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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Par La Prospérité
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Ministère de l’Urbanisme et Habitat 

Secrétariat Général à l’Urbanisme et Habitat


Projet d’urgence de résilience urbaine de Kananga

(P179292 – KEURP)


CADRE POLITIQUE DE REINSTALLATION (CPR)

Version Finale

Septembre 2022
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES I
LISTE DES TABLEAUX IV
ABREVIATIONS V
EXECUTIVE SUMMARY A
RESUME NON TECHNIQUE 8
I. INTRODUCTION 20
1.1. CONTEXTE 20
1.2. OBJECTIF DU CADRE DE POLITIQUE DE REINSTALLATION 21
1.3. METHODOLOGIE 21
II. DESCRIPTION DU PROJET 22
2.1. OBJECTIFS DU PROJET 22
2.2. COMPOSANTES DU PROJET 22
3.1. CREATION DE LA VILLE DE KANANGA 27
3.2. GEOGRAPHIE 27
3.3. SUPERFICIE 27
3.4. CLIMAT 27
3.5. SOL 27
3.6. LIMITES GEOGRAPHIQUES : 27
3.7. DEMOGRAPHIE : 28
3.8. ETHNOGRAPHIE 28
3.9. QUALITE DE L’ALIMENTATION ET ETAT NUTRITIONNEL DE LA POPULATION 28
3.10. SITUATION SOCIO-SANITAIRE 28
3.11. SITUATION VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE 29
PRINCIPALES ACTIVITES DU PROJET 31
4.1. 31
4.2. APERÇU DES IMPACTS POSSIBLES DU PROJET 32
4.3. ESTIMATION DU NOMBRE DES PERSONNES AFFECTEES PAR LE PROJET ET BESOINS EN TERRES 33
4.3.1 Estimation des besoins en terres 33
4.3.2 Estimation du nombre de PAP affectées par la réinstallation 34
4.4. CATEGORIES DES PERSONNES AFFECTEES 35
5.1. CADRE LEGAL 36
5.1.1. RDC TEXTES LEGISLATIFS – REGLEMENTAIRES ET LEUR APPLICATION 36
5.1.2. PRINCIPES DE PROPRIETE 37
5.1.3. LES DIFFERENTES CATEGORIES DES TITRES IMMOBILIERS 38
5.1.4. LES DIFFERENTES CATEGORIES DE TERRAINS 39
5.1.5. QUELQUES DEFINITIONS 40
5.1.6. LA LOI FONCIERE ET LES DROITS DE FEMMES EN RDC 40
5.1.7. PROCEDURE D’EXPROPRIATION OU DE COMPENSATION CONGOLAISE 41
5.1.8. LES DROITS REELS SUSCEPTIBLES D’EXPROPRIATION POUR CAUSE D’UTILITE PUBLIQUE 41
5.1.9. DEMARCHE D’EXPROPRIATION 42
a) Démarche administrative 42
La phase des préparatifs à l’expropriation 42
La décision d’utilité publique des travaux et de l’expropriation (forme et publicité) 42
Cas de réclamations et observations de l’exproprié 43
b) Démarche judiciaire 43
5.1.10. LA PROCEDURE D’INDEMNISATION 44
5.1.11. CONSIDERATIONS PRATIQUES 45
5.1.12. NORMES ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES DE LA BANQUE MONDIALE 45
5.1.13. COMPARAISON DE LA LEGISLATION CONGOLAISE AVEC LA NES N°5 DE LA BANQUE MONDIALE 48
5.1.14. INSTALLATIONS ASSOCIEES 54
5.2. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA REINSTALLATION EN RDC 55
5.2.1. INSTITUTIONS ETATIQUES ET/OU ORGANISMES DIRECTEMENT CONCERNES 55
5.2.2. AUTRES MINISTERES IMPLIQUES 55
5.2.3. ÉVALUATION DES CAPACITES EN MATIERE DE REINSTALLATION DES ACTEURS INSTITUTIONNELS 56
5.2.4. PROPOSITION DE DISPOSITIF INSTITUTIONNEL DANS LE CADRE DU KEURP 57
6.1. PRINCIPES DE BASE DE REINSTALLATION 59
6.2. PRINCIPES D’ELIGIBILITE, DE MINIMISATION DE DEPLACEMENT, D’INDEMNISATION ET DE CONSULTATION 59
6.2.1. PRINCIPE APPLICABLE A UNE REINSTALLATION 59
6.2.2. VICTIMES DE L’EROSION NON LIEES AUX ACTIVITES DU PROJET KEURP 60
7.1. DETERMINER LA NECESSITE D’UN PAR 60
7.2. PREPARATION DU PAR 60
7.2.1. ÉTUDES SOCIOECONOMIQUES 60
7.2.2. INFORMATION DES POPULATIONS 61
7.2.3. ENQUETES 62
7.3. MONTAGE ET REVUE 62
7.4. PROCEDURE DE VALIDATION DU PAR 62
8.1. CATEGORIE DE PERSONNES ELIGIBLES 62
8.1.1. ÉLIGIBILITE A LA COMPENSATION POUR LES PERTES DE TERRES 62
8.1.2. ÉLIGIBILITE A LA COMPENSATION POUR LES AUTRES BIENS QUE LES TERRES ET LES REVENUS 63
8.2. DATE BUTOIR OU DATE LIMITE 63
9.1. PRINCIPES D’INDEMNISATION 64
9.2. FORMES D’INDEMNISATION 65
9.3. METHODE D’EVALUATION DES COMPENSATIONS 65
9.3.1. TERRE 65
9.3.2. CULTURES 66
9.3.3. CONSTRUCTIONS (BATIMENTS ET INFRASTRUCTURES) 66
9.3.4. PERTES D’ARBRES FRUITIERS 67
9.3.5. PERTES DE REVENUS 68
9.3.6. RESSOURCES FORESTIERES COMMUNAUTAIRES 68
9.3.7. SITES CULTURELS ET/OU SACRES 68
10.1 TYPES DE PLAINTES ET CONFLITS A TRAITER 72
10.2 MECANISME PROPOSE 72
10.2.1. ENREGISTREMENT DES PLAINTES 72
10.2.2. TRAITEMENT DES PLAINTES EN PREMIERE INSTANCE 72
10.2.3. TRAITEMENT DES PLAINTES EN SECONDE INSTANCE 73
10.2.4. TRAITEMENT DES PLAINTES EN DERNIERE INSTANCE OU RECOURS JUDICIAIRE 73
10.2.5. TRAITEMENT DES PLAINTES VGB, Y COMPRIS EAS/HS 73
11.1 MODALITES ET METHODES DE CONSULTATION 74
11.1.1. INFORMATION ET PARTICIPATION DU PUBLIC 74
11.1.2. CONSULTATION APPROFONDIE 75
11.2 CONSULTATION DANS LE CADRE DE LA POLITIQUE DE REINSTALLATION 76
11.3 RESULTATS DE LA CONSULTATION MENEE DANS LE CADRE DE LA PREPARATION DU CPR DU KEURP 76
11.3.1. ACTEURS CIBLES ET METHODOLOGIE 77
11.3.2. LES POINTS DISCUTES 77
11.3.3. SYNTHESE DES RESULTATS DE LA CONSULTATION 78
11.3.4. QUELQUES PHOTOS PRISES SUR TERRAIN EN AOUT 2022 80
11.4 DIFFUSION PUBLIQUE DE L’INFORMATION 83
12.1 IDENTIFICATION DES GROUPES VULNERABLES 84
12.2 ASSISTANCE AUX GROUPES VULNERABLES 84
12.3 DISPOSITIONS A PREVOIR DANS LES PAR 85
13.1 MODALITES ORGANISATIONNELLES 85
13.2 MESURES POUR LE RESPECT DES DIRECTIVES EN MATIERE DE SAUVEGARDE 87
13.3 RESSOURCES, SOUTIEN TECHNIQUE ET RENFORCEMENT DE CAPACITES 88
14.1 SUIVI 89
14.2 ÉVALUATION 90
XV. CHRONOGRAMME DE MISE EN OEUVRE 90
XVI. BUDGET ESTIMATIF ET SOURCES DE FINANCEMENT 93
16.1 ESTIMATION DU COUT GLOBAL DE LA REINSTALLATION 93
16.2 MECANISMES DE FINANCEMENT 93
ANNEXES 94
ANNEXE 1. FORMULAIRE DE SELECTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE 95
ANNEXE 2 : TDR POUR LA PREPARATION DES PLANS D’ACTION DE REINSTALLATION (PAR) 97
ANNEXE 3 : FICHE D’ANALYSE DU PROJET POUR IDENTIFICATION DES CAS DE REINSTALLATIONS INVOLONTAIRES 100
ANNEXE 4 : FICHE DE PLAINTE 101
ANNEXE 5 : MODELE D’ENTENTE D’INDEMNISATION 102
ANNEXE 6 COMPTES RENDUS DES CONSULTATIONS PUBLIQUES 104
ANNEXE 7 : LISTE DE PRESENCES ATELIER DU 05.08.2022 A KANANGA 108

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 : POTENTIEL DE DEPLACEMENT INVOLONTAIRE DES POPULATIONS 30
TABLEAU 2 :COMPARAISON DE LA LEGISLATION CONGOLAISE AVEC LA NES N°5 DE LA BANQUE MONDIALE 44
TABLEAU 3: PROPOSITION DE DISPOSITIF INSTITUTIONNEL 53
TABLEAU 4 : FORMES D’INDEMNISATIONS POSSIBLES 61
TABLEAU 5 : COMPENSATION POUR PERTE DE REVENUS (ACTIVITES INFORMELLES) 64
TABLEAU 6 : MATRICE D’INDEMNISATION PAR TYPE DE PERTE 65
TABLEAU 7 : SYNTHESE DES RESULTATS DE LA CONSULTATION 74
TABLEAU 8 : ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS DE MISE EN ŒUVRE 82
TABLEAU 9 : CALENDRIER D’EXECUTION DU CPR 87
TABLEAU 10 ESTIMATION DU COUT GLOBAL DE LA REINSTALLATION 89

ABREVIATIONS
ACCO Association des Chauffeurs du Congo
BELTEXCO Belge de Textile et de commerce
BM Banque mondiale
BRALIMA Brasserie, Limonaderie et Malterie
CICR Comité International de la Croix Rouge
CIMENKAT Cimenterie du Katanga
CPR Cadre de Politique de Réinstallation
CS Centre de santé
CSR Centre de santé de référence
CTB Coopération Technique Belge
CV Chef de villages
DAO Dossier d’Appel d’Offres
DSCRP Document de stratégie congolais de réduction de la pauvreté
DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
ECUP Expropriation pour cause d’utilité publique
EAS/HS
EIES Exploitation et Abus Sexuel, et Harcèlement Sexuel
Étude d’impact environnemental et social
ETD Entités territoriales décentralisés
HGR Hôpital général de référence
IDA Association Internationale pour le Développement
IEC Information Éducation et Communication
IST Infection Sexuellement Transmissible
KEURP Projet d’urgence de résilience urbaine de Kananga
LF Loi Foncière
OC Organisation Communautaire de Base
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG Organisation non gouvernementale
ORGAMAN Organisation, Participation et Management
OVD Office des Voieries et Drainage
PAP Personnes Affectées par le Projet
PAR Plan d’Action de Réinstallation
PMPP Plan de mobilisation des parties prenantes
PO Politique Opérationnelle
PS Poste de santé
PSR Plan Succinct de Réinstallation
RDC République Démocratique du Congo
REGIDESO Régie de distribution d’eau de la république démocratique du Congo
SNCC Société Nationale des Chemins de fer du Congo
SORGERIE Société de Gestion, de Gérance et d’Investissement
SOTEXKI Société Textile de Kisangani
SP-KEURP Secrétariat Permanent du KEURP
TdR Termes de Référence

EXECUTIVE SUMMARY
Introduction

Soil erosion and instability have become pervasive problems in urban areas of the DRC. As urban areas expand, unplanned settlements appear, with inadequate building regulations, deforestation, and poor drainage, which increase soil erosion factors. Expanding urban areas have generated increasing amounts of runoff that erodes soils and creates large ravines that threaten human life, damage critical infrastructure and natural environments.

The increasing risk of erosion, as well as the overall impact on human lives and critical infrastructure of cities, has prompted the DRC government to request the Bank for urgent support to address threatening soil erosion emergencies. life and imminent in Kananga (Province of Kasai Central), Kinshasa (City Province of Kinshasa) and Bukavu (Province of South Kivu).

The Bank has agreed to help the government address this recurring problem of urban resilience and has proposed to do so in a phased manner, combining interventions under existing and new operations, in a way that is operationally viable given financial and capacity constraints. More specifically: (a) an emergency intervention will be mobilized in Kinshasa, to stabilize a head of massive erosion in the district of Kimwenza. At the request of the government, funds from the Kin Elenda project (P171141) will be reallocated to finance urgent stabilization and rehabilitation works; (b) a new US$100 million operation is granted for the city of Kananga, to respond to the emergency and help the city deal with long-term soil erosion problems; and (c) building on the lessons and results of the Kinshasa and Kananga operations, a new operation could be developed in the future in Bukavu, Uvira, Gemena, Boende, Tshuapa Lisala et Bumba..

It is therefore as a prelude to the implementation of the KEURP project activities in the city of Kananga, and to comply with the Environmental and Social Framework (ESF) of the World Bank, that this Resettlement Policy Framework (RPF) was developed.

Brief description of the project

The proposed Kananga Emergency Urban Resilience Project (KEURP) includes interventions to address recurring soil erosion issues. The project will be implemented in two phases:

a) an immediate emergency phase, comprising emergency response activities aimed at stabilizing existing erosions and mitigating impacts on people and critical infrastructure at three sites that have been prioritized by the government: and
b) a medium- and long-term resilient erosion management phase, aimed at addressing – in an integrated manner – the root causes of erosions and reducing their impacts. Two-tier interventions are essential to permanently deal with catastrophic erosions – i.e., emergency stabilization works are critical and urgently needed, but they will only temporarily solve problems on several separate sites. They are the first step in a longer-term sustainable solution that includes better land use planning and management throughout the city, adequate drainage infrastructure, preservation of ground cover and vegetation, community engagement and monitoring. For a permanent long-term solution, it is important that government and community stakeholders understand the importance and connection between the two phases and not stop at the emergency stabilization phase. It is therefore essential, during this emergency phase, to put in place permanent institutional, political and community mechanisms that will allow the implementation of longer-term interventions.

Objectives of the RPF

The Resettlement Policy Framework (RPF) is prepared in accordance with the laws of the DRC on involuntary resettlement and in accordance with the environmental and social standards of the World Bank, in particular the Environmental and Social Standard (ESS) n°5 on the land acquisition, land use restrictions and involuntary resettlement. Its purpose is to precisely describe the principles, organizational methods and resettlement design criteria that must apply to the components or sub-projects to be prepared during the implementation of the project, in the purpose of minimizing forced resettlement by considering alternatives during project design as well as mitigating adverse social and economic effects of land use restrictions.

The RPF is developed when the likely nature or extent of project-related land acquisitions or land use restrictions that are likely to result in physical and/or economic displacement are not known precisely during the project preparation phase and whose general principles and procedures will be compatible with ESS n°5.

Certain activities of the KEURP project, essentially erosion control works, could potentially require the acquisition of land, which could thus lead to the expropriation of rights holders, the loss of property (trees, buildings, community infrastructure, etc.) and sources of income for people located in the right-of-way of the works, resulting in the physical and/or economic displacement of the people affected.

This RPF covers the two phases of the KEURP project, in particular: the immediate emergency phase as well as the medium and long-term resilient erosion management phase.

Project Impacts on People, Assets and Livelihoods

The potential negative social impacts of the project (KEURP) will mainly be related to: loss of land and / or buildings; The loss of activities, especially commercial / merchant, artisanal; Loss of wealth (canteens, shops); The loss of sources of income or livelihoods, and the temporary or permanent displacement of persons located on the rights-of-way of the project. However, these impacts can be minimized or eliminated through technical choices (reduction of rights-of-way, shifts) to consider only the right-of-way,

Legal and Institutional Context of Resettlement

In the DRC, land is the exclusive, inalienable, and imprescriptible property of the State under the terms of Article 53 of Law No. 73-021 of July 20, 1973, on the general property regime, the land and real estate regime and the system of securities, commonly known as the land law. About the legal framework of the land law, there are points of divergence between the national legislation and the World Bank’s ESS 5 on the following points: the eligibility deadline, compensation for infrastructure, valuation principles, compensation principles, and dispute settlement.

The institutional framework of the KEURP Project includes structures such as: the Ministry of Land Management, Urban Planning, Housing, Infrastructure and Public Works, the Ministry of Land Affairs, the Ministry in charge of the Environment and the decentralized territorial entities.

This RPF considers the requirements of national laws and regulations. Current practices in the DRC regarding involuntary resettlement are not always in line with World Bank principles. National legislation on involuntary resettlement has weaknesses, including who is eligible for compensation, land compensation, structure/infrastructure compensation, irregular occupation, land valuation, structure valuation, public participation, vulnerable groups, compensation alternatives, relocation, resettlement cost, and monitoring and evaluation. Points of convergence include deadline, valuation principle, dispute resolution, type of payment, compensation principles.

The KEURP project is subject to the requirements of the World Bank’s ESF, which is committed to assisting Borrowers to develop and implement environmentally and socially sustainable projects, and to strengthening the capacity of Borrowers’ environmental and social systems to assess and manage the environmental and social risks and impacts of projects.

To this end, the Bank has developed specific Environmental and Social Standards (ESS) to avoid, minimize, reduce, or mitigate the negative environmental and social risks and impacts of projects.

The Bank assists Borrowers in applying the ESSs to projects supported through Investment Project Financing in accordance with this Environmental and Social Policy on Investment Project Financing (the Policy).

The assessment of the environmental and social risks and impacts of the project has resulted in it being classified as a project of substantial environmental and social risk. Also, at this stage of project preparation, eight out of the ten Environmental and Social Standards (ESSs) were deemed relevant to this project. These are:

  • ESS 1: Assessment and management of environmental and social risks and impacts.
  • ESS 2: Labor and working conditions
  • ESS 3: Resource efficiency and pollution prevention and management
  • ESS 4: Community Health and Safety
  • ESS 5: Land acquisition, land use restrictions and involuntary resettlement
  • ESS 6: Biodiversity conservation and sustainable management of living natural resources
  • ESS 8: Cultural Heritage
  • ESS10: Stakeholder Engagement and Disclosure

Regarding related risks of sexual exploitation and abuse, and sexual harassment (SEA/SH), the project will implement the recommendations of the Good Practice Note against SEA/SH in the context of financing investment projects involving major civil works.

In contrast, the World Bank’s ESF is more comprehensive and better able to ensure the rights of Project Affected Persons (PAPs). This RPF, considering these shortcomings and based on the ESS No. 5 on Land Acquisition, Land Use, Restrictions, and Involuntary Resettlement, aims to complement or improve the context of involuntary resettlement in the DRC in the context of this project.

Eligibility for compensation

In accordance with the World Bank’s ESS 5 and regarding the right to occupy land, the following three categories of people are eligible for the benefits of the resettlement policy, for resettlement under the KEURP project. These include:

a) Those with formal legal rights to the land or property in question;
b) Those who do not have formal legal rights to the subject land or property, but have claims to such land or property that are or could be recognized under national law; or
c) Those who have no legal rights or claims to the land or property they occupy or use.

Responsibility for the implementation of the expropriation

The table below shows the different responsibilities for the implementation of expropriation.

Institutions Responsible Party Area of responsibility
Steering Committee of the KEURP Chairman of the Steering Committee • Dissemination of the RPF
• Approval and dissemination of RAP
• Process Supervision
SP-KEURP Permanent Secretary of the KEURP
Environmental and social expert of the KEURP • Instruction of declaration of public utility
• Social selection of sub-projects to determine whether a PAR is required
• Establishment of evaluation committees
• Work closely with municipalities or other implementing bodies
• Assistance to community organizations
• Designation of the Social Expert of the Project Management Unit responsible for the coordination of the implementation of RAP
• Management of financial resources allocated
• Indemnification of beneficiaries
• Supervision Monitoring / evaluation of resettlement
• Dissemination of CPR and RAP following validation by WB
• Periodic reporting to the recruitment of consultants / NGOs to carry out socio-economic studies, RAP and monitoring
Ministry in charge of urban planning Directorate-General for Housing, Urban Planning and Cadaster • Declaration of public utility
• Establishment of assessment and compensation commissions
Commission for the Assessment and Compensation of Expenditures – • Assessment of Impacts and Persons Affected
• Management of financial resources allocated
• Indemnification of beneficiaries
• Release of right-of-way
Decentralized Territorial Entities (ETD) Mayors of the communes • Payment of compensation
• Registration of Complaints and Complaints
• Identification and release of sites to be expropriated
• Follow-up on resettlement and compensation
• Dissemination of RAPs and PSRs
• Conflict Resolution Processing
• Participation in proximity monitoring
• Dissemination of RAP
Heads of district
Consultants/NGOs • Socio-economic studies
• Implementation of RAP
• Capacity building
• Progress, mid-term and final evaluation
Justice • Judgment and resolution of conflicts (in case of amicable disagreement)

Estimated number of people affected and approximate land requirements

The engineering work to be undertaken to eradicate erosion may result in land acquisition, loss of assets or limited access to income sources, and various conflicts. Measures to avoid or minimize these impacts are necessary.

Not all of the erosive sites to be addressed under the project are known precisely yet, so a Resettlement Policy Framework (RPF) has been prepared. The RPF identifies screening procedures to assess the risks and impacts of activities that may result in temporary or permanent physical or economic displacement, as well as measures to be applied during project design and implementation, including:

  • Avoiding involuntary resettlement or, if unavoidable, minimizing it by considering alternatives during project design.
  • Avoiding forced evictions.
  • Mitigating adverse social and economic effects of land acquisition or land use restrictions, as well as temporary income losses due to economic displacement (such as loss of customer access to businesses along corridors that will be affected by construction activities).

Emergency phase work will focus on the three priority sites in Component 1, namely: National Road #42 (KP706), Railroad (RN1), and the Airport site, sites for which land requirements are relatively low, due to:

  • Project design that reflects efforts to reduce or eliminate the need for resettlement.
  • The voluntary abandonment of homes by people who, for their own safety, moved away from the erosion sites, taking with them what they could (sheet metal, doors, windows, furniture, etc.).
  • The use of the labor-intensive public works construction method (HIMO), which does not require much space to maneuver construction equipment.
  • The location of most of the erosion on public roads that have been turned into water drains due to lack of sanitation.

At the time of the Bank’s mission (August 2-5, 2022), the situation on the ground did not require the preparation of a RAP for the three priority sites in Component 1, for reasons discussed above. However, with the speed of development of the erosion gullies, if nothing is done by the next rains, the situation will only get worse. Thus, before the start of the works, an environmental and social screening will have to be prepared for each site in order to decide on the need to prepare RAPs and, if necessary, to proceed with the compensation of PAPs before the start of the works.

In addition, it was found that the abandoned houses are made uninhabitable by the owners who took what they could and that there are no longer people living there. On the other hand, local authorities and NGOs continue to sensitize people to leave the dangerous areas.

For the work planned in Phase 2, dealing with resilient erosion management in the medium and long term, the magnitude of the expected impacts of resettlement is not yet precisely known, given the very dynamic erosion situation in this city, caused mainly by: the land use pattern, characterized by houses built on steep slopes, removal of vegetation from the land, lack of water retention devices in the plots, lack of a drainage system along the roads, and the delay in addressing the gully problem.

However, a global estimate of 70 families/800 PAPs has been made and the government will have to mobilize about US$1.5 million to compensate the potential PAPs.

To do this, an environmental and social screening will be prepared for each selected site and, where land acquisition, loss of assets, or restriction of access to sources of income are unavoidable, the project will have to develop and implement RAPs (Resettlement Action Plans) prior to the commencement of the physical activity causing the impacts.

However, people living in erosion-prone areas or those who have fled from danger are not being resettled by local authorities due to lack of resources. Therefore, in agreement with the local authorities, the resettlement of erosion victims not related to the KEURP project activities is not covered by this RPF.

On the other hand, this option may be perceived as an injustice in the compensation process (by compensating only those houses directly affected by the stabilization works and not those affected before the KEURP project) and may constitute a critical risk for the project with the potential for social unrest and conflict. This will need to be carefully considered and justified in the project RAPs, accompanied by a strong consultation strategy and the involvement of NGOs and local authorities.

Estimated total cost of resettlement

Overall resettlement costs will include land acquisition costs; compensation costs for losses (assets and income sources.); costs of carrying out any RAPs; public awareness and consultation costs; monitoring/evaluation costs. At this stage of the study (RPF), it is not possible to know exactly the costs associated with potential compensation and offset. However, an estimated budget of 1.5% of the project cost, or USD 1,500,000, will have to be secured for possible expropriation and compensation. These amounts will be known exactly when the RAPs are completed, and the related budget will be financed by the DRC government.

However, it is possible to estimate the other costs related to resettlement, namely: the costs of carrying out any RAPs ($80,000); the costs of awareness-raising and training ($15,000); the costs of assistance and recourse to consultants/NGOs ($30,000); and the costs of monitoring/evaluation ($20,000). In total, an initial financial provision of $145,000 will be made to support these costs, which will be included in the UDP AF, plus $10,000 for contingencies; for a total of $155,000.

Funding sources

The payment of compensation will be the responsibility of the project’s beneficiary municipality, the Kananga City Council. The KEURP project will finance the preparation of resettlement action plans (RAPs), information/sensitization and monitoring/evaluation of RAP implementation.

SEA/SH sensitive Grievance Redress Mechanism (SEA/SH-GRM)

The Complaint Management Mechanism indicated in the RPF is consistent with the SEP and, in accordance with the provisions of ESS 10, shall be approved, disclosed, and implemented in the project area to enable any person who has knowledge of abuse or has been harmed in the implementation of the RAPs to file a verbal or written complaint for redress. To the extent possible, these complaint mechanisms will build on existing formal or informal grievance systems that can meet the needs of the project and will be supplemented as appropriate by the mechanisms established under the project to resolve disputes impartially.

The GRM will developed specific procedures to handle SEA/SH complaints in an ethical and confidential manner, following a survivor-centered approach. The GRM will identify multiple secure entries for workers and community members to report these incidents and elaborate referral pathways for survivors’ assistance. These will include at least quality medical and psychological assistance, and legal counsel.

Public Consultations

The general objective of the public consultations is to ensure the participation of local communities, as well as institutional actors and civil society in the environmental and social assessment process of the project. This includes: (i) informing the population about the project and its planned activities, including the SEA/SH measures identified by the project and oriented to prevent and mitigate these risks; (ii) allowing the population and stakeholders to express their opinions about the project; (iii) identifying and collecting the concerns and fears of the population and stakeholders about the project as well as their recommendations and suggestions,

The methodological approach adopted was a participatory one: information meetings, exchanges, and discussions about the project. Methodological tools such as semi-structured interviews and focus groups were used and applied as an operational mode. The discussion points focused on:

  • The major local environmental and social constraints and the operationalization of activities.
  • Participation and involvement of stakeholders and populations (roles and responsibilities).
  • Local capacities and needs for strengthening.
  • Concerns and fears regarding the project.
  • Suggestions and recommendations for the project.

RESUME NON TECHNIQUE
Introduction’
L’érosion e’ l’instabilité des sols sont devenues des problèmes omniprésents dans les zones urbaines de la RDC. Au fur et à mesure que les zones urbaine’ s’étendent, des établissements non planifiés apparaissent, avec des règles de construction inadéquates, une déforestation et un mauvais drainage, ce qui augmente les facteur’ d’érosion des sols. Les zones urbaines en expansion génèrent des quantités croissante’ d’eaux de ruissellement qui érodent les sols et créent de grandes ravines qui menacent la vie humaine, endommagent les infrastructures essentielles et les environnements naturels.

Le risque accru’ d’érosion, ainsi qu’ l’impact global sur les vies humaines et les infrastructures critiques des villes, ont incité le gouvernement de la RDC a demandé à la Banque un soutien urgent pour faire face aux urgence’ d’érosion des sols menaçant la vie des populations et des infrastructures dans plusieurs villes de la RDC, avec un accent initial sur Kananga. Le projet comprend deux phases : une première phase d’urgence visant à remédier aux effets d’ l’érosion sur plusieurs sites clés afin de stabiliser ces sites et de prévenir une érosion supplémentaire. La deuxième phase vise à restaurer et à améliorer la résilience des services urbains pour gérer et traiter les causes sous-jacentes d’ l’érosion. Cette deuxième phase élargira la portée géographique du projet à Bukavu, Uvira, Gemena, Boende, Tshuapa Lisala et Bumba.

La Banque a accepté d’aider le gouvernement à résoudre ce problème récurrent de résilience urbaine et a proposé de le faire de manière progressive, en combinant des interventions dans le cadre d’opérations existantes et nouvelles’ d’une manière qui soit opérationnellement viable compte tenu des contraintes financières et de capacité. Plus précisément : (a) une intervention d’urgence sera mobilisée à Kinshasa, afin de stabiliser une têt’ d’érosion massive dans le quartier de Kimwenza. A la demande du gouvernement, les fonds du projet Kin Elenda (P171141) seront réaffectés pour financer les travaux urgents de stabilisation et de réhabilitation ; (b) une nouvelle opération de 100 millions de dollars US est accordée pour la ville de Kananga, afin de répondre ’ l’urgence et aider la ville à faire face aux problème’ d’érosion du sol à long te me ; et (c) e’ s’appuyant sur les enseignements et les résultats des opérations de Kinshasa et de Kananga, une nouvelle opération pourrait être développée dans le futur à Bukavu, Uvira, Gemena, Boende, Tshuapa Lisala et Bumba. ’
C’est donc en prélude à la mise en œuvre des activités du projet KEURP dans la ville de Kananga, et pour se conformer au Cadre Environnemental et Social (CES) de la Banque mondiale, que le présent Cadre de Politique de Réinstallation (CPR) a été élaboré.

Description sommaire du projet

Le projet d’urgence de résilience urbaine proposé pour Kananga (KEURP) comprend des interventions visant à résoudre les problèmes récurrent’ d’érosion des sols.

Le projet sera mis en œuvre en deux phases :

a) une phase d’urgence immédiate, comprenant des activités d’intervention d’urgence visant à stabiliser les érosions existantes et à atténuer les impacts sur les personnes et les infrastructures critiques sur trois sites qui ont été priorisés par le gouvernement, à sav ir : la route nationale RN°42 (PK706), la voie ferrée SNCC (RN1) et le site MONUSCO (Aéroport) ; et
b) une phase de gestion d’ l’érosion résiliente à moyen et long terme, visant à trait–r – de manière intégr–e – les causes profondes des érosions et à réduire leurs impacts. Les interventions à deux niveaux sont essentielles pour traiter de façon permanente les érosions catastrophiques, c’est-à-dire que les travaux de stabilisation d’urgence sont critiques et nécessaires de toute urgence, mais ils ne résoudront que temporairement les problèmes sur un nombre distinct de sites. Ils constituent la première étape d’une solution durable à plus long terme qui comprend une meilleure planification et gestion d’ l’utilisation des sols dans toute la ville, une infrastructure de drainage adéquate, la préservation de la couverture du sol et de la végétation’ l’engagement de la communauté et le suivi. Pour une solution permanente à long terme, il est important que le gouvernement et les parties prenantes de la communauté comprennent l’importance et le lien entre les deux phases et qu’ils ne s’arrêtent pas à la phase de stabilisation d’urgence. Il est donc essentiel, durant cette phase d’urgence, de mettre en place des mécanismes institutionnels, politiques et communautaires permanents qui permettront de mettre en œuvre les interventions à plus long

Objectifs du CPR

Le Cadre de Politique de Réinstallation (CPR) est préparé en conformité avec les lois de la RDC en matière de réinstallation involontaire et conformément aux normes environnementales et sociales de la Banque mondiale, notamment la Norme Environnementale et Social (NES) n°5 sur l’acquisition de terres, restrictions à l’utilisation de terres et réinstallation involontaire. Il a pour objectif de décrire précisément les principes, les modalités d’organisation et les critères de conception de la réinstallation qui doivent s’appliquer aux composantes ou aux sous-projets devant être préparés durant la mise en œuvre du projet et ce, dans le but de minimiser la réinstallation forcée en envisageant des solutions de rechange lors de la conception du projet ainsi que d’atténuer les effets sociaux et économiques néfastes des restrictions à l’utilisation des terres.

Le CPR est élaboré lorsque la nature ou l’ampleur probable des acquisitions de terres ou des restrictions à l’utilisation de terres liées au projet, qui sont susceptibles d’entraîner des déplacements physiques et/ou économiques, ne sont pas connues avec précision pendant la phase de préparation du projet et dont les principes généraux et procédures seront compatibles avec la NES n°5.

Certaines activités du projet KEURP, essentiellement les travaux de lutte antiérosive, pourraient requérir potentiellement l’acquisition des terres, pouvant ainsi entrainer l’expropriation des ayants-droits, la perte des biens (arbres, constructions, infrastructures communautaires, etc.) et de sources de revenus des personnes situées dans les emprises des travaux, avec pour conséquence le déplacement physique et/ou économique des personnes affectées.

Le présent CPR couvre toutes les deux phases du projet KEURP notamment : la phase d’urgence immédiate ainsi que la phase de gestion d’ l’érosion résiliente à moyen et long terme.

Contexte légal et institutionnel de la réinstallation

En RDC, le sol est la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’État aux termes de l’article 53 de la loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés appelée communément loi foncière. Au regard du dispositif juridique de la loi sur la terre, on constate des points de divergence entre la législation nationale et la NES 5 de la Banque mondiale, sur les points suivants : la date limite d’éligibilité, la compensation des infrastructures, les principes d’évaluation, les principes d’indemnisation, le règlement des litiges.
Le cadre institutionnel du Projet KEURP regroupe les structures telles que : Le Ministère de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat, des infrastructures, et des travaux publics, le ministère des affaires foncières, le ministère chargé d’ l’environnement et les Entités territoriales décentralisées.
Le présent CPR prend en compte les exigences des textes législatifs et réglementaires nationaux. Les usages en vigueur en RDC en matière de déplacement involontaire des personnes ne sont pas toujours conformes aux principes de la Banque mondiale. La législation nationale en matière de réinstallation involontaire comporte des faiblesses, notamment en ce qui concerne : les personnes éligibles à une compensation, la compensation des terres, la compensation des structures/infrastructures, l’occupation irrégulière, l’évaluation des terres, l’évaluation des structures, la participation du public, les groupes vulnérables, les alternatives de compensation, le déménagement, le coût de réinstallation et de suivi et évaluation. Les points de convergence portent en particulier sur : la date limite, le principe d’évaluation, le règlement des litiges, le type de paiement, les principes d’indemnisation.
Le projet KEURP est soumis aux exigences du CES de la Banque mondiale, qui s’emploie résolument à aider les Emprunteurs à élaborer et mettre en œuvre des projets viables d’un point de vue environnemental et social, et à renforcer la capacité des dispositifs environnementaux et sociaux des Emprunteurs à évaluer et gérer les risques et effets environnementaux et sociaux des projets. C’est dans cette optique que la Banque a défini des Normes environnementales et sociales (NES) spécifiques pour éviter, minimiser, réduire ou atténuer les risques et les impacts négatifs des projets sur le plan environnemental et social. La Banque aide les Emprunteurs à appliquer les NES aux projets soutenus au moyen d’un Financement de projets d’investissement, conformément à la présente Politique environnementale et sociale sur le financement de projets d’investissement (la Politique).
L’évaluation des risques et impacts environnementaux et sociaux du projet a permis de le classer comme projet à risque environnemental et social élevé. Aussi, à ce stade de la préparation du projet, huit sur les dix Normes environnementales et Sociales (NES) ont été jugées pertinentes pour ce projet. Il s’agit de :

  • NES 1 : Évaluation et gestion des risques et impacts environnementaux et sociaux.
  • NES 2 : Travail et conditions de travail
  • NES 3 : Efficacité des ressources et prévention et gestion de la pollution
  • NES 4 : Santé et sécurité de la communauté
  • NES 5 : Acquisition de terres, restrictions ’ l’utilisation des terres et réinstallation involontaire
  • NES 6 : Conservation de la biodiversité et gestion durable des ressources naturelles vivantes
  • NES 8 : Patrimoine culturel
  • NES 10 : Engagement des parties prenantes et divulgation d’informations
    En ce qui concerne les risques d’Exploitation et Abus Sexuel, et le Harcèlement Sexuel (EAS/HS), le projet mettra en œuvre les recommandations de la Note de Bonne Pratique dans la lutte contre les EAS/HS dans le cadre du financement de projets d’investissement comportant de grands travaux de génie civil.
    En revanche, le CES de la Banque Mondiale est plus complet et plus apte à garantir les droits des Personnes Affectées par le Projet (PAP). Le présent CPR, prenant en compte ces insuffisances et en s’appuyant sur la NES n°5, relative à l’Acquisition des terres, restriction à l’utilisation des terres et réinstallation involontaire, vise à compléter ou à améliorer le contexte de réinstallation involontaire en RDC dans le cadre de ce projet.

Éligibilité à la compensation

Conformément à la NES n°5 de la Banque mondiale et au regard du droit d’occuper les terres, les trois catégories de personnes suivantes sont éligibles aux bénéfices de la politique de réinstallation, pour la réinstallation dans le cadre du projet KEURP. Il s’agit notamment de :

a) Les personnes détentrices de droits légaux formels sur les terres ou biens visés ;
b) Celles qui n’ont pas de droits légaux formels sur les terres ou les biens visés, mais ont des revendications sur ces terres ou ces biens qui sont ou pourraient être reconnus en vertu du droit national ; ou
c) Celles qui n’ont aucun droit légal ni de revendications légitimes sur les terres ou les biens qu’elles occupent ou qu’elles utilisent.
Responsabilité de la mise en œuvre de la réinstallation

Le tableau ci-dessous indique les différentes responsabilités de la mise en œuvre de l’expropriation.

Institutions Responsable Domaine de responsabilités
Comité de Pilotage du KEURP
Président du Comité de Pilotage • Diffusion du CPR
• Approbation et diffusion des PAR
• Supervision du processus
SP-KEURP Secrétaire Permanent du KEURP
Expert environnement et social du KEURP • Instruction de la déclaration d’utilité publique
• Sélection sociale des sous-projets en vue de déterminer si un PAR est nécessaire
• Mise en place des commissions d’évaluation
• Travail en étroite collaboration avec les communes ou autres organes d’exécution
• Assistance aux organisations communautaires
• Désignation de l’Expert Social de l’Unité de gestion du projet chargé de la coordination de la mise en œuvre des PAR
• Gestion des ressources financières allouées
• Indemnisation des ayants-droits
• Supervision Suivi/évaluation de la réinstallation
• Diffusion du CPR et des PAR après validation par la BM
• Reporting périodique à la Recrutement de consultants/ONG pour réaliser les études socio-économiques, les PAR et le suivi
Ministère chargé de de l’Urbanisme Direction Générale de l’habitat, de l’Urbanisme et du cadastre • Déclaration d’utilité publique
• Mise en place des commissions d’évaluation et d’indemnisation
Commission d’évaluation et d’indemnisation des impenses – • Évaluation des impenses et des personnes affectées
• Gestion des ressources financières allouées
• Indemnisation des ayants-droits
• Libération des emprises
Entités Territoriales Décentralisées (ETD Bourgmestres des communes • Paiement des compensations
• Enregistrement des plaintes et réclamations
• Identification et libération des sites devant faire l’objet d’expropriation
• Suivi de la réinstallation et des indemnisations
• Diffusion des PAR
• Traitement selon la procédure de résolution des conflits
• Participation au suivi de proximité
• Diffusion des PAR
Chefs de quartier
Consultants/ONG • Études socioéconomiques
• Réalisation des PAR
• Renforcement de capacités
• Évaluation d’étape, à mi-parcours et finale
Justice • Jugement et résolution des conflits (en cas de désaccord à l’amiable)

Estimation du nombre des personnes affectées et besoins approximatifs en terres

Les travaux d’ingénierie à entreprendre pour éradique’ l’érosion peuvent entraîne’ l’acquisition de terres, la perte d’actifs ou un accès limité aux sources de revenus, et divers conflits. Des mesures pour éviter ou minimiser ces impacts sont nécessaires. Tous les sites érosifs à traiter dans le cadre du projet ne sont pas encore connus précisément’ c’est pourquoi un cadre de politique de réinstallation (RPF) a été préparé. Le RPF identifie les procédures de sélection pour évaluer les risques et les impacts des activités qui peuvent entraîner un déplacement physique ou économique temporaire ou permanent, ainsi que les mesures à appliquer pendant la conception et la mise en œuvre du projet, y compris :

  • Éviter la réinstallation involontaire ou, si elle est inévitable, la minimiser en envisageant des alternatives lors de la conception du projet ;
  • Éviter les expulsions forcées ;
  • Atténuer les effets sociaux et économiques négatifs d’ l’acquisition de terres ou des restriction’ d’utilisation des terres, ainsi que les pertes de revenus temporaires dues au déplacement économique (comme la pert’ d’accès des clients aux commerces situés le long des corridors qui seront affectés par les activités de construction).

Les travaux de la phase d’urgence se concentreront sur les trois sites prioritaires du volet 1, à savoir : La route nationale n°42 (KP706), la voie ferrée (RN1) et le site d’ l’aéroport, sites pour lesquels les besoins en terrains sont relativement faibles, en raison de :

  • La conception du projet qui reflète les efforts visant à réduire ou à éliminer le besoin de réinstallation.’
  • L’abandon volontaire des maisons par les personnes qui, pour leur propre sécurité, se sont éloignées des site’ d’érosion, emportant avec elles ce qu’elles pouvaient (tôles, portes, fenêtres, meubles, etc.).’
  • L’utilisation de la méthode de construction des travaux publics à haute intensité de mai’ d’œuvre (HIMO), qui ne nécessite pas beaucoup d’espace pour manœuvrer les équipements de construction.
  • La localisation de la plupart des érosions sur les voies publiques qui ont été transformées en drain’ d’eau en raison du manque d’assainissement.

Au moment de la mission de la Banque (2-5 août 2022), la situation sur le terrain ne nécessitait pas la préparation d’un PAR pour les trois sites prioritaires du volet 1, pour des raisons évoquées ci-dessus. Cependant, avec la vitesse de développement des ravine’ d’érosion, si rie’ n’est fai’ d’ici les prochaines pluies, la situation ne fera qu’empirer. Ainsi, avant le début des travaux, un screening environnemental et social devra être préparé pour chaque site afin de décider de la nécessité de préparer des PAR et, si nécessaire, de procéder à la compensation des PAPs avant le début des travaux.

En outre, il a été constaté que les maisons abandonnées sont rendues inhabitables par les propriétaires qui ont pris ce qu’ils pouvaient et qu’il n’y a plus de personnes y vivant’ D’autre part, les autorités et les ONG locales continuent de sensibiliser les gens à quitter les zones dangereuses.

Pour les travaux prévus lors de la phase 2, portant sur la gestion d’ l’érosion résiliente à moyen et long terme’ l’ampleur des impacts attendus de la réinstallation n’est pas encore précisément connue, étant donné la situation d’érosion très dynamique dans cette ville, causée principalement par : le modèle d’utilisation des terres, caractérisé par des maisons construites sur des pentes raides’ l’enlèvement de la végétation du terrain, le manque de dispositifs de rétention d’eau dans les parcelles’ l’absence d’un système de drainage le long des routes, et le retard dans la résolution du problème des ravines.

Cependant, une estimation globale de 70 familles/800 PAPs a été faite et le gouvernement devra mobiliser environ 1,5 millions de dollars US pour compenser les PAPs éventuels.

Pour ce faire, un screening environnemental et social sera préparé pour chaque site sélectionné et, lorsqu’ l’acquisition de terres, la perte d’actifs ou la restriction d’ l’accès aux sources de revenus sont inévitables, le projet devra développer et mettre en œuvre des PAR (Plan’ d’Action de Réinstallation) avant le début de l’activité physique causant les impacts.

Cependant, les personnes vivant dans des zones exposées l’érosion ou celles ayant fui le danger, ne sont pas relogées par les autorités locales en raison du manque de ressources. Aussi, en accord avec les autorités locales, la réinstallation des victimes d’ l’érosion non liées aux activités du projet KEURP n’est pas concernée par le présent CPR.

Par ailleurs, cette option peut être perçue comme une injustice dans le processus de compensation (en ne compensant que les maisons directement affectées par les travaux de stabilisation et non celles affectées avant le projet KEURP) et peut constituer un risque critique pour le projet avec le potentiel de troubles et de conflits sociaux. Cela devra être soigneusement examiné et justifié dans les PAR du projet, accompagné d’une solide stratégie de consultation et l’implication des ONG et des autorités locales.

Estimation du coût global de la réinstallation

Les coûts globaux de la réinstallation comprendrant : les coûts d’acquisition des ter es ; les coûts de compensation des pertes (biens et sources de revenu .) ; les coûts de réalisation des PAR éventuels ; les coûts de sensibilisation et de consultation publique ; les coûts de suivi/évaluation. À ce stade de l’étude (CPR), il n’est pas possible de savoir avec exactitude les couts liés aux potentielles indemnisation et compensation. Toutefois, un budget estimatif de 1,5% du coût du projet, soit 1.500.000 USD devra être sécurisé pour des éventuelles expropriations et compensation. Ces montants seront connus avec exactitude lors de la réalisation des PAR et le budget y relatif sera financé par le gouvernement de la RDC. En revanche, il est possible d’estimer les autres couts relatifs à la réinstallation, à savoir : les coûts de réalisation des PAR éventuels (80 000 U D) ; les coûts de sensibilisation et de formation (15 000 U D) ; les coûts d’assistance et de recours aux Consultants/ONG (30 000 U D) ; et les coûts de suivi/évaluation (20000 USD). Au total, une provision financière initiale de 145 000 USD sera faite pour supporter ces couts qui seront inclus dans le FA du PDU, plus 10 000 USD d’imprévus ; ce qui donne un total de 155 000 USD.

Sources de financement

Le paiement des compensations sera à la charge de la municipalité bénéficiaire du projet, la Mairie de la ville de Kananga. Le projet KEURP, quant à lui, va financer les activités de préparation des plans d’action de réinstallation (PAR), d’information/sensibilisation et de suivi/évaluation de la mise en œuvre des PAR.

Etant donné que le gouvernement de la RDC et le gouvernement provincial de Kasaï Central sont confrontés à des contraintes budgétaires, les revenus de la ville de Kananga, responsable du paiement des coûts de compensation de la réinstallation sont trop faibles en raison de faibles transferts budgétaires et des revenus propres et du fait qu’il fait partie du quartile de pauvreté le plus bas de la RDC. Ainsi, v’ l’importance ainsi que l’urgence que revêtent les activités du projet, le gouvernement de la RDC se propose de préparer un mémo pour sollicite’ l’utilisation du produit du crédit d’ l’IDA pour financer les dépenses foncières et les compensations monétaires de réinstallation.

Mécanisme de Gestion des Plaintes sensible à l’EAS/HS (MGP-EAS/HS)

Le mécanisme de Gestion des plaintes indiqué dans le CPR est en accord avec le Plan de mobilisation des parties prenantes (PMPP) du projet KEURP . Conformément aux dispositions de la NES n°10, il devra être approuvé, divulgué et mis en œuvre dans la zone du projet, pour permettre à toute personne ayant connaissance d’un abus ou ayant été lésée dans le cadre de la mise en œuvre des PAR, de déposer une plainte verbale ou écrite pour trouver réparation. Dans la mesure du possible, ces mécanismes d’examen des plaintes s’appuieront sur les systèmes formels ou informels de réclamation déjà en place et capables de répondre aux besoins du projet, et qui seront complétés s’il y a lieu par les dispositifs établis dans le cadre du projet dans le but de régler les litiges de manière impartiale.

Le MGP développera des procédures spécifiques pour traiter les plaintes EAS/HS de manière éthique et confidentielle, en suivant une approche centrée sur les survivantes. Le MGR identifiera plusieurs entrées sécurisées permettant aux travailleurs et aux membres de la communauté de signaler ces incidents et élaborera des voies d’orientation pour l’assistance aux survivantes. Celles-ci comprendront au moins une assistance médicale et psychologique de qualité, ainsi qu’un conseil juridique.

Consultations publiques

L’objectif général des consultations publiques est d’assurer la participation des communautés locales, mais aussi des acteurs institutionnels et de la société civile au processus d’évaluation environnementale et sociale du projet. Il s’agit notamment : (i) d’informer les populations sur le projet et ses activités prévues, y compris les mesures EAS/HS identifiées par le projet et destinées à prévenir et à atténuer ces risques. ; (ii) de permettre aux populations et aux acteurs de s’exprimer, d’émettre leur avis sur le projet ; (iii) d’identifier et de recueillir les préoccupations et craintes des populations et des acteurs vis-à-vis du projet ainsi que leurs recommandations et suggestions.
L’approche méthodologique adoptée a été la démarche participative : rencontre d’information, d’échange et de discussion autour du projet. Les outils méthodologiques tels que l’entretien semi-structuré et les focus groupes ont été mobilisés et appliqués comme mode opérationnel. Les points de discussion ont porté notamment sur :

  • les contraintes environnementales et sociales majeures locales et l’opérationnalisation des activités ;
  • la participation et l’implication des acteurs et des populations (rôles et responsabilités) ;
  • les capacités locales et les besoins en renforcement
  • les préoccupations et craintes vis-à-vis du projet ;
  • les suggestions et recommandations à l’endroit du projet.

QUELQUES CONCEPTS CLES

Acquisition de terres : toutes les méthodes d’obtention de terres aux fins du projet, qui peuvent inclure l’achat ferme, l’expropriation et l’acquisition de droits d’accès, comme des servitudes ou des droits de passage. L’acquisition de terres peut également se définir comme : a) l’acquisition de terres inoccupées ou inutilisées, que le propriétaire foncier tire ou non ses revenus ou sa subsistance de ces terres ; b) la saisie de terres domaniales utilisées ou occupées par des individus ou des ménages ; et c) la submersion des terres ou l’impossibilité d’utiliser les terres ou d’y accéder par suite du projet. « La terre » comprend tout ce qui pousse ou est fixé en permanence au sol, comme les cultures, les bâtiments et d’autres aménagements, ainsi que les plans d’eau qui s’y trouvent.

Aide ou assistance à la réinstallation : C’est une forme d’aide qui est fournie aux personnes déplacées physiquement par le Projet. Cette aide ou assistance peut comprendre les appuis en espèces et/ou nature pour couvrir les frais de déménagement et de recasement, d’hébergement ainsi que divers services aux personnes affectées tels que les dépenses de déménagement et le temps de travail et les revenus perdus.

Ayant-droit ou bénéficiaire : toute personne recensée avant la date limite et affectée par un projet, qui de ce fait a le droit à une compensation ou à une aide à la réinstallation. En plus des personnes physiquement déplacées, la notion inclut aussi les personnes qui perdent certaines de leurs possessions (par exemple une partie des terres qu’elles cultivent) ou l’accès à certaines ressources qu’elles utilisaient auparavant.

Cadre de Politique de Réinstallation : c’est le document qui décrit le cadre juridique et institutionnel, les principes, les procédures et les mesures de réinstallation des populations qui seront affectées par les activités du projet.

Compensation : Paiement monétaire ou en nature ou les deux combinés des coûts de tous les biens (terres, structures, aménagements fixes, cultures, arbres, etc.) perdus à cause d’un usage public et/ou communautaire.

Conflits : Nous considérons comme conflit, les divergences de points de vue, découlant des logiques et enjeux entre les différents acteurs affectés lors de l’expropriation et/ou de la réinstallation. Il s’agit des situations dans lesquelles deux ou plusieurs parties poursuivent des intentions concurrentes ou adhèrent à des valeurs divergentes, de façon incompatible et de telle sorte qu’elles s’affrontent (négatif) ou, négocient et s’entendent (positif). Dans les deux cas, le Projet disposera des mécanismes de médiation sociale et de prévention des conflits.

Coût de remplacement : méthode d’évaluation qui établit une indemnisation suffisante pour remplacer les actifs, plus les coûts de transaction nécessaires associés au remplacement desdits actifs. Là où existent des marchés financiers qui fonctionnent, le coût de remplacement correspond à la valeur marchande établie à partir d’une évaluation immobilière indépendante et compétente, plus les coûts de transaction. Là où des marchés fonctionnels font défaut, le coût de remplacement peut être déterminé par d’autres moyens, tels que le calcul de la valeur de production des terres ou des actifs productifs, ou de la valeur non amortie du matériau de substitution et de la main-d’œuvre à utiliser pour la construction des structures ou d’autres actifs immobilisés, plus les coûts de transaction. Dans tous les cas où le déplacement physique se traduit par la perte de logement, le coût de remplacement doit être au moins suffisant pour permettre l’achat ou la construction d’un logement qui réponde aux normes minimales de qualité et de sécurité acceptables pour la communauté. La méthode d’évaluation appliquée pour déterminer le coût de remplacement doit être consignée dans les documents pertinents de planification de la réinstallation. Les coûts de transaction incluent les frais administratifs, les frais d’enregistrement ou d’acte, les frais de déménagement raisonnables et tous autres frais semblables imposés aux personnes concernées. Pour assurer une indemnisation au coût de remplacement, il peut se révéler nécessaire d’actualiser les taux d’indemnisation prévus dans les zones du projet où l’inflation est élevée ou le délai entre le calcul des taux d’indemnisation et le versement de l’indemnisation est important.

Date limite ou date butoir : C’est la date de début de l’opération de recensement des personnes et de leurs biens. Les personnes occupant la zone du projet après la date limite ne sont pas éligibles aux indemnisations ni à l’assistance à la réinstallation. De même, les biens (maisons, champs, arbres…) mis en place après la date limite ne sont pas indemnisés.

Déplacement : Concerne le fait que les personnes quittent leurs terres, maisons, fermes, entreprises ou moyens de subsistance etc., en raison des activités du Projet. Le déplacement survient en cas de prise involontaire de terres. Le déplacement peut également résulter d’une restriction involontaire d’accès aux parcs légalement constitués et aux aires protégées entraînant des impacts négatifs sur les moyens d’existence des PAP.

• Déplacement physique : Perte de terrains destinés à l’habitation ou perte de logement

• Déplacement économique : Perte de terres, de biens ou d’accès à des biens ou restrictions à leur utilisation, entraînant la perte de sources de revenus ou de moyens de subsistance.

• Déplacement physique ou économique permanent : pâturages inondés par un réservoir, nouvelles aires protégées entraînant des restrictions à l’accès aux forêts communautaires par exemple.

• Déplacement physique ou économique temporaire : en raison de la perte d’accès à des zones agricoles ou de la fermeture des entreprises durant la construction de conduites d’hydrocarbures ou d’une route.

Enquête de base ou enquête socio-économique : Recensement de la population affectée par le projet et inventaire de tous les actifs perdus (terres, maisons, puits, champs, pâturages…).

Réinstallation involontaire : on entend que l’acquisition de terres ou l’imposition de restrictions à l’utilisation de terres dans le cadre d’un projet peuvent entraîner un déplacement physique (déménagement, perte de terrain résidentiel ou perte de logement), un déplacement économique (perte de terres, d’actifs ou d’accès à des actifs, qui donne notamment lieu à une perte de source de revenus ou de moyens de subsistance), ou les deux. L’expression « réinstallation involontaire » se rapporte à ces effets. La réinstallation est considérée comme involontaire lorsque les personnes ou les communautés affectées n’ont pas le droit de refuser l’acquisition de terres ou les restrictions à l’utilisation des terres qui sont à l’origine du déplacement.

Restrictions à l’utilisation de terres : limitations ou interdictions d’utilisation de terrains agricoles, résidentiels, commerciaux ou d’autres terrains, qui sont directement imposées et mises en œuvre dans le cadre du projet. Il peut s’agir de restrictions à l’accès à des aires protégées et des parcs établis par voie juridique, de restrictions à l’accès à d’autres ressources communes, de restrictions à l’utilisation des terres dans des zones de servitude d’utilité publique ou de sécurité.

Expulsion forcée : éviction permanente ou temporaire, contre leur volonté, de personnes, de familles et/ou de communautés de leurs foyers et/ou des terres qu’elles occupent, sans leur fournir une forme appropriée de protection juridique ou autre, ni leur permettre d’avoir accès à une telle protection, y compris toutes les procédures et tous les principes applicables en vertu de la NES n° 5. L’exercice par un Emprunteur du droit d’expropriation pour cause d’utilité publique, d’appropriation ou de pouvoirs semblables ne sera pas considéré comme une expulsion forcée à condition qu’il se conforme aux exigences de la législation nationale et aux dispositions de la NES n° 5, et qu’il soit mené d’une manière compatible avec les principes fondamentaux d’une procédure équitable (y compris en donnant un préavis suffisant, des possibilités réelles de déposer plainte et d’action en recours, et en s’abstenant d’employer une force inutile, disproportionnée ou excessive).
Groupes vulnérables : Personnes qui, du fait de sexe, de l’âge, du handicap physique ou mental ou de facteurs économiques ou sociaux, peuvent se trouver affectées de manière plus importante par le processus de déplacement et de réinstallation ou, dont la capacité à réclamer ou à bénéficier de l’assistance à la réinstallation et autres avantages peut se trouver limitée.

Individus affectés : Il s’agit des individus ayant subi du fait de la réhabilitation, la perte de biens, de terres ou de propriété et/ou d’accès à des ressources naturelles ou économiques et auxquels une compensation est due.

Ménage affecté : Un ménage est considéré comme affecté si un ou plusieurs de ses membres subit un préjudice causé par les activités du projet (perte de propriété, de terres ou perte d’accès à des ressources naturelles ou à des sources de revenus, ou tout autre préjudice). Ce préjudice peut toucher (i) un membre du ménage (homme, femme, enfant, autre dépendant, etc.), (ii) des personnes rendues vulnérables par l’âge ou par la maladie et qui ne peuvent exercer aucune activité économique, (iii) d’autres personnes vulnérables qui ne peuvent prendre part, pour des raisons physiques ou culturelles, au processus de production.

Ménages vulnérables : Les ménages vulnérables sont ceux qui risquent de devenir plus vulnérables à la suite du processus de réinstallation. Il s’agit de ménages ayant des besoins en mesures de compensation et en mesures additionnelles d’atténuation qui se trouvent supérieurs aux autres ménages. Ces ménages vulnérables comprennent principalement : (i) les femmes chefs de ménage des quartiers pauvres (dont la vulnérabilité est liée à l’absence ou à la faiblesse des appuis dont elles bénéficient) ; (ii) les personnes âgées dépendantes (dont la réinstallation involontaire ne doit pas conduire à les séparer des personnes ou du ménage dont ils dépendent) ; (iii) les handicapés (ceux qui éprouvent des difficultés, à cause d’handicap physique ou visuel, d’exercer normalement leurs activités économiques) ; et (iv) les enfants en situation difficile particulièrement ceux sans domicile fixe (Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV).

Moyens de subsistance : éventail complet des moyens que les individus, les familles et les communautés mettent en œuvre pour gagner leur vie, tels que l’occupation d’un emploi salarié, la pratique de l’agriculture, de la pêche, de la cueillette, d’autres moyens de subsistance fondés sur les ressources naturelles, le petit commerce et le troc.

Norme Environnementale et Sociales (NES) n°5 : Acquisition des terres, restrictions à l’utilisation des terres et réinstallation involontaire : La NES n°5 s’applique à toutes les situations dans lesquelles des terres sont acquises dans le cadre d’un projet, ou des restrictions sur l’utilisation des terres sont imposées. Elle clarifie le traitement des terrains publics ; les activités de délivrance de titres fonciers ; l’accès aux ressources ordinaires (les ressources marines et aquatiques, les produits forestiers, l’eau douce, la chasse et la cueillette, les zones de pâturage et de culture) ; et les transactions volontaire’. La NES n°5 interdit les expulsions forcées. Elle introduit l’exigence d’un instrument de réinstallation unique, qui peut être adapté aux circonstances du projet. Elle couvre les droits des différentes catégories de personnes affectées, y compris celles qui n’ont aucun droit ou revendication juridique sur les terres qu’elles occupent, et comprend des considérations sur l’égalité des sexes. Elle prévoit une indemnisation qui pourra être versée dans un compte bloqué dans des circonstances précises.

Personne Affectée par le Projet (PAP) : Il s’agit des personnes, des ménages et des communautés dont les moyens d’existence se trouvent négativement affectés à cause de la réalisation d’un projet du fait (i) d’un déplacement involontaire ou de la perte du lieu de résidence ou d’activités économiques ; (ii) de la perte d’une partie ou de la totalité des investissements (biens et actifs) ; (iii) de la perte de revenus ou de sources de revenus de manière temporaire ou définitive, ou (iv) de la perte d’accès à ces revenus ou sources de revenus.

Bénéficiaires : Toute personne affectée par le projet concernant la réinstallation physique ou économique qui remplissent les conditions établies dans le présent document et qui, de ce seul fait, a droit à une compensation .

Plan d’Action de Réinstallation (PAR) : il décrit et définit tout le processus de réinstallation d’une population à la suite d’un déplacement forcé : (i) analyse de la situation avant le déplacement (information démographique, socio-économique et socioculturelle sur la population affectée et la population hôte) ; (ii) identification et évaluation des biens et ressources perdus ; (iii) identification et évaluation du site de réimplantation ; (iv) plan de préparation du site de réimplantation, (v) plan de transition (y compris les aspects de transport, etc.) ; (vi) définition du cadre administratif (responsabilités) ; (vii) description du processus participatif du suivi, du budget ainsi que le calendrier.

Réinstallation involontaire : Ensemble des mesures entreprises en vue de déplacer les personnes affectées par les activités du projet.

Réhabilitation économique : ce sont les mesures à prendre pour restaurer les revenus ou sources de revenus des personnes affectées par les activités du projet. La réhabilitation économique doit permettre aux PAP d’avoir un niveau de revenu au moins équivalent au revenu avant l’exécution du projet.

Relogement signifie le recasement physique des FAP/PAP à partir de leur domicile d’avant-projet.

Valeur intégrale de remplacement : c’est le cout total d’un bien impacté, évalué à partir de sa valeur actuelle sur le marché, pour son remplacement.

Restauration des moyens de subsistance : Dans les cas où la réinstallation affecte la capacité des familles déplacées à gagner leur vie, la compensation seule ne garantit pas la restauration ou l’amélioration de leur niveau de vie.

Violences Basées sur le Genre (VBG) : Expression générique qui désigne tout acte préjudiciable perpétré contre le gré d’une personne et fondé sur les différences que la société établit entre les hommes et les femmes (genre). Elle englobe les actes qui provoquent un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, la menace de tels actes, la contrainte, et d’autres formes de privation de liberté. Ces actes peuvent se produire dans la sphère publique ou privée (IASC 2015). Les femmes et les filles sont touchées de façon disproportionnée par les violences basées sur le genre à travers le monde.

Exploitation et Abus Sexuels : Tout abus ou tentative d’abus de position de vulnérabilité, de pouvoir différentiel ou de confiance, à des fins sexuelles, y compris, mais sans s’y limiter, le fait de profiter financièrement, socialement ou politiquement de l’exploitation sexuelle d’une autre personne. Les sévices sexuels s’entendent de « l’intrusion physique effective ou la menace d’intrusion physique de nature sexuelle, par la force, sous la contrainte ou dans des conditions inégalitaires. » Femmes, filles, garçons et hommes peuvent être confrontés à l’exploitation et aux sévices sexuels. Dans le cadre de projets financés par la Banque mondiale, des bénéficiaires du projet ou des membres des populations touchées par le projet peuvent être confrontés à l’exploitation et aux abus sexuels. Il sied note que les travailleurs (euses) du projet pourront être sujet aussi d’abus sexuels.

Harcèlement Sexuel : Le harcèlement sexuel comprend les avances sexuelles importunes, les demandes de faveurs sexuelles, et d’autres comportements physiques ou verbaux de nature sexuelle. Le harcèlement sexuel diffère de l’exploitation et des sévices sexuels par le fait qu’il se produit entre les membres du personnel travaillant sur le projet, et non entre les membres du personnel et les bénéficiaires du projet ou les populations. Il est important de faire la distinction entre exploitation et abus sexuels d’une part et harcèlement sexuel d’autre part, afin que les politiques des organismes d’exécution et la formation de leur personnel puissent prévoir des instructions spécifiques sur les procédures de signalement de chaque acte. Femmes et hommes peuvent être confrontés au harcèlement sexuel.

Approche centrée sur les survivantes : L’approche centrée sur les survivant©s se fonde sur un ensemble de principes et de compétences conçus pour guider les professionnels — quel que soit leur rôle dans leurs échanges avec les victimes (surtout les femmes et les filles, mais aussi les hommes et les garçons) de violences sexuelles ou d’autres formes de violence. L’approche centrée sur les victimes vise à créer un environnement favorable dans lequel les droits des intéressés sont respectés et privilégiés, et dans lequel les victimes sont traitées avec dignité et respect. Cette approche aide à promouvoir le rétablissement de la victime et sa capacité à identifier et exprimer ses besoins et souhaits, ainsi qu’à renforcer sa capacité à prendre des décisions sur d’éventuelles interventions.

I. INTRODUCTION
1.1. Contexte
La République Démocratique du Congo (RDC) est située en Afrique Centrale et à cheval sur l’Équateur. Elle est le deuxième pays le plus grand en Afrique avec une superficie estimée à 2.345.095 km².
À ce jour, le développement de la RDC est caractérisé par le contraste entre les richesses naturelles potentielles dont elle regorge (agricoles, minières et énergétiques) et la pauvreté de la grande majorité de la population.
Du point de vue démographique, la RDC compte une population estimée à environ 86 895 208 habitants dont la tranche jeune représente environ 70% . Cette population est par ailleurs caractérisée par un déséquilibre persistant qui existe entre la population rurale et la population urbaine en forte expansion qui représentent respectivement environ 65% et 35%. Cette croissance démographique des villes congolaises est en forte augmentation en raison de l’exode rural et s’est traduite par une pauvreté plus accrue des populations urbaines.
En effet, malgré, les efforts consentis par l’Etat à travers les politiques et stratégies, l’absence d’investissements pour soutenir cette croissance urbaine, conjuguée à la détérioration persistante des infrastructures et du cadre de vie existants justifient le fait que les indicateurs restent très en deçà des objectifs fixés.
Aussi, l’érosion et l’instabilité des sols sont devenues des problèmes omniprésents dans les zones urbaines de la RDC. Au fur et à mesure que les zones urbaines s’étendent, des établissements non planifiés apparaissent, avec des règles de construction inadéquates, une déforestation et un mauvais drainage, ce qui augmente les facteurs d’érosion des sols. Les zones urbaines en expansion génèrent des quantités croissantes d’eaux de ruissellement qui érodent les sols et créent de grandes ravines qui menacent la vie humaine, endommagent les infrastructures essentielles et les environnements naturels.
Le risque accrus d’érosion, ainsi que l’impact global sur les vies humaines et les infrastructures critiques des villes, ont incité le gouvernement de la RDC à demander à la Banque un soutien urgent pour faire face aux urgences d’érosion des sols menaçant la vie et imminentes à Kananga (Province du Kasaï Central), Kinshasa (Ville Province de Kinshasa) et Bukavu (Province du Sud-Kivu).
La Banque a accepté d’aider le gouvernement à résoudre ce problème récurrent de résilience urbaine et a proposé de le faire de manière progressive, en combinant des interventions dans le cadre d’opérations existantes et nouvelles, d’une manière qui soit opérationnellement viable compte tenu des contraintes financières et de capacité. Plus précisément : (a) une intervention d’urgence sera mobilisée à Kinshasa, afin de stabiliser une tête d’érosion massive dans le quartier de Kimwenza. A la demande du gouvernement, les fonds du projet Kin Elenda (Banque mondiale P171141) seront réaffectés pour financer les travaux urgents de stabilisation et de réhabilitation ; (b) une nouvelle opération de 100 millions de dollars US est accordée pour la ville de Kananga, afin de répondre à l’urgence et aider la ville à faire face aux problèmes d’érosion du sol à long terme ; et (c) en s’appuyant sur les enseignements et les résultats des opérations de Kinshasa et de Kananga, une nouvelle opération pourrait être développée dans le futur à Bukavu.
De façon spécifique, le Projet KEURP se propose d’appuyer les efforts du Gouvernement à (i) améliorer les capacités techniques, financières et institutionnelles des municipalités à programmer, renforcer la résilience des villes, réaliser et gérer des infrastructures et services prioritaires ; (ii) financer des infrastructures, équipements socioéconomiques ; et (iii) fournir des réponses immédiates aux crises ou urgences selon les besoins dans les villes du Projet – « Contingence d’une Réponse à l’Urgence » (dont la lutte contre l’érosion dans la ville de Katanga mentionnées ci-dessus).
Dans ce cadre, il a été envisagé la mise en place des documents de référence, en l’occurrence le « Cadre Politique de Réinstallation » (CPR), contextualisé selon les enjeux sociaux, environnementaux et économiques de la ville de Kananga.

En outre, la mise en œuvre du projet est de nature à engendrer des acquisitions de terrains qui entraîneraient des pertes d’espaces, de propriétés et / ou d’activités socio-économiques au détriment des populations environnantes, y compris leur déplacement éventuel, au regard des activités qui sont programmée, notamment la lutte antiérosive. Dans l’optique de prévenir et d’atténuer les éventuelles incidences négatives qui pourraient découler de la mise en œuvre du projet, le présent Cadre de Politique et de Réinstallation (CPR) est préparé pour gérer de façon consensuelle les impacts sociaux négatifs du projet
La Banque mondiale exige un cadre de politique de réinstallation pour les projets impliquant de multiples sous-projets dans lesquels la nature et la conception des sous-projets ne sont pas connues avant l’évaluation du projet. Le projet KEURP propose de financer des sous-projets dans des zones de projet identifiées et comme la conception détaillée des sous-projets n’est pas encore finalisée, l’examen des sous-projets et la préparation d’un plan d’action de réinstallation pour ces sous-projets ne peuvent pas être entrepris actuellement, ce qui nécessite un cadre de politique de réinstallation (CPR) pour guider l’examen des sous-projets, la réalisation du recensement et des enquêtes socio-économiques et la préparation du plan d’action de réinstallation (RAP), le cas échéant.
1.2. Objectif du Cadre de Politique de Réinstallation
L’objectif global du présent CPR est de disposer d’un outil de référence d’orientation et de planification, le plus clair possible pour assurer le maintien et/ou l’amélioration des conditions d’existence des populations affectées. A cet effet il se propose de décrire et de clarifier les principes et procédures de déplacement des populations, les arrangements organisationnels et les critères de conception appliqués aux sous projets dans la mise en œuvre du programme. Le CPR établit, dans le cadre réglementaire relatif aux lois congolaises et aux politiques de sauvegarde de la Banque mondiale (BM), les principes de réinstallation, les critères d’éligibilité des personnes affectées, ainsi que les mécanismes de consultation publique applicables. Le CPR guide l’élaboration ultérieure du Plan d’Action de Réinstallation (PAR), requis pour tout déplacement involontaire de population qui remplissent les critères qui seront décrites plus loin dans ce document. Le PAR est réalisé quand les différentes composantes du Projet et leur localisation seront bien définies.
Toutefois, les activités du projet qui entraîneront des déplacements physiques et/ou économiques ne démarreront pas tant que des plans spécifiques de réinstallation n’auront pas été mis au point et approuvés par la Banque.
1.3. Méthodologie
Le présent CPR est une mise à jour du CPR qui a été élaboré et approuvé pour le projet PDU, qui avait appliqué la méthodologique basée sur le concept d’une approche systémique, en concertation permanente avec l’ensemble des acteurs et partenaires concernés par le projet.
• L’étude a été conduite de façon participative à travers : la recherche documentaire sur: les textes régissant la réinstallation des populations affectées par les projets en République Démocratique du Congo (RDC) ainsi que ceux de la Banque mondiale notamment, les textes organisationnels du gouvernement central et celui provincial ainsi que les documents de base du programme. Les entretiens avec divers responsables au niveau décentralisé des départements ministériels, parties prenantes (autorités locales, mairie et bourgmestres ainsi que les responsables administratives des quartiers), les services techniques provinciaux tels que l’habitat et le cadastre, les offices des voiries et drainages (OVD), et les populations locales potentiellement concernées par les activités du projet) de la mise en œuvre du programme, ceux en charge des questions foncières et les différents groupes d’acteurs intervenant dans le secteur du transport. A ce niveau, l’accent a été mis sur la participative et l’interaction avec l’ensemble des acteurs et partenaires concernés par le projet KEURP au niveau national et local du pays.
• La descente sur les sites ciblés par le projet pour les observations directes et la consultation des personnes potentiellement affectées dans lesdites zones pour un bref diagnostic aux fins d’identifier les impacts potentiels des activités du Programme.
Le présent CPR sera approuvé, adopté et divulgué lors de l’évaluation du projet et sera ensuite appliqué tout au long de sa mise en œuvre. Une fois que ce CPR aura été approuvé par la Banque mondiale (BM), il sera divulgué aux personnes affectées par le projet (PAPs) potentielles et au public, ainsi que sur le site web de la Banque mondiale, conformément à la NES 5 de la BM. Des versions traduites du CPR seront divulguées, le cas échéant. La réalisation des investissements prévus dans le cadre du projet ne commencera qu’après la mise en œuvre du PAR.

II. DESCRIPTION DU PROJET
2.1. Objectifs du projet
Le projet KEURP a pour objectif, la sauvegarde d’urgence des infrastructures essentielles contre les effets du ravinement, renforcement des capacités locales de prévention et de gestion résiliente de l’érosion et restauration des services des infrastructures essentielles/réhabilitation des infrastructures économiques et sociales.
2.2. Composantes du projet
Pour atteindre son objectif, le projet proposé développe une approche qui comprendra deux types d’interventions à démarrer immédiatement en collaboration avec les communautés touchées : (a) la réponse d’urgence, qui comprend des activités visant à restreindre l’accès aux ravines d’érosion et aux zones environnantes, à stabiliser les sols et à arrêter la poursuite de l’érosion, à prévenir les glissements de terrain et, dans la mesure du possible, à améliorer la gestion du drainage des eaux de surface ; et (b) la restauration et l’amélioration de la résilience des services urbains et le renforcement de la capacité des autorités à gérer et à traiter les causes sous-jacentes de l’érosion.
Composante 1 : Interventions d’urgence (25 millions de dollars US)
Cette composante soutiendra des mesures immédiates et d’urgence de confinement sur trois sites prioritaires sélectionnés pour aider à limiter les dommages et à répondre aux menaces immédiates sur les habitations et les infrastructures critiques, plus particulièrement l’aéroport, la route nationale n°1 (RN1), le chemin de fer et le marché central. Les activités comprendront, entre autres, des travaux visant à restreindre l’accès aux zones fortement érodées, la stabilisation des parois des ravines à l’aide de différents matériaux (gabions, géotextiles, enherbement à l’intérieur des ravines, etc.) afin de stopper l’érosion et de prévenir les glissements de terrain, ainsi que la surveillance communautaire associée, la démolition en toute sécurité des bâtiments jugés dangereux, la prévention du déversement de déchets dans les ravines, la gestion des eaux de ruissellement et l’amélioration du drainage. Cela se fera par une combinaison de travaux de génie civil et de solutions naturelles pour stabiliser et réhabiliter les principaux ravins d’érosion. Les conceptions techniques des interventions d’urgence sont prêtes. Les conceptions initiales ont été développées et les documents d’appel d’offres préparés dans le cadre du projet de développement urbain (P129713, clôturé en juillet 2021). Les conceptions techniques seront mises à jour par l’équipe préparatoire du projet du client pour tenir compte de l’avancement des érosions, sur la base des directives élaborées par une équipe d’experts nationaux et internationaux avant l’évaluation. Le projet de développement urbain a démontré que ce type d’interventions peut être mis en œuvre dans un délai court (moins de deux mois). L’objectif de mise en œuvre rapide des activités sera assuré en travaillant avec l’OVD en régie et en étroite collaboration avec les communautés affectées. Un ingénieur de supervision sera engagé par l’unité de projet de MUH pour superviser la mise en œuvre des travaux. Comme avantage supplémentaire, les types d’investissements dans le cadre de cette composante sont à forte intensité de main d’œuvre, donc un grand nombre d’emplois temporaires seront générés.
La composante permet un financement rétroactif de l’ensemble de l’enveloppe de la composante.
Composante 2 : Développement urbain intégré et résilient (68 millions de dollars US)
La composante 2 est conçue pour renforcer la résilience sur la base d’une réponse intégrée et traiter les causes sous-jacentes de l’érosion par les ravines. Les activités de cette composante commenceront immédiatement mais viseront à fournir des solutions à plus long terme. La mise en œuvre des activités dans le cadre de cette composante fournira des outils pour construire des infrastructures résilientes. La composante 2 soutiendra les interventions visant à construire des infrastructures pour réduire le risque d’érosion, à développer des systèmes de gestion des risques de catastrophe et à renforcer les capacités institutionnelles de gestion urbaine. Il comprendra une assistance technique et des investissements pour améliorer la gouvernance des villes et renforcer la planification urbaine.
Sous-composante 2.1. Infrastructures et services résilients (53 millions de dollars US)
Cette sous-composante financera la réhabilitation résiliente, la reconstruction et la mise à niveau fonctionnelle des infrastructures essentielles dans des secteurs tels que le transport, l’eau, l’éducation, la santé et l’énergie. Les activités dans le cadre de cette composante impliquent des caractéristiques de conception plus complexes nécessitant un engagement à plus long terme en matière de pré-ingénierie et de conception afin d’assurer l’adoption de meilleures considérations de reconstruction, conformément au contexte des aléas, pour minimiser l’introduction de nouveaux risques dans l’environnement construit. Cette sous-composante financera les travaux de génie civil à travers Kananga pour (i) réparer les dommages causés par l’érosion sur les sites prioritaires et (ii) prévenir les dommages de l’érosion à l’avenir par des investissements dans les infrastructures municipales. L’étendue des réparations sera spécifique à chaque site de la ville qui a besoin d’être réparé et comprendra également des mesures préventives là où une nouvelle érosion potentielle commence ou pourrait se développer.
La composante financera, entre autres, la construction et la réhabilitation d’infrastructures à déterminer par un plan directeur de drainage à développer dans le cadre de la sous-composante 2.2 : (i) le drainage urbain, y compris les collecteurs d’eau de pluie, les chaussées de drainage et la construction de caniveaux pour détourner les eaux de ruissellement de la tête de la rigole ; (ii) l’amélioration des espaces publics, y compris la fourniture d’une couverture végétale permettant l’infiltration de l’eau ; (iii) la construction de structures décentralisées de ralentissement de l’eau pour empêcher le ruissellement des toits et des surfaces imperméables, et la fourniture d’infrastructures de drainage résilientes.
Intégration de la planification et de la mise en œuvre d’investissements résistants au changement climatique. Tous les investissements utiliseront des conceptions normalisées, intégreront des considérations relatives au changement climatique et aux risques de catastrophe et, dans la mesure du possible, utiliseront des normes de construction qui réduisent les émissions de carbone et la vulnérabilité aux événements de chaleur extrême grâce à une conception de construction à refroidissement passif et à des technologies à haut rendement énergétique. Ces investissements mettront également l’accent sur des approches de construction résilientes et sur l’amélioration des considérations liées à la construction, et intégreront des solutions basées sur la nature. Les espaces publics comprendront des zones ouvertes et vertes, soutenues par la plantation d’arbres et des mesures de protection contre l’érosion, qui permettront de récupérer les zones exposées à l’érosion des sols et aux inondations, et de lutter contre la chaleur extrême en réduisant les îlots de chaleur urbains, offrant ainsi des co-bénéfices climatiques supplémentaires. On veillera tout particulièrement à ce que les nouvelles infrastructures soient accessibles à tous, notamment aux femmes, aux personnes socialement marginalisées et aux personnes handicapées. Les activités de lutte contre le ravinement ainsi que les investissements de développement urbain privilégieront, dans la mesure du possible, l’utilisation de la main-d’œuvre locale et la valorisation des matériaux locaux afin de promouvoir la création d’emplois, la distribution de revenus, le renforcement des capacités et le transfert de connaissances aux entrepreneurs, travailleurs et bénéficiaires locaux.
Sous-composante 2.2. Gestion urbaine et renforcement institutionnel (15 millions de dollars US)
Le soutien apporté dans le cadre de cette sous-composante renforcera la capacité des autorités à réparer et entretenir les sites touchés par l’érosion, aidera le gouvernement à renforcer la résilience et à prévenir l’érosion future dans d’autres sites prioritaires en dehors de la zone du Kasaï. Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes pour mieux détecter et assurer le confinement précoce des sites d’érosion émergents. Cela devrait se faire par une combinaison d’activités axées sur le renforcement institutionnel pour accroître la capacité à comprendre les risques, l’utilisation de SIG et de satellites/drones pour la détection précoce, une meilleure planification (en particulier la révision de la planification de l’utilisation des terres) et l’engagement communautaire pour développer des solutions localisées, le renforcement de la résilience au niveau du bassin et de l’écosystème, ainsi que la fourniture d’infrastructures et de services urbains résilients dans les zones de risques concentrés. La composante fournit une expertise considérable pour travailler en étroite collaboration avec les gouvernements nationaux, provinciaux et locaux et d’autres acteurs sur l’ingénierie géotechnique et environnementale, l’hydrologie, la planification des bassins versants, et d’autres disciplines nécessitant un renforcement entre diverses institutions pour pouvoir avoir un impact positif durable sur le paysage.
Les investissements spécifiques se répartissent en trois catégories :
a) Renforcement des capacités de gestion urbaine (5 million de dollars US). Le projet financera le développement ou la mise à jour d’outils de planification municipale, y compris pour l’exploitation et la gestion des actifs, qui peuvent comprendre entre autres : (i) des plans directeurs de développement urbain et des plans de zonage (Plans Locaux d’Aménagement et Plans Particuliers d’Aménagement) ; (ii) des plans directeurs d’assainissement et de drainage des eaux pluviales à l’échelle de la ville ; (iii) des plans de gestion des déchets solides municipaux ; et (iv) des plans de développement municipaux, intégrant l’érosion des sols, les inondations et d’autres considérations de résilience climatique. Cette sous-composante financera également des activités de formation et de renforcement des capacités des trois niveaux de gouvernement dans les domaines de la gestion urbaine en fonction des besoins et des lacunes identifiés et en tenant compte de la résilience aux risques climatiques, de la planification, de l’exécution et de l’exploitation et de la maintenance des investissements, de la mobilisation des recettes locales, de la communication et du partage des informations, des compétences géospatiales et numériques, du suivi environnemental et social, de la planification spécifique pour ainsi que de l’engagement des citoyens, en particulier des jeunes et des femmes.
b) Renforcement institutionnel pour la réduction des risques de ravinement et la préparation et la réponse aux urgences au niveau national et local (4 million de dollars US). Cette sous-composante financera (i) les évaluations des risques d’érosion des sols, d’inondation et de chaleur dans les zones urbaines ; (ii) la formation à la préparation et à la réponse aux situations d’urgence ; (iii) l’assistance technique pour aider le secteur de la gestion des catastrophes à renforcer la coordination et les consultations ; (iv) la mise en œuvre d’un système de surveillance communautaire pour détecter l’émergence de foyers d’érosion, avec la participation active et le leadership des femmes ; (v) des systèmes d’alerte précoce et de réponse rapide pour les urgences, avec un accent sur l’émergence de ravines et d’inondations urbaines, et des équipements pour soutenir les SAP ; et (vii) des bases de données et des systèmes d’information sur les risques et les catastrophes.
c) Préparation d’investissements dans d’autres villes (6 million de dollars US) : (i) évaluation des dommages et développement de conceptions techniques et de documents d’appel d’offres pour les investissements anti-érosion afin d’arrêter la progression de l’érosion par ravinement dans 31 sites identifiés dans les villes de Bukavu et Uvira (Sud-Kivu), Gemena (Sud-Ubangi), Boende (Tshuapa) et Lisala et Bumba (Mongala) ; et (ii) assistance technique pour reproduire les solutions techniques et institutionnelles à développer et à mettre en œuvre dans le cadre du KEURP.
Composante 3 : Gestion du projet et soutien à la mise en œuvre (Coût total : 8 millions de dollars US)
Cette composante financera les coûts supplémentaires liés à la gestion et à la mise en œuvre du projet. Cela comprend le paiement des salaires des consultants de l’UIP, le coût de l’audit, la mise en œuvre du FSE et le paiement des indemnités de réinstallation (sous réserve de l’approbation de la RVP), le suivi et l’évaluation, les voyages d’étude, la communication, la sensibilisation et la participation des citoyens.
Composante 4 : Composante de réponse d’urgence contingente (CERC) (Coût total : 0 million de dollars US)
Cette composante fournira une réponse immédiate à une crise ou une urgence éligible, selon les besoins, en finançant la mise en œuvre de la réhabilitation et de la reconstruction des infrastructures d’urgence. Les ressources seront allouées à cette composante en fonction des besoins pendant la mise en œuvre.
Figure 1 : Infrastructure principale à Kananga et position des 20 principales têtes d’érosion.

Source : PAD _ KEURP/09.2022
A noter : Les trois sites prioritaires pour les mesures d’urgence sont surlignés en rouge.

Figure 2 : vue satellitaire des sites érosifs

Source : Mission _ KEURP – 08.2022

III. DESCRIPTION DE L’ENVIRONNEMENT HUMAIN ET SOCIOECONOMIQUE DANS LA ZONE DU PROJET
Ce chapitre présente une description brève des caractéristiques socio-économiques de la ville de Kananga, zone d’intervention du Projet
3.1. Création de la ville de Kananga
Kananga est a été érigée en ville par l’ordonnance n°12/357 du 06 septembre 1958 du Gouverneur Général de la Colonie Congo-Belge.
La dénomination de la ville de Kananga a évolué de la manière suivante :
• 1958 à 1972 : Ville de Luluabourg
• 1972 à 1976 : S/Région de Kananga (Loi n°73-015du 05/02/1973.
• 1977 à 1981 : S/Région Urbaine de Kananga (Loi n°77-028 du 19/02/1982.
• 1998 à nos jours : Ville de Kananga (Décret –Loi n°081 du 02/07/1998.
3.2. Géographie
La Ville de Kananga est située au cœur de la République Démocratique du Congo à 5°23 de latitude Sud et 25°25 de longitude Est. Du fait de sa position géographique au centre de la RDC, la Province du Kasaï Central est enclavée à l’équidistance des principales Provinces du Pays et elle est située à environ 800 km de Kisangani, de Lubumbashi et environ 1000km de Kinshasa la capitale.
3.3. Superficie
La Ville de Kananga a une superficie de 743km² repartie comme suit par commune :
• 300 km² pour la Commune de Kananga
• 44 km² pour la Commune de Ndesha
• 24 km² pour la Commune de Katoka
• 153 km² pour la Commune de Lukonga
• 2222 km² pour la Commune de Nganza
3.4. Climat
La Ville de Kananga a un climat humide, favorisé par des pluies abondantes et sa pluviométrie est de 675mm. Elle possède deux saisons dont une saison sèche qui dure 3 mois allant du 15 mai au 15 Août et une saison pluvieuse qui couvre 9 mois allant du 15 Août au 15 mai.
3.5. Sol
Le Sol de la Ville de Kananga est argilo-sablonneux avec une topographie très accidentée couverte de quelques érosions et ravins qui cernent dangereusement et menacent la Ville.
3.6. Limites géographiques :
La Ville de Kananga est bornée par les territoires suivants :
• Au nord : par le Territoire de Demba
• Au Sud : par le Territoire de Dibaya
• A l’Est : par le Territoire de Dimbelenge
• A l’Ouest : par le Territoire de Kazumba
3.7. Démographie :
N° POPULATION CONGOLAISE POPULATION ETRANGERE
POPULATION
TOTALE

1 HOMMES = 287.735 HOMMES = 229 287 964
2 FEMMES = 315.714 FEMMES = 9 315 723
3 FILLES = 499.530 FILLES = 15 449 545
4 GARCONS = 428 140 GARCONS = 6 428 146
Total 1.531.119 congolais 259 expatriés 1 481 378
Source : Mairie de Kananga, rapport annuel 2019
3.8. Ethnographie
Hétérogène à l’instar d’autres Villes du monde, la Ville de Kananga est habitée en grande partie par les Benalulua, Bakwaluntu, Babindi, Bakete, Basalampasu, Bakuba et plusieurs d’autres groupes ethniques et raciales, ce qui confère le caractère Cosmopolite à cette Ville.
3.9. Qualité de l’alimentation et état nutritionnel de la population
La malnutrition protéino-énergétique, due à l’insécurité alimentaire, semble très élevée dans la ville de Kananga et plus largement dans la province du Kasaï Central comme l’indiquent les rares études disponibles à ce sujet. La malnutrition frappe 31,8% d’enfants dont les mères exercent une activité agricole et 67,8% de ceux dont les mères font un petit commerce. Une association réelle est établie entre la malnutrition globale des enfants et l’activité maternelle. La proportion élevée des enfants malnutris met en exergue la situation de détresse nutritionnelle de la population de KANANGA. En effet, ce taux est de loin supérieur à la moyenne nationale de 34% pour l’insuffisance pondérale modérée et grave, et de 45% pour le retard de croissance (UNICEF,1999).

Le régime alimentaire à Kananga est monotone et le menu se compose essentiellement de pâte (mélange de maïs et de manioc), des légumes et des fretins. Les ménages ne consomment qu’en de rares occasions la viande et le poisson de mer. Les dépenses d’alimentation sont en moyenne de 90 dollars par mois pour un ménage de condition modeste. Ces dépenses intègrent les frais d’achats d’eau, de braises et/ou de bois de chauffage pour la cuisson des aliments. En effet, Kananga est une ville qui connaît des problèmes aigus de desserte en eau potable et en électricité. Compte tenu du pouvoir d’achat assez faible, la population pratique souvent l’automédication et le coût de médicaments représente environ 10% des dépenses alimentaires. Le revenu mensuel du ménage est assez faible et il est en moyenne de 50 dollars. Pour pallier cette carence, les ménagères exercent le petit commerce ou se livrent aux activités agricoles dans la ceinture verte de l’hinterland de Kananga.

A la situation difficile des populations de la ville de Kananga s’ajoute la détresse particulière des groupes de personnes vulnérables composés essentiellement d’orphelins, d’enfants de la rue, de déplacés et sinistrés de guerre. L’état nutritionnel des déplacés est, plus que mauvais, déplorable.
3.10. Situation socio-sanitaire
Les principaux problèmes sanitaires de la ville de Kananga sont la défectuosité de locaux de centres de santé, l’absence et/ou l’insuffisance du matériel médical, des produits pharmaceutiques, du personnel qualifié et le manque d’appui logistique et financier aux activités sanitaires.
L’état des infrastructures de la plupart des hôpitaux et de centres de santé est déplorable. Les médicaments, matériels et équipements nécessaires à la profession sanitaire y font énormément défaut.

Le Bureau Médico-Social « BMS » de l’Archidiocèse de Kananga a un dépôt pharmaceutique qui joue le rôle de pourvoyeur important de la population en médicaments essentiels. Les activités des autres dépôts pharmaceutiques sont irrégulières et tributaires de l’environnement socio-économique.

Le Bureau Médico-Social « BMS » est actuellement confronté au problème de maîtrise du capital pharmaceutique à cause de la conjoncture monétaire et financière. Il n’arrive pas à satisfaire les besoins de soins de santé de tous les centres hospitaliers. La ville de Kananga compte 67 centres de santé et le Bureau Médico-Social « BMS » ne pourvoit aux besoins en médicaments que de 22 centres de santé fonctionnels.
Quant à la pathologie endémique et épidémique, les maladies les plus fréquentes sont les maladies infectieuses et parasitaires, paludisme, rougeole, tuberculose, malnutrition protéino-calorique, MST/SIDA, maladies d’origine hydrique et endocriniennes, onchocercose.
3.11. Situation Violences Basées sur le Genre
Quant à la RDC, le pays est classé à la 179è place sur 189 pays dans l’indice de l’inégalité de genre pour l’année 2019 . Cet indice évalue les lacunes nationales par rapport au genre en utilisant des critères liés à l’économie, la politique, l’éducation, et la santé. Tandis que certains objectifs importants ont été réalisés dans les secteurs de la santé et de l’éducation, des inégalités socioculturelles persistantes limitent la participation des femmes à la vie sociale et économique ainsi qu’aux processus de prise de décision publics. Seulement 36,7 pour cent des femmes adultes ont atteint au moins un niveau d’éducation secondaire en comparaison à un taux de 65,8 pour cent des hommes. Malgré des changements positifs dans le Code de la Famille en 2016, qui ont libéralisé l’accès à la terre pour les femmes et élevé l’âge minimum de mariage pour les filles de 15 à 18 ans, les femmes continuent à faire face à la discrimination quant à leur participation au travail ainsi que leur accès à l’héritage et à la propriété des biens bien qu’elles comprennent la majorité des travailleurs dans le secteur agricole, par exemple .
Les VBG représentent un obstacle important à la pleine participation des femmes à la vie sociale et économique en RDC et restent liées à la violence et l’insécurité dans le pays. Les taux de prévalence pour les VBG en RDC sont très élevées. Globalement, 52 pour cent de toutes les femmes de 15-49 ans ont rapporté qu’elles ont vécu des violences physiques (par n’importe quel agresseur) tandis que 27 pour cent ont subi des violences sexuelles. En comparaison, l’OMS estime que le taux moyen global pour les violences faites aux femmes reste à 35,6 pour cent, et le taux moyen régional pour l’Afrique est estimé à 37,7 pour cent. Quant aux violences entre partenaires intimes (VPI), 45,9 pour cent des femmes, qui ont été jamais mariées, ont subi des violences physiques, 36,6 pour cent des violences émotionnelles, et 25,5 pour cent des violences sexuelles. Environ la moitié des femmes qui subissent des incidents de VPI (49,6 pour cent) vivent des fractures, bleus, brûlures, et entorses suite aux agressions de leurs partenaires.
Dans le Kasaï central, les chiffres relatifs à la violence sexiste tendent à être en moyenne plus élevés que dans le reste du pays. Ainsi, le 36,3 pourcents de femmes de 15-49 ans ont subi des actes de violence sexuelle à un moment quelconque. Le 40.9 pourcents de femmes non célibataires ont déclaré avoir subi des actes de violence émotionnelle, le 61.3 violence physique, les 34.9 violences sexuelles, et le 30.2 violence physique et sexuelle .

Les acteurs dans la prise en charge multisectorielles ont répertorié plus de 17 000 traités . La majorité des survivantes sont filles mineures de 18 ans et de femmes. Les formes de VBG prévalent en RDC sont les violences domestiques, violences sexuelles, les mariages précoces et/ou forcés.

Le Ministère provincial du Genre, Famille et Enfant de la province du Kasaï-central vient de valider le Plan d’action provincial (PAP) de prévention et réponse aux violences basées sur le genre avec l’appui du Sous-Cluster VBG sous le leadership de UNFPA. Ce plan d’action provincial s’aligne sur Stratégie Nationale de lutte contre les VBG et la vision du chef de l’État d’éradiquer les violences basées sur le genre et fait suite à la Campagne” tolérance zéro” contre les violences sexuelles lancée par le Président de la République en août 2021.

IV. IMPACTS POTENTIELS SUR LES PERSONNES ET BIENS
Les travaux à entreprendre pour éradiquer les érosions dans la ville de Kananga peuvent entraîner l’acquisition de terres, la perte d’actifs ou un accès limité aux sources de revenus, et divers conflits. Des mesures à entreprendre pour éviter ou minimiser ces impacts sont très nécessaires.

Etant donné que tous les sites ne sont pas encore connus avec précision, le présent document a été préparé pour identifier les procédures de sélection en vue d’évaluer les risques et les impacts des activités qui peuvent entraîner un déplacement physique ou économique temporaire ou permanent, ainsi que les mesures à appliquer pendant la conception et la mise en œuvre du projet, y compris :

  • Éviter la réinstallation involontaire ou, si elle est inévitable, la minimiser en envisageant des alternatives lors de la conception du projet.
  • Éviter les expulsions forcées.
  • Atténuer les effets sociaux et économiques négatifs de l’acquisition de terres ou des restrictions d’utilisation des terres, ainsi que les pertes de revenus temporaires dues au déplacement économique (comme la perte d’accès des clients aux commerces situés le long des corridors qui seront affectés par les travaux).

Les travaux envisagés dans le cadre du projet KEURP soutiendront des mesures immédiates et d’urgence de confinement sur trois sites prioritaires sélectionnés pour aider à limiter les dommages et à répondre aux menaces immédiates sur les habitations et les infrastructures critiques, plus particulièrement l’aéroport, la route nationale n°1 (RN1), le chemin de fer et le marché central. Les activités comprendront, entre autres, des travaux visant à restreindre l’accès aux zones fortement érodées, la stabilisation des parois des ravines à l’aide de différents matériaux (gabions, géotextiles, enherbement à l’intérieur des ravines, etc.) afin de stopper l’érosion et de prévenir les glissements de terrain, ainsi que la surveillance communautaire associée, la démolition en toute sécurité des bâtiments jugés dangereux, la prévention du déversement de déchets dans les ravines, la gestion des eaux de ruissellement et l’amélioration du drainage. Cela se fera par une combinaison de travaux de génie civil et de solutions naturelles pour stabiliser et réhabiliter les principaux ravins d’érosion.

En ce qui concernent les impacts antérieurs au projet (non couverts par le CPR et les PAR ultérieurs), il a été constaté que les maisons abandonnées sont rendues inhabitables par les propriétaires qui ont pris ce qu’ils pouvaient et qu’il n’y a plus de personnes y vivant. D’autre part, les autorités et les ONG locales continuent de sensibiliser les gens à quitter les zones dangereuses. Les personnes vivant dans des zones exposées à l’érosion ou celles ayant fui le danger, ne sont pas relogées par les autorités locales en raison du manque de ressources. Aussi, en accord avec les autorités locales, la réinstallation des victimes de l’érosion non liées aux activités du projet KEURP n’est pas concernée par le présent CPR. Le projet prévoit de fournir un soutien à ceux qui appartiennent à la deuxième catégorie (avec des exemples si possible).

Par ailleurs, cette option peut être perçue comme une injustice dans le processus de compensation (en ne compensant que les maisons directement affectées par les travaux de stabilisation et non celles affectées avant le projet KEURP) et peut constituer un risque critique pour le projet avec le potentiel de troubles et de conflits sociaux. Cela devra être soigneusement examiné et justifié dans les PAR du projet, accompagné d’une solide stratégie de consultation et l’implication des ONG et des autorités locales.
4.1. Principales activités du projet
Les principales activités qui sont des principales sources d’impact sources d’impact du projet sont :

  • Lutte mécanique : Construction des ouvrages maçonnés de lutte antiérosive : murs de soutènement et réseaux des caniveaux de diverses dimensions ;
  • Lutte biologique : plantation d’arbres et des végétaux sélectionnés,
  • Curage des anciens caniveaux
  • Enlèvement de tas d’immondices
  • Démolition des constructions mal placées sur les sites érosifs
  • Divers travaux hydrauliques

Particulièrement pour les travaux prévus lors de la phase 2, portant sur la gestion de l’érosion résiliente à moyen et long terme, l’ampleur des impacts attendus de la réinstallation n’est pas encore précisément connue, étant donné la situation d’érosion très dynamique dans cette ville, causée principalement par : le modèle d’utilisation des terres, caractérisé par des maisons construites sur des pentes raides, l’enlèvement de la végétation du terrain, le manque de dispositifs de rétention d’eau dans les parcelles, l’absence d’un système de drainage le long des routes, et le retard dans la résolution du problème des ravines.

De toutes façons, un screening environnemental et social sera préparé pour chaque site sélectionné et, lorsque l’acquisition de terres, la perte d’actifs ou la restriction de l’accès aux sources de revenus sont inévitables, le projet devra développer et mettre en œuvre des Plans d’Action de Réinstallation (PAR) avant le début de l’activité physique causant les impacts.

La plupart des activités des sous-projet envisagés impliqueront : i) le renforcement et la réhabilitation des installations/infrastructures existantes ; ii) la construction de certains bâtiments ; et iii) tous les autres travaux et activités de renforcement et/ou de réhabilitation qui pourraient survenir à la suite de catastrophes naturelles imprévues (dont l’érosion), entraînant ainsi le déclenchement de la composante contingence pour la réponse d’urgence.

Cependant, comme la conception détaillée des sous-projets n’est pas encore achevée, il est possible que des terrains supplémentaires soient nécessaires, de manière permanente ou temporaire, pour créer certaines installations telles que des sites de construction, des décharges, des voies de transport temporaires, des bancs d’emprunt, etc. En outre, les sous-projets peuvent également entraîner une restriction temporaire de l’utilisation des terres ou d’acces aux destinations habituels des riverains.

La prévention et l’atténuation des crues soudaines et de la lutte contre les inondations en général, ainsi que d’autres activités telles que la garantie d’un passage sûr d’une crue sous un pont), ne sont pas encore entièrement définis et l’emplacement exact des remblais, des digues, des épis et des activités de dragage (si nécessaires) ne sont pas clairement connus, ces impacts détaillés ne seront connus qu’une fois le projet approuvé, et l’éventualité d’une acquisition de terres et de restrictions d’accès ne pouvant être exclue à ce stade, le gouvernement a élaboré le présent cadre de politique de réinstallation (CPR) qui servira de base à toutes les activités impliquant l’acquisition de terres, la restriction de l’accès aux terres ou aux services et la perte d’actifs.
4.2. Aperçu des impacts possibles du projet
Le CPR identifie ici les impacts possibles des activités du projet, décrit l’éventail des impacts potentiels (temporaires et permanents) sur l’utilisation/accès aux terres et les structures, et précise les procédures d’indemnisation et d’assistance à la réinstallation pour ces mêmes impacts. Le CPR est conçu comme un outil pratique pour guider la préparation des plans d’action de réinstallation (PAR) pour les activités pendant la mise en œuvre du programme global. Si des impacts sont identifiés, le gouvernement développera des PAR individuels pour chaque sous-projet sur la base des directives et procédures soulignées dans ce CPR.

Les études d’impact environmentales et sociales (EIES) entreprises auparavant en ce qui concernent les sites prioritaires erosifs prévoir divers risques potentiels dus aux activités de contrôle de l’érosion du sous-projet. Les impacts environnementaux négatifs principaux identifiés dans le cadre des travaux de réhabilitation des sites érosifs dans la ville de Kananga sont (soit temporaire ou permanent) :

  • Perte du couvert végétale du couvert végétal lors du désherbage avant les travaux ;
  • Pollution de l’air lors de la construction et lors des fonctionnements des camions ;
  • Changement du paysage pendant les travaux ;
  • Emission temporaire des gaz a effet de serre des tuyaux d’échappements lors de la circulation des véhicules de chantiers

Les impacts sociaux négatifs principaux identifiés dans le cadre des travaux de réhabilitation des sites érosifs dans la ville de Kananga sont (soit temporaire ou permanent) :

  • Délocalisation des familles ;
  • Perturbation des accès des domiciles, des activités économiques et des services ;
  • Perte définitive de revenus ;
  • Risque d’accident pour la population suite à la présence des engins de construction ;
  • Perturbation de la circulation routière dans la zone ;
  • Risque de propagation des IST/SIDA (notamment par la cohabitation entre les ouvriers et les populations riveraines) ;
  • Risques de conflits sociaux entre les populations locales et le personnel de chantier suite au non recrutement des populations locales ;
  • Risques de conflits sociaux entre les populations locales et le personnel de chantier suite au non recrutement des populations locales ;
  • Perte de cultures ou de récoltes ;
  • Perte de patrimoine, dont la perturbation de sites archéologiques et de vestiges culturels.

Seuls les trois premiers impacts sociaux sont concernés par le présent document. Les autres impacts éventuels seront traités, entre autres, par le Plan de santé et de sécurité communautaire du Projet. D’autres détails pertinents concernant les trois impacts potentiels mentionnés ci-dessus et pertinents pour ce document sont abordés dans le tableau suivant en fonction de la phase et de la composante du projet.

Tableau 1 : Potentiel de déplacement involontaire des populations
Composantes Sous-Composantes Sources d’impacts Types d’impacts potentiels

Composante 1 : Interventions d’urgence

Travaux d’urgence de lutte antiérosive sur les trois sites prioritaires, à savoir : la route nationale RN°42 (PK706), la voie ferrée (RN1) et le site MONUSCO (Aéroport) • Déplacement de population suite à des acquisitions de terrains
• Perte de terres d’habitation
• Perte de structures d’habitation,
• Perte de logis
• Perte d’arbre
• Perte de revenus
• Perte de source de revenus ou de moyens de subsistance
• Perte de structures et d’infrastructures (puits, ateliers, garages, boutiques etc.)
Composante 2 : Développement urbain intégré et résilient
Sous-composante 2.1. Infrastructures et services résilients Réhabilitation résiliente, Reconstruction et mise à niveau fonctionnelle des infrastructures essentielles dans des secteurs tels que le transport, l’eau, l’éducation, la santé et l’énergie.

• Déplacement de population suite à des acquisitions de terrains
• Perte de terres d’habitation
• Perte de structures d’habitation,
• Perte de logis
• Perte d’arbre
• Perte de revenus
• Perte de source de revenus ou de moyens de subsistance
• Perte de structures et d’infrastructures (puits, ateliers, garages, boutiques etc.)
Sous-composante 2.2. Gestion urbaine et renforcement institutionnel

Renforcer la capacité des autorités à réparer et entretenir les sites touchés par l'érosion, aider le gouvernement à renforcer la résilience et à prévenir l'érosion future dans d'autres sites prioritaires en dehors de la zone du Kasaï  

Composante 3 : Gestion du projet et soutien à la mise en œuvre – Gestion et mise en œuvre du projet


Composante 4 : Composante de réponse d’urgence contingente (CERC) – Réponse immédiate à une crise ou une urgence éligible, selon les besoins, en finançant la mise en œuvre de la réhabilitation et de la reconstruction des infrastructures d’urgence

A définir suivant le type d’activité
4.3. Estimation du nombre des personnes affectées par le projet et besoins en terres
4.3.1 Estimation des besoins en terres
Les besoins globaux en terre ne pourront être évalués que si tous les investissements sont connus par zones de façon précise. Toutefois, les travaux d’ingénierie à entreprendre pour éradiquer l’érosion sont susceptibles d’entraîner l’acquisition de terres, la perte d’actifs ou un accès limité aux sources de revenus, et divers conflits. Des mesures pour éviter ou minimiser ces impacts sont nécessaires. Tous les sites érosifs à traiter dans le cadre du projet ne sont pas encore connus précisément, c’est pourquoi un cadre de politique de réinstallation (CPR) a été préparé. Le CPR identifie les procédures de sélection pour évaluer les risques et les impacts des activités qui peuvent entraîner un déplacement physique ou économique temporaire ou permanent, ainsi que les mesures à appliquer pendant la conception et la mise en œuvre du projet, y compris :

  • Éviter la réinstallation involontaire ou, si elle est inévitable, la minimiser en envisageant des alternatives lors de la conception du projet ;
  • Éviter les expulsions forcées ;
  • Atténuer les effets sociaux et économiques négatifs de l’acquisition de terres ou des restrictions d’utilisation des terres, ainsi que les pertes de revenus temporaires dues au déplacement économique (comme la perte d’accès des clients aux commerces situés le long des corridors qui seront affectés par les activités de construction).

Les travaux de la phase d’urgence se concentreront sur les trois sites prioritaires de la phase 1 du Projet, à savoir : La route nationale n°42 (KP706), la voie ferrée (RN1) et le site de l’aéroport, sites pour lesquels les besoins en terrains sont relativement faibles, en raison de :

  • La conception du projet qui reflète les efforts visant à réduire ou à éliminer le besoin de réinstallation.
  • L’abandon volontaire des maisons par les personnes qui, pour leur propre sécurité, se sont éloignées des sites d’érosion, emportant avec elles ce qu’elles pouvaient (tôles, portes, fenêtres, meubles, etc.).
  • L’utilisation de la méthode de construction des travaux publics à haute intensité de main d’œuvre (HIMO), qui ne nécessite pas beaucoup d’espace pour manœuvrer les équipements de construction.
  • La localisation de la plupart des érosions sur les voies publiques qui ont été transformées en drains d’eau en raison du manque d’assainissement.

Pour les travaux prévus lors de la phase 2, portant sur la gestion de l’érosion résiliente à moyen et long terme, l’ampleur des impacts attendus de la réinstallation n’est pas encore précisément connue, étant donné la situation d’érosion très dynamique dans cette ville, causée principalement par : le modèle d’utilisation des terres, caractérisé par des maisons construites sur des pentes raides, l’enlèvement de la végétation du terrain, le manque de dispositifs de rétention d’eau dans les parcelles, l’absence d’un système de drainage le long des routes, et le retard dans la résolution du problème des ravines.

Toutefois, un screening environnemental et social sera préparé pour chaque site retenu et, lorsqu’une acquisition de terres, une perte d’actifs ou une restriction d’accès aux sources de revenus est inévitable, le projet devra élaborer et mettre en œuvre des PAR (Plan d’Actions de Réinstallation) avant que l’activité physique source d’impacts ne commence.

4.3.2 Estimation du nombre de PAP affectées par la réinstallation
Au moment de la mission de la Banque (2-5 août 2022), la situation sur le terrain ne nécessitait pas la préparation d’un PAR pour les trois sites prioritaires du volet 1, pour des raisons évoquées ci-dessus. Le nombre exact de personnes réellement affectées en ce qui concernent les sites des autres sous-projets du Projet est difficilement estimable à ce stade du projet et ne sera connu de façon exacte qu’à la fin des enquêtes de terrain par un recensement au moment de la réalisation des PAR puisque le nombre, la nature et la localisation exacte des sous projets ne sont pas encore définis. Cependant, au regard de la progression des têtes d’érosions, le nombre de ménages susceptibles d’être touchés affectés peut être estimé à plus ou moins 70, comprenant environ 800 personnes. Les données seront ventilées par sexe. Le gouvernement devra mobiliser environ 3 millions de dollars US pour compenser les PAPs éventuels.

Cependant, avec la vitesse de développement des ravines d’érosion, si rien n’est fait d’ici les prochaines pluies, la situation ne fera qu’empirer. Ainsi, avant le début des travaux, un screening environnemental et social devra être préparé pour chaque site afin de décider de la nécessité de préparer des PAR et, si nécessaire, de procéder à la compensation des PAPs avant le début des travaux. Les PAR spécifiques aux sites affineront les critères d’éligibilité.

En outre, il a été constaté que les maisons abandonnées volontairement par les résidents en raison du risque imminent pour les habitations, les moyens de subsistance et la sécurité que représente la progression rapide des zones d’érosion sont rendues inhabitables par les propriétaires qui ont pris ce qu’ils pouvaient et qu’il n’y a plus de personnes y vivant (parmi les questions dites « héritées »). D’autre part, les autorités et les ONG locales continuent de sensibiliser les gens à quitter les zones dangereuses. Les limites physiques de l’empreinte technique sont établies sur la base de critères hydrologiques et techniques pour chaque zone de drainage. Par contre, les personnes vivant dans des zones exposées à l’érosion ou celles ayant fui le danger, ne sont pas relogées par les autorités locales en raison du manque de ressources.

Ceux qui vivent ou ont des structures dans l’empreinte technique sont considérés comme des familles/personnes affectées par le projet (FAPs/PAPs) dans le cadre du projet. Toutefois, compte tenu des problèmes de rupture sociale, les squatteurs (occupants de terre informels) ou résidents permanents situées en dehors de ou dans l’empreinte technique peuvent toujours être éligibles à la compensation de réinstallation, même s’ils avaient abandonné leurs résidences avant le début du sous-projet.

Le NES 5 para. 4 (h) dit : « L’acquisition de terres ou les restrictions d’utilisation des terres antérieures au projet, mais qui ont été entreprises ou initiées en prévision ou en préparation du projet, sont éligibles. » Néanmoins, pour les sites érosifs du projet, une compensation peut être exigée si une érosion supplémentaire qui se produit après l’approbation du Conseil de la Banque mondiale, mais avant que les travaux de génie civil ne puissent commencer entraîne une réinstallation (y compris les trois sous-projets prioritaires de la phase 1).

Cependant, une compensation liée à des questions d’héritage pourrait être justifiée, mais elle nécessiterait un cadre de détermination de l’éligibilité distinct de l’éligibilité à une compensation de réinstallation. Pour ce faire, un screening environnemental et social concernant les personnes ou familles qu’auront abandonnées leur maison auparavant sera préparé pour chaque site sélectionné et, lorsque l’acquisition de terres, la perte d’actifs ou la restriction de l’accès aux sources de revenus sont inévitables, le projet devra développer et mettre en œuvre des PAR (Plans d’Action de Réinstallation) avant le début de l’activité physique causant les impacts.

Aussi, en accord avec les autorités locales, la réinstallation des victimes de l’érosion non liées aux activités du projet KEURP n’est pas concernée par le présent CPR. Le NES 5 ne s’applique pas à la gestion des réfugiés ou des personnes déplacées à l’intérieur du pays en raison de catastrophes naturelles, de conflits, de crimes ou de violences (voir para. 9). Soutien qui peut être fourni aux personnes affectées par les impacts d’érosion antérieure ou en cours, c’est-à-dire sans rapport avec les activités du projet, par exemple par transfert en nature de biens aux personnes qui ont abandonné leur maison, seront traités donc, entre autres, par le Plan de santé et de sécurité communautaire du Projet.

Par ailleurs, il faut remarquer que cette option peut être perçue comme une injustice dans le processus de compensation (en ne compensant que les maisons directement affectées par les travaux de stabilisation et non celles affectées avant le projet KEURP) et peut constituer un risque critique pour le projet avec le potentiel de troubles et de conflits sociaux. Cela devra être soigneusement examiné et justifié dans les PAR du projet, accompagné d’une solide stratégie de consultation et l’implication des ONG et des autorités locales. En plus, il faut déterminer si les personnes qui ont abandonné des maisons encore intactes pourraient être en mesure d’y retourner une fois les travaux de contrôle de l’érosion terminés. Il faudrait procéder à une évaluation de la sécurité.
4.4. Catégories des personnes affectées
Deux catégories de personnes peuvent être affectées par les impacts potentiels de l’exécution du projet :
• Individu affecté : Dans le cadre de la mise en œuvre du projet KEURP, les travaux peuvent engendrer des dommages susceptibles de remettre en cause les biens et les moyens de subsistance de certains individus. Dans ce contexte, un propriétaire de concession, un locataire de bâtiment dans une concession, un commerçant, un artisan ou un prestataire de service qui utilise un espace public situé sur les emprises du projet peut se voir contraint de laisser ou déplacer son bien, son logis ou ses activités en raison de la réalisation du projet. Ces sujets constituent des personnes affectées par le projet.
• Ménage affecté : un ménage est affecté si un ou plusieurs de ses membres est affecté par les activités du Projet, que ce soit par la perte d’une propriété, de la terre, perte d’accès ou est autrement touché de quelque façon que ce soit par les activités du Projet. Cette définition prévoit :

  • Les membres des ménages comprenant les hommes, les femmes, les enfants, les parents dépendants et les amis, ainsi que les locataires ;
  • Les individus vulnérables qui peuvent être trop vieux ou malades pour pouvoir contribuer à la production de subsistance ou autre production agricole ;
  • Les parents du sexe opposé qui ne peuvent pas résider ensemble en raison des règles culturelles, mais qui dépendent des unes des autres pour leur existence quotidienne ; et
  • Les autres personnes vulnérables qui ne peuvent pas participer à la production, à la consommation, ou à la co-résidence pour des raisons physiques ou culturelles.

V. CADRE LEGAL ET INSTITUTIONNEL
Le contexte légal et institutionnel du CPR a trait à la législation foncière (les textes applicables au foncier, le statut des terres), la participation du public, les mécanismes d’acquisition de terrain, de réinstallation et de restructuration économique. Il contient également une analyse comparée de la législation nationale Congolaise en matière de réinstallation et de la Politique de la Banque Mondiale en l’occurrence la NES no.5. Le cadre légal est composé des textes nationaux traitant du sujet, de la politique et des procédures qui encadrent la réinstallation involontaire et les indemnisations qui sont associées.
5.1. Cadre légal
5.1.1. RDC Textes législatifs – réglementaires et leur application
 A) Textes de base.
• La Constitution du 18 février 2006 ;
• La loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés telle modifiée et complétée par la loi n° 80-008 du 18 juillet 1980 ;
• La Loi n°77/01 du 22 février 1977 sur l’expropriation pour cause d’utilité publique.
• La loi n° 11/009 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement.
L’article 34 de la constitution du 18 février 2006 stipule que toute décision d’expropriation est de la compétence du pouvoir législatif. La loi 77-001 sur les procédures d’expropriation stipule que la décision d’expropriation doit mentionner l’identité complète des intéressés et s’appuyer sur un plan des biens. Elle fixe le délai de déguerpissement à dater de la décision d’expropriation pour cause d’utilité publique.
 B) Législations complémentaires
• Ord. N° 74-148 du 02 juillet 1974 portant mesures d’exécution de la loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 ;
• Ord. N° 74-150 du 02 juillet 1974 et arrêté n° 90-0012 du 31 mars 1990 portant modèles de livres et certificat d’enregistrement ;
• Ord. N° 74-149 du 02 juillet 1974 et arrêtés n° 00122 du 08 décembre 1975, 1440/000029/85 du 21 décembre 1985 portant circonscriptions foncières ;
• Ord. N° 77-040 du 22 février 1977 portant conditions d’octroi des concessions gratuites ;
• Décret du 06 mai 1953 portant concessions et administration des eaux des lacs et des cours d’eau ;
• Décret du 20 juin 1957 portant code de l’urbanisme,
• Décret du 20 juin 1960 et ord. N° 98 du 13 mai 1963 portant mesurage et bornage des terres;
• Arrêtés n° 012/88 du 22 octobre 1988 et n° 01388 du 14 novembre 1988 portant autorisation de bâtir
• Arrêté n° 90-0012 du 31 mars 1990 portant modalités de conversion des titres ;
5.1.2. Principes de propriété
Le Droit congolais reconnaît aux particuliers (personnes physiques et/ou morales) le droit de propriété sur certains biens qui s’acquièrent, d’une façon générale, selon les modalités prévues par la loi n° 073-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés telle que modifiée et complétée par la loi n° 80-008 du 18 juillet 1980 (loi dite foncière).

Ainsi selon les lois de la RDC :
 « La propriété est sacrée. L’État garantit le droit à la propriété individuelle ou collective acquise conformément à la loi ou à la coutume » (art.34, al. 1 de la constitution du 18 février 2006) ;
 « La propriété est le droit de disposer d’une chose de manière absolue et exclusive, sauf les restrictions qui résultent de la loi et des droits réels appartenant à autrui » (art. 14 al 1 de la loi foncière).
Il est important de relever qu’en matière foncière, l’appropriation privative du sol a été abolie, le sol étant devenu propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’État (art. 53 de la loi foncière). Ainsi la propriété du sol et du sous-sol appartient à l’État qui peut accorder des concessions à ceux qui en font la demande. Ceux –ci ne peuvent donc détenir que la propriété privée des immeubles incorporés et acquérir sur le sol un droit de jouissance qui sert de support de cette propriété.
Au demeurant, si le « droit de propriété » est la règle, l’État se réserve le droit, dans les conditions et selon les modalités prévues, d’y apporter certaines restrictions, notamment selon le procédé d’expropriation pour cause d’utilité publique.
Seul l’Etat est propriétaire du sol. Il ne peut accorder aux tiers, personnes physiques ou morales, que des droits de jouissance sur le fonds. Ces droits sont dénommés « concessions ». Les concessions sont de deux catégories : concession perpétuelle et concession ordinaire qui sont l’emphytéose, la superficie, l’usufruit et l’usage.
La concession perpétuelle est le droit que l’État reconnaît à une personne physique de nationalité congolaise de jouir indéfiniment de son fonds aussi longtemps que sont remplies les conditions de fond et de forme prévues par la loi. (Art 80) :
 Toute concession foncière suppose un fonds mis en valeur conformément aux normes en vigueur sur l’urbanisme, l’environnement et l’hygiène. (arts 94 et 147). Quand il s’agit des concessions agricoles ou pastorales, les critères de mise en valeur dépendent des espèces de plants et des hectares : caféier, quinquina, théiers, etc. C’est l’expertise qui peut fixer la somme devant compenser la perte d’une concession avec ce qui y est incorporé ;
 Une servitude foncière est une charge imposée sur un fonds pour l’usage et l’utilité d’un autre fonds. La servitude peut être naturelle – exemple l’écoulement de l’eau pluviale tombant d’une toiture –, légale – exemple le droit de passage en faveur d’un fonds enclavé – et conventionnelle ;
 L’emphytéose est le droit d’avoir la pleine jouissance d’un terrain inculte appartenant à l’État, à la charge de mettre et d’entretenir le fonds en valeur et de payer à l’État une redevance en nature ou en argent – art 110 – La durée est de 25 ans, ce terme est renouvelable ;
 La superficie est le droit de jouir d’un fonds appartenant à l’État et de disposer des constructions, bois, arbres et autres plantes qui y sont incorporés – art .123 – La durée est de 25 ans, ce terme est renouvelable ;
 L’usufruit concédé par l’État à une personne sur un fonds est le droit pour elle d’user et de jouir de ce fonds, comme l’État lui-même, mais à la charge de le conserver dans son état – art. 132 – La durée est de 25 ans, ce terme est renouvelable ;
 L’usage d’un fonds est le droit que l’État reconnaît à une personne d’en jouir soi-même avec sa famille, soit en y habitant, soit en y créant des entrepôts pour soi-même. art 141 – La durée est de 15 ans, ce terme est renouvelable.
5.1.3. Les différentes catégories des titres immobiliers
 Principes
Le sol est la propriété exclusive inaliénable et imprescriptible de l’État. Le patrimoine foncier de l’Etat comprend ainsi un domaine public et un domaine privé. Seules les terres faisant partie du domaine privé de l’Etat sont concessibles et donnent lieu aux titres fonciers selon leur destination.
 Du Certificat d’enregistrement
Il y a lieu de préciser d’abord que le droit de jouissance d’un fonds n’est légalement établi que par un certificat d’enregistrement du titre concédé par l’État. La propriété privée des immeubles par incorporation, qui est toujours envisagée séparément du sol, n’est légalement établie que par l’inscription, sur le certificat établissant la concession du fonds, desdits immeubles (art 219 de la Loi foncière). En d’autres termes, toute concession foncière ou toute propriété privée des immeubles par incorporation envisagée séparément du fonds, n’est légalement établie que par Certificat d’enregistrement du titre qui lui sert de base, et ce conformément aux dispositions relatives à l’établissement et à la transmission des concessions et des droits immobiliers (art 59 de la Loi foncière).
Les titres fonciers sont donc consécutifs aux différentes concessions organisées par la loi, à savoir :
 La concession perpétuelle (Contrat de concession perpétuelle) : art 57, 80-108 de la Loi foncière : La concession perpétuelle est le droit que l’Etat reconnaît à une personne physique de nationalité congolaise, de jouir indéfiniment de son fonds aussi longtemps que sont remplies les conditions de fond et de forme prévues par la loi (art 80 de la Loi foncière).
 La concession ordinaire (Contrats de concessions ordinaires) : art 57, 61, 109 et suivants de la Loi foncière : La concession ordinaire est le contrat par lequel l’Etat reconnaît à une collectivité, à une personne physique ou morale de droit privé ou public, un droit de jouissance sur un fonds aux conditions et modalités prévues par la Loi foncière ainsi que par ses mesures d’exécution (art 60, leur al.). Aux termes de l’art 109 de la Loi foncière, les concessions ordinaires sont :
(i) L’emphytéose : contrat d’emphytéose (art 110 à 122 et 146 à 147). Le droit d’avoir la pleine jouissance d’un terrain inculte appartenant à l’État, à charge de mettre et d’entretenir le fonds en valeur et de payer à l’Etat une redevance en nature ou en argent. Elle ne peut être établie pour un terme excédant 25 ans. Ce terme est renouvelable ;
(ii) La superficie : contrat de superficie (art 123 à 131 et 146- 147). Droit de jouir d’un fonds appartenant à l’Etat et de disposer des constructions, bois, arbres et autres plantes incorporés. Elle ne peut être établie pour un terme excédant 25 ans. Ce terme est renouvelable.
(iii) L’usufruit : contrat d’usufruit (art- 132 à 140). Droit de jouir du fonds concédé, comme l’Etat lui-même, mais à charge de le conserver en bon état. Il ne peut excéder un terme de 25 ans renouvelable ;
(iv) L’usage : contrat d’usage (art 141 à 143). Droit que l’Etat reconnaît à une personne de jouir elle-même d’un fonds avec sa famille, soit en y habitant, soit y créant des entrepôts pour elle-même. Il ne peut être concédé pour un terme excédant 15 ans renouvelable. ;
(v) La location : contrat de location (art 144, 148 – 152). Par location, l’État s’oblige à faire jouir une personne d’un terrain et moyennant un certain prix que celle-ci s’oblige à lui payer. En principe, elle est préparatoire à une autre concession. Elle ne peut être accordée pour un terme excédant trois ans.

 D’autres titres :

• Le contrat de concession ordinaire (visé aux articles 374-375 de la Loi foncière) : titre de propriété foncière acquis régulièrement par les étrangers, personnes physiques ou personnes morales de droit public ou de droit privé congolais avant la publication de la Loi foncière pour autant qu’il ait fait l’objet d’une mise en valeur suffisante ;
• Titre d’occupation provisoire (art 154) : titre préparatoire à la concession des terres rurales d’une superficie de plus de 10 hectares destinés à un usage agricole ou d’élevage ;
• Livret de logeur ou titre équivalent dans une ville. Art.390 peut donner droit à un titre de concession perpétuelle sur le fonds occupé à condition d’être de nationalité congolaise pourvu que ce titre soit régulier et porte sur un terrain du domaine privé de l’État situé dans une circonscription lotie et cadastrée.

5.1.4. Les différentes catégories de terrains
Depuis l’abolition de l’appropriation privative du sol en matière foncière (art 9 de la Constitution de Transition et art 53 de la Loi foncière), la propriété du sol et du sous-sol appartient au seul État Congolais. Cette abolition a notamment eu pour conséquence la domanialisassions de toutes les terres (y compris celles dites autrefois indigènes).
La loi foncière distingue essentiellement :
i. Les terres du domaine public de l’État :
Il s’agit des terres qui sont affectées à un usage ou à un service public, en conséquence, elles sont incessibles tant qu’elles ne sont pas régulièrement désaffectées (art. 55). La même loi foncière ajoute à ces terres le lit de tout lac et celui de tout cours d’eau navigable, flottable ou non (art 16).
ii. Les terres appartenant au domaine privé de l’État :
Ce sont toutes les autres terres en dehors de celles réservées au domaine public. Ces terres peuvent faire l’objet d’une concession perpétuelle, d’une concession ordinaire ou d’une servitude foncière. Les terres du domaine privé de l’État sont soit urbaines, c’est-à- dire celles comprissent dans les limites des entités administratives déclarées urbaines par les lois ou les règlements en vigueur, soit rurales c’est-à-dire les restant des terres. Quelles soient urbaines ou rurales, ces terres sont destinées à un usage résidentiel, industriel, agricole ou pastorale ;
iii. Les terres appartenant aux particuliers :
Dans cette sous-catégorie, sont répertoriées les terres occupées en vertu soit d’un certificat d’enregistrement (art. 219), soit en vertu d’un contrat de location (art. 144), soit en vertu d’un contrat d’occupation provisoire (art. 156), soit d’un livret de logeur ou un titre équivalent ;
iv. Les terres occupées par les communautés locales :
Il s’agit des droits de jouissance collectifs, car toutes les terres sont devenues domaniales à partir de la réforme de 1973. Il n’existe aucun texte national qui reconnaît ou accorde aux peuples autochtones un statut particulier ou des droits spéciaux. En effet, la réforme entreprise par la loi dite foncière avait pour but d’uniformiser le droit foncier congolais. D’où la domanialisassions de toutes les terres, y compris les terres naguères dites « terres indigènes ».
Il y a lieu de retenir que l’article 207 de la loi foncière dispose : « Tout acte d’usage ou de jouissance d’une terre quelconque qui ne trouve pas son titre dans la loi ou un contrat, constitue une infraction punissable d’une peine de deux à six mois de servitude pénale et d’une amende de cinq à cinq cent zaïres (Francs congolais) ou d’une de ces peines seulement.
Les coauteurs et complices de cette infraction seront punis conformément au prescrit des articles 21 et 22 du code pénal ». Depuis la réforme foncière de 1973, toutes les terres sont devenues domaniales. Ce qui a eu pour conséquence, la suppression des « terres indigènes » pour assurer une uniformisation du droit foncier.
5.1.5. Quelques définitions
En vertu de l’article 57 de la loi foncière, les terres du domaine privé de l’Etat peuvent faire l’objet d’une concession perpétuelle, d’une concession ordinaire ou d’une servitude.
Par concession perpétuelle, il faut entendre au regard de la loi congolaise, le droit que l’Etat reconnaît à une personne physique de nationalité congolaise, de jouir indéfiniment de son fonds aussi longtemps que sont remplies les conditions de fonds et de forme prévues par la loi dite foncière (art 80).
Les concessions ordinaires sont l’emphytéose, la superficie, l’usufruit, l’usage et la location (art 109).

  • L’emphytéose est le droit d’avoir la pleine jouissance d’un terrain inculte appartenant à l’État, à la charge de mettre et d’entretenir le fonds en valeur et de payer à l’État une redevance en nature ou en argent – art 110 – L’emphytéose peut être établit pour un terme excédant 25 ans. Ce terme est renouvelable ;
  • La superficie est le droit de jouir d’un fonds appartenant à l’État et de disposer des constructions, bois, arbres et autres plantes qui y sont incorporés – art .123 – La durée est de 25 ans. Ce terme est renouvelable ;
  • L’usufruit concédé par l’État à une personne sur un fonds est le droit pour elle d’user et de jouir de ce fonds, comme l’État lui-même, mais à la charge de le conserver dans son état – art. 132 – La durée est de 25 ans, ce terme est renouvelable ;
  • L’usage d’un fonds est le droit que l’État reconnaît à une personne d’en jouir soi-même avec sa famille, soit en y habitant, soit en y créant des entrepôts pour soi-même. art 141 – La durée est de 15 ans. Ce terme est renouvelable ;
  • Une servitude foncière est une charge imposée sur un fonds pour l’usage et l’utilité d’un autre fonds. La servitude peut être naturelle – exemple l’écoulement de l’eau pluviale tombant d’une toiture –, légale – exemple le droit de passage en faveur d’un fonds enclavé – et conventionnelle ;
  • Par location, l’État s’oblige à faire jouir une personne d’un terrain et moyennant un certain prix que celle-ci s’oblige à payer. En principe, elle est préparatoire à une autre concession. Elle ne peut être accordée pour un terme excédant 3 ans.
    Par ailleurs, il peut arriver que la situation naturelle des lieux, les obligations découlant de la loi et les conventions entre l’État et le concessionnaire du fonds ou entre concessionnaires requiert l’imposition d’une charge sur un fonds pour l’usage et l’utilité d’un autre fonds. Cette charge est appelée « servitude » (art 169 et 170).
    5.1.6. La loi foncière et les droits de femmes en RDC
    La terre s’acquiert soit par héritage, soit par donation ou par prêt et, depuis quelques années, par la vente. Etant donné qu’au regard de la coutume, la femme n’hérite pas, dans la plupart des cas, des biens de son père ou de son mari, elle acquiert la terre par l’intermédiaire de ses enfants, de l’époux, ou d’une tierce personne. De plus, elle n’a souvent pas de pouvoir d’achat économique pouvant lui permettre d’acheter la terre au Congo. Le droit qui reste coutumièrement reconnu à la femme en matière foncière est un droit d’exploitation et non de propriété, nonobstant le fait qu’il est un droit fondamental consacré par la constitution et certains textes régionaux et internationaux de protection des droits de l’homme. La femme congolaise, en tant qu’être humain, jouit des mêmes droits économiques, sociaux et culturels que l’homme. Le droit de propriété, un droit réel et une droite créance est reconnu à tout être humain dont également la femme qui peut en être détentrice. La constitution congolaise de 2006 consacre et garantit le droit de propriété à son article 344. Aucune personne ne peut se voir privée de son droit de propriété foncière si cela ne découle pas d’une décision émanant d’une autorité judiciaire compétente et dans le respect des certaines formes prescrites notamment (dont entre autre) le paiement d’une indemnité juste, préalable et équitable. Faisons remarquer que la loi congolaise n°73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés, telle que modifiée et complétée par la loi n°80-008 du 18 juillet 1980, ne définit pas la propriété et l’article 145 n’en donne que les attributs. En parcourant le droit écrit congolais, l’on constate que la discrimination, quant à l’accès à la terre, n’est pas de mise.

Aucune disposition ne limite l’accès de la femme à la terre. La constitution de 2006 citée ci-haut consacre également la non-discrimination fondée notamment sur le sexe, la protection de la propriété, les biens et intérêts publics et le respect de la propriété d’autrui6.Cependant, la femme, cette plaque tournante de la famille en Afrique, est parfois confrontée à des difficultés d’accès à la terre suite à certains facteurs qui ne sont pas nécessairement légaux. Pourtant, la terre est un élément important pour le travail et la productivité de la femme, qui recourt souvent aux travaux agricoles pour nourrir sa famille.
5.1.7. Procédure d’expropriation ou de compensation Congolaise
Les paragraphes suivants décrivent la procédure théoriquement suivie pour une expropriation en République Démocratique du Congo.
De façon générale, la procédure comprend deux phases. La première phase est la phase administrative qui comprend la détermination de la personne administrative qui exproprie et par-delà, ce qu’est le pouvoir expropriant, la désignation des droits réels immobiliers à exproprier, la détermination des formalités à remplir. Cette première phase est suivie de la phase judiciaire. Enfin il sera question en dernier lieu de l’indemnisation et autres droits reconnus à l’exproprié notamment :

  • un droit réel doit sortir du patrimoine du particulier exproprié (art. 1) ;
  • la sortie du patrimoine du particulier doit être forcée (art. 3&4) ;
  • la sortie du patrimoine du particulier a lieu dans un intérêt public (art. 2) ;
  • l’expropriation a toujours donné lieu la charge d’indemnité, sinon on serait en présence d’une mesure de confiscation (art. 18).
    Au regard de l’article 37 de la Constitution de la RDC, toute décision d’expropriation, par zone ou périmètre, est de la compétence du pouvoir législatif.
    La loi n° 77-001 du 22/02/2002 décrit les procédures d’expropriation qui devraient être en vigueur. En RDC, par exemple, le législateur de la loi en la matière dispose en son article 2 que « l’utilité publique est de nature à s’appliquer aux nécessités les plus diverses de la collectivité sociale, notamment dans les domaines de l’économie, de la sécurité, de la défense militaire, des services publics, de l’hygiène, de l’esthétique, de la sauvegarde des beautés naturelles et des monuments, du tourisme, des plantations et élevages, des voiries et constructions y compris des ouvrages d’art. Elle suppose que le bien repris aura une affectation utile à tous ou à une collectivité déterminée ».

En ce qui concernent les titulaires de l’expropriation, L’article 4 et 6 disposent qu’il s’agit du :

  • Président de la République par voie d’ordonnance présidentielle lorsqu’il s’agit d’exécuter un ensemble de travaux d’utilité publique, peut ordonner l’expropriation par zones, des biens destinés à servir l’exécution de ces travaux ou à être mis en vente ou concédés au profit de l’État;
  • Ministre des Affaires Foncières par voie d’arrêté départemental pour une expropriation ordinaire ou par périmètre.
    5.1.8. Les droits réels susceptibles d’expropriation pour cause d’utilité publique
    L’article 1erde la loi 77-001 du 22 février 1977 précise que « sont susceptibles d’expropriation pour cause d’utilité publique » :
  • la propriété immobilière ;
  • les droits réels immobiliers à l’exclusion du permis d’exploitation minière qui sont régis par une législation spéciale ;
  • les droits de créances ayant pour objet l’acquisition ou la jouissance d’immeubles ;
  • les droits de jouissance des communautés locales sur les terres domaniales.
    L’article 110 al 1 de la loi n° 011/2002 du 29 août 2002 portant le code forestier dans ce même registre prévoit que l’Administration chargée des forêts peut, sous réserve de réparation des dommages subis par la concessionnaire ou l’exploitant forestier, soustraire d’une zone concédée ou exploitée les arbres ou les superficies nécessaires à l’exécution des travaux d’intérêt général ou d’utilité publique.
    Les droits autres que la propriété immobilière sont expropriés conjointement avec les immeubles qui les affectent. Au cas où ils affectent des immeubles domaniaux, ils forment l’objet direct de la procédure
    5.1.9. Démarche d’expropriation
    La loi congolaise sur l’expropriation pour cause d’utilité publique prévoit deux phases en cette matière. Il y a d’une part, la démarche administrative et d’autre part la démarche judiciaire.
    a) Démarche administrative
    La démarche administrative comporte deux phases suivantes, à savoir, la phase préparatoire et la décision d’utilité publique des travaux et d’expropriation (forme et publicité)
    La phase des préparatifs à l’expropriation
    L’article 5 de la loi 77-001 du 22 février 1977 dispose que la procédure d’expropriation a pour origine une décision prononçant l’utilité publique des travaux et ordonnant l’expropriation. Le texte passe sous silence la phase des préparatifs qui précèdent la prise de décision prononçant l’utilité publique renvoyant à notre avis cette phase à la discrétion du Pouvoir Exécutif, contrairement à l’ancienne loi sur l’expropriation.
    La décision d’utilité publique des travaux et de l’expropriation (forme et publicité)
    La décision prononçant l’utilité publique des travaux et ordonnant l’expropriation, est prise par voie d’arrêté ministériel ou décret présidentiel selon les cas, publiée au Journal Officiel et portée à la connaissance des personnes exposées à l’expropriation par :
  • lettre recommandée à la poste avec accusé de réception ou remise en main propre par un messager avec récépissé daté et signé (art. 7) ;
  • pour les droits collectifs de jouissance, la population est en outre prévenue oralement par une communication faite aux représentants qualifiés des communautés intéressées, par le bourgmestre de la commune ou son délégué (art. 8). Celui-ci doit dresser un procès-verbal, lequel est transmis avec copie des avertissements et le récépissé à l’autorité qui a pris la décision d’exproprier. Lorsque cette décision a été prise par ordonnance ou par décret présidentiel, les documents exigés et ci-dessus signalés sont transmis au Ministre des Affaires Foncières (art. 8) ;
  • si une personne intéressée ne peut être atteinte par un des actes de la procédure, l’Administration avertit le Procureur de la République puis le Tribunal de Grande Instance du ressort qui prend d’urgence les mesures qu’il juge utiles pour la défense des intérêts en cause (art. 9). Le procureur peut continuer les recherches entreprises par l’Administration : si celles-ci échouent ou se révèlent inutiles, le Procureur de la République demande que le Tribunal de Grande Instance nomme un administrateur des biens à exproprier (art. 9 al 2). Les droits et les devoirs de cet administrateur se limitent à la représentation de l’exproprié dans la procédure d’expropriation et de fixation judiciaire de l’indemnité. Les articles 71 et 72 du Code de la Famille lui sont applicables.
    La décision doit mentionner l’identité complète des intéressés et s’appuyer sur un plan des biens à exproprier avec en plus, en cas d’expropriation par zones, un plan indiquant les travaux à exécuter et les biens à mettre en vente ou à concéder. Elle fixe en outre le délai de déguerpissement à dater de la mutation (art. 6).
    S’il existe à l’égard des immeubles, compris dans le plan visé à l’article 6, des droits de location ou tout autre droit non inscrit au certificat d’enregistrement, le propriétaire ou le concessionnaire est tenu d’aviser sans délai les titulaires de leurs intérêts, à défaut de quoi, il reste seul tenu envers eux des indemnités qu’ils auraient pu réclamer (art. 10).
    La décision est publiée au Journal Officiel et portée à la connaissance des personnes exposées par lettre recommandée à la poste avec accusé de réception ou remise en main propre par un messager contre récépissé daté et signé.
    Pour les droits collectifs de jouissance, la population est prévenue par une communication faite aux représentants qualifiés des communautés locales intéressées par le Bourgmestre de Commune ou son délégué.
    Celui-ci dresse un procès-verbal qui est transmis à l’autorité qui a pris la décision d’exproprier. Si une personne intéressée ne peut être jointe, l’Administration avertit le Procureur de la République qui prend les mesures nécessaires pour défendre les droits en cause. Il peut continuer les recherches administratives. Si celles-ci échouent, il nomme un administrateur des biens à exproprier.
    Si des propriétés ont des droits de location, le propriétaire doit aviser sans délai les locataires, à défaut de quoi il reste seul tenu envers eux des indemnités qu’ils auraient pu réclamer.
    Cas de réclamations et observations de l’exproprié
    L’article 11 de la loi 77-001 du 22 février 1977 dit que les réclamations, observations et accords auxquels la décision d’exportation donne lieu, ainsi que les prix, indemnités ou compensations dûment justifiés, que les personnes intéressés réclament, doivent être portés à la connaissance du Ministre des Affaires Foncières, qui n’est pas nécessairement l’autorité qui a pris la décision d’expropriation, dans le délai d’un mois à dater de l’avis de réception de cette décision (ou de la date du récépissé). Ce délai peut être prorogé par l’autorité qui a décidé l’expropriation (art. 11).
    A l’expiration du délai imparti, des propositions d’indemnisation sont faites aux intéressés par le Ministre des Affaires Foncières (art. 12). Ces propositions s’appuient sur un procès-verbal dressé et signé par deux Géomètres Experts Immobiliers du Cadastre auxquels on adjoint, si nécessaire, un agronome ou un autre spécialiste, suivant la nature du bien à exproprier. S’il s’agit d’exproprier les droits collectifs ou individuels de jouissance, qu’exercent les populations locales sur les terres domaniales, l’expropriant s’appuie, pour formuler ses propositions d’indemnisation, sur une enquête prescrite et effectuée conformément aux dispositions des articles 193 à 203 de la loi n° 73-021 du 20 juillet 1973. Ces expertises et enquêtes peuvent être faites préalablement à l’ouverture de la procédure d’expropriation (art. 12) et à défaut d’entente à l’amiable, l’affaire relève désormais de la compétence des tribunaux.
    b) Démarche judiciaire
    En droit Congolais, l’expropriation est une procédure qui relève davantage de la compétence du Pouvoir Exécutif. Les tribunaux ne sont déclarés compétents que pour régler à posteriori les incidents nés de l’opération entre expropriants et expropriés.
    L’article 13 de la loi n° 77-001 du 22 février 1977 dit qu’à défaut d’entente amiable à la suite du désaccord, « assignation est donnée aux parties à exproprier, à la requête de l’expropriant, pour voir vérifier par les tribunaux, la régularité de la procédure administrative et procéder au règlement des indemnités. Tout tiers intéressé peut intervenir ou être appelé en intervention ».
    En cas d’enclenchement d’action devant le juge civil, la procédure se déroule comme suit :
  • dans les 15 jours de l’assignation, le tribunal entend les parties ;
  • dans les huit jours de cette date, il statue sur la régularité de la procédure et nomme d’office (art. 14). Le tribunal fixe le délai dans lequel les experts nommés devront avoir déposé leur rapport. Ce délai ne peut dépasser les soixante jours, sauf circonstance exceptionnelle, auquel cas il peut être prorogé de trente jours (art. 15). Les experts peuvent, au bureau du Conservateur des Titres immobiliers, se faire communiquer par celui-ci, tous renseignements utiles à l’accomplissement de leur mission. Ils déposent au greffe du tribunal, dans le délai imparti, un rapport commun en autant d’exemplaires qu’il y a de parties à la cause (art. 15) ;
  • Dans les huit jours du dépôt de ce rapport, le président du tribunal convoque les parties à une audience fixée en respectant les délais d’ajournement du droit commun. Un exemplaire de ce rapport est joint à la convocation (art. 16) ;
  • A l’audience ainsi fixée, le tribunal entend les parties et éventuellement les experts ; et au plus tard dans le mois de cette audience, il statue sur le montant des indemnités et les frais, et si l’exproprié l’en saisit, sur la durée du délai de déguerpissement (art. 17).
    Le jugement est exécutoire par provision, nonobstant tout recours et caution (art 17).
    5.1.10. La procédure d’indemnisation
    L’article 18 de la loi n° 77-001 du 22 février 1977 précise que l’indemnité due à l’exproprié doit être fondée sur la valeur du bien à la date du jugement statuant sur la régularité de la procédure. L’indemnité doit être payée avant l’enregistrement de la mutation immobilière, c’est-à-dire avant l’établissement du certificat d’enregistrement nouveau au nom de l’Etat et avant l’annulation du certificat de l’exproprié, et au plus tard, 4 mois à dater du jugement fixant les indemnités. Passé ce délai, l’exproprié peut poursuivre l’expropriant en annulation de l’expropriation, sans préjudice de tous dommages intérêts, s’il y a lieu, et sans payement de l’indemnité, l’exproprié demeure en possession de ses droits immobiliers.
    Pour la fixation des indemnités, la loi n° 77-001 du 22 février 1977 a prévue différentes évaluations :

 Une évaluation par les intéressés eux-mêmes des indemnités ou compensations dûment justifiés dans le délai d’un mois à dater de l’avis de réception de la décision d’expropriation, le quel délai peut être prorogé par l’autorité compétente. Il s’agit donc d’un accord entre l’expropriant et l’exproprié sur le montant et sur le mode de règlement de l’indemnité (art. 11).
 Une évaluation judiciaire des indemnités sur base d’un rapport commun de trois experts commis.
 Une évaluation par deux géomètres experts immobiliers du cadastre auxquels est adjoint, selon le cas, un agronome ou un autre spécialiste suivant la nature du bien à exproprier. L’évaluation de l’indemnité portant sur les droits de jouissance des communautés locales sur les terres domaniales se fonde sur un rapport d’enquêtes prescrites et effectuées suivant le termes des articles 193 à 203 de la loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 (art. 12) ;
Selon ce dernier cas, l’enquête comporte :
 La vérification sur place de la délimitation du terrain demandé ;
 Le recensement des personnes qui s’y trouvent ou qui y exercent une quelconque activité ;
 La description des lieux et l’inventaire de ce qui s’y trouve en fait de bois, forêt, cours d’eau, voies de circulation ;
 L’audition des personnes qui formulent verbalement leurs réclamations ou observations ;
 L’enregistrement et l’étude de toutes les informations écrites.
L’enquête est ouverte par affichage dans la localité où le terrain est situé. Il est clôturé par un procès-verbal indiquant tous les renseignements réunis et les conclusions de l’agent qui en était chargé.
Dans un délai d’un mois, l’auteur de l’enquête envoie sous pli recommandé à l’autorité administrative compétente deux exemplaires de son procès-verbal. Tout requérant peut obtenir une copie de la lettre de transmission du dossier. Les différents niveaux de l’administration impliqués dans l’expropriation peuvent demander une révision de l’enquête. Quand le dossier d’enquête donne satisfaction, il est transmis au Procureur de la République qui a un mois pour approuver le rapport d’enquête ou communiquer ses observations. Si ce délai d’un mois est dépassé, le rapport est accepté d’office. L’administration doit répondre à toutes les observations du Procureur de la République. Quand il y a accord, le dossier d’enquête doit être transmis dans le mois qui suit à l’autorité administrative compétente. Les sommes à payer en application des articles 4 et 5, sont, en cas de désaccord, fixées par le tribunal sans que l’exploitant puisse, durant l’instance, être obligé de suspendre ses travaux (art. 6)
5.1.11. Considérations pratiques
Actuellement, l’ensemble de l’administration et des services de l’État de la RDC est en pleine reconstruction et restructuration. Les éléments sur la procédure juridique d’expropriation indiqués ci-dessus sont quelque peu théoriques. Il serait plus réaliste de limiter autant que possible le nombre des acteurs intervenant dans une procédure d’expropriation. C’est-à-dire de rassembler toutes les phases en conservant leurs délais entre les mains de la commission chargée du déplacement involontaires de personnes.
Les autres intervenants, par exemple le Procureur de la République, seraient concernés seuls.
5.1.12. Normes Environnementales et Sociales de la Banque Mondiale
Les « politiques de sauvegarde » environnementale et sociale de la Banque mondiale ont été élaborées progressivement et employées depuis les années 80 jusqu’à juillet 2016 et ont été mises à jour pour devenir le Cadre Environnemental et Social (CES) approuvé par la Banque Mondiale en août 2016. Sur ce, il n’y a pas de modification apportée aux politiques sur les voies d’eau internationales et les zones contestées.
Ce nouveau CES, qui se décline à travers dix (10) Normes Environnementales et Sociales (NES), vise à protéger les populations et l’environnement contre les impacts potentiels susceptibles de se produire en relation avec les projets d’investissement financés par la Banque mondiale, et à promouvoir le développement durable. Ce nouveau cadre couvre largement et marque des avancées importantes dans des domaines tels que la transparence, la non-discrimination, l’inclusion sociale, la participation du public et la reddition des comptes. Les projets soutenus par la Banque au moyen d’un Financement de projets d’investissement doivent se conformer à ces 10 Normes environnementales et sociales.
En ce qui concerne les risques d’Exploitation et Abus Sexuel, et le Harcèlement Sexuel (EAS/HS), le projet mettra en œuvre les recommandations de la Note de Bonne Pratique dans la lutte contre les EAS/HS dans le cadre du financement de projets d’investissement comportant de grands travaux de génie civil.
La NES n°5 sous-tend six (6) exigences, lesquelles devront être appliquées pour les sous-projets entraînant de la réinstallation :

  • Éviter la réinstallation involontaire ou, lorsqu’elle est inévitable, la minimiser en envisageant des solutions de rechange lors de la conception du projet ;
  • Éviter l’expulsion forcée ;
  • Atténuer les effets sociaux et économiques néfastes de l’acquisition de terres ou des restrictions à l’utilisation des terres qui en est faite, grâce aux mesures ci-après : a) assurer une indemnisation rapide au coût de remplacement des personnes spoliées de leurs biens et b) aider les personnes déplacées à améliorer, ou au moins rétablir en termes réels, leurs moyens de subsistance et leur niveau de vie d’avant leur déplacement ou celui d’avant le démarrage de la mise en œuvre du projet, l’option la plus avantageuse étant à retenir.
  • Améliorer les conditions de vie des personnes pauvres ou vulnérables qui sont déplacées physiquement en leur garantissant un logement adéquat, l’accès aux services et aux équipements, et le maintien dans les lieux ;
  • Concevoir et mettre en œuvre les activités de la réinstallation involontaire comme un programme de développement durable, en fournissant suffisamment de ressources d’investissement pour permettre aux personnes déplacées de tirer directement parti du projet, selon la nature de celui-ci ; et
  • Veiller à ce que l’information soit bien disséminée, que de réelles consultations aient lieu, et que les personnes touchées participent de manière éclairée à la planification et la mise en œuvre des activités de réinstallation.

La NES n°5 s’applique au déplacement physique et économique permanent ou temporaire résultant des types suivants d’acquisition de terres ou de restrictions (même en l’absence d’acquisition de terres) à l’utilisation qui en est faite lorsque cette acquisition est entreprise ou ces restrictions sont imposées dans le cadre de la mise en œuvre du projet.
La NES n°5 s’applique aussi aux transactions commerciales consensuelles et officielles lorsque de telles transactions foncières volontaires se traduisent par le déplacement de personnes, autres que le vendeur, qui occupent ou utilisent les terres en question ou revendiquent des droits sur ces terres.
Elle détermine les mesures requises pour traiter des déplacements physiques et économiques, à savoir l’élaboration d’un plan de réinstallation ou d’un cadre de politique de réinstallation. Ce cadre exige que les populations faisant l’objet de déplacement soient :

  • Informées des possibilités qui leur sont offertes et des droits se rattachant à leur déplacement ;
  • Consultées, soumises à plusieurs choix et informées des alternatives réalisables aux plans technique et économique ; et
  • Pourvues rapidement d’une compensation effective au coût intégral de remplacement pour les pertes de biens directement attribuables au projet.
    Lorsque l’acquisition de terres ou les restrictions à leur utilisation (qu’elles soient temporaires ou permanentes) ne peuvent être évitées, le plan de réinstallation qui sera préparé doit offrir aux personnes touchées une indemnisation au coût de remplacement, ainsi que d’autres aides nécessaires pour leur permettre d’améliorer ou, au moins, de rétablir leurs niveaux de vie ou moyens de subsistance.
    Par ailleurs, une base claire pour le calcul de l’indemnisation sera inscrite dans le plan de réinstallation.
    De même, le montant de l’indemnisation sera réparti selon des procédures transparentes.

Lorsque les personnes déplacées tirent leur subsistance de la terre, ou lorsque les terres sont en propriété collective, l’Emprunteur offrira aux personnes déplacées l’option d’acquérir des terres de remplacement, à moins qu’il puisse être démontré à la satisfaction de la Banque que des terres de remplacement équivalentes ne sont pas disponibles.

Dans la mesure où la nature et les objectifs du projet le permettent, l’Emprunteur offrira également aux communautés et personnes déplacées la possibilité de tirer du projet les avantages qui conviennent pour leur propre développement. La réinstallation involontaire requiert que les besoins des groupes vulnérables au sein des populations déplacées soient spécifiquement examinés lors de l’élaboration et de la mise en œuvre du plan d’actions de réinstallation.

Globalement, le principe fondamental de la réinstallation involontaire est la sauvegarde au moins, à défaut d’une amélioration, des conditions de vie des populations affectées par les activités d’un projet financé par la Banque mondiale. Pour garantir que la compensation et les aides à accorder aux populations affectées seront effectives, un programme de suivi/évaluation sera inclus dans le processus de réinstallation.

En ce qui concerne les risques d’Exploitation et Abus Sexuel, et le Harcèlement Sexuel (EAS/HS), au-delà des recommandations de la Note de Bonne Pratique dans la lutte contre les EAS/HS, ils seront aussi d’application les suivants instruments internationaux :
• La Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ;
• La Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes (1993) ;
• La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et le Protocole de la Charte africaine des droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) (2003) ;
• Le Protocole sur la prévention et la répression de la violence sexuelle à l’égard des femmes et des enfants de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (2006) ;
• La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ou la déclaration sur l’élimination de la violence contre les femmes (1981) : à été adopté le 18 Décembre 1979 par l’Assemblée générale des Nations Unies. Elle a été signée en 1980 et ratifié en 1986 par la RDC. Elle est entrée en vigueur le 3 septembre 1981 après avoir été ratifié par 20 pays ;

Le Tableau 2 ci-dessous présente la comparaison de la législation congolaise avec la NES N°5 de la Banque mondiale.

5.1.13. Comparaison de la législation congolaise avec la NES n°5 de la Banque mondiale
Tableau 2 :Comparaison de la législation congolaise avec la NES n°5 de la Banque mondiale

Thème
Cadre juridique national
Exigences de la NES n° 5
Observation
Critère d’éligibilité Date de l’ouverture de l’enquête publique La NES n°5 s’applique aux déplacements physiques et économiques des personnes affectées par le projet.
En vertu de la NES n°5, un recensement est effectué pour recueillir des données socio-économiques de référence destinées à identifier les personnes qui seront déplacées par le Projet et déterminer les personnes qui auront droit à une indemnisation et de l’aide.
Les catégories de personnes affectées par le projet incluent :
a) Les personnes détentrices de droits légaux formels sur les terres ou biens visés ;
b) Celles qui n’ont pas de droits légaux formels sur les terres ou les biens visés, mais ont des revendications sur ces terres ou ces biens qui sont ou pourraient être reconnus en vertu du droit national ; ou
c) Celles qui n’ont aucun droit légal ni de revendications légitimes sur les terres ou les biens qu’elles occupent ou qu’elles utilisent.

NES n°5 exige de l’Emprunteur qu’il fixe une date limite d’admissibilité. L’information concernant cette date butoir sera suffisamment détaillée et diffusée dans toute la zone du projet à des intervalles réguliers, sur des supports écrits et (le cas échéant) non écrits et dans les langues parlées par les populations concernées. La NES n°5 de la Banque Mondiale et la législation congolaise se rejoignent en ce qui concerne les personnes qui peuvent être déplacées. Il faut simplement préciser que le droit congolais est plus restrictif dans la mesure où il met l’accent en particulier sur les détenteurs de droits formels, alors que la NES n°5 n’en fait pas état.
La NES n°5 prévoit des compensations pour toutes les personnes touchées par la réinstallation involontaire.
Donc elle sera appliquée.
Compensation des terres Compenser avec une parcelle équivalente De préférence remplacer les terres prises et régulariser l’occupation ; sinon, paiement des terres prises au prix du marché (cout de remplacement), plus les couts de transactions En accord sur le principe, mais différence sur le prix du marché. L’exigence de la NES n°5 de la Banque mondiale sera considérée (remplacer les terres prises et régulariser l’occupation ; sinon, paiement des terres prises au prix du marché, avec les coûts de transaction et tout autre frais associé)
Compensation structures infrastructures Payer la valeur selon le coût officiel Remplacer ou payer la valeur au prix du marché actuel (cout de remplacement), plus les couts de transactions et tout autre frais associé Différence
Ainsi, l’exigence de la NES de la Banque mondiale sera considérée (remplacer ou payer la valeur au prix du marché actuel, avec les coûts de transaction et tout autre frais associé)
Occupants informels Le droit de l’expropriation ne prévoit pas d’indemnisation ou d’aide quelconque en cas de retrait des terres du domaine public de l’État ou de l’occupation irrégulière de concessions privées.
Même si certaines personnes n’ont pas de droits sur les terres qu’elles occupent, la NES n°5 exige que leurs actifs non liés aux terres leur soient conservés ou remplacés ou que ces personnes soient dédommagées, réinstallées avec la sécurité d’occupation et indemnisées pour la perte de leurs moyens d’existence.
Une divergence existe entre la politique de la Banque Mondiale et la législation congolaise. En effet, aucune aide ou indemnisation n’est prévue en cas de retrait de terre du domaine public de l’Etat ou d’occupation irrégulière de terres domaniales occupées par des particuliers en RDC, alors que les procédures de la NES n°5 exigent des compensations pour les personnes qui ne possèdent pas de droits légaux sur les terres qu’elles occupent, contrairement aux lois congolaises. Pour les « occupants informels », veuillez indiquer que l’NES5 serait appliquée compte tenu de l’écart entre la législation nationale et la NES n°5.
En particulier, la divergence existe en ce qui concerne l’occupation des servitudes publiques telles que définies par l’Arrêté n° 0021 du 29 octobre 1993 qui dispose (i) que toute occupation, toute construction et tout lotissement dans les servitudes sont interdits par les personnes et (ii) que sans préjudice des poursuites judiciaires prévues par la Loi à charge des contrevenants, toutes constructions érigées en violation des dispositions de cet Arrêté ainsi que d’autres dispositions légales ou réglementaires en la matière seront démolies aux frais de leurs constructeurs ou propriétaires sans aucune indemnité. Pour sa part, la NES n°5 exige l’allocation d’une indemnité même en cas d’occupation irrégulière (dès lors qu’elle a été tolérée d’une manière ou d’une autre par les autorités)
Donc, NES n°5 de la Banque mondiale sera appliquée
Principes d’évaluation Juste et préalable Juste et préalable En accord
D’où la législation nationale sera appliquée
Évaluation – terres Remplacer à base des barèmes selon la localité Remplacer à base des prix du marché (cout de remplacement), plus les couts de transactions Différence importante mais en accord sur la pratique
Ainsi, l’exigence de la NES n°5 de la Banque mondiale sera considérée (remplacer à base des prix du marché)
Évaluation – structures Remplacer à base de barème selon matériaux de construction Remplacer à base des prix du marché (cout de remplacement), plus les couts de transactions Différence importante mais en accord sur la pratique
Ainsi, l’exigence de la NES n°5 de la Banque mondiale sera considérée (remplacer à base des prix du marché)
Consultation et
Participations
Communautaire
La décision de procéder à l’expropriation est portée à la connaissance des personnes expropriées par la publication au journal officiel et par lettre recommandée avec accusé de réception ou en mains propres. Concernant les droits collectifs de jouissance, la population est en outre informée par une communication faite aux représentants qualifiés des communautés locales intéressées par le commissaire de zone ou par son délégué (articles 7 à 9 loi n° 77-001 du 22 février 1977). L’Emprunteur interagira avec les communautés affectées, notamment les communautés hôtes, par le biais du processus de consultation des parties prenantes décrit dans la NES n°10. Le processus de décisions relatives au déplacement et à la restauration des moyens de subsistance devra inclure, le cas échéant, des options et alternatives. La participation des personnes et des communautés affectées se poursuivront pendant la planification, la mise en œuvre, les activités de restauration, des moyens de subsistance.
La législation congolaise prévoit une enquête, en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique. Cette enquête est publique et fait l’objet d’une mesure de publicité. Mais les intéressés peuvent en ignorer l’existence et ne pas participer de manière constructive au processus de participation.
D’où, la NES n°5 complétée par la NES n°10 sera considérée (consulter de manière constructive les populations déplacées, et participation à tout le processus de réinstallation).
Groupes vulnérables La législation congolaise n’a pas prévu de dispositions spéciales concernant les groupes vulnérables. Mais, les articles 12 et 13 de la Constitution interdisent toute forme de discrimination. La norme accorde une attention particulière aux besoins des pauvres et des groupes vulnérables.
A priori elle vise à améliorer les conditions de vie des personnes pauvres ou vulnérables qui sont déplacées physiquement en leur garantissant un logement adéquat, l’accès aux services et aux équipements, et le maintien dans les lieux.

Dans un premier temps, la NES n°5 exige que les ménages et les personnes vulnérables soient identifiés.
Puis, les programmes d’indemnisation et de restauration doivent inclure des formes de soutiens destinés aux personnes vulnérables et favoriser des options moins risquées chaque fois que cela sera possible.
En matière de consultation lors du processus d’identification des groupes vulnérables et de la planification des mesures d’assistance, la NES n°10 fixe les exigences de consultation et de participation. Différence importante
Donc, les exigences de la NES n°5 et de la NES°10 de la Banque mondiale seront considérées (prendre en compte les groupes vulnérables au sein des populations déplacées).
Mécanisme de gestion des plaintes L’Article 11 de la Loi 77-001 du 22 février 1977 sur l’expropriation pour cause d’utilité publique dispose de la négociation à travers les structures étatiques pour s’entendre sur le montant de l’indemnisation. Alors que l’Article 12 de la même Loi aborde le délai requis pour l’ouverture de la procédure d’expropriation.

L’article 13 de Loi précitée dispose qu’à défaut d’entente amiable, la phase judiciaire est mise en œuvre.

Enfin les Articles 14 et 15 de la loi sus évoquée disposent de la période de la saisine requise par loi pour les expropriés ainsi que du délai dont dispose le tribunal pour se prononcer quant à ce. La préférence de la NES n°5 est la mise e place d’un mécanisme de gestion des plaintes (paragraphe 19) en vue d’un règlement des litiges à l’amiable. Mais au cas où il n’y a pas d’entente, la NES n°5 demande de prévoir les procédures judiciaires. Deux modalités différentes sur le plan des principes mais dans la réalité les mécanismes de résolution de conflit rejoignent ceux de la Banque Mondiale

À retenir : la NES n°5 de la Banque mondiale sera appliquée (prévoir les procédures judiciaires avec des délais raisonnables, un coût abordable et à la portée de tous en favorisant les mécanismes alternatifs tels que la conciliation, la médiation ou le recours à certaines autorités coutumières)
Type de paiement Normalement en argent (articles 11 ; 17 alinéa 2 loi n° 77-001). Mais, n’interdit pas le paiement en nature. Les niveaux de compensation en espèces devront être suffisants pour financer le remplacement des terrains perdus et autres actifs au coût intégral de remplacement.
La NES n°5 :
Les stratégies de réinstallation sur des terres devront être privilégiées en ce qui concerne des populations déplacées dont les moyens d’existence sont tirés de la terre.
La NES n°5 : Pour la compensation des terrains en zone urbaine, il faut prendre la valeur marchande avant le déplacement d’un terrain de taille égale et utilisé de manière identique, situé dans le voisinage des terrains concernés, en plus du coût des frais d’enregistrement et de cession. Concordance partielle
Ainsi, la NES n°5 de la Banque mondiale sera appliquée.
Alternatives de compensation La législation congolaise ne prévoit pas, en dehors des indemnisations et / ou de l’attribution de nouvelles terres, l’octroi d’emploi ou de travail à titre d’alternatives de compensation. Selon la NES n°5, le processus de décisions relatives au déplacement et à la restauration des moyens d’existence devra inclure, le cas échéant, des options et alternatives

En sus de l’indemnisation pour pertes de biens, les personnes déplacées économiquement devront également bénéficier des possibilités d’amélioration ou, au moins, de rétablissement de leur capacité à gagner un revenu, de leurs niveaux de production et de leurs niveaux de vie. La NES n°5 en matière d’alternative de compensation notamment celle fondée sur des perspectives d’emploi ou de travail indépendant n’est pas prise en compte par la législation congolaise. En règle générale, seules les indemnisations en espèces ou les compensations en nature sont prévues.
À retenir : l’exigence de la NES n°5 de la Banque mondiale sera considérée.
Principes d’indemnisation Juste et préalable (article 34 Constitution) ; juste et équitable indemnité compensatoire (article 26 Code des investissements) ; Juste et préalable Application de la législation nationale
Déménagement (Déplacements physiques et économiques) La décision prononçant l’utilité publique fixe le délai de déguerpissement conformément à l’article 6 de la Loi n° 77-001 du 22 février 1977 La « réinstallation » dans le cadre de la NES n° 5 concerne aussi bien les déplacements physiques qu’économiques. Ces déplacements peuvent être permanents ou temporaires.

La NES n° 5 exige la compensation au coût de remplacement.
Autre forme d’aide voulue pour permettre aux populations touchées d’améliorer, ou du moins, de rétablir leurs niveaux de vie/moyens de subsistance.

Après le paiement et avant le début des travaux de génie civil Différence importante
La NES n°5 de la Banque mondiale sera appliquée (après le paiement et avant le début des travaux de génie civil).
Coût de réinstallation Non mentionné dans la législation Pla NES n°5 intègre le coût de la réinstallation dans le cout global du Projet Différence importante
La NES n°5 de la Banque mondiale sera d’application
Restauration des
moyens
d’existence
La législation congolaise n’aborde pas de façon spécifique la qualité de vie de la personne affectée et des mesures particulières pour la maintenir à son niveau initial avant l’expropriation ou restaurer ses
moyens d’existence à la suite du déplacement involontaire.
Aucune mesure particulière n’est envisagée pour éviter d’accentuer l’appauvrissement des personnes
affectées.
En d’autres termes, aucune disposition n’est prévue en vue de l’évaluation des capacités des personnes affectées à utiliser les indemnités reçues pour rétablir leur niveau de vie et ne pas sombrer dans la précarité du fait du projet. Les mesures envisagées pour rétablir la qualité de vie dépendent de la nature des moyens d’existence concernés à savoir : la terre, les salaires et les entreprises.
Pour les moyens d’existence fondés sur la terre, la NES n°5 propose une assistance pour l’acquisition de la terre de remplacement ou un accès à celle-ci.
Différence importante
La NES n°5 de la Banque mondiale sera d’application (assurer la restauration des moyens d’existences
Suivi et évaluation Non mentionné dans la législation La NES n°5 indique que le suivi et l’évaluation font partie intégrante du processus de restauration. Un audit externe d’achèvement est diligenté pour évaluer la totalité des mesures d’atténuation mises en œuvre par l’Emprunteur.
Différence importante
La NES n°5 de la Banque mondiale sera d’application (suivi-évaluation adéquat des activités spécifiées dans l’instrument de réinstallation).
Transactions foncières volontaires Non mentionné dans la législation Les transactions foncières sont considérées comme volontaires (« acheteur/vendeur consentants ») dans le cadre de la NES n° 5 seulement lorsque le vendeur a le droit de refuser l’opération, ainsi que dans les conditions suivantes :

  • Tous les propriétaires et ayants-droit ont été identifiés de manière systématique et impartiale ;
  • Les personnes, groupes ou populations pouvant être touchés sont véritablement consultés et informés de leurs droits, et reçoivent des informations fiables ;
  • Les communautés concernées ont les moyens de négocier la juste valeur et des conditions appropriées ;
  • Des mécanismes de juste compensation, de partage des avantages et de règlement des plaintes existent ;
  • Les modalités de transfert de propriété sont transparentes.

Des dispositifs de contrôle du respect des modalités sont mis en place.

Différence importante 

La NES n°5 de la Banque mondiale sera d’application
Transactions et dons volontaires Non mentionnée dans la législation, mais non interdite Un don de terres est effectué volontairement, sans escompter de paiement ou de compensation, ne peut être acceptable dans le cadre de la NES n° 5, que dans les conditions suivantes :

  • Les donateurs potentiels d’une terre ont été dûment consultés au sujet du projet et informés de toutes les options dont ils disposent, notamment celle de refuser ;
  • Les donateurs ont confirmé par écrit leur volonté de donner leurs terres ;
  • La valeur monétaire des terres est négligeable et le don ne réduit en rien les moyens de subsistance des donateurs ;
  • Aucune procédure de réinstallation de familles n’est prévue ;
  • Les donateurs sont bénéficiaires directs du projet.
    En cas de don de terres communautaires, toutes les personnes utilisant ou occupant ces terres consentent à l’opération. Différence importante
    La NES n°5 de la Banque mondiale sera d’application
    Dispositions en vue de la protection et de l’accompagnement des femmes Non mentionné dans la législation Selon la NES n° 5, les considérations liées au genre doivent faire l’objet d’une attention particulière lors des opérations de déplacement physique ou économique. Différence importante
    La NES n°5 de la Banque mondiale sera appliquée

Remarque : Toutes choses restant égales par ailleurs, le cadre le plus avantageux pour les personnes affectées sera adopté.
5.1.14. Installations associées
Pour d’autres bailleurs intervenant dans le cadre de la lutte antiérosive sur les sites concernés par les activités du projet KEURP, ils devront, ensemble avec le gouvernement, veiller à ce que leurs activités soient menées conformément aux exigences des normes et politiques de la Banque mondiale, y compris la NES no 5, portant sur l’acquisition de terres, restrictions à l’utilisation des terres et réinstallation involontaire.
C’est le cas par exemple des activités financées par L’Union Européenne (UE) sur certains sites impactés par les ravinements à Kananga, notamment son appui sur le site érosif de Tumbuluku, dont le Client devra dorénavant s’assurer qu’elle se réalise conformément aux exigences applicables du présent CPR, y compris, les EIES, PGES-C et PAR à venir.

5.2. Cadre institutionnel de la réinstallation en RDC
5.2.1. Institutions étatiques et/ou organismes directement concernes
1 Plusieurs institutions interviennent dans les opérations de préparation et de mise en œuvre du projet KEURP. Il s’agit entre autres de :
2 Le Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Infrastructures, et des Travaux publics : est chargé de l’élaboration des plans locaux et particuliers d’aménagement, des plans de lotissement, de la conception, la construction, la modernisation, le développement, l’aménagement et l’entretien des infrastructures routières et aéroportuaires, des bâtiments et édifices publics; conception, construction, aménagement et entretien des ouvrages de drainage, d’assainissement, etc. Dans le cadre du projet le ministère assure la tutelle de la structure de coordination du projet KEURP à savoir le secrétariat permanent.
3 Le Secrétariat Permanent du KEURP : il est en phase de création (étude institutionnelle en cours). Le Secrétariat Permanent du KEURP assurera la coordination du projet et sera placée sous l’autorité du Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Infrastructures, et des Travaux publics. Le Secrétariat Permanent du KEURP va assurer les fonctions de gestion fudiciaires et technique (préparation et validation des études techniques) du projet. Il jouera un rôle d’interface entre le gouvernement congolais, la Banque mondiale et les Entités Territoriales Décentralisées.
5.2.2. Autres ministères impliqués
Différentes institutions interviennent dans la gestion des terres en RDC :

  • Le Ministère des affaires foncières qui est chargé de l’application et de la vulgarisation de la législation foncière et immobilière ; de l mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière d’affectation et de distribution des terres ; du notariat en matière foncière et cadastrale ; la gestion et l’octroi de titres immobiliers ; le lotissement et l’octroi de parcelles en vue de la mise en valeur en collaboration avec le Ministère chargé de l’Urbanisme.
  • Le Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Infrastructures, et des Travaux publics chargé de, l’élaboration des plans locaux et particuliers d’aménagement, des plans de lotissement, de la conception, la construction, la modernisation, le développement, l’aménagement et l’entretien des infrastructures routières et aéroportuaires, des bâtiments et édifices publics (construction et entretien des routes nationales et des routes provinciales prioritaires ainsi que des ouvrages annexes de drainage des eaux fluviales) ; conception, construction, aménagement et entretien des ouvrages de drainage, d’assainissement et lutte anti-érosive ; de la tenue de l’inventaire du patrimoine immobilier public de l’État ; de la fixation des modalités de délivrance des autorisations de bâtir et de celles relatives aux projets d’investissement ; de l’élaboration des normes en matière de construction ; de la gestion du patrimoine immobilier du domaine public de l’État ainsi que de tous les équipements y relatifs ; de la police des règles de l’urbanisme et de l’habitat ; de la gestion du patrimoine immobilier relevant du domaine privé de l’État.
  • L’Agence Congolaise de l’Environnement (ACE) est la matérialisation de la volonté politique du Gouvernement de la RDC d’encadrer les projets de développement pour sauvegarder l’environnement biophysique et social. Les principales tâches de l’ACE dans le cadre dans le cadre du projet KEURP consisteront à : (i) Procéder à la validation des Études d’Impact Environnemental et Social (EIES) et des Plans de Gestion Environnementale et Sociale (PGES); (ii) Effectuer le suivi administratif et technique des projets en cours d’exécution (analyse des rapports de terrain, inspection et audit environnemental).
  • Le Ministère de l’agriculture : est chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique agricole au niveau nationale. Dans le cadre du projet KEURP il est chargé notamment par l’entremise des agents provinciaux d’identifier, de recenser et d’évaluer l’ensemble des pertes agricoles qui pourraient découler de la mise en œuvre du projet
  • Le Ministère l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières qui est chargé de la mise en œuvre de la politique intérieure, notamment urbaine et de la mise en œuvre du transfert de compétences et des responsabilités aux entités territoriales décentralisées et aux provinces et de la canalisation des appuis à la décentralisation des partenaires au développement ;
  • Le Gouverneur de province notamment pour les plans d’aménagement locaux ;
  • Le conservateur des titres immobiliers dans chaque circonscription ;
  • Les brigades foncières créées dans certaines provinces ;
  • Les Entités Territoriales Décentralisées (ETD) que sont la ville, la commune, le secteur et la chefferie. Les ETD dont la composition, l’organisation et le fonctionnement sont définis par la loi organique n° 08/016 du 7 octobre 2008. Elles bénéficient des différentes compétences foncières : la délivrance des autorisations de bâtir après avis de la commission chargée de statuer sur les demandes ; la construction et l’entretien des routes secondaires d’intérêt provincial et d’intérêt local ainsi que les ouvrages annexes de drainage des égouts urbains ; la construction et l’entretien des routes d’intérêt urbain et d’intérêt local ainsi que les ouvrages annexes de drainage des eau de pluie ; la construction et l’entretien de tous les bâtiments des entités locales ; la construction et l’entretien des ouvrages de lutte antiérosive ; la construction et l’aménagement des ports et berges ; l’éclairage urbain ; le plan d’aménagement de la ville ; les actes de disposition d’un bien du domaine privé de la ville et les actes de désaffectation d’un bien du domaine public de la ville ; l’organisation des décharges publiques et du service de collecte des déchets, du traitement des ordures ménagères ; l’organisation et la gestion d’un service d’hygiène ; la construction, l’entretien et la gestion des morgues ; le programme d’assainissement ; la promotion de la lutte contre le VIH/SIDA et les maladies endémiques ; l’aménagement des sources et forages de puits d’eau ; la construction, la réhabilitation, l’équipement et l’entretien des bâtiments scolaires appartenant à l’État dans le ressort de la ville ; la création et la gestion des centres sociaux et des maisons pour les personnes du troisième âge ; l’assistance aux personnes vulnérables..
    Toutes les procédures nationales prévues aussi bien dans les conditions d’accès à la terre qu’en matière d’expropriation et tous les acteurs qui ont été ciblés ne sont pas totalement opérationnels. C’est ce qui nécessite pour la mise en œuvre du Projet de donner la place à certains acteurs à l’instar de la Commission qui sera chargée du déplacement involontaire de personnes.
    En effet, l’administration de la RDC est en pleine reconstruction après plusieurs années d’incertitudes. L’intervention des autorités foncières telle que prévue par les textes pour être mise en œuvre effectivement dans la législation relative à la réinstallation nécessite encore un peu de temps. D’ailleurs une réforme foncière dont le processus doit s’achever en 2017 doit permettre de revoir la législation et notamment les institutions impliquées dans ce domaine.
    5.2.3. Évaluation des capacités en matière de réinstallation des acteurs institutionnels
    Les structures chargées des opérations de réinstallation en RDC ont souvent eu à conduire ou à participer à des opérations de recasement donnant lieu à une indemnisation des personnes affectées.
    La responsabilité globale de la mise en œuvre du projet est confiée à une unité d’exécution du projet (UEP) au sein du ministère de l’Urbanisme et du Logement (MUH), qui a déjà une expérience de la mise en œuvre de projets financés par la Banque mondiale. L’expérience a été acquise grâce au projet de développement urbain de 190 millions de dollars (PDU – P129713, clôturé en 2021), qui a financé des activités comme celles du projet KEURP et a opéré à Kananga.

L’unité de mise en œuvre de ce projet a été dissoute, mais comme le projet était basé sur une approche de mise en œuvre intégrée avec des homologues fonctionnaires apprenant en travaillant avec des consultants expérimentés, le MUH a une certaine connaissance de base des procédures de la Banque et il y a un contingent de base de fiduciaires et personnel technique mobilisable pour intervenir sur la nouvelle opération.
Au niveau provincial, les institutions locales: mairies, cadastre, urbanisme, domaine, agriculture, OVD ont certes une expérience en matière d’indemnisation et de déplacement de populations mais, ces activités ont été menées dans le cadre d’opérations classiques qui ont fait appel partiellement à la procédure nationale à savoir la délimitation du terrain par le cadastre et la fixation de la valeur de celui-ci par le service par le ministère de l’habitat et le paiement des impenses.
Pour ce qui est des travaux initiés par des services de l’État tels que : l’Office des Routes, l’OVD ou les services de Travaux publics etc. la procédure officielle concernant l’expropriation pour cause d’utilité publique n’a semble-t-il jamais été déclenchée et toutes les acquisitions de terre qui ont pu se faire l’ont été suivant une négociation directe avec les propriétaires de biens ou les personnes affectées. Ainsi, pour l’essentiel, les acteurs institutionnels locaux de la RDC ne disposent pas de suffisamment d’expériences dans la conduite de procédures officielles d’expropriation et méconnaissent quasi totalement les Normes environnementales et sociales de la Banque mondiale sur la réinstallation involontaire. Dans le cadre du projet KEURP, ces acteurs devront être capacités pour bien assurer la prise en compte des aspects sociaux dans les activités du projet, particulièrement concernant les procédures d’enquêtes, de recensement, d’évaluation des biens, de mise en œuvre et de suivi des PAR et d’accompagnement social des Personnes affectées par le projet (PAP) conformément aux exigences de la Banque mondiale.
Dans ce contexte, il est nécessaire que le projet développe un programme de renforcement des capacités pour permettre aux acteurs impliqués dans la réinstallation de bien maîtriser les enjeux et procédures nationales ainsi que celles de la Banque mondiale.
5.2.4. Proposition de dispositif institutionnel dans le cadre du KEURP
La réussite de la procédure d’indemnisation dépendra, dans une large mesure, de l’organisation qui sera mise en place et de la définition du rôle et des responsabilités des institutions impliquées. En tant que maître d’ouvrage, la mise en œuvre du plan d’indemnisation sera sous l’autorité du Ministère de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat, des infrastructures et des travaux publics. Le ministère des affaires foncières assure la tutelle des directions du cadastre et des domaines. Les différents arrangements institutionnels sont sommairement décrits dans le tableau ci-dessous.
Tableau 3: Proposition de dispositif institutionnel

Institutions Responsable Domaine de responsabilités
Comité de Pilotage du KEURP
Président du Comité de Pilotage • Diffusion du CPR
• Approbation et diffusion des PAR
• Supervision du processus
SP-KEURP Secrétaire Permanent du KEURP

Expert environnement et social du KEURP • Instruction de la déclaration d’utilité publique
• Sélection sociale des sous-projets en vue de déterminer si un PAR est nécessaire
• Mise en place des commissions d’évaluation
• Travailles-en étroite collaboration avec les communes ou autres organes d’exécution
• Assistance aux organisations communautaires
• Désignation de l’Expert Social de l’Unité de gestion du projet chargé de la coordination de la mise en œuvre des PAR
• Gestion des ressources financières allouées
• Indemnisation des ayants-droits
• Supervision Suivi/évaluation de la réinstallation
• Diffusion du CPR et des PAR après validation par la BM
• Reporting périodique à la Recrutement de consultants/ONG pour réaliser les études socio-économiques, les PAR et le suivi
Ministère chargé de de l’Urbanisme Direction Générale de l’habitat, de l’Urbanisme et du cadastre • Déclaration d’utilité publique
• Mise en place des commissions d’évaluation et d’indemnisation
Commission d’évaluation et d’indemnisation des impenses – • Évaluation des impenses et des personnes affectées
• Gestion des ressources financières allouées
• Indemnisation des ayants-droits
• Libération des emprises
Entités Territoriales Décentralisées (ETD Maires des communes • Paiement des compensations
• Diffusion des PAR
• Traitement selon la procédure de résolution des conflits
• Enregistrement des plaintes et réclamations
• Identification et libération des sites devant faire l’objet d’expropriation
• Suivi de la réinstallation et des indemnisations
• Participation au suivi de proximité
• diffusion des PAR
Chefs de quartier
Consultants/ONG • Études socioéconomiques
• Réalisation des PAR
• Renforcement de capacités
• Évaluation d’étape, à mi-parcours et finale
Justice • Jugement et résolution des conflits (en cas de désaccord à l’amiable)

VI. PRINCIPES, OBJECTIFS, PROCESSUS DE REINSTALLATION
6.1. Principes de base de réinstallation
Les impacts du Projet KEURP sur les terres, les biens et sources de revenus des personnes seront traités en conformité avec la législation congolaise et tout en prenant en compte les exigences de la NES n°5 en matière de déplacement physique et économique qui sont :

  • Compensation au coût de remplacement ;
  • Autre forme d’aide voulue pour permettre aux populations touchées d’améliorer, ou du moins, de rétablir leurs niveaux de vie/moyens de subsistance ;
  • La norme s’applique aux personnes touchées répondant aux critères suivants :
  • Celles qui ont des droits légaux formels sur les terres ou les biens ;
  • Celles qui, sans jouir de ces droits, peuvent prétendre à ces terres ou biens en vertu du droit national ;
  • Celles qui n’ont légalement aucun droit ni aucune prétention sur les terres qu’elles occupent ou les biens qu’elles utilisent.
  • Compensation pour les biens autres que les terres ;
  • Aide à la réinstallation en lieu et place d’une compensation au titre des terres ;
  • Mesures visant à leur permettre d’obtenir un logement adéquat avec garantie de maintien sur les lieux ;
  • Mécanisme d’examen des plaintes pour traiter des griefs relatifs aux mesures de compensation, de réinstallation ou de rétablissement des moyens de subsistance.
    Toutefois, si un déplacement physique n’est pas prévu, mais qu’un déplacement économique aura lieu, un PAR complet ne serait pas nécessaire, mais un plan de restauration des moyens de subsistance pourrait être requis.
    6.2. Principes d’éligibilité, de minimisation de déplacement, d’indemnisation et de consultation
    6.2.1. Principe applicable à une réinstallation
    Le processus de réinstallation doit obéir à des règles de transparence et d’équité pour assurer aux personnes affectées de conditions satisfaisantes de déplacement. Les principes et objectifs du processus de réinstallation sont :
  • Éviter la réinstallation involontaire ou, lorsqu’elle est inévitable, la minimiser en envisageant des solutions de rechange lors de la conception du projet.
  • Éviter l’expulsion forcée.
    Par conséquent,
  • Lorsque des bâtiments habités sont susceptibles d’être affectés, les équipes de conception devront revoir la conception aux fins d’éviter, dans la mesure du possible, les impacts sur des bâtiments habités, les déplacements et la réinstallation qu’ils entraîneraient ;
  • Lorsque l’impact sur les terres et les sources de revenus et les moyens d’existence d’un ménage sont menacés, et même s’il n’est pas nécessaire de déplacer physiquement ce ménage, les équipes de conception devront revoir la conception du sous-projet pour éviter cet impact dans la mesure du possible ;
  • La minimisation des impacts sur les terrains sera prioritaire parmi les critères de conception des ouvrages et infrastructures conçus par le Projet ;
  • Le coût de l’acquisition des terrains, du déplacement des populations et de leur réinstallation sera inclus dans l’estimation du coût des projets, pour en permettre l’évaluation complète ;
  • Dans la mesure du possible, les équipements et infrastructures du Projet seront localisés sur des espaces publics ou des emprises existantes et libres.
    6.2.2. Victimes de l’érosion non liées aux activités du projet KEURP
    Les personnes qui ont abandonné leur logement à l’intérieur ou à proximité des sites d’érosion ciblés, avant la mise en œuvre du projet KEURP ne sont pas éligibles pour le présent CPR, selon la NES 5 – para. 9 qui stipule : « La présente NES ne s’applique pas à la gestion des réfugiés ou des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays en raison de catastrophes naturelles, de conflits, de crimes ou de violences ».
    Ainsi, la réinstallation des victimes de l’érosion non liées aux activités du projet KEURP n’est pas concernée par le présent CPR.
    VII. NECESSITE, PREPARATION, REVUE ET APPROBATION DU PAR
    Lorsqu’il sera déjà avéré que l’élaboration du PAR s’impose dans le cadre d’un investissement spécifique, son développement se fera en plusieurs séquences : les études socioéconomiques, les enquêtes, l’élaboration du rapport, la revue, la validation.
    7.1. Déterminer la nécessité d’un PAR
    Voici les critères généraux permettant de déterminer si un PAR doit être élaboré pour un sous-projet suivant la NES n°5:
    • Un PAR n’est pas nécessaire si des terres doivent être acquises et qu’elles seront données volontairement ou achetées sur la base d’un acheteur et d’un vendeur consentants. Les conditions d’acquisition du terrain doivent être documentées dans la demande du sous-projet.

• D’autres conceptions de projet réalisables seront envisagées afin d’éviter ou de minimiser l’acquisition de terres ou les restrictions à l’utilisation des terres, surtout lorsque cela entraînerait un déplacement physique ou économique. La première étape est l’identification des sous-projets, qui devrait comporter un processus de sélection (se référer au formulaire dans l’Annexe 1).

• Un PAR est nécessaire si des terres doivent être acquises, si des personnes sont déplacées de leurs terres ou de leurs ressources productives et que le déplacement entraîne une réinstallation, la perte d’un abri, la perte d’actifs ou d’accès à des actifs importants pour la production ; la perte de sources de revenus ou de moyens de subsistance ; ou la perte d’accès à des endroits qui fournissent des revenus plus élevés ou des dépenses plus faibles aux entreprises ou aux personnes.
7.2. Préparation du PAR
7.2.1. Études socioéconomiques
Les études socioéconomiques, dans le processus de développement d’un PAR, concernent les enquêtes et l’analyse socioéconomique de la zone d’influence du projet permettant ainsi d’établir une ligne de référence qui servira de base à l’évaluation du succès du PAR.
Elles ont pour objet de faire le diagnostic de la zone du projet et de dégager les situations communautaires et individuelles des PAP. Au niveau collectif, les informations recherchées porteront sur la situation ethnique, la situation démographique, la structure de la population, le profil des PAP, les activités des populations, les ressources utilisées en commun. Les informations individuelles dégageront l’identité des personnes affectées, leur situation sociale et économique, les personnes vulnérables et les causes de leur vulnérabilité, la nature et l’ampleur des biens touchés. Dans le détail, il s’agira de :
• résumer l’information démographique de la population des ménages affectés, y compris les ménages des groupes vulnérables, et la caractériser du point de vue démographique (sexe, âge, lien de parenté au chef de ménage);
• dégager les caractéristiques des PAP et les systèmes de production (relatif aux impacts).
7.2.2. Information des populations
Elle doit commencer au moment de l’examen social et environnemental de l’investissement, et même de son calibrage, et se poursuivra après l’arrêté déclarant l’investissement d’utilité publique et tout au long du processus de réinstallation. A ce stade, elle sera indispensable pour amener tous les PAP à se trouver sur le site pendant les enquêtes, afin que nul ne soit oublié.
La phase d’enquêtes socioéconomiques sert de cadre pour des consultations participatives des différentes parties prenantes notamment des PAP, des autorités administratives et traditionnelles et des élus locaux. Des informations détaillées sur la zone d’impact du projet seront présentées aux personnes affectées et aux autorités administratives lors de ces rencontres :
• des explications seront données verbalement;
• les personnes présentes ont la possibilité de poser des questions et de commenter les informations présentées ;

Les objectifs de ces séances d’information et de consultation sont les suivants :
• dissiper les malentendus sur les limites de la zone d’impact du projet;
• recueillir l’expression des besoins et les priorités des personnes affectées ainsi que leurs réactions sur les activités et les politiques proposées;
• obtenir la coopération et la participation effective des personnes affectées dont les groupes vulnérables et des communautés hôtes lors des activités prévues dans le plan d’action de réinstallation;
• obtenir le consensus des PAP sur le choix des lieux de réinstallation.
Le projet facilitera la participation continue des PAP pendant la mise en marche du programme. Il privilégiera un processus consensuel de résolution des plaintes et engagera une ONG pour assurer le suivi et l’évaluation du programme en proche collaboration avec les PAP.
Des rencontres d’information seront tenues pendant toute l’opération de réinstallation avec les différents PAP. Elles seront organisées, soit collectivement, soit individuellement, selon la nécessité.
La diffusion des informations et la consultation du public se feront pendant ces réunions.
Les objectifs de cette campagne d’information sont les suivants :
• susciter l’adhésion, la coopération et la participation des personnes affectées et des communautés aux activités prévues dans le plan de réinstallation;
• assurer la transparence dans toutes les étapes de la mise en œuvre du plan de réinstallation ;
• faciliter tout autre aspect du programme.

Pour mettre en marche ces activités, le Maître d’Ouvrage instituera un programme social sous la responsabilité de l’unité socio-environnementale de la Cellule BM et avec l’assistance de l’ONG qui collabore dans le cadre du programme de relocalisation.
Le but de ce programme est d’assurer les actions suivantes (qui ne sont pas limitées) :
• s’assurer que les autorités locales sont bien informées de tous les aspects de l’opération et y collaborent;
• Organiser avec les PAP leur déménagement /réinstallation sur les nouveaux sites ;
• Fournir toute assistance nécessaire aux PAP pendant la période de déménagement et réinstallation ;
• Assurer que toutes les familles rétablissent leur situation sociale et leur revenu antérieur au déplacement dans des délais raisonnables.
7.2.3. Enquêtes
Elles seront menées auprès des PAP par les Commissions provinciales de Recensement dont le rôle est de constater les droits et évaluer les biens mis en cause, identifier les titulaires et propriétaires des biens. Au terme de leurs travaux les commissions dresseront un état des lieux, autrement dit inventorier les impacts physiques et économiques du projet en termes de déplacements involontaires ou de pertes de constructions, de terres ou d’activités productives.
7.3. Montage et Revue
Une fois les documents provisoires du PAR préparés sur la base des éléments précédents, leur revue impliquera tous les acteurs : les populations, le Maître d’Ouvrage, les acteurs de la société civile, les sectoriels, les communes et la Banque mondiale.
Pour les populations, la revue pourrait avoir lieu au cours d’une réunion collective organisée à cet effet et à laquelle seront conviées les populations et les PAP. Les différentes articulations et conclusions du PAR seront présentées aux populations qui feront leurs observations. Le PAR sera aussi déposé auprès des mairies de la zone du projet pour consultation, lecture et critiques. Les remarques pertinentes seront intégrées au rapport final.
7.4. Procédure de validation du PAR
Le PAR sera approuvé tout au long de la revue, et la validation finale sera faite à l’issue de la signature du décret d’expropriation qui vaudra validation du PAR. La Banque mondiale examine et donne son approbation du PAR. Elle publiera la version finale sans la liste des PAP sur son site Web, à la demande du KEURP et sur présentation des preuves de publication locale. Cette approbation accorde à l’investissement l’éligibilité au financement de la Banque.

VIII. CRITERES D’ELIGIBILITE DE COMPENSATION
Ce chapitre définit la notion d’éligibilité dans le cadre du présent PAR, c’est-à-dire les critères qui font qu’une personne doit être considérée comme affectée par le Projet. De plus, la date limite d’éligibilité pour comptabiliser une perte est clairement établie.
8.1. Catégorie de personnes éligibles
8.1.1. Éligibilité à la compensation pour les pertes de terres
Conformément à la NES n°5 de la Banque mondiale et au regard du droit d’occuper les terres, les trois catégories de personnes suivantes sont éligibles aux bénéfices de la politique de réinstallation du Projet :
a) Les personnes détentrices de droits légaux formels sur les terres ou biens visés ;
b) Celles qui n’ont pas de droits légaux formels sur les terres ou les biens visés, mais ont des revendications sur ces terres ou ces biens qui sont ou pourraient être reconnus en vertu du droit national ; ou
c) Celles qui n’ont aucun droit légal ni de revendications légitimes sur les terres ou les biens qu’elles occupent ou qu’elles utilisent.
Les personnes relevant des alinéas a) et b) ci-dessus reçoivent une compensation pour les terres qu’elles perdent. Les personnes relevant du c) reçoivent une aide à la réinstallation en lieu et place de la compensation pour les terres qu’elles occupent, et toute autre aide permettant d’atteindre les objectifs énoncés dans la présente politique, à la condition qu’elles aient occupé les terres dans la zone du projet avant une date limite fixée au début de recensement. Les personnes occupant ces zones après la date limite n’ont droit à aucune compensation ni autre forme d’aide à la réinstallation.
En d’autres termes, les occupants informels (catégorie c- ci-dessus) sont reconnus par la NES n°5 comme éligibles, non à une indemnisation pour les terres qu’ils occupent, mais à une assistance à la réinstallation ainsi que pour les pertes agricoles, arbres ou structures. Ils seront également compensés pour toute structure construite ou amélioration apportée aux terres. Cependant, les personnes qui viennent occuper les zones à déplacer/compenser après la date limite ne sont pas éligibles à compensation ou à d’autres formes d’assistance.
En cas d’expropriation partielle d’un actif, si la partie restante n’est pas économiquement viable, la victime recevra une compensation et toute autre forme d’aide à la réinstallation comme si la totalité de l’actif avait été perdue.
8.1.2. Éligibilité à la compensation pour les autres biens que les terres et les revenus
Toutes les personnes faisant partie des trois catégories ci-dessus recevront une compensation pour les pertes subies, que ces personnes possèdent ou ne possèdent pas de droits légaux sur les terres qu’elles occupent.
8.2. Date butoir ou date limite
Conformément à la NES n°5, et pour chacun des sous-projets au sein du projet KEURP, une date limite d’admissibilité sera déterminée, sur la base du calendrier d’exécution probable du sous-projet.
La date limite d’admissibilité ou encore la date butoir ou date limite d’éligibilité est la date au-delà de laquelle les attributions de droits ne sont plus acceptées. La date limite est la date (i) de démarrage et de finition des opérations de recensement destinées à déterminer les ménages et les biens éligibles à une compensation ; (ii) après laquelle les ménages qui arriveraient pour occuper les emprises ne seront pas éligibles. Le communiqué fixant la date butoir doit être traduit en langues locales et affiché aussi sur les sites concernés ainsi que les bureaux des Polices et des Mairies les plus proches. En effet, l’annonce de toute opération de réinstallation consécutive à la mise en œuvre d’un projet peut susciter des comportements opportunistes qu’il convient de détecter et de décourager à temps.
La preuve de diffusion de cette date doit être jointe au document du PAR.
Une large diffusion de la date butoir devra être assurée à travers les canaux de proximité notamment les banderoles et affiches placées aux endroits stratégiques (Bureaux communaux et des quartiers concernés) ainsi que la diffusion à travers les médias locaux.

Sur les panneaux, traduire dans la langue locale la phrase suivante : ‘’Quiconque occupera le site après cette date ne bénéficiera d’aucune indemnisation’’.

IX. EVALUATION DES BIENS ET TAUX DE COMPENSATION
9.1. Principes d’indemnisation
La législation de la RDC aborde quelques principes qui devraient guider une expropriation pour cause d’utilité publique, mais n’aborde pas nécessairement l’ensemble des principes mis de l’avant par la Banque mondiale. Les principes suivants serviront de base dans l’établissement des indemnisations.
• Les personnes affectées doivent être consultées et participer à toutes les étapes charnières du processus d’élaboration et de mise en œuvre des activités de réinstallation involontaire et d’indemnisation ;
• Les activités de réinstallation ne peuvent être conçues et exécutées avec succès sans être intégrées à un programme de développement local, offrant suffisamment de ressources d’investissement pour que les personnes affectées par le projet aient l’opportunité d’en partager les bénéfices ;
• Toutes les personnes affectées doivent être indemnisées sans discrimination de nationalité, d’appartenance ethnique, culturelle ou sociale ou de genre, dans la mesure où ces facteurs n’accroissent pas la vulnérabilité des personnes affectées par le projet et donc ne justifient pas des mesures d’appui bonifiées ;
• Les indemnisations doivent faciliter l’intégration sociale et économique des personnes ou des communautés déplacées dans les communautés d’accueil en évitant de créer des conflits entre les deux groupes ;
• Les personnes affectées doivent être indemnisées au coût de remplacement sans dépréciation, avant le déplacement effectif des personnes affectées au moment de l’expropriation des terres et des biens qui s’y trouvent ou du démarrage des travaux du projet, le premier à survenir de ces événements étant retenu ;
• Les indemnités peuvent être remises en espèces ou en nature, selon le choix individuel des PAP. Des efforts seront toutefois déployés afin d’expliquer l’importance et les avantages d’accepter des indemnités en nature, surtout pour ce qui est des terres et des bâtiments résidentiels ;
• Le processus d’indemnisation et de réinstallation doit être équitable, transparent et respectueux des droits des personnes affectées par le projet
• Les personnes à indemniser doivent disposer des actifs sur le site avant la date butoir.
• Les groupes vulnérables doivent être assistées afin qu’elles puissent bénéficier pleinement des options de réinstallation ou d’indemnisation qui leur sont proposées.
• Un mécanisme de gestion des plaintes sensibles aux EAS/HS destiné à la résolution impartiale des litiges et conforme à la NES n°10 doit être mis en place dès que possible dans la phase de développement du Projet ; et
• L’acquisition des terres et autres actifs ne pourra se faire que lorsque les indemnisations auront été versées et, le cas échéant, que lorsque la réinstallation et les indemnités de déplacement auront été bouclées.

9.2. Formes d’indemnisation
L’indemnisation des PAP pourra être effectuée en espèces, en nature, ou selon une combinaison espèces/nature, et/ou sous forme d’assistance comme l’indique le tableau ci-dessous.

Tableau 4 : Formes d’indemnisations possibles

Paiements en espèces La compensation sera calculée et payée dans la monnaie locale. Une provision sera incluse dans le budget d’indemnisation pour l’inflation.
Indemnisation en nature Les indemnités peuvent inclure des éléments tels que des parcelles de terre, des habitations, des bâtiments, des équipements fixes, etc.
Une partie en nature et une autre en espèces Selon le choix, les PAP pourront préférer de se faire compenser une partie des biens en espèces et une autre en nature.
Assistance Les mesures d’accompagnement et de soutien économique peuvent notamment, inclure des allocations de déménagement, le transport, l’assistance technique, de l’assistance en cas de vulnérabilité, etc.

Selon la politique de la Banque mondiale, « le paiement en espèces d’une compensation pour perte de biens est acceptable dans les cas où; a) les moyens d’existence étant tirés des ressources foncières, les terres prises par le projet ne représentent qu’une faible fraction de l’actif affecté et le reste de l’actif est économiquement viable; b) des marchés actifs existent pour les terres, les logements et le travail, les personnes déplacées utilisent de tels marchés et il y a une offre disponible suffisante de terres et d’habitations; c) les moyens d’existence ne sont pas fondés sur les ressources foncières. Les niveaux de compensation en espèces devront être suffisants pour financer le remplacement des terrains perdus et autres actifs au coût intégral de remplacement sur les marchés locaux ». Les indemnisations incluront les coûts de transaction.

En général, le type d’indemnisation sera un choix individuel même si des efforts seront déployés pour expliquer l’importance et les avantages d’accepter des indemnités en nature. En effet, le paiement d’indemnités en espèces soulève des questions sur la capacité des récipiendaires à gérer des sommes relativement importantes en argent liquide.

De même, le paiement d’indemnités en espèces est préoccupant à quatre niveaux, soit par rapport à l’inflation, à la sécurité des personnes indemnisées, à la répartition équitable des indemnisations à l’intérieur des ménages, et au déroulement des opérations. Un des objectifs du règlement en nature des compensations est de réduire les risques de pressions inflationnistes. Les prix du marché devront être surveillés pendant la durée du processus d’indemnisation afin de permettre des ajustements à la valeur des indemnités, si nécessaire.

9.3. Méthode d’évaluation des compensations
La compensation des individus et des ménages sera effectuée en argent liquide, en nature, et/ou par une assistance. Le type de compensation sera retenu en concertation avec la personne affectée.
9.3.1. Terre
Les terres qui pourront être affectées par l’exécution des travaux de lutte contre les érosions dans la ville de Kananga, seront remplacées par des terres de même type et de même usage ou de qualité supérieure.
La compensation monétaire est préconisée dans le cas où le terrain affecté concerne de petites surfaces ou de zones éloignées qui ne pourraient pas faire l’objet d’un remplacement par une parcelle de même type et de même vocation.
La compensation monétaire est préconisée dans le cas où le terrain affecté est de petites surfaces. Dans ce cas, l’évaluation des terres, et de tout bien affecté, doit se faire au coût de remplacement, suivant la NES n°5 de la Banque Mondiale.

Sur la base des informations disponibles sur le projet, il est très peu probable que le sous projet de lutte antiérosive du projet affecte des terrains exploités par l’agriculture.
Cependant, si des terres de cultures sont impactées par les équipements urbains, le remplacement en nature (terre contre terre au moins de même superficie et rendement équivalent) sera privilégié.
Aussi, la compensation monétaire est préconisée dans le cas où le terrain affecté est de petites surfaces ou situé dans des zones éloignées qui ne pourraient pas faire l’objet d’un remplacement. Cette compensation en espèces doit être basée sur le prix du marché.
Cette évaluation prendra en compte tous les investissements effectués sur la terre (clôture, puit, etc.) ainsi que le coût afférent à la main d’œuvre sans dépréciation.

Des approches de compensation en nature ont été explorées et discutées avec les ONG et autorités locales, y compris des méthodes terre contre terre et des compensations non monétaires. Cependant, la fourniture de terres de remplacement n’est pas considérée comme une option réalisable en raison de la disponibilité très limitée de terres publiques qui pourraient être utilisées pour une compensation en nature dans la zone urbaine et périurbaine fortement peuplée de la ville de Kananga. Par conséquent, le paiement d’une indemnité en espèces sera appliqué. Si le remplacement en nature des terres devient possible à un stade ultérieur de la mise en œuvre du projet, cela est autorisé en vertu du pressent CPR et comprend une compensation supplémentaire pour les coûts de transaction, le cas échéant. Les procédures de suivi et d’évaluation qui garantiront que les ménages déplacés sont correctement soutenus dans la recherche d’un nouveau logement sont détaillées ci-dessus.

9.3.2. Cultures
Il a été observé lors des visites de terrain effectuées à Kananga, des cultures dans certains sites érosifs du projet.
Ainsi, les pertes de cultures sont éligibles à la compensation. En principe, l’indemnisation sera payée à l’exploitant qu’il soit propriétaire ou non.
Cependant, les situations de location ou de métayage doivent être examinées attentivement dans le cadre des PAR de sorte à déterminer si nécessaire une clé de répartition juste entre propriétaire et métayer ou locataire.
Les cultures pérennes (arbres fruitiers notamment) plantées après la date limite ne sont pas éligibles à la compensation. Si la culture annuelle peut être récoltée avant la destruction, elle ne sera, en principe, pas indemnisée.
Pour la compensation des cultures, deux formules sont d’application.

  • Le recours aux Affaires foncières qui fixent après expertise, la valeur des biens concernés au coût de remplacement ;
  • La négociation directe pour obtenir une valeur objective et acceptable des biens concernés, au prix du marché.
    9.3.3. Constructions (bâtiments et infrastructures)
    Sont éligibles à l’indemnisation, les propriétaires/exploitants de bâtiments et autres constructions fixes. Les principes de compensation des structures, infrastructures et aménagements sont régis par deux aspects :

• d’une part, en parallèle aux terrains, on compense la partie de la structure ou de l’infrastructure qui sera acquis si le reste est toujours viable. A ce niveau, soit la perte est complète, alors chaque structure et infrastructure est valorisée au taux de remplacement de la structure neuve sans tenir compte de la dépréciation. Soit la perte est partielle avec un reste viable, ainsi la partie perdue est valorisée au prix de remplacement pour que la PAP puisse le remplacer. Soit la perte partielle avec un reste non viable, alors lorsque l’expropriation prend une partie aussi importante que le reste de la structure ou de l’infrastructure n’est plus utilisable, l’acquisition est traitée comme une perte complète.
En plus, l’évaluation doit considérer les pertes temporaires. En effet, si on perd l’utilisation d’une structure ou d’une partie d’une structure mais les occupants peuvent y retourner, l’indemnisation couvre tous les coûts de déménagement et de location temporaire pendant la période de logement temporaire.
• D’autre part, les propriétaires qui ne résident pas dans la structure affectée ont droit à un paiement en espèces de la valeur de la structure. Seulement les propriétaires qui résident dans la structure affectée ont l’option entre le paiement en espèces et le remplacement de la structure dans une nouvelle localité. Cette différence se justifie dans la mesure où pour les propriétaires non-résidents, la structure ne représente qu’une source de revenu, tandis que pour les propriétaires résidents la structure est leur maison, leur abri.
Eu égard à ces principes, l’évaluation est au prix de replacement neuf d’une structure pareille, c’est-à-dire, des mêmes dimensions et des mêmes matériaux de construction. Quant aux matériaux de construction, on note si le toit, les murs et le plafond sont en bloc, en bois ou autre matériel spécifié.
On précisera le nombre d’étages (rez-de-chaussée seulement, rez-de-chaussée et un étage ou deux étages, etc.) et l’état de construction (achevé, en construction). Et on note aussi la finition de la maison (peinture, carreaux).
Pour les infrastructures linéaires (murs, puits), il faudra mesurer la distance (ou profondeur) et les matériaux de construction.
Pour les valeurs de remplacement proposées, elles doivent être basées sur les éléments suivants :
• le coût moyen de remplacement des différents types de logement et de structures;
• le prix des différents types de logement et de structure collectés dans différents marchés locaux;
• le coût de transport et de livraison des matériaux au site de remplacement;
• les estimations de construction de nouveaux bâtiments en y incluant la main-d’œuvre ;
• Le coût du travail lié à l’assemblage ou la construction de bâtiments et d’ouvrages.

Si des arbres sont notés, on paie la vie productive de l’arbre jusqu’à ce que la jeune plante commence à produire.
9.3.4. Pertes d’arbres fruitiers
L’indemnisation pour les pertes d’arbres fruitiers sera évaluée selon les scénarii suivants :
• les arbres fruitiers productifs: la compensation est évaluée en tenant compte de la production moyenne annuelle des différentes espèces et des prix du marché pour les récoltes des arbres adultes ; le coût de remplacement intègre les coûts d’aménagement, de plantation et d’entretien, jusqu’à la maturité des plants ;
• les arbres fruitiers non encore productifs : dans ce cas, le dédommagement concerne le coût d’acquisition et de remplacement des jeunes pousses, y compris les coûts d’aménagement.
9.3.5. Pertes de revenus
Les personnes devant subir un déplacement économique du fait du projet sont privées de leurs sources de revenus soit d’une manière temporaire, soit définitivement. Par conséquent, elles doivent bénéficier d’une compensation pour perte de revenu à l’issue d’une enquête socio- économique.
En cas d’une compensation en nature, même si l’infrastructure qu’elles doivent occuper est achevée avant le déménagement, il leur faut du temps pour avoir une nouvelle clientèle, du temps pour s’adapter au milieu et au type de concurrence en cours sur le nouveau site.
Donc, sur la base de l’enquête socio- économique menée lors de l’élaboration du PAR, une compensation pour perte de revenu doit être faite.
Elle couvrira toute la période de transition et sera calculée sur la base du revenu journalier de la catégorie socioprofessionnelle dont la personne affectée fait partie.
Pour les personnes qui sont privées de leur source de revenus, on doit établir ou améliorer leur niveau de revenu et leurs moyens de subsistance; et assurer un niveau de vie amélioré ou favoriser les avantages du développement.

Tableau 5 : Compensation pour perte de revenus (activités informelles)

Activités Revenus moyens journaliers Durée arrêt des activités Montant compensation
Garages, ateliers d’artisans, etc. R (T) (R) x (T)
Vendeur d’étalage R (T) (R) x (T)
Autres activités informelles R (T) (R) x (T)
R : Revenu journalier
T : Durée de l’arrêt du travail (en jours)
9.3.6. Ressources forestières communautaires
La destruction de ressources forestières ne fera pas l’objet d’une compensation car étant une ressource communautaire appartenant à la Mairie. Cependant, en termes de mesures d’accompagnement, le projet KEURP devra établir un protocole avec la Mairie de la ville de Kananga pour restaurer l’intégrité du patrimoine forestier détruit du fait des travaux.
9.3.7. Sites culturels et/ou sacrés
Il s’agit, notamment, des cimetières, des forêts sacrées, des autels, centres d’initiation, sites rituels, tombes ou d’espaces qui ont un intérêt spirituel pour les populations locales. Cette liste n’est pas limitative mais les sites sacrés sont en général des lieux ou structures caractéristiques qui sont acceptés comme étant sacrés par les lois locales, en particulier la pratique coutumière, la tradition et la culture.
Pour éviter tout conflit, l’utilisation de sites sacrés, par toute activité du projet, doit être évitée. Un effort particulier devra être fait pour que le projet n’impacte pas ces sites culturels et/ou sacrés.
La compensation pour les sites sacrés est déterminée par des négociations avec les parties concernées.
Le tableau ci-après présente un récapitulatif des modalités d’indemnisation par type de perte.

Tableau 6 : Matrice d’indemnisation par type de perte

Type de biens affectés Catégorie de PAP Mesures d’indemnisation
En nature En espèce Formalités légales Autres indemnité ou appui Commentaires
Terres à usage d’habitations, de commerce ou autres Propriétaire d’un terrain résidentiel Chaque superficie de terre perdue sera compensée par une terre à égale superficie Ou, Indemnité équivalente au prix au m² de la terre rapportée à la portion affectée

Plus

Indemnité équivalente au montant requis pour remplir les formalités d’acquisition d’un nouveau titre de propriété Au moins les mêmes conditions de propriété qu’auparavant ou la délivrance d’un titre formel Frais de déménagement
Propriétaire d’un terrain agricole Chaque superficie de terre perdue sera compensée par une terre à égale superficie et à valeur agronomique équivalente Ou, Indemnité équivalente au prix au m² de la terre rapportée à la portion affectée

Plus

Indemnité équivalente au montant requis pour remplir les formalités d’acquisition d’un nouveau titre de propriété Au moins les mêmes conditions de propriété qu’auparavant ou la délivrance d’un titre formel aux propriétaires coutumiers Frais de déménagement
Propriétaire d’un terrain à usage commerciale ou professionnel Chaque superficie de terre perdue sera compensée par une terre à égale superficie Ou, Indemnité équivalente au prix au m² de la terre rapportée à la portion affectée

Plus

Indemnité équivalente au montant requis pour remplir les formalités d’acquisition d’un nouveau titre formel Au moins les mêmes conditions de propriété qu’auparavant ou la délivrance d’un titre formel aux propriétaires coutumiers Frais de déménagement
Occupant « irrégulier » Aucune Compensation des biens construits par la PAP et qui seront démolis ; droit de récupération des actifs Aucune Appui à s’installer ailleurs dans un endroit où l’on peut vivre et travailler légalement On paie à la PAP la valeur des réalisations faites sur le terrain et on l’assiste à déménager si elle veut s’installer sur un autre site
Structure à usage résidentiel, commercial ou pour autre usage Propriétaire Remplacement à neuf des structures par le projet Ou, à défaut, la valeur de reconstruction à neuf de la structure impactée, basée sur les prix actuels du marché, sans tenir compte de la dépréciation (au coût de remplacement). Aucune Frais de déménagement Aucun
Locataire ou sous-
Locataire Aucune Pour tous les
locataires et sous-locataires, 6 mois de loyer en guise d’appui Aucune Le projet offrira
de l’aide au PAP pour trouver un nouveau logement ou local ailleurs
Arbres Propriétaire de l’arbre Aucune Valeur de l’arbre fruitier ou d’ombrage selon les barèmes établis pour chaque type d’arbre (arbre non productif)
Valeur de l’arbre + valeur de la production perdue pendant la période nécessaire pour arriver au même niveau de production Aucune Aucune Le propriétaire pourra récupérer lui-même les fruits et le bois de leurs arbres
Revenus Garages et ateliers d’artisans, propriétaire de commerces, vendeur d’étalages, autres activités informelles Aucune Valeur telle que présentée dans les tableaux sur les compensations pour perte de revenus (activités formelles et informelles). Aucune Pour les employés touchés, les revenus nets doivent être compensés durant la période nécessaire pour rétablir l’activité. Aucun
Personnes vulnérables PAP identifiée comme vulnérable à l’issue des enquêtes approfondies Aucune Aucune Aucune Mesures d’accompagnement spécifiques identifiées en consultation avec chaque PAP éligible Ces PAP bénéficieront d’un appui au renseignement des critères retenus dans les enquêtes socioéconomiques et pouvant permettre de déterminer les PAP éligibles
Sites culturels et les bâtiments communautaires Sites culturels et les bâtiments communautaires Respecter les rituels pour les sites culturels et Remplacer à neuf les bâtiments communautaires Aucune Au moins les mêmes conditions qu’auparavant ou la délivrance d’un titre formel aux propriétaires communautaires Accompagnement dans la réinstallation

X. MECANISME DE GESTION DES PLAINTES SENSIBLE AUX EAS/HS
Toute personne, ayant connaissance d’un abus ou ayant été lésée dans le cadre de la mise en œuvre des activités du Projet, peut déposer une plainte verbale ou écrite dans le cadre de ce mécanisme. Sont également recevables les plaintes émanant de personnes non-identifiées ou plaintes anonymes.
10.1 Types de plaintes et conflits à traiter
Dans la pratique, les plaintes et conflits qui apparaissent au cours de la mise en œuvre d’un programme de Réinstallation et d’indemnisation peuvent se justifier par les éléments suivants :
• Erreurs dans l’identification et l’évaluation des biens ;
• Désaccord sur des limites de parcelles, soit entre la personne affectée et l’agence d’expropriation, ou entre deux voisins ou sur l’évaluation d’une parcelle ou d’un autre bien ;
• Conflit sur la propriété d’un bien (deux personnes affectées, ou plus, déclarent être le propriétaire d’un certain bien), ce problème peut apparaître dans ce cas-là avec des titres de propriété anciens et pas actualisés ;
• Successions, divorces, et autres problèmes familiaux, ayant pour résultat des conflits entre héritiers ou membres d’une même famille, sur la propriété, ou sur les parts de propriété, d’un bien donné ;
• Désaccord sur les mesures de Réinstallation, par exemple sur l’emplacement du site de Réinstallation, sur le type d’habitat proposé ou sur les caractéristiques de la parcelle de Réinstallation ;
• Incidents liés à l’Exploitation et l’Abus Sexuel, et le Harcèlement Sexuel pendant la mise en œuvre du programme de réinstallation et indemnisation. Ainsi que d’incidents VBG, comme la dénie d’accès à la terre, aux indemnisations, etc. à cause des limitations de la loi coutumière aux femmes à l’héritage de la terre et sa propriété ainsi qu’à la certification foncière.
10.2 Mécanisme proposé
10.2.1. Enregistrement des plaintes
Le projet mettra en place un registre des plaintes. L’existence de ce registre et les conditions d’accès (où il est disponible, quand on peut accéder aux agents chargés d’enregistrer les plaintes, etc…) seront largement diffusées aux populations affectées dans le cadre des activités de consultation et d’information. Le registre sera ouvert dès le lancement des activités de recensement dans une zone donnée.
Afin de faciliter l’identification du point de dépôt des plaintes, des panneaux de sensibilisation et des boites de suggestion seront visiblement installés.
Sur cette base, les plaignants devront formuler et déposer leurs plaintes auprès soit de la commission d’évaluation et de constat, sous le couvert de son Président, avec ampliation à l’équipe du projet, soit au niveau du projet directement. La plainte sera dûment enregistrée dans un cahier spécialement ouvert à cet effet. Les destinataires des plaintes adresseront en retour une réponse motivée aux plaignants 10 jours au plus après réception de la plainte. Ceci signifie que toutes les adresses des différents organes de gestion de la réinstallation seront données aux populations en prévision de cette éventualité.
10.2.2. Traitement des plaintes en première instance
Le premier examen sera fait par la commission d’évaluation dans un délai de 7 jours. Si elle détermine que la requête est fondée, la personne affectée devra recevoir le complément de son dédommagement, et bénéficier des réparations adéquates ;
10.2.3. Traitement des plaintes en seconde instance
Si le plaignant n’est pas satisfait du traitement en première instance, le second examen sera fait par un comité local de médiation, ce qui matérialise l’implication des autorités locales.
En effet, cet organe informel, qui interviendra si la commission n’évolue pas dans son appréciation ou si les motifs sont complexes et/ou dépassent le cadre du projet (dissensions familiales autour du partage des biens, par exemple), sera en place dans chaque secteur concerné par les Réinstallations. Chaque comité local de médiation comprendra au moins les personnes suivantes :
• Le Bourgmestre ou son représentant, Président ;
• La Chefferie traditionnelle (Kinzoni) ou son représentant ou une organisation religieuse ;
• Le chef de l’avenue, le Chef de bloc ou le Chef de quartier ou leur représentant.

Le comité local de médiation est convoqué par son Président (Bourgmestre de la commune) et se réunit chaque fois que de besoin, en présence d’un représentant du Projet. Elle disposera d’un maximum de trois jours pour entendre le ou les plaignants et d’un délai maximum de 10 jours pour trouver une solution à l’amiable.
Cette structuration qui tient compte des mécanismes de gestion des conflits existants reste la plus apte pour résoudre les plaintes qui peuvent naître en raison du déplacement des populations.
10.2.4. Traitement des plaintes en dernière instance ou recours judiciaire
Si au bout de ce processus de médiation, l’insatisfaction du plaignant perdure, ce dernier sera libre de recourir aux instances judiciaires selon les dispositions de la loi. Mais les PAP devront être informées de ce que les procédures à ce niveau sont souvent coûteuses, longues, et peuvent de ce fait perturber leurs activités, sans qu’il y ait nécessairement garantie de succès.
10.2.5. Traitement des plaintes VGB, y compris EAS/HS
Une plainte VBG/EAS/HS ne pourra pas être résolue à niveau des Cellules locales de gestion de plaintes et ne seront non plu sujet d’un arrangement à l’amiable. En revanche, le rôle de la Cellule est d’assurer le référencement de la survivante pour la prise en charge par l’organisation ou structure de prise en charge identifiée dans la zone d´intervention du projet et offrant les différents services de prise en charge (médicale, juridique et judiciaire et psychologique). Sur la base de la cartographie de fournisseurs de services VBG, le projet développera un circuit de référencement en identifiant les services de qualité dans la zone d’intervention où les survivantes seront orientées(e)s en cas de besoin.
Le projet devra identifier de portes d’entrées sécures où les survivant(e)s pourront s’adresser et être référé(e)s vers les services d’assistance. Les procédures garantiront la confidentialité et sécurité des parties impliqué(e)s, et toute actions sera guidée par une approche centrée sur le(la) survivant(e). Le projet devra nommer un opérateur du MGP (il peut s’agir d’une organisation externe, une ONG spécialisée par exemple). L’opérateur sera le responsable de faire l’enregistrement de la plainte, le triage, la première réponse (référencement), et le reporting dans le 24 heures à l’UGP. Puis il passe la plainte à l’UGP pour la vérification. A cet égard, ce type de plaintes seront communiquées dans un délai de 24 heures dès la réception, à la Banque mondiale.

XI. MODALITES ET METHODE DE CONSULTATION DES PERSONNES AFFECTEES AVEC LEUR PARTICIPATION ET DIFFUSION DE L’INFORMATION
La participation des populations dans le processus de planification et de mise en œuvre du plan de réinstallation est une des exigences de la Banque mondiale (BM), qui souhaite que « les populations soient consultées de manière constructive et aient la possibilité de participer à la planification et à la mise en œuvre des programmes de réinstallation ».
Le processus d’information, de consultation et de participation du public est essentiel parce qu’il constitue l’opportunité pour les personnes potentiellement déplacées de participer à la fois à la conception et à la mise en œuvre du projet envisagé. Ce processus doit être déclenché dès la phase de formulation du projet et doit toucher toutes les parties prenantes au processus, et notamment les communautés locales à la base.
11.1 Modalités et méthodes de consultation
11.1.1. Information et participation du public
• Objectif
L’information du public constituera une préoccupation constante tout au long du processus de mise en œuvre des actions d’un projet. Elle consistera particulièrement à la mise à disposition des parties prenantes des documents liés à la réinstallation involontaire notamment le présent CPR et les PAR éventuels. La NES n°5 dispose que « l’Emprunteur consultera les communautés touchées par le projet, y compris les communautés d’accueil, au moyen du processus de mobilisation des parties prenantes décrit dans la NES n°10.
Le projet assurera la communication et la consultation avec les PAPs et les personnes affectées par l’érosion passée sur les critères d’éligibilité pour la compensation. Ceci devrait également être couvert dans la mise à jour du PPMP. Ce type de consultation aidera à réduire le potentiel de conflit dans les zones du projet.
• Approche
L’information communiquée doit être la plus complète et adaptée au projet.
Elle doit porter globalement sur les enjeux du Projet, et en particulier sur les missions projet KEURP dans la ville de Kananga, notamment le processus de réinstallation, les risques y relatifs, la période des enquêtes sociales, les dates de démarrage et de fin du processus, les principes de la politique de réinstallation ainsi que des autres modalités d’intervention du projet.
Elle devra être communiquée suffisamment à l’avance et tout au long de la mise en œuvre du projet, particulièrement pendant toute la durée de la planification de la réinstallation et à l’étape des compensations.
Les communautés avoisinantes ainsi que les populations affectées devront être informées bien avant le démarrage des enquêtes sociales et ce, par le consultant chargé d’appuyer le projet KEURP dans l’élaboration des plans de réinstallation.
• Parties prenantes à informer
Les différentes parties prenantes à informer sont celles engagées dans le processus de la réinstallation notamment les PAP, la Ville, les communes, les organisations d’appui local, les entreprises locales, les organisations non gouvernementales intervenant dans les zones affectées.
• Responsabilités
L’information relève de tous les acteurs et plus précisément du projet KEURP ainsi que leurs consultants chargés des diverses études envisagées (Technique, sociale, EIES, CPR, PAR), des Responsables des villes bénéficiaires et des organismes d’appui local.

11.1.2. Consultation approfondie
• Objectif
Selon la NES n°10 (Mobilisation des Parties Prenantes), « l’Emprunteur entreprendra des consultations approfondies d’une manière qui offre la possibilité aux parties prenantes de donner leur avis sur les risques, les effets et les mesures d’atténuation du projet, et à l’Emprunteur de les prendre en compte et d’y répondre. Ces consultations seront effectuées de façon continue, au fur et à mesure de l’évolution des enjeux, des effets et des possibilités.
Les consultations approfondies sont un processus à double sens qui :
a) commence tôt dans la planification du projet pour recueillir les premiers avis sur l’idée de projet et guider la conception de celui-ci ;
b) encourage les retours d’information de la part des parties prenantes pour éclairer la conception du projet et guider leur participation à la détermination et l’atténuation des risques et effets environnementaux et sociaux, y compris ces liés aux VBG/EAS/HS ;
c) se poursuit régulièrement à mesure que les risques et effets surviennent ; 
d) s’appuie sur la communication préalable et la diffusion d’informations pertinentes, transparentes, objectives, significatives et facilement accessibles, dans des délais qui permettent de véritables consultations avec les parties prenantes, dans une ou plusieurs langues locales, sous une forme adaptée à la culture des parties prenantes et facile à comprendre pour celles-ci ;
e) prend en compte les observations des parties prenantes et y apporte des réponses ; 
f) favorise la mobilisation active et inclusive des parties touchées par le projet ; 
g) est libre de toute manipulation, interférence, coercition, discrimination et intimidation ; et 
h) est consigné et rendu public par l’Emprunteur.
• Approche
Selon le type d’opération, la consultation du public devra se faire sous forme de réunions, de demandes de propositions/commentaires écrits, de remplissage de questionnaires et de formulaires, de conférences publiques et d’explication des idées et besoins du sous projet, etc.
Les documents devront être disponibles au niveau des lieux de résidences des PAP et des communes, et prendre en compte le niveau d’alphabétisation des communautés et personnes affectées et leurs langues locales.
Les communautés et personnes affectées devront avoir une vraie possibilité de participer dans les sessions de consultation et de donner leurs opinions, de poser les questions et les craintes bien avant d’être réinstallées.
L’ensemble des parties prenantes concernées seront consultées lors de l’élaboration et de la restitution des plans de réinstallation pendant laquelle l’occasion leur sera donnée de s’exprimer sur leur situation, leurs craintes, doléances et attentes.
Les communautés et personnes affectées seront consultées sur :
• les données permettant de les identifier, d’inventorier et d’évaluer leurs biens ;
• le choix du site de recasement ;
• les possibilités de mise à disposition des terrains de recasement ;
• les avis sur les options d’assistance ;
• leur avis sur les instruments de réinstallation élaborés (PAR).

• Parties prenantes à consulter
C’est en respect des procédures de la Banque mondiale et dans le respect des règles sanitaires et des mesures barrières dictées par la pandémie de la COVID-19, que les personnes et communautés affectées seront consultées tout au long du processus de la réinstallation, notamment avant, pendant et après celle-ci. Une attention particulière devra être portée à la consultation des individus, hommes et femmes, des ménages et communautés potentiellement affectés et les groupes vulnérables.
Pour ce qui est des consultations des femmes ou d’autres groupes vulnérables ou minoritaires, il est important de souligner que les animateurs soient du même sexe, et que les consultations puissent se réaliser dans un lieu sécure où les personnes sont à l’aise de s’exprimer.
• Responsabilités
La consultation des parties prenantes sera menée par les mêmes responsables chargés de l’information du public.
11.2 Consultation dans le cadre de la politique de réinstallation
La consultation du public sera effectuée pendant toute la durée de l’exécution du projet KEURP. Elle pourra se dérouler pendant la préparation de (i) l’étude socio-économique, (ii) du plan de réinstallation et (iii) de la négociation de la compensation à verser aux personnes devant être déplacées (rédaction et lecture du contrat de compensation), du suivi évaluation.
Ces consultations peuvent s’appuyer sur plusieurs canaux d’informations à savoir : les réunions, les programmes radio, les demandes de propositions / commentaires écrits, de remplissage de questionnaires et de formulaires, de conférences publiques et d’explications des idées et besoins du sous projet, surtout. Les documents devraient être disponibles à l’UGP à Kinshasa, dans la ville de Kananga et auprès des Organisation Communautaires de Base.
Des procès-verbaux des rencontres avec les PAP devront être annexés aux plans d’action de réinstallation (PAR), ce qui permettra de voir si ces documents en ont tenu compte.
Dans le cadre de la préparation des PAR, les étapes de consultation et d’information suivantes devront être respectées :
• diffusion de la date butoir au public, lors du démarrage du recensement ;
• information initiale, au démarrage de la préparation du PAR;
• information de base sur le projet et l’impact éventuel, en termes de déplacement et sur les principes d’indemnisation et de réinstallation, tels qu’ils sont présentés dans le présent CPR ;
• enquête socio-économique participative: les études socio-économiques prévues, dans le cadre du recensement des personnes et biens affectés, permettent de poursuivre la démarche d’information des personnes concernées, ainsi que des autorités locales et autres intervenants locaux (OCB, ONG). Ces enquêtes permettent aussi de recueillir les avis, doléances et souhaits de la population sur le recasement ;
• consultation sur le PAR provisoire : une fois que le document est disponible sous forme provisoire, il est remis à l’UGP, aux Maires bénéficiaires et aux OCB, selon des formes, pour examiner au cas par cas (réunion publique, mise en place d’un comité local, etc.) ;
• discussion sur les façons dont les personnes affectées par le projet et la communauté locale peuvent bénéficier et participer à sa mise en œuvre, y compris le PAR.
11.3 Résultats de la consultation menée dans le cadre de la préparation du CPR du KEURP
Lors de la préparation du Cadre de Politique de Réinstallation (CPR) du KEURP, une consultation des parties prenantes a été menée.
La section ci-dessous présente les détails de ces concertations et se focalise sur les avis, craintes et recommandations exprimées par les parties rencontrées lors de ces consultations publiques.
11.3.1. Acteurs ciblés et méthodologie
L’actualisation du Cadre de Politique de Réinstallation (CPR) du PDU a donné lieu à une consultation publique dans le ville ciblée, Kananga, dont l’objectif était entre autres de :
• conduire la procédure de la consultation publique, conformément aux politiques de sauvegarde de la Banque mondiale et de la législation nationale en matière environnementale et sociale, pour les nouvelles activités prévues sur le financement du projet KEURP ;
• informer les parties prenantes sur la consistance des travaux envisagés ainsi que les impacts environnementaux et sociaux potentiels généraux des nouvelles activités ;
• recueillir les avis, préoccupations, suggestions et recommandations qui seront intégrés dans le présent CPR.
De manière générale, toutes les catégories d’acteurs ont été consultées : le Maire de la ville, les bourgmestres, les chefs de quartiers, les chefs de cellules, les populations locales, les ONG, le service technique de la Mairie, etc.
Ces consultations ont démontré d’un engouement important des acteurs vis-à-vis du projet KEURP.
Le résumé desdites consultations est présenté dans les sections ci-dessous.
La liste des personnes consultées figure en annexe du présent rapport.
11.3.2. Les points discutés
Les points ci-après ont été discutés lors de la consultation :
• la consistance des travaux programmés et l’étendue de la zone d’intervention ;
• la durée des travaux ;
• le début effectif des travaux ;
• les avantages et inconvénients pour les populations riveraines ;
• les activités pouvant entraîner une réinstallation ;
• la date butoir et les critères d’éligibilité ;
• la matrice d’indemnisation ;
• les méthodes d’évaluation et de compensation des biens affectées ;
• les responsabilités de la mise en œuvre et du suivi du processus de réinstallation ;
• les mécanismes mis en place pour le dédommagement des personnes ou des familles qui seraient éventuellement impactées ;
• les mécanismes existants de gestion des conflits ;
• les procédures de gestion des plaintes, litiges et doléances des personnes, proposées ;
• les besoins en formation et en renforcement de capacité ;,
• les stratégies d’exécution du projet ;
• les conséquences écologiques du projet sur les rivières et lacs,
• les conséquences géologiques et du sol ;
• les conséquences du projet sur le paysage et esthétique du milieu
• les conséquences du projet sur les sites historiques, archéologique ou d’héritage culturel ;
• les conséquences du projet sur la terre ;
• les conséquences du projet sur les bâtiments se trouvant dans la zone d’intervention
• les conséquences du projet sur les infrastructures domestiques se trouvant dans la zone d’intervention ;
• les conséquences du projet sur les revenus de la communauté locale ;
• les conséquences du projet sur les récoltes et les arbres fruitiers ;
• les Impacts sociaux négatifs du projet ;
• la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique, son responsable ;
• l’indemnisation, la personne qui doit indemniser et celle qui a droit à l’indemnisation.
11.3.3. Synthèse des résultats de la consultation
En résumé, les avis et perception sur le projet ont été assez positifs dans la ville de Kananga. En effet, le projet est perçu, par les personnes consultées, comme une intervention pertinente et utile apte à impulser le développement économique et social de la ville et en particulier pour la lutte antiérosive. Et, à ce titre, il est le bienvenu.
Cependant, il n’est pas sans un certain nombre de craintes, d’inquiétudes qui sont autant de préoccupations au niveau des acteurs consultés.
Tableau 7 : Synthèse des résultats de la consultation

Avis et perception sur le projet Préoccupations et craintes Suggestions et recommandations
• Bonne appréciation du projet
• Bonne appréciation du processus de consultation • Risque d’inondation du fait d’un mauvais drainage et gestion des eaux de drainage
• Mauvais entretien des infrastructures du fait de la non-implication des OVD dans le processus de mise en œuvre des travaux ;
• Problème d’insalubrité du fait de l’absence d’une prise en compte de la gestion environnementale dans le projet, notamment la prise en compte de la gestion des déchets solides.
• Veiller à la transparence dans tout le processus de réinstallation ;
• Impliquer les acteurs locaux (bourgmestres, chefs de quartiers, chefs de cellules, chefs de blocs, chefs d’avenues) dans le processus de gestion des conflits ;
• Partager régulièrement l’information inhérente à la réinstallation et à l’avancement du projet avec les Maires, les services techniques locaux et provinciaux et les PAP;
• Veiller à l’emploi des jeunes des localités par le recrutement lors des travaux ;
• Implication les OVD dans le processus de recrutement des entreprises, des bureaux de contrôle et dans le suivi des travaux de réhabilitation des voiries urbaines ;
• Mettre en place de ralentisseurs aux fins de limiter les risques d’accidents ;
• Veiller à une bonne coordination entre l’entreprise chargée des travaux et la REGIDESO pour repérer les réseaux à déplacer lors de la construction des ouvrages afin d’éviter de rompre l’alimentation en eau des populations riveraines ;
• Veiller à la mise en place d’un bon système de drainage des eaux pluviales en mettant en place des caniveaux dont le dimensionnement tient compte des bassins versants et mettre en place des émissaires pour éviter une inondation des quartiers environnants

Il sied de noter que le travail de consultation du public sera mené tout au long de la mise en œuvre du projet auprès de toutes les parties prenantes, particulièrement les personnes directement affectées par le projet (par ex. les personnes assujetties à une réinstallation ou la perte des terres, les personnes ayant déjà fui la zone, les personnes ciblés par l’approche des travaux HIMO, …).
Le compte-rendu desdites consultations inclura un tableau listant les activités de consultations menées et le nombre de participants (hommes/femmes).

Atelier tenu à Kananga sur la problématique de la gestion des érosions

Dans le cadre de la consultation du public, il s’est tenu le 05 août 2022, dans la ville de Kananga pendant la préparation du projet KEURP, un atelier sur la problématique de la gestion des érosions. Ce forum organisé par la Banque mondiale sous l’égide du Gouverneur de Province du Kasaï Central avait regroupé plus de 50 participants, faisant partie de différentes parties prenantes au projet dont : les autorités locales, les ONG, les personnes susceptibles d’être affectées par les travaux, les personnes vulnérables parmi lesquelles les figuraient celles qui sont susceptibles d’être affectées par le projet (PAP), les riverains, les personnes ayant fui les zones dangereuses à cause des érosions, etc. (Voir lite des présences en annexe). Toutes ces personnes devraient disposer d’informations justes et crédibles qui leur permettront de faire des commentaires avisés et d’être impliquées dans la préparation du projet. Il s’agissait également : (i) d’informer les populations riveraines sur le contexte, les composantes du projet et ses activités ; (ii) de permettre aux populations de s’exprimer, d’émettre leur avis et considérations sur le projet ; (iii) d’identifier et de recueillir les préoccupations (besoins, attentes, craintes, etc.) des populations vis-à-vis du projet ainsi que leurs recommandations et suggestions. Les différentes questions ainsi soulevées ont été évoquées par les parties prenantes, et les explications y afférentes ont été apportées par les équipes de préparation du projet.
Les points ci-après ont été communiqués et discutés :

  • La perception du projet par les parties prenantes ;
  • Les contraintes environnementales et sociales majeures dans les zones cibles du projet ;
  • Les enjeux environnementaux et sociaux (y compris les violences basées sur le genre, l’exploitation, abus et harcèlement sexuels) des activités du Projet ;
  • Les impacts positifs et négatifs potentiels du projet sur l’environnement et le social (VBG/EAS/HS compris) ;
  • Les capacités de gestion environnementale et sociale et les besoins en renforcement (sur le code de bonne conduite et la manière dont la communauté s’organise en cas de conflit social et sur le VBG) ;
  • La problématique de gestion des érosions dans la ville de Kananga,
  • La problématique liée au renforcement des capacités des organisations locales de la société civile spécialisées dans la lutte antiérosive ainsi que de l’OVD,
    Les problématiques liées au renforcement des dispositifs de contrôle climatique, le lotissement, les constructions anarchiques, la gestion des eaux usées et des eaux de pluie, la protection de l’environnement, la violence basée sur le genre, l’hygiène santé et sécurité, les risques et conséquences de la pandémie de COVID-19, la participation et l’implication des acteurs et des personnes vulnérables notamment les femmes, jeunes filles, les enfants de la rue etc.

Les participants ont été aussi informé sur la possibilité de consulter les documents de sauvegarde sociale notamment le PEES, PMPP, PGMO et les éventuels PAR, qui seront publiés sur le site web du Ministère de l’Urbanisme et Habitat et le site web externe de la Banque mondiale. Actuellement, les activités de suivi de consultations des parties prenantes sont planifiées et devront être lancées au cours de septembre 2022 pour poursuivre avec la mobilisation, afin de bien préparer la mise en œuvre du Projet.
Réunion de focus group

Les consultations ont aussi eu lieu sous forme de focus group, lors des entretiens avec les personnes ressources et lors d’une réunion tenue au quartier Mulombodi. La liste des personnes ressources rencontrées et les photos se trouvent en annexe.

La consultation des habitants du quartier Mulombodi avait eu lieu sous le projet PDU qui est en quelque sorte le projet parent du KEURP, le mardi 27 avril 2021 à la résidence du chef du quartier Mulombodi à Kananga à partir de 09h30. Au total, 6 participants ont répondu à l’invitation (voir liste de participants en annexe). Pendant cette séance de consultation publique les composantes du projet, les impacts potentiels sur l’environnement et le plan de gestion environnemental et social ont été exposés. Des discussions ont eu lieu entre les habitants de la cité Mulombodi concernée par ce projet. Les habitants se sont montrés favorables au projet et ont promis une bonne collaboration avec l’entreprise (OVD ou OdR) durant les travaux et un engagement pour suivre et contrôler et entretenir le site une fois réhabilitée. Ils ont cependant émis quelques suggestions :

  • Recruter la main d’œuvre locale car la majorité des jeunes sont en chômage ;
  • La prise en compte de l’aspect genre lors du recrutement du personnel ;
  • Le curage de la rivière Lungandu sédimenté dans le bas fond
  • L’exécution urgente des travaux dans le délai du contrat ;
  • Bien rémunérer les travailleurs locaux ; selon les exigences du Smig ;
  • Informer les riverains au préalable avant de commencer les travaux pour que ces dernières prennent des dispositions ;
  • Assurer la sécurité du chantier ;
  • D’entretenir les voies empruntées par les engins du chantier pour permettre aux riverains un accès facile à leurs structures sociales de base ;
  • Indemniser correctement toutes les personnes qui seront affectées par le projet.
    11.3.4. Quelques photos prises sur terrain en août 2022
    Ravin sur le site de PK 706 (Source : Visite Equipe BM du 03.08.2022

Ravin sur le site de Brasserie (Source : Visite équipe BM du 03.08.2022)

Ravin sur le site de Brasserie (Source : équipe BM du 03.08.2022)

Ravin sur le site de SNCC (Source : équipe BM du 03.08.2022)

Ouvriers OVD. Méthode HIMO (Source : Visite équipe BM du 04.08.2022)

Atelier sur la problématique des érosions dans la ville de Kananga (Source : Visite équipe BM du 05.08.2022)

11.4 Diffusion publique de l’information
Selon la NES n°10 (Mobilisation des parties prenantes), « l’Emprunteur rendra publiques les informations sur le projet pour permettre aux parties prenantes de comprendre les risques et les effets potentiels de celui-ci, ainsi que les possibilités qu’il pourrait offrir.
L’Emprunteur donnera aux parties prenantes un accès aux informations suivantes le plus tôt possible, ce avant l’évaluation du projet par la Banque, et selon un calendrier qui permet de véritables consultations avec les parties prenantes sur la conception du projet : 

  • L’objet, la nature et l’envergure du projet ;
  • La durée des activités du projet proposé ; 
  • Les risques et effets potentiels du projet sur les communautés locales, et les mesures proposées pour les atténuer, en mettant en exergue les risques et effets susceptibles d’affecter de manière disproportionnée les groupes vulnérables et défavorisés, et en décrivant les mesures différenciées prises pour les éviter et les minimiser ;
  • Le processus envisagé pour mobiliser les parties prenantes, en soulignant les modalités éventuelles de participation de celles-ci ; 
  • Les dates et lieux des réunions de consultation publiques envisagées, ainsi que le processus qui sera adopté pour les notifications et les comptes rendus de ces réunions ; et 
  • Le processus et les voies de dépôt et de règlement des plaintes, y compris celles liées aux EAS/HS, ainsi que les services d’assistance pour les survivant(e)s identifiés par le projet dans les différentes zones d’intervention.

L’information sera diffusée dans les langues locales (le lingala) pertinentes et d’une manière adaptée à la culture locale et accessible, en tenant compte des besoins spécifiques des groupes que le projet peut affecter différemment ou de manière disproportionnée ou des groupes de la population qui ont des besoins d’information particuliers (les handicapés, les analphabètes, les femmes et les hommes, ceux qui se déplacent régulièrement, qui parle une langue différente ou qui sont difficiles d’accès).

En d’autres termes, les instruments de réinstallation sont mis à la disposition du public :
• Au niveau central, notamment dans le siège du projet KEURP à Kinshasa ;
• Au niveau local, notamment dans les communes concernées, les Bourgmestres, les Chefs de quartiers ;
• Au niveau international, par le biais du site web extérieur de la Banque mondiale.
XII. IDENTIFICATION, ASSISTANCE ET DISPOSITION A PREVOIR DANS LE CADRE LE PLAN D’ACTION DE REINSTALLATION (PAR) POUR LES GROUPES VULNERABLES

Le concept de vulnérabilité peut être abordé sous différents angles dépendant du contexte. Dans le cadre d’un CPR, la vulnérabilité réfère aux difficultés que peuvent rencontrer certaines personnes affectées par un projet (PAP) à s’adapter aux changements induits par le projet, à profiter pleinement des bénéfices du projet ou encore à retrouver des conditions de vie équivalents ou supérieurs à ce qui existaient avant le projet.

L’identification des PAP vulnérables permet de prévoir des mesures d’accompagnement qui peuvent permettre à chaque PAP de surmonter les difficultés auxquelles elle sera confrontée à cause de sa condition physique, psychologique, social et/ou économique lors de la réalisation du projet.

Le CRP renseigne sur les critères permettant, lors de l’élaboration du ou des PAR du sous projet (Travaux de lutte antiérosive), d’identifier les PAP vulnérables à partir des données socioéconomiques collectées pendant les enquêtes. Ces enquêtes socioéconomiques doivent également permettre de préciser les difficultés auxquelles la PAP vulnérable sera confrontée et les façons de l’aider à les surmonter.
12.1 Identification des groupes vulnérables
La vulnérabilité de certaines PAP peut être de nature physique, psychologique, social et/ou économique.
Afin d’identifier de façon détaillée les PAP ou groupes vulnérables, il est recommandé de considérer différents facteurs socioéconomiques qui sont des indicateurs de vulnérabilité dans le contexte du projet. À titre d’exemple, lors des enquêtes socioéconomiques effectuées dans le cadre de la préparation des PAR, les facteurs (liste indicative et non exhaustive) ci-dessous peuvent être considérés pour identifier les groupes vulnérables :
• les handicapés (physiques ou mentaux),
• les personnes malades, particulièrement les personnes atteintes du VIH/SIDA ou d’autres maladies graves ou incurables,
• les vieillards, particulièrement quand ils vivent seuls,
• les ménages dont les chefs sont des femmes
• les ménages dont le chef de famille est quasiment sans ressources,
• les personnes appartenant à certaines minorités ethniques, culturelles ou religieuses, et
• les veuves et orphelins.
D’autres facteurs secondaires peuvent s’ajouter aux principaux critères ci-dessus mentionnés, notamment :
• La non-couverture des besoins (besoins non satisfaits) ;
• La taille du ménage (supérieure ou égale à 15 avec des personnes mineures ou âgées à charge) ;
• L’absence de soutien d’autres membres du ménage ou de la famille ;
• Le faible niveau d’instruction/absence de qualification ;
• Le type d’habitat (banco, bois) et le non-accès à l’eau, à l’électricité et l’éducation pour les enfants du ménage.
12.2 Assistance aux groupes vulnérables
L’assistance aux groupes vulnérables dans le cadre d’un processus de Réinstallation et/ou indemnisation doit comprendre les points suivants :
• Identification des groupes et personnes vulnérables, et identification des causes et conséquences de leur vulnérabilité : cet exercice d’identification doit être effectué lors de la préparation du PAR à partir des données socioéconomiques. Cette étape est essentielle car souvent, les personnes vulnérables ne participent pas aux réunions d’information avec le Projet, et leur existence peut demeurer inconnue si le Projet n’adopte pas une démarche proactive d’identification ;
• Identification des mesures d’assistance nécessaires aux différentes étapes du processus : négociation, compensation, déplacement ;
• Mise en œuvre des mesures d’assistance ;
• Suivi et poursuite de l’assistance après le déplacement si nécessaire, ou identification d’organismes gouvernementaux ou non gouvernementaux susceptibles de prendre le relais quand les interventions du projet s’achèveront.
En pratique, l’assistance apportée peut prendre les formes suivantes, selon les besoins et demandes des personnes vulnérables concernées :
• Assistance dans la procédure d’indemnisation (par exemple procéder à des explications supplémentaires sur le processus, veiller à ce que les documents soient bien compris, accompagner la personne à la banque pour l’aider à toucher le chèque d’indemnisation ;
• Assistance dans la période suivant le paiement pour que l’indemnité soit mise en sécurité et que les risques de mauvais usage ou de vol soient limités ;
• Assistance durant le déplacement : fournir un véhicule et une assistance particulière, aider la personne à trouver son lot de réinstallation, veiller à ce que d’autres ne viennent pas s’installer dessus, notamment ;
• Assistance dans la reconstruction : fournir un maçon ou des matériaux, ou carrément prendre en charge la reconstruction ;
• Assistance pendant le déménagement ;
• Assistance durant la période suivant le déplacement, surtout si les réseaux de solidarité dont bénéficiait le vulnérable ne peuvent être reconstitués immédiatement : aide alimentaire, suivi sanitaire, surtout ;
• Soins, si nécessaire, à des périodes critiques, notamment durant le déménagement et la transition qui vient immédiatement après.

12.3 Dispositions à prévoir dans les PAR
Les personnes vulnérables seront identifiées lors des opérations de recensement menées dans le cadre de la préparation des PAR. Chaque PAR préparé dans le cadre du projet devra inclure des dispositions précises relatives à l’assistance aux groupes vulnérables, par exemple choisies parmi les possibilités mentionnées au paragraphe ci-dessus.
L’expérience montre que l’assistance aux groupes vulnérables peut souvent être efficacement assumée par des ONG spécialisées, qui disposent d’agents et de l’expérience pour prendre en charge les personnes vulnérables. Les plans de réinstallation devront identifier précisément les organismes les mieux placées pour exécuter ces mesures. L’expérience montre également que les mesures spécifiquement destinées aux personnes vulnérables coûtent très peu par rapport au budget global d’un Plan d’Action de Réinstallation.
XIII. MODALITES INSTITUTIONNELLES DE MISE EN OEUVRE DU CPR
Les principales institutions devant intervenir dans les opérations de préparation et de mise en œuvre du projet KEURP ont été énumérées sont entre autres :
• Le Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et Habitat,
• Le Ministère des Infrastructures, et des Travaux publics ;
• Le Secrétariat Permanent du KEURP ;
• Les Autorités locales de ville de Kananga.
13.1 Modalités organisationnelles
Pour assurer le développement durable en tant qu’impératif de l’opération de réinstallation des populations, et au vu de la diversité d’interventions et le nombre d’acteurs et opérateurs que le projet KEURP pourrait mobiliser, une attention particulière sera accordée aux aspects organisationnels et de gestion. La constitution d’une structure organisationnelle efficace et efficiente et dotée de cadres compétents pour assurer la coordination et la cohérence d’ensemble, centraliser les flux d’information et réaliser le suivi et évaluation, sera faite sous l’égide du SP/KEURP. Cette structure revêt d’une importance particulière pour réussir la mise en œuvre des opérations de réinstallation. Ceci se traduira par la nécessité pour le SP/KEURP de se doter de :

  • Institutions efficaces et renforcées;
  • Partenariat entre les différents intervenants stipulant des rapports faciles et clairs et une aptitude de souplesse requise dans le cadre de l’approche participative.

En ce qui concerne la mise en œuvre des activités de réinstallation, il sera mis en place, au niveau du Ministère de l’Urbanisme et Habitat, avec l’accord du bailleur de fonds, une Unité de Gestion du projet.
Le CPR suggère l’engagement des socio-environnementalistes à temps plein, de manière à suivre au quotidien la gestion environnementale et sociale de ce projet ambitieux. Ainsi, l’UGP assumera la responsabilité de la mise en œuvre des activités de réinstallation et de compensation avec l’accompagnement des ONG Témoins, recrutées à cet effet.

La mise en place d’une structure organisationnelle efficace et efficiente pour assurer la coordination et la cohérence de l’ensemble des activités de réinstallation est résumée par le tableau ci – après :

Tableau 8 : Arrangements institutionnels de mise en œuvre

Acteurs institutionnels Responsabilités
Comité de Pilotage du Projet • Diffusion du CPR
• Approbation et diffusion des PAR
• Supervision du processus
• Financement des études, de la sensibilisation et du suivi
Ministère chargé des Finances • Financement des compensations

UGP • Travail en étroite collaboration avec les collectivités ou d’autres organes d’exécution
• Assistance aux organisations communautaires et aux Collectivités
• Recrutement du Spécialiste en Développement Social (SDS) chargé de la coordination de la mise en œuvre des PAR
• Recrutement de consultants/ONG pour réaliser les études socioéconomiques, les PAR et le suivi/évaluation
• Supervision des indemnisations des personnes affectée
• Suivi de la procédure d’expropriation et d’indemnisation
• Soumission des rapports d’activités au Comité de pilotage
Ministère / Direction Générale de l’habitat, de l’Urbanisme et du cadastre • Déclaration d’utilité publique
• Libération des emprises

Services administratifs et techniques départementaux • Identification et évaluation des biens
• Suivi de la réinstallation
• Suivi du payement des compensations
• Enregistrement des plaintes et réclamations•
Collectivités • S’assurer que le sous-projet est assujetti à la politique de réinstallation;
• Assurer que l’exigence de minimisation du déplacement et de réinstallation est prise en compte ;
• Assurer le respect des termes de références, les délais et de la qualité du travail ;
• Préparer les dossiers pour les travaux nécessaires à la réinstallation ;
• Veiller à la consultation et l’information de l’ensemble des acteurs;
• Répondre à toute doléance présentée par les PAP.
Comité de gestion des plaintes, • Enregistrement des plaintes et réclamations
• Identification et libération des sites devant faire l’objet d’expropriation
• Suivi de la réinstallation et des indemnisations
• Diffusion des PAR
• Traitement selon la procédure de résolution des conflits
• Participation au suivi de proximité
Consultants spécialisés sur les questions sociales • Etudes socioéconomiques
• Réalisation des PAR
• Renforcement de capacités
• Evaluation d’étape, à mi-parcours et finale
• Justice • Jugement et résolution des conflits (en cas de désaccord à l’amiable)

13.2 Mesures pour le respect des directives en matière de sauvegarde
Les mesures pour le respect des directives en matière de sauvegarde sont sous la responsabilité des organismes chargés de mettre en œuvre les PAR dont :
Le Secrétariat Permanent du KEURP
Le Secrétariat Permanent du KEURP a la responsabilité de la coordination de l’ensemble des actions de réinstallation. Pour cela, elle devra recruter un Consultant pour l’appuyer. En pratique, cela inclut les tâches et responsabilités suivantes :
• Sélectionner et recruter le consultant en charge de la préparation des PAR ;
• Assurer que l’exigence de minimisation du déplacement et de la réinstallation est prise en compte dans la conception du projet au niveau de la zone du projet ;
• Évaluer les impacts de chaque activité en termes de déplacement, et pré-identifier les activités qui doivent faire l’objet de PAR ;
• Faire en sorte que les procédures d’expropriation soient lancées là où besoin sera (préparation des plans d’expropriation, et élaboration par les autorités compétentes des arrêtés de requête en expropriation) ;
• Assurer le respect des termes de référence, des délais et de la qualité par ces consultants ;
• Veiller à ce que la consultation et l’information aient lieu au moment opportun et aux lieux indiqués, en liaison avec toutes les parties prenantes telles que les Autorités régionales et locales, les comités locaux de suivi, les représentants des populations, les ONG et les organisations communautaires ;
• Superviser la mise en œuvre des actions de suivi et d’évaluation.
Implication de la Mairie de Kananga dans la mise en œuvre du projet KEURP
L’élaboration des PAR nécessite l’implication acteurs locaux et provinciaux qui devront être mobilisés lors du recensement et de l’évaluation des impenses. Des facilitations seront également faites par la Mairie de la ville de Kananga pour la mobilisation des acteurs et PAP lors des consultations.
Communication, information et mobilisation des PAP
Dans le but de maintenir l’adhésion de la population au projet et les différents aspects qui en découlent, le projet KEURP en connivence avec la Mairie de la ville de Kananga et d’ONG locales, vont mener une communication ciblée basée sur les effets positifs générés par le projet.
Pour ces acteurs, l’approche de communication tiendra à prendre en compte les spécificités de genre pour mieux accès l’information sur les hommes, les femmes et les enfants.
Des ateliers, guides, brochures et affiches seront mis à la disposition de ces acteurs pour bien les informer des objectifs de la mise en œuvre des PAR et les impliquer dans son exécution et son suivi.
Mise en place des compensations destinées aux PAP
L’État, via le Ministère chargé des Finances assistera la ville de Kananga, bénéficiaire des financements du projet KEURP, dans le cadre de la mise en place des compensations (nature et espèce) aux PAP en conformité avec les règles applicables de la Banque mondiale.
Pour pallier le manque d’expérience, en matière de conduite d’opérations de réinstallation, selon les procédures de la Banque mondiale, le projet KEURP devra mettre à la disposition de la Ville de Kananga un consultant spécialisé dans ce domaine qui travaillera en étroite collaboration avec la Mairie et les OCB/ONG locales. Il est possible que la mise en œuvre du CPR soit suivie par une partie tierce, en plus du suivi interne au KEURP : une ONG ou un consultant spécialisé dans les études sociales peut être retenu, à cet effet, pour s’assurer d’un suivi-évaluation adéquat.
13.3 Ressources, soutien technique et renforcement de capacités
Les PAR seront exécutés en provinces, notamment au sein des villes bénéficiaires des financements du KEURP. Pour mener à bien les PAR dans le cadre du Financement du projet KEURP, un renforcement des capacités doit intervenir avant la mise en œuvre dudit financement
D’une part, une Assistance Technique est nécessaire pour renforcer les capacités existantes des structures de mise en œuvre du projet KEURP (SP KEURP, les Commissions provinciales d’expropriation, les services des domaines, du cadastre, de l’urbanisme, de l’agriculture, des eaux et forêts etc. et les ETD) en matière de réinstallation.
Concrètement, il s’agit du recrutement d’experts en sciences sociales pour appuyer la coordination des activités liées à la réinstallation. En plus, il est nécessaire que tous les acteurs institutionnels impliqués dans la mise en œuvre de la réinstallation soient renforcés en capacités à travers des sessions de formation sur le CES de la Banque mondiale, notamment la NES n°5 et sur les outils, procédures et contenu de la réinstallation (CPR, PAR, etc.).
À cet effet, il s’agira d’organiser un atelier de formation regroupant les diverses structures techniques impliquées dans la mise en œuvre du CPR et des PAR au niveau national et local. La formation pourra être assurée par des personnes ressources appropriées.
Les thématiques à aborder porteront sur la sélection sociale des activités, la préparation des TDR pour faire les PAR, la méthode de recensement, les procédures d’enquêtes socio-économiques, l’évaluation des impenses, l’éligibilité, la notion de date butoir, la mise en œuvre de la réinstallation et le suivi/évaluation de la mise en œuvre.
XIV. CADRE DE SUIVI ET D’EVALUATION
Le suivi et l’évaluation sont des composantes clés des actions de Réinstallation et d’indemnisation et, donc, du présent cadre de politique de réinstallation. Leurs principaux objectifs sont :
• Suivi des situations spécifiques et des difficultés apparaissant durant l’exécution et de la conformité de la mise en œuvre avec les objectifs et méthodes définis dans les procédures de la Banque mondiale, dans la réglementation Congolaise, et dans les CPR et les PAR ;
• Évaluation des impacts à moyen et long terme de Réinstallation sur les ménages affectés, sur leur subsistance, leurs revenus et leurs conditions économiques, sur l’environnement, sur les capacités locales, sur l’habitat, entre autres.
Dans le cadre du présent document, le suivi vise à corriger « en temps réel » les méthodes de mise en œuvre durant l’exécution du Projet, alors que l’évaluation vise à vérifier si les objectifs généraux des politiques ont été respectés et à tirer les enseignements de l’opération pour modifier les stratégies et la mise en œuvre dans une perspective de plus long terme. Le suivi sera interne et l’évaluation externe.
14.1 Suivi
Le suivi traitera essentiellement des aspects suivants :
• Suivi social et économique : suivi de la situation des déplacés et réinstallés, évolution du coût du logement dans la zone de déplacement et dans celle de Réinstallation, apparition de phénomènes de spéculation foncière, état de l’environnement et de l’hygiène, restauration des moyens d’existence, notamment l’agriculture, le commerce et l’artisanat, l’emploi salarié, et les autres activités ;
• Suivi des personnes vulnérables ;
• Suivi des aspects techniques : supervision et contrôle des travaux de construction ou d’aménagement de terrains, réception des composantes techniques des actions de Réinstallation
• Suivi du système de traitement des plaintes et conflits ;
• Assistance à la restauration des moyens d’existence : activités commerciales ou artisanales et suivi des mesures d’assistance éventuellement mises en œuvre dans ce domaine.
Les indicateurs globaux suivants seront utilisés :
• Nombre de ménages et de personnes affectés par les activités du Projet, données ventilées par sexe ;
• Nombre de ménages et de personnes physiquement déplacés par les activités du Projet, données ventilées par sexe ;
• Nombre de ménages et de personnes réinstallés par le Projet, données ventilées par sexe ;
• Montant total des compensations payées.

En outre, des indicateurs socio-économiques seront établis et suivis pour un échantillon représentatif de PAP, par exemple les suivants :
• Revenu monétaire total et revenu monétaire moyen (avec valorisation de l’autoconsommation) ;
• Ventilation moyenne des dépenses du ménage ;
• Nombre de chômeurs complets, ventilées par sexe ;
• Nombre d’enfants scolarisés, ventilées par sexe.

Sur les sites de Réinstallation, des indicateurs liés à l’habitat devraient être suivis, par exemple les suivants :
• Classification des bâtiments (bois, pisé, en dur etc.),
• Accès des personnes réinstallées à l’eau potable, à l’électricité.

La valeur initiale de ces indicateurs peut être établie à partir des enquêtes socio-économiques incluses dans le recensement (Voir dossier recensement en Annexe). Par la suite, il sera bon de réitérer ces enquêtes à raison d’une fois par an par exemple, sur un échantillon de l’ordre de 15 à 20 % des ménages déplacés. Enfin, comme indiqué au chapitre traitant de la vulnérabilité, les personnes vulnérables feront l’objet d’un suivi social spécifique.
Un rapport annuel de suivi spécifique des actions de réinstallation sera préparé par l’unité centrale du projet
14.2 Évaluation
Les objectifs de l’évaluation sont les suivants :
• Évaluation générale de la conformité de l’exécution avec les objectifs et méthodes précisés dans le cadre de politique de Réinstallation, et les PAR ;
• Évaluation de la conformité de l’exécution avec les lois et règlements du Congo, ainsi qu’avec la NES n°5de la Banque Mondiale ;
• Évaluation des procédures mises en œuvre pour les indemnisations, le déplacement et le Réinstallation ;
• Évaluation de l’adéquation des indemnisations et des mesures de Réinstallation par rapport aux pertes subies ;
• Évaluation de l’impact des programmes de Réinstallation sur les revenus, les niveaux de vie, et les moyens d’existence, en particulier par rapport à l’exigence de la NES n°5sur le maintien des niveaux de vie à leur niveau précédent ;
• Évaluation des actions correctives à prendre éventuellement dans le cadre du suivi, et évaluation des modifications à apporter aux stratégies et méthodes utilisées pour la Réinstallation.

L’évaluation utilisera les documents et matériaux issus du suivi interne, et en supplément, les évaluateurs procéderont à leurs propres analyses de terrain par enquêtes auprès des intervenants et des personnes affectées par le projet.
L’évaluation de chaque programme de Réinstallation, entrepris au sein du projet, sera menée par des auditeurs extérieurs disposant d’une bonne expérience de la question et, si possible, des spécificités congolaises.
L’évaluation devrait être entreprise en deux temps :
• Immédiatement après l’achèvement des opérations de Réinstallation ;
• Si possible deux ans après l’achèvement des opérations de Réinstallation.

XV. CHRONOGRAMME DE MISE EN OEUVRE
Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et la Banque mondiale doivent séparément approuver le cadre de politique de réinstallation (CPR). Une fois que le CPR est approuvé, le Secrétariat Permanent du KEURP doit immédiatement le mettre en marche pour que le développement des plans de réinstallation (PAR) qui devront être achevés et mis en œuvre avant le début des travaux de génie civil.
La préparation d’un PAR met l’accent sur le recensement des PAP et leurs biens, les enquêtes socio-économiques, la consultation des PAP et leur participation dans tout le processus de planification et mise en œuvre, la négociation et paiement de compensation aux PAP, les procédures institutionnelles, le calendrier, le budget, et le système de suivi. S’il y a déplacement physique, il faut ajouter un chapitre qui traite de la sélection de nouveaux sites, l’arrangement de déplacement et réinstallation, et, dans les cas nécessaires, les relations avec la population hôte (voir modèle de PAR en annexe).
Dans le cadre de la préparation des PAR, les étapes de consultation et d’information suivantes doivent être entreprises:
 la préparation des TDR pour le recrutement du consultant PAR/s ;
 la procédure de recrutement du consultant devant développer le PAR;
 la préparation du PAR/s comprenant :
o l’information de base sur le projet et l’impact éventuel en termes de déplacement, et sur la diffusion de la date limite au public, lors du démarrage du recensement ;
o le recensement des PAP et leurs biens, les enquêtes socio-économiques ainsi que
o les principes d’indemnisation et de réinstallation tels présentés dans le CPR ;
o les enquête socio-économique participative : ces enquêtes permettent aussi de recueillir les avis, doléances et souhaits de la population sur la réinstallation ;
o la consultation sur le PAR provisoire: une fois que le document est disponible sous forme provisoire, il est discuté avec les autorités locales et les représentants de la population selon des formes à examiner au cas par cas (réunion publique, mise en place d’un comité local, etc.).
 l’exécution du plan d’action de réinstallation
 le suivi et documentation montrant que le recasement, la compensation et les autres mécanismes de soutien ont été adéquatement exécutés ; l’assistance pour remplacer les biens perdus, les charges de la période de transition et l’accès à des maisons d’échange seront rendus disponibles avant que les personnes affectées ne soient appelées à bouger ou à abandonner leurs biens ;
 l’évaluation de la mise en œuvre des PAR.

Le calendrier de réinstallation donne des indications concernant les activités à mener à des dates qui correspondent à l’agenda de réalisation des travaux de génie civil. Il doit également permettre de suivre les populations déplacées afin de voir si les mesures d’accompagnement leur permettent progressivement de rétablir leurs conditions d’existence de départ.

Tableau 9 : Calendrier d’exécution du CPR

Activités
Dates/ Périodes

I. Campagne d’information Au moins 1 mois avant le début des travaux
Diffusion de l’information
II. Acquisition des terrains Au moins 1 mois avant le début des travaux
Déclaration d’Utilité Publique et cessibilité
Evaluation des occupations
Estimation des indemnités
Négociation des indemnités
III. Compensation et Paiement aux PAP Au moins 1 mois avant le début des travaux
Mobilisation des fonds
Compensation aux PAP
IV. Déplacement des installations et des personnes Au moins 4 à 2 semaines avant le début des travaux
Assistance au déplacement Continue
Prise de possession des terrains Dès compensation
IV. Déplacement des installations et des personnes Au moins 4 à 2 semaines avant le début des travaux
Assistance au déplacement Continue
Prise de possession des terrains Dès compensation
V. Suivi et évaluation de la mise en œuvre des PAR Durant toute la durée des travaux
Suivi de la mise en œuvre du PAR Continu
Evaluation de l’opération 6 mois à 1 an après lancement des travaux

XVI. BUDGET ESTIMATIF ET SOURCES DE FINANCEMENT
16.1 Estimation du coût global de la réinstallation
Les coûts globaux de la réinstallation comprendront : les coûts d’acquisition des terres ; les coûts de compensation des pertes (biens et sources de revenus.) ; les coûts de réalisation des PAR éventuels ; les coûts de sensibilisation et de consultation publique ; les coûts de suivi/évaluation.

A ce stade de l’étude (CPR), il n’est pas possible de savoir avec exactitude les couts liés aux potentielles expropriations et compensation. Ces montants seront connus avec exactitude lors de la réalisation des PAR et le budget y relatif sera financé par la ville bénéficiaire, Kananga, (à partir d’un appui budgétaire de l’État). Toutefois, un budget estimatif de 1,5% du coût du projet, soit 1.500.000 USD devra être sécurisé pour des éventuelles expropriations et compensation.

En revanche, il est possible de déterminer les autres couts relatifs à la réinstallation, à savoir : les coûts de réalisation des PAR éventuels (80 000 USD) ; les coûts de sensibilisation et de formation (15 000 USD) ; les coûts d’assistance et de recours aux Consultants/ONG (30 000 USD) ; et les coûts de suivi/évaluation (20 000 USD).

Au total, une provision financière initiale de 145 000 USD sera faite pour supporter ces couts qui seront inclus dans le coût du projet KEURP, plus 10 000 USD d’imprévus ; ce qui donne un total de 155 000 USD.

Tableau 10 Estimation du coût global de la réinstallation

Activité Coût
en USD Source de financement
RDC Banque Mondiale
Provision pour les éventuelles expropriations et compensation (Pertes des sources de revenus et infrastructures) 1.500.000 1.500.000 –
Provision pour l’élaboration des PAR 60.000 – 60.000
Sensibilisation des acteurs à Kananga 15.000 – 15.000
Assistance aux groupes vulnérables 30.000 30.000
ONG Témoins pour la mise en œuvre du PAR 20.000 – 20.000
Suivi Évaluation 20.000 – 20.000
Divers et imprévus 10.000 – 10.000
TOTAL 1.655.000 1.500.000 155.000

16.2 Mécanismes de financement
Le gouvernement assume la responsabilité de remplir les conditions contenues dans le présent CPR. Les Communes de la Mairie de Kananga bénéficiaires (par le biais d’un appui budgétaire de l’État) vont s’acquitter de leurs obligations financières en matière de compensation en cas d’expropriation pour cause d’utilité publique.

Des dispositions seront prises dans ce sens par le SP/KEURP avant le démarrage des activités pour saisir les Communes ciblées dans un souci de garantir la mobilisation des fonds à temps (en vue d’une inscription budgétaire ou d’un réaménagement budgétaire).

Le budget du projet KEURP financera le renforcement des capacités, le suivi/évaluation et l’assistance à la réinstallation y compris les mesures d’assistance à destination des groupes vulnérables.

ANNEXES
Annexe 1. Formulaire de sélection environnementale et sociale
Annexe 2. TDR pour la préparation des plans d’action de réinstallation (PAR)
Annexe 3. Fiche d’analyse du projet pour identification des cas de réinstallations involontaires
Annexe 4. Fiche de plainte
Annexe 5. Modèle d’entente de rémunération.
Annexe 6. Comptes rendus des consultations publiques

Annexe 1. Formulaire de sélection environnementale et sociale
Le présent formulaire de sélection a été conçu pour aider dans la sélection initiale des activités du KEURP devant être exécutés sur le terrain. Le formulaire a été conçu afin que les impacts environnementaux et sociaux et les mesures d’atténuation y relatives, s’il y en a, soient identifiés et/ou que les exigences en vue d’une analyse environnementale et sociale plus poussée soient déterminées.

Formulaire de sélection environnementale et sociale
1 Nom de la localité où l’activité sera réalisée
2 Nom, fonction, et informations sur la personne chargée de remplir le présent formulaire.
Date: Signatures:

PARTIE A : Brève description de l’ act i vi té proposée
Fournir les informations sur (i) le projet proposé (superficie, terrain nécessaire, taille approximative de
la surface totale à occuper) ; (ii) les actions nécessaires pendant la mise en œuvre des activités et l’exploitation du projet.

P a r t i e B : B r è v e d e s c r i p t i o n d e l a s i t u a t i o n e n v i r o n n e m e n t a l e et sociale

  1. L’environnement naturel
    (a) Décrire la formation du sol, la topographie, la végétation de l’endroit/adjacente à la zone
    d’exécution du projet
    (b) Faire une estimation et indiquer la végétation qui pourrait être dégagée
    (c) Y a-t-il des zones sensibles sur le plan environnemental ou des espèces menacées d’extinction
  2. Écologie des rivières et des lacs
    Y a-t-il une possibilité que, du fait de l’exécution et de la mise en service du sous-projet, l’écologie des
    rivières ou des lacs pourra être affectée négativement. Oui Non
  3. Aires protégées
    La zone se trouvant autour du site du sous-projet se trouve-t-elle à l’intérieur ou est-elle adjacente à des
    aires protégées quelconques tracées par le gouvernement (parc national, réserve nationale, site d’héritage mondial, etc.)? Oui Non

Si l’exécution/mise en service du sous-projet s’effectuent en dehors d’une aire protégée (ou dans ses environs), sont-elle susceptible d’affecter négativement l’écologie de l’aire protégée (exemple : interférence les routes de migration de mammifères ou d’oiseaux)? Oui Non

  1. Géologie et sols
    Y a-t-il des zones de possible instabilité géologique ou du sol (prédisposition à l’érosion, aux glissements de terrains, à l’affaissement)? Oui Non
  2. Paysage/esthétique
    Y a-t-il possibilité que les travaux affectent négativement l’aspect esthétique du paysage local?
    Oui Non
  3. Site historique, archéologique ou d’héritage culturel.
    Sur la base des sources disponibles, des consultations avec les autorités locales, des connaissances et/ou observations locales, le projet pourrait-il altérer des sites historiques, archéologiques ou d’héritage culture ou faudrait-il faire des fouilles tout près ?
    Oui Non
  4. Pollution par bruit pendant l’exécution et la mise en œuvre du projet
    Le niveau de bruit pendant la mise en œuvre du projet concerné va-t-il dépasser les limites de bruit
    acceptables? Oui Non
  5. Déchets solides ou liquides
    L’activité concernée va-t-elle générer des déchets solides ou liquides? Oui Non
    Si“Oui”, le projet dispose-t-il d’un plan pour leur ramassage et leur évacuation? Oui
    Non
  6. Consultation du public
    Lors de la préparation et la mise en œuvre du projet, la consultation et la participation du public ont- elles été recherchées? Oui_________ Non

10.Compensation et ou acquisition des terres/restriction d’accès aux ressources naturelles
L’acquisition de terres ou la perte, le déni ou la restriction d’accès au terrain ou aux autres ressources économiques seront-ils le fait de la construction ou réhabilitation de l’installation et/ou l’équipement proposé? Oui Non

  1. Perte de terre : La construction ou la réhabilitation d’infrastructures proposée provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire de terre ? Oui Non
  2. Perte de bâtiment : La construction ou la réhabilitation d’infrastructures provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire de bâtiment ? Oui Non
  3. Pertes d’infrastructures domestiques : La construction ou la réhabilitation d’infrastructures
    provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire d’infrastructures domestiques ? Oui
    Non
  4. Perte de revenus : La construction ou la réhabilitation d’infrastructures provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire de revenus ? Oui Non
  5. Perte de récoltes ou d’arbres fruitiers : La construction ou la réhabilitation d’infrastructures provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire de récoltes ou d’arbres fruitiers? Oui Non
  6. Perte d’installations ou de bâtiments communautaires : La construction ou la réhabilitation d’infrastructures provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire de bâtiment communautaire? Oui Non
  7. Sites culturels : La construction ou la réhabilitation d’infrastructures provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire de site culturel ? Oui Non
    Partie C : Me sures d’ at t énuat i on
    Pour toutes les réponses « Oui », les Experts en Sauvegarde Environnementale et Sociale du Projet, en consultation avec les institutions techniques locales, en
    particulier celles qui sont chargées de l’environnement, devraient décrire brièvement les mesures prises à cet effet.

Partie D : Classification du projet et travail environnemental

Projet de type : A B C

Travail environnemental nécessaire :

• Pas de travail environnemental
• Simples mesures de mitigation
• Étude d’Impact Environnemental

Partie E : travail social nécessaire

o Pas de travail social à faire
o PAR

Annexe 2 : TDR pour la préparation des plans d’action de réinstallation (PAR)
PLAN TYPE D’UN PAR
Plan d’Action de Réinstallation-type

  1. Description du Sous-Projet et de ses impacts éventuels sur les terres
    1.1 Description générale du Projet et identification de la zone d’intervention
    1.2 Impacts. Identification de :
    1.2.1 La composante ou les actions du projet qui vont occasionner le déplacement
    1.2.2 La zone d’impact de ces composantes ou actions
    1.2.3 Les alternatives envisagées pour éviter ou minimiser le déplacement
    1.2.4 Les mécanismes mis en place au cours de la mise en œuvre pour minimiser dans la mesure du possible le déplacement
  2. Objectifs. Principaux objectifs du programme de recasement
  3. Etudes socio-économiques et recensement des personnes, des biens et des moyens d’existence affectés. Les conclusions des études et du recensement doivent comprendre les points suivants :
    3.1 Résultats d’un recensement couvrant les occupants actuels de la zone affectée, ventilées par sexe, pour établir la base de la conception du programme de recasement et pour exclure les personnes qui arriveraient après le recensement de l’éligibilité aux bénéfices du programme de recasement
    3.2 Caractéristiques des ménages déplacés : description des systèmes de production, de l’organisation des ménages, comprenant les niveaux de production et de revenues issus des activités formelles et informelles, et les niveaux de vie (notamment sur le plan de la santé) de la population déplacée
    3.3 Ampleur des pertes — totales ou partielles — de biens, et ampleur du déplacement physique et économique
    3.4 Information sur les groupes ou personnes vulnérables comme prévu par la NES no5, pour lesquels des dispositions spécifiques doivent être prises
    3.5 Dispositions relatives à l’actualisation de l’information sur les personnes déplacées, notamment leurs moyens d’existence et leur niveau de vie, de sorte à ce que des informations actuelles soient disponibles lors du déplacement. Toutes les données seront ventilées par sexe.
    3.6 Autres études décrivant les points suivants
    3.6.1 Système foncier et transactions foncières, comprenant notamment l’inventaire des ressources naturelles communautaires utilisées par les personnes affectées, les droits d’usage ne faisant pas l’objet de titres écrits (notamment la pêche, le pâturage, ou l’utilisation de la forêt) et gouvernés par des systèmes traditionnels, et toute autre question relative au système foncier dans la zone
    3.6.2 Interaction sociale dans les communautés affectées, comprenant les réseaux sociaux et de solidarité, et comment ils seront affectés par le déplacement
    3.6.3 Infrastructure et services publics susceptibles d’être affectés
    3.6.4 Caractéristiques sociales et culturelles des communautés déplacées, dont la description des institutions formelles et informelles (organisations communautaires, groupes religieux, ONGs), qui peuvent être associés à la stratégie de consultation et de participation à la conception des actions de recasement
  4. Contexte légal et institutionnel
    4.1 Résumé des informations continues dans le présent Cadre de Politique de Réinstallation
    4.2 Particularités locales éventuelles
    4.3 Spécificités locales en matière institutionnelle et organisationnelle
    4.3.1 Identification des organismes responsables du recasement, et des ONGs qui pourraient avoir un rôle dans la mise en œuvre
    4.3.2 Evaluation de la capacité institutionnelle de ces organismes et ONGs
  5. Éligibilité et droits à indemnisation / recasement. Sur la base des définitions et des catégories présentées dans ce Cadre de Politique de Recasement, définition des personnes déplacées éligibles, et règles de détermination de l’éligibilité à l’indemnisation ou autre assistance au recasement, dont notamment la règle de fixation de la date limite
  6. Evaluation et compensation des pertes. Méthodologies d’évaluation destinées à déterminer le coût intégral de remplacement, description des méthodes et niveaux de compensation prévus par la législation locale, et mesures nécessaires pour parvenir à l’indemnisation au coût intégral de remplacement
  7. Mesures de recasement :
    7.1 Description des mesures prévues (indemnisation et/ou recasement) pour assister chacune des catégories de personnes affectées
    7.2 Sélection des sites de recasement, préparation des sites, et recasement, en incluant la description des alternatives
    7.3 Mécanismes légaux d’attribution et de régularisation foncière pour les réinstallés
    7.4 Habitat, infrastructure, et services sociaux
    7.5 Protection et gestion de l’environnement
    7.6 Participation communautaire, participation des déplacés, participation des communautés hôtes
    7.7 Intégration des réinstallés avec les populations hôtes. Mesures destinées à alléger l’impact du recasement sur les communautés hôtes
    7.8 Mesures spécifiques d’assistance destinées aux personnes et groupes vulnérables
  8. Procédures de gestion des plaintes et conflits. Sur la base des principes présentés dans le présent Cadre de Politique de Recasement, description de mécanismes simples et abordables pour l’arbitrage et le règlement par des tierces parties des litiges et conflits relatifs au recasement. Ces mécanismes doivent prendre en compte les recours judiciaires effectivement possibles et les mécanismes traditionnels de règlement des conflits. Les procédures doivent être adaptées aux potentielles plaintes liées aux Violences Basées sur le Genre (VBG), y compris l’Exploitation et l’Abus Sexuel, et le Harcèlement Sexuel (EAS/HS)
  9. Responsabilités organisationnelles. Le cadre organisationnel pour la mise en œuvre du recasement, notamment l’identification des organismes responsables des mesures de recasement, les mécanismes de coordination des actions, et les mesures de renforcement de capacités, ainsi que les dispositions relatives au transfert aux autorités locales ou aux réinstallés eux-mêmes de la responsabilité des équipements ou services créés par le Projet, etc..
  10. Calendrier de mise en œuvre, couvrant toutes les actions depuis la préparation jusqu’à la fin de la mise en œuvre, y compris les dates pour la délivrance aux réinstallés des actions du projet et des diverses formes d’assistance prévues. Le calendrier doit indiquer comment les actions de recasement sont liées au calendrier d’exécution de l’ensemble du projet
  11. Coût et budget. Tableaux des coûts par action pour toutes les activités prévues pour le recasement, y compris les provisions pour inflation, croissance de la population, et autres imprévus. Prévisions de dépense, source de financement et mécanismes de mise à disposition des fonds.
  12. Suivi et évaluation. Organisation du suivi des actions de recasement par l’organisme chargé de la mise en œuvre, intervention d’agences externes pour le suivi, informations collectées, notamment indicateurs de performance et mesure des résultats, ainsi que de la participation des personnes déplacées au processus de recasement.

Plan Succinct de Réinstallation-type

  1. Description sommaire du sous-projet
    1.1. Besoin en terrains
    1.2. Justification et minimisation des besoins en terrain
  2. Recensement des biens et personnes affectés
    2.1. Méthodologie
    2.2. Résultats
  3. Biens affectés
  4. Caractéristiques socio-économiques et moyens d’existence de la population affectée
  5. Description des indemnisations proposes et des autres mesures d’assistance au recasement
  6. Consultation avec les personnes affectées par le Projet
  7. Procédures de traitement des plaintes et conflits
  8. Suivi et évaluation
  9. Responsabilités institutionnelles et organisation de la mise en œuvre
  10. Calendrier, budget et mécanismes de financement

Annexe 3 : Fiche d’analyse du projet pour identification des cas de réinstallations involontaires

Date : __
Nom de projet : __________________
Province de ________Ville de ______________________
Type de projet :
Localisation du projet :
Quartier: __________________
Dimensions : __m2 x _____ m2
Superficie : __(m2)
Propriétaire(s) du (des) terrain(s) :


Nombre total des PAP
Nombre de résidences
Pour chaque résidence :
Nombre de familles : _ Total : _ Nombre de personnes : ____ Total : _ Nombre d’entreprises Pour chaque entreprise ;  Nombre d’employées salaries :
 Salaire de c/u par semaine :
 Revenue net de l’entreprise/semaine

Nombre de vendeurs : _

Sites de relocalisation à identifier (nombre) : _______
_______
Sites de relocalisation déjà identifie (nombre et ou) : _______
_______

Considérations environnementales : ___________________

Commentaires___________________________________

Annexe 4 : Fiche de plainte
Date :__

Province de ________Ville de ______________________
Dossier N°…………..

PLAINTE
Nom du plaignant : ____________________
Adresse : _______________________
Commune: _______________________
Nature du bien affectée :____________________

DESCRIPTION DE LA PLAINTE:
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………

A ………………………, le………………..


Signature du plaignant

OBSERVATIONS DU CLGP :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………

A ………………………, le………………..


(Signature du Chef de Quartier/Maire/ Président du CLGP)

RÉPONSE DU PLAIGNANT:
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………

A ………………………, le………………..


Signature du plaignant

RESOLUTION
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………

A ………………………, le………………..


(Signature du Chef de Quartier/Maire/ Président du CLGP)

(Signature du plaignant)


Annexe 5 : Modèle d’entente d’indemnisation

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Ministère de l’Urbanisme et Habitat 

Secrétariat Général à l’Urbanisme et Habitat


Projet d’urgence de résilience urbaine de Kananga

(P179292 – KEURP)


PROTOCOLE D’ACCORD DE COMPENSATION

Nom du Bénéficiaire : ……………………………………………………………………..
Site : ……………………………………………………………………..
Nature du bien affecté : ……………………………………………………………………..
Montant de l’indemnisation : ……………………………………………………………………..
Autre observation : ……………………………………………………………………..

Date ……….
ENTRE LES SOUSSIGNES
L’Unité de Gestion du projet KEURP (UGP), du Secrétariat Général à l’Urbanisme et Habitat, et représentée par son Coordonnateur National, Monsieur ……………………….. ; d’une part
Et
Madame/Monsieur………………………………résidant sur l’avenue :………………..N°…….au quartier ………………, dans la Commune de…………………….. détenteur(trice) de la carte d’électeur N°……………….., ci-après désigné « Bénéficiaire » ; d’autre part

POUR LES MOTIFS SUIVANTS :

Préambule :
Le KEURP est un financement de projet d’investissement en RDC financé par un crédit IDA (100 millions de dollars). L’objectif de développement du projet est de protéger les maisons et les infrastructures essentielles touchées par l’érosion des ravines à Kananga et de renforcer la capacité du gouvernement à gérer l’érosion et à assurer une utilisation et une planification des terres résilientes au climat.
IL A ETE CONVENU ET ARRETE CE QUI SUIT :
Article 1 : Le Bénéficiaire reconnaît avoir été significativement consulté et avoir participé à la planification de la mise en œuvre de la réinstallation, particulièrement au recensement des actifs et leur valorisation.
Article 2 : Le Bénéficiaire reconnaît avoir pris connaissance du Plan d’Action de Réinstallation -PAR- publié notamment au bureau de sa Commune et déposé auprès du Comité Local des Personnes Affectées par le Projet -CLPAP- et le juge conforme aux résultats des négociations et évaluations préalablement menées entre les deux parties.
Article 3 : Pour toute affectation subie du fait des travaux, soit qu’ils priveront au Bénéficiaire l’accès à son bien, soit qu’ils lui feront obstruction à l’accès à ses revenus, les deux parties conviennent que la compensation, objet de cet accord, a été déterminée en rapport avec l’impact subi.
Article 4 : L’UGP/KEURP prend l’engagement de payer une compensation dont le montant est accepté par le Bénéficiaire et que ce dernier lui autorise de verser à la messagerie financière (Western Union, Mpesa, …) pour perception, par la signature du présent protocole.
Article 5 : Le Bénéficiaire déclare expressément libérer les lieux avant le début des travaux sur le site.
Article 6 : En cas de contestation dans l’interprétation ou l’exécution des présentes dispositions, les parties conviennent d’épuiser d’abord toutes les voies de règlement à l’amiable, en l’occurrence, adresser au préalable toute plainte relative à l’exécution du présent protocole de compensation au Comité Local de gestion des Plaintes – CLGP -, dans les plus brefs délais, avant de saisir le tribunal compétent.
Article 7 : Le Bénéficiaire reconnaît et déclare que le présent protocole de compensation a été lu, qu’il l’approuve et le signe en toute connaissance de cause sans pression, ni violence, ni chantage en vue de prévenir toute contestation, présente ou à venir.

Fait à Kananga, le ………………………………….

Le Bénéficiaire L’UGP/KEURP

Annexe 6 Comptes rendus des consultations publiques

Catégories Hommes Femmes Jeunes Observations
Avez-vous connaissance du projet de stabilisation
des ravins que va mener KEURP dans la vile de Kananga ? OUI 98% OUI 100% Oui 100%
Commentaires reçus

-   Oui, ils sont informés de ce projet salutaire qui vient à bon point. 
  • surtout les médias en ont parlé ; 80%
  • ils ont vu la délégation passer par là pour voir le ravin ; 8%
  • ils disent que le gouverneur et le maire étaient de passage par là et en avaient parlé ; 10%
  • N’ayant pas la radio et n’étant pas présent à tout moment à la maison pour ceux-ci, ils n’ont pas été informés, 2% – oui, surtout les médias en ont parlé ; elles sont informées, 90%
  • elles ont aussi vu la délégation passer par là pour voir le ravin ; 10%
    • Les jeunes aussi ont vu la délégation passer par là pour voir le ravin ;
      98%
  • la radio en a parlé, 2%

Que pensez-vous du projet de stabilisation des
ravins que compte mener KEURP dans votre quartier ? 100% 100% 100%
Commentaires reçus Ils sont heureux, 100% Elles pensent que ce projet est le bienvenu, 100% Ils acceptent ce projet parce que c’est leur quartier qui est en danger, 100%
En cas de besoin délocalisation pour raisons des travaux,
serez-vous d’accord de céder votre parcelle
(pour les parcelles se trouvant le long du ravin)
pour permettre la réalisation du projet ? oui, 95% oui, 100% oui, 100%
Commentaires reçus
– non, parce qu’ils ne sauront où aller, l’Etat est trop insolvable et ne s’exécute presque pas, disent-ils ; 5%

  • oui, à condition que l’Etat leur accorde d’autres places et les aide à reconstruire leurs maisons ; 92%
  • oui pourvu que le ravin soit stoppé, 3% oui, à condition que l’Etat leur donne d’autres maisons, 100% oui, à condition que l’Etat leur donne d’autres maisons, 100% Avez-vous déjà entendu parler de l’indemnisation obtenue de suite de l’expropriation pour cause d’utilité publique ? si oui qui en est responsable ? oui, 98% oui, 20% oui, 100% Commentaires reçus
    • Oui, c’est la Banque mondiale qui est responsable, 40%
  • Non, 2%
  • Oui, c’est l’Etat congolais qui est responsable, 58% – Non, 80%
  • Oui, seulement ceux qui nous ont exproprié là, doivent aussi leur donner un autre endroit, 20%
    • Oui, c’est l’Etat qui est responsable, 60%
  • Oui, c’est le KEURP, 40% Il a été ici question d’expliquer la notion d’indemnisation et de préciser que c’est l’Etat qui en est responsable Saviez-vous que l’indemnisation ne peut concerner que les personnes qui auront perdu leurs parcelles ou maisons de suite des travaux de stabilisation du ravin ? et qu’en pensez-vous ? oui, 98% oui, 0% oui, 100% Commentaires reçus
    • Non, ils pensent que c’est injuste, car tout le monde concerné par le ravin devrait avoir droit, 2%
  • Oui, ils pensent que c’est logique car les autres qui avaient déjà perdu leurs maisons à cause du ravin ne sont pas concernés par les travaux de stabilisation ; 98% – Non, c’est injuste, 100% Oui, ils pensent que c’est logique car les autres qui avaient déjà perdu leurs maisons à cause du ravin ne sont pas concernés par les travaux de stabilisation ; 100%
    Quelles seront les mesures d’accompagnement que
    votre communauté peut prendre pour soutenir la
    réalisation de ce Projet ? 90% 100% 100%
    Commentaires reçus
    Sensibiliser la communauté pour qu’elle s’approprie de ce projet, La communauté sera disponible d’aider si besoin il ya. – La communauté se rendra disponible si on a besoin de la main d’œuvres locale, 60 %
  • La communauté sécurisera les matériels et matériaux, 15%
  • Les jeunes sensibiliseront pour faire de ce projet le leur, 25%
    Y a-t-il une possibilité que, du fait de l’exécution et
    de la mise en service du sous-projet, l’écologie des
    rivières ou des lacs pourra être affectée négativement 0% 0% 0%
    Commentaires reçus
    Non, pas de possibilité Non, pas de rivières qui seront affectées Non, il n’y en a pas
    Y a-t-il d’autres sites érosifs en dehors de ceux
    identifiés par le KEURP ? 100% 100% 100%
    Commentaires reçus
    oui oui oui
    Impacts sociaux négatifs : Les travaux de lutte
    antiérosive du site proposé engendreront-ils des
    impacts sociaux négatifs potentiels ? 0% 98% 100%
    Commentaires reçus Non, aucun impact négatif, mais il y aura plutôt des impactactspositifs :
  • Valorisation locale des ressources humaines (Création d’emploi)
  • Renforcement des capacités techniques des PME et des entreprises
  • Appropriation de l’infrastructure par les populations
  • Amélioration du cadre de vie
    Oui, il y aura :
  • Perte de végétation le long des sites
  • Pertes des propriétés privées
    Oui il y aura :
  • Dégradation de la qualité de l’air par les gaz d’échappement et les poussières
    Erosion des sols
  • Dégradation du cadre de vie des populations riveraines

Annexe 7 : Liste de présences Atelier du 05.08.2022 à Kananga

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