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Tragédie congolaise : la solution ne viendra pas de l’extérieur /(Par le Dr François Tshipamba Mpuila)

Par La Prospérité
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C’est pourquoi,  la Solution appropriée et durable de la Tragédie ne viendra pas de l’extérieur (l’extérieur peut nous appuyer et nous soutenir mais jamais faire à notre place ce que nous-mêmes nous devons faire) et n’aura lieu qu’au moment où les Congolais auront enrayé en eux (au niveau individuel et au niveau collectif) leur faiblesse intrinsèque et multidimensionnelle et seront devenus intrinsèquement forts.

Ils auront en ce moment-là, dans tous les domaines de la vie et de la société, des mécanismes puissants d’immunité, des moyens d’auto-défense et même d’offensive redoutables.

C’est en ce moment-là qu’ils seront respectés et craints par les autres peuples et qu’ils sauront assurer et garantir la sécurité et qu’ils connaîtront enfin la paix.

C’est en ce moment-là que la RDC, l’un des Géants d’Afrique et du Monde, cessera de pleurnicher devant ses bourreaux et de mendier leur pitié. La RDC pourra connaître une vie normale, sera capable de se mettre sur les rails du développement et se propulser en avant et en haut vers la Culture, la Civilisation et le Progrès ; devenir l’Epicentre du progrès de toute l’Afrique et se présenter tête haute et avec fierté, au rendez-vous des peuples et des nations,  non avec une main tendue pour s’endetter, mais pour apporter une contribution importante et même décisive aux défis auxquels l’Humanité est confrontée, notamment dans le domaine du réchauffement climatique, de la Transition écologique, de l’économie verte, du recours aux énergies renouvelables, de la lutte contre l’impunité et la corruption.

La RDC est capable d’apporter cette contribution à l’Humanité car elle regorge des ressources naturelles immenses et diversifiée et des potentialités économiques et industrielles considérables.

Le Professeur Francis Fukuyama a déjà définitivement démontré, dans son Livre intitulé « La fin de l’histoire et le dernier homme » la faiblesse intrinsèque de tous les systèmes rivaux (esclavage, colonisation, domination et pillage extérieurs, tyrannie de droite et de gauche) du système démocratique, laquelle faiblesse provoque inévitablement leur chute et leur effondrement. Cette faiblesse réside dans le fait d’avoir, au niveau même de leurs principes, des défauts graves, des incohérences et des contradictions fondamentales qui finissent à entraîner inéluctablement ces systèmes à leur éclatement.

A ce sujet, veuillez relire l’article, en pièce-jointe : « La faiblesses intrinsèque des systèmes rivaux du système démocratique »

Là où ces systèmes perdurent, se consolident et s’aggravent sans cesse, ils reçoivent, quand ils sont en train d’agoniser, de l’Elite du peuple dominé, saigné, pillé, massacré et martyrisé la sève vitale et les bombonnes d’oxygène qui leur permettent de se revigorer.

Une fois revigorés, ces systèmes potentialisent et décuplent leur capacité de destruction et de nuisance, leur férocité, leur méchanceté, leur sadisme, leur cynisme et leur soif de sang. C’est ainsi que s’expliquent la durée et l’ampleur des tragédies chez les peuples intrinsèquement faibles.

Etienne de la Boétie, à son tour, démontré, dans « Le Discours sur l’esclavage volontaire » que « Les tyrans nous paraissent forts et puissants puisque nous sommes à genoux devant eux. Les tyrans ne nous arrachent pas notre liberté, c’est nous qui déposons notre liberté à leurs pieds »

La faiblesse profonde et multidimensionnelle des Congolais :

  1. Le déracinement

Les peuples qui se développement sont ceux qui connaissent leur propre histoire,

Nous sommes un peuple déraciné, coupé de nos racines qui sont les valeurs ancestrales et tout l’héritage politique, social et culturel et toute la sagesse qu’ils nous ont légués. Le responsable de ce déracinement est le colonisateur et nous-mêmes. Nous sommes vidés de notre ADN spécifique propre, nous n’avons pas construit notre personnalité et la vie dans la société sur les fondements, les piliers et les repères.

Georges Nzongola : ‘’L’accord-cadre du 24 février 2013 à Addis-Abeba, son apport, ses chances et difficultés d’application’’

L’accord-cadre du 24 février 2013 à Addis-Abeba, son apport, ses chances et difficultés d’application

(Par Georges Nzongola-Ntalaja, Professeur d’études africaines

Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, USA)

INTRODUCTION

Avant toute chose, j’aimerais remercier l’ONG Southern Africa Resource Watch (SARW), et particulièrement M. Georges Bokondu Mukuli et le Directeur régional de SARW, le docteur Claude Kabemba, pour cette aimable invitation de participer aux débats de cette conférence stratégique. Il y a onze ans, Claude était aussi responsable de ma présence comme orateur principal à la conférence sur « Les perspectives électorales et le processus de démocratisation en République démocratique du Congo », tenue à l’Hôtel Memling en janvier 2002 sous le parrainage conjoint de l’Institut électoral de l’Afrique australe (EISA) et la Ligue des électeurs de la RDC. Malgré les années qui se sont écoulées, les grandes lignes de ma communication intitulée « La guerre, la paix et la démocratie au Congo » restent d’actualité. Car les causes principales de la crise congolaise et les facteurs ayant encore une fois rendu nécessaire l’adoption à Addis-Abeba de l’ « Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région » le 24 février 2013 n’ont pas du tout changé. Aujourd’hui, comme en 2002, ces causes restent les mêmes, notamment la faiblesse de l’État suite à l’effondrement de sa légitimité politique et ses capacités administratives ; les visées expansionnistes du Rwanda et de l’Ouganda ; et l’alliance de ces deux pays avec les puissances dominantes de la communauté internationale.

Vu sous cet angle, comment peut-on parler d’un quelconque apport de cet accord ainsi que de ses chances d’application ? Comme plusieurs analystes congolais l’ont déjà noté, il s’agit d’un accord mort-né qui, face à la déliquescence de l’État congolais et à l’hypocrisie de la communauté internationale et son refus de s’attaquer d’une façon frontale aux agressions rwando-ougandaises, connaîtra le même triste sort d’inapplication que les accords précédents, entre autres, l’accord de cessez-le-feu de Lusaka (1999), l’accord de Pretoria entre la RDC et le Rwanda (2002), l’accord de Luanda entre l’Ouganda et la RDC (2002), l’accord global et inclusif de Sun City (2002), l’accord de Goma pour la paix, la sécurité et le développement dans le provinces du Nord et du Sud-Kivu (2008), et l’accord entre le gouvernement et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du 23 mars 2009. D’une façon ou d’une autre, tous les objectifs inscrits à l’accord d’Addis Abeba figurent déjà dans tous ces accords. Pour mieux comprendre les raisons profondes de son échec éventuel, nous devons examiner les trois causes tant internes qu’externes de la crise de l’État congolais depuis la décolonisation en général, et à partir de 1996, en particulier.

2. LA FAIBLESSE DE L’ÉTAT

Comment se fait-il qu’un pays aux dimensions continentales comme la RDC soit envahi, occupé et pillé par des pays de taille lilliputienne comme le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi ? Depuis la Conférence nationale souveraine (CNS), ça fait 21 ans que la réforme du secteur de sécurité pour la mise en place d’une armée nationale républicaine, professionnelle et bien encadrée fait partie des engagements librement consentis par le souverain primaire, le peuple congolais. Avec tous les officiers congolais formés dans les meilleures des académies militaires du monde, n’avions-nous pas des cadres sur lesquels nous pouvions compter pour former une telle armée ? Quant aux moyens financiers, le sol et le sous-sol congolais regorgent d’immenses richesses capables de fournir les ressources nécessaires pour cette formation. L’échec des dirigeants congolais de mettre cette réforme sur les rails est symptomatique de la crise congolaise, dont les dimensions essentielles sont la faillite de la gouvernance, la crise de la construction nationale, et l’échec de la solidarité panafricaine.

2.1 La crise de la décolonisation

La crise permanente de l’État et de la société congolais a ses origines dans la crise de la décolonisation. Comme la plupart des luttes anticoloniales du 20è siècle, l’indépendance du Congo fut « une révolution politique très précaire » , dans ce sens qu’elle appartient aux transitions politiques que Karl Marx appelle « révolutions purement politiques », qui sont en fait des révolutions partielles, parce qu’ « elles laissent les piliers de la maison debout » . Car, bien que la décolonisation ait entraîné un changement dans la forme de l’État ou la nature de la classe dirigeante qui est passée des Européens aux Africains, elle a été marquée par la continuité dans les fonctions de l’État, dont le rôle principal est de gérer une économie axée sur l’exportation des matières premières. Et comme les structures de l’économie et de l’État héritées de la colonisation n’étaient pas destinées à servir les intérêts des travailleurs et paysans africains, qui constituent la majorité de la population, la continuité ne pouvait pas apporter des changements importants en mettant fin à la pauvreté, l’inégalité et l’exclusion sociale.

Au Congo, la situation était d’autant plus tragique, du fait du petit nombre d’élites africaines et du pari belge selon lequel une fois que les politiciens noirs seraient satisfaits de leurs somptueuses villas, voitures de luxe et autres privilèges, les techniciens européens s’occuperont de l’appareil de l’Etat et les choses continueront comme par le passé. Si le général Emile Janssens n’avait pas provoqué la mutinerie de l’armée avec son équation « avant l’indépendance = après l’indépendance » devant des soldats en colère et déçus par manque de promotions aux rangs d’officiers, la transition congolaise allait se dérouler normalement comme ailleurs sur le continent africain. Dans la mouvance de sa mutinerie cinq jours à peine après l’indépendance, la Force publique (FP) a été transformée en Armée nationale congolaise (ANC). Éventuellement, elle deviendra le principal instrument de pouvoir pour Joseph-Désiré Mobutu  suite aux coups d’Etat de 14 septembre 1960 et 24 novembre 1965.

2.2 L’effondrement de l’Etat sous le régime Mobutu

 Dans le contexte de la guerre froide, l’émergence de Mobutu comme un homme fort pour le Congo s’articule parfaitement avec la politique occidentale telle que décrite par Éric Rouleau, journaliste et ancien ambassadeur français. L’objectif de l’Occident était d’avoir un dirigeant qui n’avait pas de base sociale ou électorale à laquelle il pouvait se sentir redevable à l’échelle nationale, afin de mettre pleinement en œuvre les politiques qui lui sont dictées de l’étranger. Bien obéissant en ce qui concerne l’assassinat de Patrice Lumumba  et la lutte contre les mouvements progressistes de libération de l’Afrique australe, Mobutu n’était pas un si bon élève en matière de gestion économique. Sa kleptocratie est devenue l’aune à laquelle la corruption peut être mesurée à travers les pays en développement.

Du 24 novembre 1965 au 24 avril 1990, le président Mobutu régna en maître absolu au Congo-Kinshasa. Son pouvoir sans partage fut caractérisé non seulement par la corruption et la mauvaise gestion, mais aussi par le détournement du pouvoir d’État au profit de lui-même et de son entourage, lequel aboutira à la privatisation de l’État et de ses ressources. S’inspirant du modèle léopoldien, dans lequel le pays tout entier ainsi que ses richesses abondantes étaient la propriété privée du roi-souverain, Mobutu n’hésita pas à s’attribuer des prérogatives semblables. Ses prétentions monarchiques se concrétisèrent en plusieurs formes, entre autres :

• L’inauguration, en 1970, d’un pouvoir à perpétuité sous le régime du parti-État.

• Le fait de rebaptiser unilatéralement notre cher Congo par l’appellation ridicule de « Zaïre », une corruption portugaise du nom local pour le grand fleuve étant pour Mobutu plus authentique que le nom d’un illustre ancien royaume de l’Afrique centrale précoloniale.

• L’aliénation du patrimoine national au profit des particuliers en guise de « dons du Président de la République ».

• La subordination, voire la trahison, des intérêts supérieurs de la nation dans ses alliances opportunistes avec les forces de la contre-révolution en Afrique australe, y compris les représentants de la criminalité financière internationale qui alimentaient la guérilla de Jonas Savimbi en Angola.

Dans les années 70, l’Etat congolais avait entrepris un programme ambitieux visant à former et à équiper une armée capable de maintenir la paix et la sécurité à l’intérieur du pays et de participer d’une façon effective aux opérations de maintien de la paix en Afrique centrale. Craignant de perdre le pouvoir aux jeunes officiers formés à l’étranger, le maréchal Mobutu et ses vieux compagnons de la FP lancèrent une chasse aux sorcières dont l’aboutissement fut le contrôle des forces armées par une clique d’officiers généraux proches du président (Baramoto, Bolozi, Nzimbi) qui, avec leurs copains de la hiérarchie (le général Eluki, l’amiral Mavua) se sont illustrés par leur corruption et par leur manque de patriotisme, deux défauts qui sont bien décrits dans l’autopsie du régime Mobutu par son parent et proche collaborateur Honoré Ngbanda . Ces officiers ont détruit l’armée par le trafic des armes, la vente des pièces de rechange et des moteurs d’avion, le détournement des soldes, et d’autres actes criminels. Ces pratiques illicites constituent les causes majeures de l’effondrement de l’armée en tant qu’une force de défense nationale et du maintien de l’ordre public.

Par conséquent, entre avril 1990 et janvier 1993, la dictature faisandée du vieux léopard avait progressivement perdu ses moyens de défense pour devenir un fruit mûr, susceptible de se détacher de l’arbre du pouvoir à la moindre pression du vent du changement. L’effondrement, en si peu de temps, de l’autorité ainsi que des moyens de coercition d’un régime où la parole du chef avait force de loi ne fut rien que phénoménal. Suivant un des dires mémorables d’Etienne Tshisekedi, le leader historique du mouvement démocratique congolais, la puissance d’un dictateur réside surtout  dans la peur que le peuple a de lui. Une fois que cette peur se dissipe, l’empereur est dénudé et rabaissé des nuages où il prétendait briller en roi-soleil pour rejoindre le commun des mortels. Pour le maréchal du Zaïre, la suite des événements qui sonnèrent le glas de son règne comprend la fin de la guerre froide, avec ses répercussions par rapport à la couverture néocoloniale dont il jouissait en tant que client obligé de l’Occident ; le massacre de Lubumbashi, qui entraîna la suspension des aides extérieures sur lesquelles son appareil de répression s’appuyait pour le recyclage du personnel et le renouvellement de l’équipement ; les pillages de 1991 et 1993 par les militaires, qui résultèrent dans la destruction quasi-totale du secteur commercial moderne, la perte de milliers d’emplois et l’informalisation à outrance de l’économie congolaise ; et la CNS, le point culminant du travail de sape que le mouvement démocratique a pu réaliser contre le mobutisme.

Malheureusement, l’espoir suscité par la CNS pour le recouvrement de la souveraineté nationale et la consécration de l’État de droit aux fins d’instaurer la démocratie et le progrès social n’a pas été réalisé. Le vent de changement de l’intérieur, qui avait démoralisé et affaibli la dictature, n’était pas suffisamment puissant pour franchir les murs du Palais du Peuple afin d’anéantir l’appareil sécuritaire sur lequel le régime Mobutu devait se replier. Il a fallu que le vent du changement vienne de l’Est et outre les frontières de la République pour en finir avec la dictature. Cette implication panafricaine, loin de satisfaire les aspirations des masses populaires pour un changement social révolutionnaire, s’est transformée dans un nouveau cauchemar pour le peuple congolais, avec plus de 6 millions de morts et un pillage éhonté des ressources naturelles du Congo par de pays frères. 

2.3 La faiblesse croissante de l’Etat depuis 1996

Exception faite de l’accueil chaleureux réservé à Laurent-Désiré Kabila et l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) pour leur rôle dans la chute de Mobutu, et du ralliement massif de la population à la résistance contre l’agression rwando-ougandaise en août 1998, le régime issu de la Guerre de sept mois a eu de la peine à asseoir son pouvoir sur le pays au travers d’une légitimité durable. Le déficit de légitimité s’est considérablement aggravé non seulement du fait de la mainmise de Kigali sur les forces de sécurité, avec James Kabarebe, un officier de l’Armée populaire rwandaise, comme chef d’état-major des Forces armées congolaises (FAC), mais aussi par des nominations des personnes sans qualifications requises aux hautes fonctions étatiques, y compris les rangs d’officiers généraux et supérieurs des forces armées. Le résultat d’une gestion cavalière par des individus que Mzee Kabila lui-même qualifiera d’ « un conglomérat d’opportunistes et d’aventuriers », ne pouvait qu’accélérer l’effondrement de la légitimité de l’État et de ses capacités administratives.

La situation sécuritaire en RDC s’est détériorée entre 1998 et 2003, à la suite de la guerre interafricaine pour les ressources congolaises. Pour camoufler leur agression et leurs visées expansionnistes, le Rwanda et l’Ouganda parrainèrent chacun un groupe d’insurgés congolais, respectivement le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) et le Mouvement de libération du Congo (MLC). Le retrait des armées étrangères et la mise en place en 2003 d’un gouvernement de transition composé des principaux belligérants et d’une partie de l’opposition politique non armée n’ont pas amélioré la situation sécuritaire dans l’Est du Congo. Le commerce lucratif du coltan, de l’or, des diamants, de l’étain et d’autres ressources extraites par la violence a déclenché un règne permanent de terreur dans la région, avec la violence sexuelle et les mutilations des femmes et des filles, comme une des principales conséquences négatives pour la société congolaise.

La prolifération de groupes armés, travaillant en alliance ou contre le pouvoir central, a fait de la loi des seigneurs de guerre et l’insécurité les traits saillants du paysage politique dans l’Est du Congo, de l’Ituri au Nord-Katanga . Créé en 2006, le CNDP est toujours capable de défrayer la chronique, tant il est au centre de la déstabilisation du Congo par le Rwanda. Après le rejet de la tutelle rwandaise par L.D. Kabila et l’échec du RCD de se doter d’une base politique viable, Kigali a trouvé une nouvelle formule pour atteindre ses objectifs en RDC : créer toute une milice au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), composée de Tutsi congolais et des soldats rwandais qui prétendent être des congolais, aux fins de l’instrumentaliser pour asseoir la domination rwandaise et poursuivre le pillage des ressources naturelles dans les deux Kivu. Le fait que la RDC ait nommé un sujet rwandais, James Kabarebe, comme chef de son armée nationale, et intégré Bosco Ntaganda, un autre sujet rwandais, comme général dans les FARDC, n’a fait que renforcer l’arrogance de Kigali, où les autorités semblent croire que tout est permis à l’ouest des Grands Lacs.

Bien que le rôle déstabilisateur du CNDP dans sa version originale aussi bien que dans son incarnation comme le Mouvement du 23 mars (M23) soit un facteur important de la crise, la cause principale de cette dernière réside dans l’incapacité de l’État congolais à établir et maintenir des forces de sécurité viables. Les FARDC sont une armée composée en grande partie d’anciens rebelles, d’aventuriers et des soldats de nationalité douteuse. De tels éléments ne peuvent pas être transformés pour devenir des soldats disciplinés, surtout si le corps des officiers sous lequel ils servent comprend d’anciens chefs rebelles qui s’étaient autoproclamés général ou colonel sans une formation d’officier appropriée.

3. LES VISÉES EXPANSIONNISTES DU RWANDA ET DE L’OUGANDA

C’était dans le contexte de l’effondrement du régime Mobutu ainsi que celui de l’État dont il n’était plus capable d’assurer la gestion qu’intervint le génocide rwandais de 1994. Face à la résistance du peuple contre la dictature, l’État délégitimé et démuni de moyens d’action ne pouvait ni arrêter le génocide ni réagir d’une façon efficace à ses répercussions au Congo. Les Rwandais, tant Hutu que Tutsi, tirèrent grand profit de l’effondrement de l’État congolais. Les premiers se sont servis de la faiblesse et des complicités des FAZ pour s’installer sur le sol congolais avec tous les équipements militaires  que les soldats français de l’Opération Turquoise leur avaient permis d’emporter du Rwanda. Par conséquent, les soldats des Forces armées rwandaises (FAR), l’ancienne armée gouvernementale, ainsi que les interahamwe, les milices extrémistes hutu, investirent les camps des réfugiés, au vu et au su du régime Mobutu et de la communauté internationale, avec toutes les conséquences que cela devrait entraîner pour la sécurité du nouveau régime tutsi à Kigali. L’initiative rwandaise visant la destruction des camps des réfugiés hutu au Congo et, partant, les bases des ex-FAR et des interahamwe reste la clef de voûte de la marche victorieuse de l’AFDL vers Kinshasa.

Partenaire avec l’Ouganda et d’autres États de la région dans la campagne visant la chute du régime Mobutu, le Rwanda s’est imposé comme le fer de lance de cette campagne, en initiant les opérations militaires contre les camps de réfugiés hutu le 6 octobre 1996, et en plaçant James Kabarebe, un officier militaire rwandais, à la tête de la campagne militaire contre Mobutu et les réfugiés hutu. Le fait que l’AFDL s’annonce au monde suite à sa formation le 18 octobre 1996 à Lemera (Sud Kivu), soit deux semaines après le déclenchement des hostilités par l’armée rwandaise, montre à suffisance que Paul Kagame et Yoweri Museveni, les présidents rwandais et ougandais, avaient soutenu l’AFDL pour masquer leurs propres visées expansionnistes dans l’Est du Congo. Jusqu’à ce jour, la plupart des dirigeants rwandais considèrent les deux provinces du Kivu comme faisant partie du Rwanda ancien, dont une partie du territoire aurait été perdue dans le partage colonial au profit de la RDC. C’est ainsi que certains d’entre eux parlent d’une « nouvelle conférence de Berlin », pour réviser le tracé des frontières. Entretemps, tout est fait pour déstabiliser le Nord et le Sud Kivu, dont la vocation serait non seulement de servir d’espace vital pour absorber la pression démographique que le pays de mille collines ne peut plus contenir, et mais aussi de permettre au Rwanda de piller les ressources naturelles du Congo par des milices tutsi interposées. C’est bien ce deuxième schéma qui correspond à la logique expansionniste ougandaise, qui s’est bien manifestée dans l’instrumentalisation par le général James Kazini, le proconsul de Museveni dans la province orientale de la RDC, du conflit ethnique Hema-Lendu dans le district d’Ituri en 1999.

4. L’ALLIANCE DU RWANDA ET DE L’OUGANDA AVEC LES PUISSANCES DOMINANTES DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

Malgré l’autoritarisme caractérisant leur pratique du pouvoir, les présidents ougandais et rwandais jouissent d’un soutien considérable auprès de ceux-là mêmes qui prétendent combattre le terrorisme international et promouvoir les valeurs démocratiques à l’échelle mondiale. En réalité, les grandes puissances occidentales (ou le G-7) ne se préoccupent que de leurs intérêts économiques et stratégiques. Même dans ses transformations à l’heure de la globalisation, l’impérialisme recherche toujours des relais régionaux, pour mieux assurer ces intérêts, y compris l’accès aux ressources indispensables au maintien de son hégémonie. Comme le coltan, les terres rares et d’autres ressources naturelles congolaises sont incontournables pour la technologie de pointe, de la fabrication et l’entretien des engins aéronautiques et spatiaux aux ordinateurs et à la téléphonie cellulaire, les entreprises de ces pays considèrent l’accès au Congo comme étant indispensable, soit directement par des investissements directs à l’étranger (IDE), soit par des intermédiaires de tout genre, y compris les milices armées.

La classe politique congolaise ayant démontré son incapacité de servir d’un intermédiaire fiable, la conquête du pays, ou tout au moins sa partition par des voisins capables d’y extraire et d’évacuer vers les marchés du Nord les ressources stratégiques dont l’industrie de pointe a besoin, s’impose. Pendant longtemps, le Rwanda, l’Ouganda et, à un certain degré le Burundi, ont bien rempli cette fonction. En effet, ils se sont adonnés plus au pillage des richesses congolaises qu’à la poursuite de leurs « forces négatives » respectives au Congo. Il est donc évident que si on parle beaucoup de l’intérêt croissant des pays émergents comme la Chine et l’Afrique du Sud, les grandes puissances ne restent pas indifférentes au pillage des ressources naturelles des pays en crise. Destinateurs majeurs des minerais et terres rares, ces puissances demeurent, en tant que receleurs de biens volés, tout aussi coupables que les pilleurs locaux et régionaux, selon le droit international. Ensemble, et avec des intermédiaires divers incluant les services de transport aérien, les paradis fiscaux et les marchands d’armes légères, ils constituent ce que Le Monde diplomatique appelle « l’archipel planétaire de la criminalité financière », dans lequel « gouvernements, mafias, compagnies bancaires et sociétés transnationales prospèrent sur les crises et se livrent au pillage du bien commun en toute impunité.  »

Sous la pression des grandes puissances, la communauté internationale aimerait que ce transfert des ressources ait lieu sous un régime de tutelle au sein duquel la RDC elle-même est partie prenante, plutôt que sous le régime de pillage. C’est dans ce sens qu’on ne s’étonnerait pas d’entendre les grands ténors du libéralisme capitaliste s’approprier le discours panafricaniste de partage des ressources régionales en Afrique, discours repris à la section 5 de l’accord d’Addis-Abeba, où il est question de « Renforcer la coopération régionale, y compris à travers l’approfondissement de l’intégration économique avec une attention particulière accordée à la question de l’exploitation des ressources naturelles » (§5).

5. L’ACCORD D’ADDIS ABEBA : UNE NOUVELLE TUTELLE INTERNATIONALE POUR LA RDC

Deux événements majeurs ont marqué la vie politique congolaise pendant les deux dernières années : en premier lieu, le hold-up électoral de novembre-décembre 2011, qui a vu Joseph Kabila s’accrocher au pouvoir malgré son rejet aux urnes par les citoyens congolais ; et en deuxième lieu, la seconde montée aux créneaux du CNDP sous sa nouvelle appellation de M23 en mars 2012 et sa prise de la ville de Goma le 20 novembre 2012. 

En rejetant le verdict des urnes pour les résultats d’une fraude électorale savamment préparée et exécutée, la communauté internationale a montré sa préférence de traiter avec un dirigeant affaibli par l’érosion de légitimité et par conséquent susceptible d’être manipulé, à un nationaliste qui défendra contre vents et marées les intérêts supérieurs de la nation et les besoins fondamentaux des masses populaires. La mutinerie du CNDP/M23, une cellule rwandaise au sein des FARDC, montre bien que rien n’a changé depuis  1998, quand le Rwanda et l’Ouganda ont dévoilé jusqu’à quel point ils étaient disposés d’aller pour garder leur mainmise sur le sol et les ressources naturelles du Congo.

Le texte de l’accord-cadre est divisé en trois parties. La première partie (Sections 1-4) présente les raisons d’être de l’accord : des progrès présumés (§1), des violences persistantes (§2), les conséquences de ces violences pour l’État et la société (§3) et la disponibilité de la RDC, les États de la région et la communauté internationale à améliorer la situation (§4). La deuxième partie (§5) énumère les engagements pris face aux défis à relever par toutes les parties prenantes : le gouvernement de la RDC, les États de la région, et la communauté internationale. Enfin, la troisième partie (Sections 6-11) décrit les mécanismes de suivi régional (§7-8) et national (§9-10), ainsi que l’encadrement de la communauté internationale pour le fonctionnement efficace de ces deux mécanismes (§6, 11). 

En plus de la RDC, tous les États frontaliers de celle-ci (Angola, Burundi, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Ouganda, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie et Zambie) plus l’Afrique du Sud sont signataires de cet accord, qui met en place un mécanisme de tutelle international 11+4, comprenant ces onze pays ainsi que les Nations unies, l’Union africaine, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC), pour « s’atteler aux causes profondes du conflit et de mettre un terme aux cycles de violence récurrents » (§4). Sous la coordination d’un envoyé spécial des Nations unies, le mécanisme est censé travailler avec le gouvernement congolais pour la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité, la consolidation de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, la décentralisation, le développement économique, la réforme structurelle des institutions de l’État, et pour « promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance, et de démocratisation » (§5).

A  première vue, on se demanderait pourquoi le gouvernement de la RDC a signé cet accord. Car, en le signant, on accepte de prime abord les prémisses ainsi que le dit et le non-dit de l’accord, qui suscitent les interrogations suivantes : (1) Pourquoi est-ce que la communauté internationale ne montre pas autant d’intérêt pour la réconciliation nationale, la tolérance, et la démocratisation pour les autres pays de la région, et particulièrement le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi, où les opposants politiques aux régimes en place sont soit en prison soit en exil ? (2) Pour quelle raison cette communauté internationale s’acharne-t-elle en créant ce nouveau mécanisme de tutelle pour le Congo, quand elle a déjà échoué avec un mécanisme antérieur connu sous le nom de Comité international pour l’accompagnement de la transition (CIAT) entre 2003 et 2006 ? En effet, depuis 1999, l’ONU a déployé au Congo la plus grande force de maintien de la paix au monde avec 20.000 personnes, dont 17.000 troupes, sous la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC) et, depuis 2010, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).  Le bilan de ces deux missions est largement négatif.

Comme les problèmes auxquels ce mécanisme de tutelle doit s’affronter sont si pertinents pour le peuple congolais, pourquoi est-ce que celui-ci n’a pas été consulté avant la rédaction de cet accord-cadre et sa signature par les États de la région ? Il est incroyable, voire même insultant pour le peuple congolais, que le Rwanda et l’Ouganda, les deux pays soutenant le M23, d’après les rapports du Groupe d’experts de l’ONU, soient inclus dans le mécanisme de tutelle, comme si de pyromanes peuvent se transformer en sapeurs-pompiers !

Le Kenya, un membre fondateur de la CIRGL, est absent du mécanisme, pour des raisons qui ne sont pas claires. Cependant, l’Afrique du Sud, dont le territoire est plus éloigné de la région des Grands Lacs que le Kenya, y est incluse, apparemment pour sa disponibilité de fournir un contingent pour la force multinationale chargée de combattre les forces négatives.

L’inclusion de l’Afrique du Sud est aussi très significative, tout comme celle de cinqd’autres acteurs externes, qui sont nommément cités comme une structure de soutien aux 11+4 acteurs principaux. Ces cinq acteurs, dont les activités dans la région méritent d’être soutenues par le mécanisme, selon l’accord d’Addis Abeba, sont l’Union européenne, la Belgique, la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis (§8). Pourquoi sont-ils ?  Est-ce que ces cinq soient explicitement mentionnés dans le document quand il y a tant d’autres acteurs externes ayant des « efforts en cours » dans la région des Grands Lacs ? La seule explication plausible pour une structure apparemment établie par les Nations unies mais dans laquelle qui semble exclure la Chine et la Russie, deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies ne figurent pas, est que le rôle de l’ONU n’est qu’un écran de fumée. Car depuis la crise congolaise de 1960, la pratique diplomatique des Etats-Unis consiste en utilisant les Nations unies comme un parapluie pour les intérêts américains et occidentaux.

Il est donc évident que l’accord-cadre sur le Congo est en réalité une initiative occidentale sous la couverture diplomatique des Nations unies, et une initiative dans laquelle l’Afrique du Sud joue son rôle historique depuis les années 60 comme un partenaire obligé de l’expansion impérialiste en Afrique. Les intérêts stratégiques et d’accès de l’Occident aux ressources naturelles abondantes de la région des Grands Lacs sont si essentiels à cette initiative que la préoccupation majeure pour Washington et les autres puissances occidentales concernant l’intégration économique régionale est d’accorder une attention particulière « à la question de l’exploitation des ressources naturelles » (§5). A cet égard, l’Afrique du Sud joue le rôle de gendarme régional et de coordonnateur du pillage des ressources naturelles de l’Afrique centrale et australe pour elle-même et ses partenaires occidentaux. 

Comme le Rwanda et l’Ouganda sont déjà impliqués dans ce rôle de gendarme dans la « guerre contre le terrorisme » au Darfour, et en Somalie, respectivement, l’Afrique du Sud ne pouvait pas rester trop en arrière quand sesles intérêts et ceux de ses alliés occidentaux sont en jeu dans les pays riches en ressources aux ressources naturelles considérables comme la République centraficaine (RCA) – où 13 soldats sud-africains ont été tués lors de la prise de Bangui par la Seleka, l’alliance rebelle qui a renversé le président François Bozizé,  le 24 mars 2013 – et en RDC.

6. CONCLUSIONS

La première tentative d’établir une tutelle internationale au Congo a été celle de Léopold II, roi des Belges, qui voulait dissimuler son entreprise commerciale en faisant passer le soi-disant Etat indépendant du Congo pour  une entreprise humanitaire destinée à pour combattre la traite négrière en Afrique centrale. Au lieu de combattre l’esclavage, le roi entra en collaboration avec l’esclavagiste swahilo-arabe Hamed bin Mohammed el-Murjebi (Tippu Tip) pour mieux asseoir son pouvoir sur la région de Kisangani. Son entreprise multinationale, dont les administrateurs et personnel auxiliaire étaient recrutés au niveau international en Europe et en Afrique, se distinguera par l’holocauste le plus important de l’histoire moderne, le nombre de morts étant estimé aux environs de 10 millions d’âmes par l’écrivain américain Adam Hochschild.

La deuxième tentative fut celle de Dag Hammarskjöld, secrétaire général des Nations unies, qui voulait utiliser le Congo comme un test de ses idées grandioses sur la gouvernance mondiale. Nous connaissons bien la suite. Le bras de fer entre lui et Lumumba sur la mise en œuvre des résolutions des Nations unies sur la sécession katangaise a été une des causes principales de l’hostilité occidentale envers Lumumba et éventuellement de l’assassinat de ce dernier. Hammarskjöld de sa part mourra huit mois plus tard, victime d’un accident d’avion qui, de toute évidence, faisait partie d’un complot monté par les forces de la contre-révolution (regroupant les sociétés minières, les colons blancs et l’extrême-droite européenne et américaine) contre l’indépendance en Afrique centrale et australe.

Avec ces deux antécédents historiques fâcheux, et compte tenu de l’échec de la CIAT, la MONUC et la MONUSCO à promouvoir la démocratie, la paix et la sécurité au Congo, avons-nous vraiment besoin d’une autre tutelle internationale pour résoudre les problèmes vitaux de notre pays ? Après cinquante-deux ans d’indépendance, l’accord-cadre d’Addis-Abeba est une violation flagrante de la souveraineté nationale et internationale du Congo et une atteinte à la dignité du peuple congolais. Tout patriote congolais a le devoir de le dénoncer.

Ce dont le Congo a besoin, c’est la restructuration de l’Etat, une tâche qui revient aux filles et fils du pays, et non à la communauté internationale, quelles que soient ses bonnes intentions. L’objectif majeur de cette restructuration est de restaurer la capacité de l’État congolais de remplir les trois fonctions les plus élémentaires mais fondamentales, d’un État moderne. Ces fonctions sont : (1) assurer la sécurité du territoire national, des habitants et de leurs biens, ou en bref, la fonction de maintien de l’ordre et de la sécurité ; (2) fournir des services économiques, sociaux et culturels à la population dans son ensemble, ou la fonction de prestation de services publics ; et (3) mobiliser les ressources nécessaires pour remplir toutes les fonctions de l’État, ou la fonction de perception des recettes. Pour réussir, la restructuration implique une transformation radicale de l’État hérité de la colonisation, qui existe pour satisfaire les intérêts de la nouvelle oligarchie congolaise et ses alliés étrangers, à un État dont la politique générale s’aligne sur les besoins et les intérêts des masses populaires. Ce qui nécessite l’émergence d’un nouveau leadership politique,  à la fois patriotique et responsable, en plus d’être capable de s’identifier pleinement avec les aspirations profondes du commun des Congolais.

Notre salut ne peut se matérialiser que par nos propres efforts. Il est inutile d’attendre que d’autres viennent résoudre nos problèmes, d’autant plus que c’est parmi eux qu’on trouverait les vrais commanditaires de nos agresseurs. Ce dont les Congolaises et Congolais ont grandement besoin, c’est de développer l’amour de la patrie, c’est-à-dire un attachement sincère et patriotique au principe du respect de l’intérêt général et du bien public, qui remplacerait les antivaleurs de la poursuite des intérêts sectaires et personnels ainsi que l’amour du gain facile. Suivant le vœu exprimé par notre héros national Patrice Emery Lumumba, nous avons le devoir de récrire notre histoire suivant une perspective africaine, c’est-à-dire,  arranger nos affaires nationales en fonction des aspirations profondes du peuple, au-lieu de s’inspirer des schémas imposés de l’extérieur.

Pour que notre pays réussisse d’endiguer la crise actuelle et de mettre fin aux ingérences extérieures, il lui faut un gouvernement responsable et légitime, c’est-à-dire un gouvernement dans lequel le peuple se reconnaît et qu’il considère comme celui qui exprime le mieux ses aspirations et défend le mieux ses intérêts. Un tel gouvernement n’est possible que dans la mesure où il est composé des femmes et des hommes imprégnés du patriotisme et de la conscience nationale, et qui jouissent de la confiance du peuple. Après toutes les trahisons que notre pays a connues de 1960 à présent, ces femmes et ces hommes doivent être des nationalistes sans reproche, et des personnalités qui défendront à tout prix et contre vents et marées les intérêts supérieurs de la nation congolaise.

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