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Le grand baobab du barreau de Bandundu nous a quittés

Par La Prospérité
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C’est autour de 23h45 de ce huitième jour du mois d’octobre 2022 que le Bâtonnier Guy Barthélémy Moka Ngolo Ndoko s’en est allé rejoindre l’Éternité. «Chaque peuple a les institutions qu’il mérite. Que nos magistrats fassent la différence » disait-il  depuis 2008. Il y a à peine quelques jours, le chef de l’état déclarait : « si nous n’avons pas une justice qui fonctionne, il faut oublier l’état de droit ».

Le Grand chef coutumier, de la tribu Yanzi et de la dynastie BINKIE illustrait parfaitement la philosophie du « Ubuntu » sur laquelle Madiba (Nelson Mandela) disait « Autrefois, quand nous étions jeunes, un voyageur à travers un pays s’arrêtait dans un village et il n’avait pas besoin de demander de la nourriture ou de l’eau. Une fois qu’il s’arrête, les gens lui donnent de la nourriture et une table. C’est un aspect d’Ubuntu mais il a plusieurs aspects. Ubuntu ne signifie pas que les gens ne doivent pas s’engraisser. La question est donc « Allez-vous aussi contribuer, afin de permettre à la communauté autour de vous de pouvoir s’améliorer. Ce sont là les choses les plus importantes dans la vie ».

Le Député honoraire Moka Ngolo a servi son pays pendant onze ans, en sa qualité de représentant du peuple, dans l’hémicycle de l’assemblée nationale. Il ne gardait rien pour lui. Il donnait tout à ses concitoyens. Il prenait de sa poche pour le donner aux autres, souvent même au détriment de sa propre famille directe. Il n’a jamais voulu quitter son pays pour émigrer vers l’occident. C’était à coup sûr un nationaliste avéré.

Sur invitation personnelle du Révérend Jesse Jackson, il rencontre le président Bill Clinton à Soweto (Afrique du Sud), le 29 mars 1998. Au dialogue de Sun City en 2002, il est l’un des quatre piliers de la société civile car il dirige le comité de concertation de la société civile et noue des liens solides avec le facilitateur sénégalais, Moustapha Niasse. C’est encore lui qui gagne à la cour internationale de justice, à La Haye, dans le procès attenté contre le patriarche Yerodia Abdoulaye Ndombasi (paix à son âme).

S’il y a des congolais qui peuvent dire avoir défendu et symbolisé l’état de droit, il en faisait sûrement partie. Il a été le fondateur du barreau de Matete, où il a habité jusqu’à la fin de ses jours terrestres. Il ne voulait pas habiter ailleurs. Il était à deux pas du mausolée du héros national Patrice Emery Lumumba qu’il a défendu avec son ami et associé, le Batonnier Mbu-ne-Letang, dans le cadre de la plainte déposée par l’association belge APEL (Affaire Patrice Emery Lumumba) auprès du tribunal de grande instance de Kinshasa, le 29 janvier 2001.

Parmi ses nombreuses œuvres, il a été l’architecte principal des statuts de l’AFDC de l’actuel président du Sénat Modeste Bahati, avec qui ils ont cheminé très longtemps au sein de la société civile. Il n’a jamais recherché ni obtenu des postes ministériels de la république sauf lors du gouvernement Tshombe où il fut directeur de cabinet du ministre des terres, énérgies et mines sous l’Honorable Adolphe Kishwe.

Homme affable et intègre, il avait un sens de l’humour exquis et apprécié par tous. Enfin  et non des moindres, c’était un grand cerveau que la république vient de perdre.

Nous espérons que ce digne fils du pays sera honoré selon ses œuvres nombreuses rendues à son pays, dans une abnégation totale et un sacrifice sans mesure.

S.E Ambassadeur Dr. Jean-Paul Moka Ngolo Mpati

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