Accueil » Paradoxe et pronostique des élections américaines de novembre 2024

Paradoxe et pronostique des élections américaines de novembre 2024

Par La Prospérité
0 commentaire

(Par le Prof. Patience Kabamba)

Le MDW d’aujourd’hui voudrait se pencher sur les élections américaines et ses contradictions. Lorsqu’on suit les médias aux USA, on sent comment le pays est divisé et comment les médias s’efforcent d’entretenir cette schizophrénie politique. Il y a un point de vue des Démocrates et un point de vue des Républicains. Les discours médiatiques sont très polarisés. Les médias européens – je parle surtout de France 24 que je suis de temps en temps – reprennent les points de vue de CNN et donc des Démocrates américains. Pour moi, la vérité n’est ni démocrate, ni républicaine, elle est sans couleur politique. Cependant, le débat d’aujourd’hui se focalise autour des deux points, l’âge avancé du président Biden et les affaires judiciaires de l’ancien président Donald Trump. C’est en fait un débat médiatique de surface, et la question de l’immigration colore ce débat et cela se passe à l’avantage des républicains, dont le dernier président semble avoir maîtrisé les entrées illégales sur le sol américain, alors qu’avec le président Biden, l’immigration illégale est devenue non maîtrisable pour des raisons à la fois humanitaires et idéologiques. Le MDW ne s’engage pas dans le débat sur l’immigration. Nous essayons de comprendre les enjeux de fond des élections prochaines aux USA. 

Je prends en compte deux témoignages qui, à mon humble avis, ont la force de faire pencher la balance des élections vers un candidat plutôt que vers un autre. La première remarque provient d’un commentaire de Dona Brazil, une des conseillères de l’ancien président Bill Clinton. Elle est dans le directoire des démocrates. Madame Brazil a dit à peu de choses près ceci : « La situation économique est telle qu’à peine vous avez fait quelques rayons au supermarché ; vous avez déjà dépensé au moins 60 $. » Je concours à ses conclusions. La vie est devenue très chère aux USA. L’inflation frappe généralement la grande majorité de la population qui doit compter leurs dollars avant de payer quoi que ce soit. Lorsqu’on a vécu en Amérique les 20 dernières années, on ne se retrouve plus aujourd’hui avec les prix exorbitants des denrées alimentaires. Provenant d’une démocrate, ce commentaire est une condamnation sans appel de Joe Biden. Généralement, les critiques des Démocrates sur Biden se focalisent sur l’âge du président. En effet, à plus de 81 ans, Biden fait plus vieux que certaines personnes de son âge. Il y a des personnes de 80 ans qui font encore le marathon, mais Biden, en plus d’un âge avancé, parait très réduit et faible. Il ne s’agit donc pas seulement du grand âge qui explique l’inconfort que Biden crée auprès de ses propres électeurs, mais aussi d’une fébrilité sénile quasi permanente qui peut s’observer de l’extérieur. Ma grande question est celle de savoir comment et pourquoi le parti démocratique qui contient en son sein des personnes extrêmement intelligentes laisse Biden le représenter aux élections prochaines ? Cette question demeure paradoxale pour moi. La grande majorité des Démocrates, selon les sondages, montre sa désapprobation sur la candidature de Joe Biden. Au courant de cette semaine, j’ai entendu la réponse de Biden au sujet de la question sur son âge. Il a répondu en disant que Trump n’est pas plus jeune non plus. Il a tout simplement botté en touche la question qui préoccupe tout le monde. En effet, Donald Trump n’est pas jeune non plus. Il y a au moins une différence de 4 ans entre les deux prétendants à la présidence des USA. Dans l’intervalle d’âge de 30 à 40 ans, une différence de 4 ans n’est pas très perceptible, alors que dans l’intervalle de 70 à 80 ans, une différence de 4 ans parait énorme.

Le second témoignage est celui de Robert Hur, le procureur spécial désigné par le département de la Justice pour étudier la présence des documents classifiés retrouvés chez le président Biden. En 2022, deux douzaines des documents top secrets étaient retrouvées dans la résidence de Bidan et dans la section de l’université de Pennsylvanie qui lui était dédiée à Washington. Le vice-président participe aux réunions de la CIA et de la sécurité nationale avec le président. Il prend des notes, et ces notes sont classifiées et très fragiles, car on parle des espions, des satellites ou des humains. Toutes ces informations peuvent avoir des conséquences lorsqu’elles sont dévoilées en public. Là, c’est une partie des documents retrouvés chez le président Biden. Le second ensemble des documents contient des informations similaires sur l’Afghanistan. Pour justifier le fait de ne pas traduire Biden en justice, le procureur dit ceci : « Devant un jury, le président se présentera comme il l’a fait avec nous, comme un vieux homme, sympathique, bien intentionné, mais avec une mémoire crasseuse. » À un certain moment, il a même oublié la date du décès de son fils. Voilà une phrase qui à la fois dédouane et fixe Biden au pilori. Comment peut-on diriger un pays lorsqu’on est si vieux et lorsqu’on a une mémoire aussi crasseuse ? Les démocrates doivent confronter cette question. Si on entend les médias sympathiques aux Démocrates, l’argument est que Biden a coopéré alors que Trump, qui est accusé au pénal de la même chose, n’a pas coopéré. Les médias à tendance conservatrice disent que la différence entre Biden et Trump n’est pas au niveau de la coopération avec la justice, mais au niveau du fait que Biden n’avait pas l’autorisation de retenir ces documents, alors que comme président Trump, en tant que président, le Presidential Act lui donnait l’autorisation de prendre et de déclassifier les documents. Les deux arguments disent vrai, mais en Amérique, la dialectique n’existe pas. 

Selon le MDW, c’est la valeur d’échange qui décidera de ces élections, comme elle l’a toujours fait. Bill Clinton est connu pour avoir dit que le plus important, c’est l’économie, stupide ! Tout est décidé dans le monde par la valeur d’échange et en ce moment-ci, elle donne le vent en pompe en direction de Trump. Walter Raleigh (1554-1618) est connu pour sa fameuse phrase, « Qui tient la mer, tient le commerce ». Nous croyons au contraire que « qui tient le commerce, tient la mer ». L’Angleterre n’est pas une puissance navale parce qu’elle est sur la mer. Non, l’Angleterre est une puissance navale parce qu’elle est passée par une révolution capitaliste avec des enclosures de Cromwell au 17e siècle. Le développement de la valeur d‘échange a permis au Portugal de supplanter l’Espagne, il a permis à la Hollande de supplanter le Portugal, à l’Angleterre de supplanter la Hollande, et enfin à l’Amérique d’avaler l’Angleterre. Bref, le développement de la valeur d’échange conduira sans doute à l’élection de Trump.

You may also like

Laissez un commentaire

Quotidien d'Actions pour la Démocratie et le Développement

Editeur - Directeur Général

 +243818135157

 +243999915179

ngoyimarcel@ymail.com

@2022 – All Right Reserved. La Prospérité | Site developpé par wetuKONNECT