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Souvenirs de Lubumbashi

Par La Prospérité
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(Notre rencontre avec

Mpongo Love, Salomon Valaka)

La mort est un dénominateur commun. Devant sa force incontournable, toutes les volontés courbent l’échine, toutes les principautés s’égalisent, toutes les valeurs s’évaporent, tout vedettariat disparait, toute religion perd son essence…tout, alors  tout disparait pour se soumettre à sa puissance.

Certains d’entre les vivants disparaissent simplement pour de bon lorsque la mort sonne sa trompette. D’autres, néanmoins, continueront à vivre au-delà de cette trompette.

Ainsi en est-il des auteurs et écrivains qui continuent à vivre à travers  leurs œuvres littéraires. Pour preuve, nous avons Nicolas Machiavel dont le chef d’œuvre LE PRINCE sortit en 1530, continue à demeurer le livre de chevet et la bible des dictateurs.

Quel est cet étudiant de la littérature française qui oubliera « Candide » de Voltaire, « Atala » de Château Briand, « Les Fleurs du Mal » de Charles Baudelaire, « Lettres d’amour » de Mme. de Sévigné, ou encore « Les Aventures d’Olivier Twist » de Charles Dickens?

Et les auteurs Africains? Birago Diop, Aimé Césaire (Les Antilles), Zamenga Batukezanga, Camara Laye,  Paul Lomami Tchibanga…?

Il en est de même des musiciens-artistes Chrétiens: Charles Mumbaya, Alain Moloto… Des musiciens de la musique, dite, profane: Maître Franco, Grand Kallé, Dr. Nico Kassanda, Chantal, Madilu System, Kuamy Munsi, Seigneur Ley Tabu Rocherau, Bob Marley…aujourd’hui King Kester Emeneya, Etisomba, Abeti Masikini, Mpongo Love…

Dès sa sortie sur la scène musicale, cette dernière devint, du coup, une symbiose et un contre balance dans un métier dominé par les talents masculins. Bien sûr qu’il eut, avant elle, les talents Congolais féminins: Etisomba, Tshibola, Abeti Masikini.

Seulement, la venue de Mpongo Love (Aimée Françoise Mpongo Landu) sur la scène musicale congolaise fût un coup de foudre des amateurs de la musique. Ce fût un amour sans borne que les Congolais déversèrent sur notre « Star ». Il eut un mélange d’admiration pour sa voie angélique mais aussi de l’appréciation de la manière dont le Géant-Créateur nous a créés, physiquement ; cette physique corporelle qui fit défaut  vraiment dans le corps de Mpongo Love. De là notre surestime. (Ecoutez : Fétiche Mpongo)

Nous l’avons approchée de loin, sur le plateau de la Voix du Zaïre. Nous avions admiré sa belle figure, mais rien ne pouvait dévoiler le secret de son infirmité car elle fût habillée éternellement avec élégance en robes longues. Elle fût déjà sur le plateau lorsque les caméras de la Voix du Zaïre se focalisèrent sur sa personne. Elle fût encore assise ou debout lorsque le vide ou le noir enveloppait le plateau qui, quelques minutes plutôt, fût la scène où elle venait d’évoluer.

J’avoue, donc, sincèrement, que je ne sus vraiment rien de sa vraie condition physique… jusqu’au moment où nous nous trouvâmes, face à face avec l’artiste.

Ce fut en 1977, à Lubumbashi,  aux Cités Universitaires, la Kassapa. Comme un cri lancé au milieu des soldats dans un champ de guerre, la nouvelle se répandit à travers les Homes comme de la fumée: MPONGO LOVE! MPONGO LOVE!…

C’est en ce moment que je  compris la valeur de la  signature d’une vedette. Tout étudiant qui se dirigea, sur la scène, bien qu’hâtivement informé, tint entre ses mains, qui, un livre, qui, un carnet, un syllabus. Ayant observé ce monde, je pris tout au hasard, mon Album Photos.

Pendant ce temps, la Station Wagon de la Gécamines qui transportait Mpongo Love vers « nous » fut entourée en un cercle bien distinct car tout le monde voulait voir la vedette sortir de la voiture. Il n’eut pas de précipitation ni de confusion car tout devait être en ordre. Tout le monde voulu voir sortir Mpongo Love de la voiture et se rendre compte, personnellement de l’état de l’infirmité de celle que nous avions toujours vue et appréciée devant la télévision.

Personnellement je dois avouer que mon cœur se sera avec amertume. Jusqu’à ce jour, je ne sus jamais l’état avancé de l’infirmité de notre artiste. Et pour moi d’être côte-à-côte avec cette femme à la voix angélique dépassa mes pensées. Comment le Créateur put permettre certaines choses !

« Comment ça va Joly ? » Avec amour et anticipation, je lui offris mon Album Photos sur lequel elle griffonna et signa: « Votre amie intime: Mpongo Love. ». Elle m’embrassa et je fus aux anges.

Jusqu’en 1982, je gardai cet Album Photos jalousement en guise de souvenir de celle qui me donna la joie à travers sa musique, mais aussi qui exemplifia mes souvenirs de Lubumbashi et ma gratitude au Seigneur pour m’avoir créé physiquement sain.

Je pleurai Mama Marie-Antoinette Mobutu en 1977 ensemble avec Mpongo Love. Démaquillée, assise à même le sol, Mpongo Love fût cette artiste qui fit pleurer plus de monde que n’importe quel autre musicien de son époque.

Nous ne savons pas ce qui vient de susciter cette inspiration. Le Congo,   en tant que Nation,  vient de connaître le départ dans l’au-delà de beaucoup des musiciens Congolais

Merci bien Mama Mpongo Love, merci l’artiste pour les souvenirs. La Kassapa, toujours dans nos souvenirs.

10 février 2023

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