Où vont les années qui meurent ?
Qui fait leur deuil, qui les pleure?
Que deux mille vingt-deux
Repose en paix.
Les années se renouvellent,
Les hommes remercient le ciel.
Ils renouvellent leurs habits
Rarement leurs esprits.
Ils mangeront comme toujours,
Ils boiront sans détours.
Ils feront peter les champagnes,
Ils crieront sur toutes les montagnes.
Ils casseront des bouteilles,
L’alcool arrosera leurs orteils.
Ils danseront autour du soleil
En se projetant dans les merveilles.
Les bars seront remplis,
La musique sera aiguë.
Les baffles vont transpirer,
Les pistes vont s’étouffer.
Les poules seront immolées,
Les chèvres seront égorgées.
Les tables seront chargées,
Les rues seront mouvementées.
Les hypocrites vont se réconcilier,
Les ennemis vont s’embrasser.
Les haines se déguiseront en amour,
Les voiles couvriront les vautours.
On appellera tout ça les fruits
D’une seconde où tout luit.
Les mascarades d’un instant,
Une goutte de vie dans l’océan
Du temps qui suivra et ses réalités.
Les fêtes des fins d’années
Sont juste un moment d’évasion
Qui ne dure même pas une saison.
Les hommes espèrent que la vie change,
Ils ne pensent jamais à être ces anges
Qui contribuent à la splendeur
De la terre et ses couleurs.
Une nouvelle année, est-elle
Synonyme d’étincelles ?
Ils espèrent toujours le paradis.
Qu’est-ce qui fait la vie,
Est-ce l’homme ou le temps ?
Ils ont hâte de changer de vent,
De se débarrasser d’une année
Et d’espérer que la suivante est colorée.
Une année qui meurt, c’est juste une ampoule
Qui s’éteint et revient sur la même lumière.
Que l’homme espère de lui-même,
Qu’il attende de son pouvoir
A bâtir la candeur de la vie.
Florence Meta
