, la Centrale électorale en République démocratique du Congo ne reconnaît pas aux organisations dérivées de Lamuka le droit de faire l’observation du processus électoral en cours en République Démocratique du Congo. Quoi qu’il soit personne de deux leaders n’est prêt à concéder ce label à l’autre. Est-ce une question de survie politique?
De toute manière,de cette lutte personne n’en sortira ragaillardi. Une opposition aussi fragile devant un adversaire qui semble mettre en son compte tous les atoutspour les prochaines joutes électorales, saura-t-elle triompher voire survivre à ce challenge ?
La Pros.
