C’est dans un nouveau tweet publié ce lundi 19 décembre 2022, que Martin Fayulu est monté au créneau pour demander que la lumière soit faite sur les violences intercommunautaires qui se sont déroulées dans le territoire de Kwamouth opposant les Teke aux Yaka.Ces affrontements ont occasionné le déplacement de plus de 20.000 personnes, parmi lesquels 285 enfants au mois d’août dans la province du Maï-Ndombe. L’on signale également la mort de plus d’une quarantaine de personnes et de près de 200 maisons incendiées.
A en croire le leader de l’ECIDE, les gouvernants sont appelés à éclairer la lanterne de l’opinion en donnant les vrais mobiles de ces violences avant les festivités de fin d’année.
« A la veille de Noël, les Congolais attendent les explications sur la main noire à l’origine des violences à Kwamouth,Wamba(Bagata) et à l’Est de Kinshasa.
Quel est le bilan des tués ? Comment tous ceux qui ont fui leurs villages vont-ils les regagner ? Quid de la prise en charge ? », s’est interrogé Martin Fayulu sur son compte Twiter. Tout en appelant à l’éclairage sur cette affaire, Fayulu voudrait sans doute de manière intentionnelle réveiller le débat sur les vraies causes de ces affrontements.
Les causes ambigües de ces affrontements
Les conflits opposant les Teke aux Yaka ont engendré une vague de réactions dans l’opinion. La version la plus véhiculée est celle faisant état d’un conflit de terre. Les Teke se considérant comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur une distance d’environ 200 kilomètres n’ont pas supporté la cohabitation avec les Yaka venus après, annonçaient certains sources.
Cette version n’a pas été adoubée par le Congolais lambda comme les décideurs, qui ont plutôt privilégié la thèse d’une certaine instrumentalisation.
Au cours d’une interview accordée à RFI et France 24, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a signifié que parmi les personnes arrêtées à Kwamouth, certaines d’entre elles ne parlaient aucune langue nationale moins encore un dialecte de la RDC.
«Cette manifestation de violence telle qu’on la voit qui ressemble à ce qu’on voit à l’Est avec des décapitations, c’est du jamais vu. Ça veut dire qu’il ya quelque chose qui se trame.
Il y a des arrestations, on a par exemple arrêté des gens qui ne parlent aucune des langues nationales de la RDC, ni des dialectes du pays et qui parlent une langue étrangère » avait révélé Félix Tshisekedi.
Dans le même ordre d’idées, la gouverneure de Maï-Ndombe a tiré la sonnette d’alarme avisant un probable envahissement.
« Pour moi, le pays est en guerre. S’ils ont choisi Kwamouth, c’est parce que c’est l’entrée de Kinshasa. Et nous voulons que les décisions se prennent à temps et à l’heure.
Nous sommes infiltrés, il y a une main noire alors attaquons le problème à la source et sécurisons nos territoires » avait lâché devant la presse Rita Bola.
L’ancien premier ministre Adolphe Muzito n’est pas allé sur le dos de la cuillère.
Au cours d’un point de presse tenu à Kinshasa, il a accusé les éleveurs Mbororo rwandais de passage à Kwamouth d’être à la base de ces tensions entre Yaka et TEKE.
Martin Fayulu dont la province de Maï-Ndombe est un fief électoral, voudrait sans doute maitriser les dessous des cartes de ces affrontements qui ont endeuillé plusieurs familles, question de prouver son rapprochement indéfectible à la population qui y vit, à l’approche des élections.
Junior-Gradel IKA