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Congrès Mondial des Victimes du  terrorisme  aujourd’hui à l’Onu  Tour d’horizon avec Nicaise Kibel’Bel Oka,   journaliste d’investigation

Par La Prospérité
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Marcel Ngoyi : M.  Nicaise Kibel’Bel Oka. Vous êtes journaliste d’investigation et vous consacrez vos recherches sur le terrorisme. En cette date du 7 septembre, les Nations Unies tiennent le Congrès mondial des Victimes de terrorisme. Avez-vous un mot à dire ?

Nicaise Kibel’Bel Oka : Il faut d’abord saluer cette initiative des Nations Unies de penser aux victimes (et elles sont nombreuses) du terrorisme à travers le monde. En effet, c’est la 3ème année depuis 2020 que les Nations Unies  se penchent sur les  victimes innocentes de ce fléau. Je ne peux que me réjouir et appeler les victimes du terrorisme à ne pas céder au désespoir mais,  en même temps,  appeler les gouvernements à prendre soin de leur situation. D’abord,  psychologique et les assister,  selon les moyens.

M.N : En quelques mots, que peut-on retenir du terrorisme ?

N.K.O. : Par terrorisme, il faut entendre des actions violentes menées contre des cibles civiles en vue de semer la terreur. Dans tout acte de terrorisme, on doit nécessairement trouver trois éléments suivants : l’usage de la violence, les objectifs politiques et l’intention de semer la peur au sein d’une population cible. Le terrorisme est générateur de peur. Il utilise la violence  visant un objectif politique. Ses actions sont planifiées, calculées et systématiques. La dimension psychologique du terroriste se résume par la menace de violence et l’acte violent lui-même qu’il pose.

M.N : A-t-on des terroristes en RDC ? Si oui, qui sont-ils ?

N.K.O. : Malheureusement, les terroristes sévissent en RDC notamment,  dans la partie Est du pays. Bien plus, ils font de nombreuses victimes civiles dont certaines sont amputées d’une partie de leurs corps. Actuellement, le gouvernement congolais reconnaît deux groupes terroristes, les ADF/MTM et le M 23. Parlons d’ADF/MTM. Ils se considèrent comme des « moudjahidin » c’est-à-dire, des guerriers du temps de  la guerre sainte qui mènent une lutte  sacrée pour la gloire d’Allah et l’Oumma des Croyants. D’où,  leur appellation de Madina at Tauwheed Wal Muwahedeen (MTM) : traduisez : les moudjahidin ou combattants de la cité sainte de Madina. Ils sont reconnus terroristes par la nature de l’acte qu’ils posent et par l’identité qu’ils affichent dans leur revendication. Meurtres, kidnapping, incendies volontaires et destruction méchante des biens, des attaques des victimes civiles non combattantes et autres violations des  droits de l’homme à travers les punitions corporelles (l’armoire à clous, coudre les lèvres avec du fil de fer) qu’ils font appliquer dans leur maquis,  outre la chari’a. Leur unique préoccupation consiste à  servir Allah à travers l’accomplissement de leur mission d’inspiration divine. Ils tuent au cri de «Allah akbar ».

M.N : Pourquoi vous semblez être le seul à reconnaître le terrorisme en RDC ?

N.K.O. : Je ne suis pas le seul puisque je parle du gouvernement congolais qui le reconnaît aussi. Les Etats-Unis ont reconnu en 2019  les ADF/MTM,  comme groupe terroriste. Certes,  les Nations Unies hésitent encore pour des raisons inavouées. Au-delà des actes sur terrain, il y a de nombreuses victimes civiles de ses actes. Elles sont visibles partout. Il faudrait peut-être qu’un jour,  le gouvernement pense à réunir toutes les victimes civiles du terrorisme des ADF/MTM et à les présenter à la représentation des Nations Unies en RDC pour arrêter avec cette hypocrisie.

M.N : S’il vous était demandé de donner une définition du terrorisme en RDC, comment le définiriez-vous ?

N.K.O. : les spécialistes ne sont pas unanimes sur une définition unique du phénomène. Les réalités propres du terrorisme en RDC me poussent à le définir comme l’emploi délibéré de la menace et de la violence aveugle par des groupes organisés, non étatiques, supranationaux, religieux ou laïcs  connus dont certains le revendiquent sur des personnes non combattantes destinées à avoir des répercussions psychologiques au-delà des cibles militaires pour atteindre des buts politiques et /ou idéologiques. Voilà la définition que devrait adopter le Congolais. Elle n’est pas loin des autres. Elle contient tous les ingrédients du terrorisme qu’on trouve en RDC.

Interview réalisée par Marcel Ngoyi

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