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Une Révolution est-elle possible en RDC ?

Par La Prospérité
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(Par le Prof.  Patience Kabamba)

Le MDW de la semaine dernière avait pour conclusion l’idée de la tabula rasa, une révolution comme solution à la descente aux enfers de notre pays causée  principalement par une corruption endémique devenue une seconde nature. 

La question que nous nous posons aujourd’hui est celle de connaitre les chances ou la probabilité d’une révolution en RDC.  En bref, une révolution est-elle une des possibilités du devenir du Congo ? 

Je commencerai par définir ce que j’entends par révolution, puis, je regarderai les couches les plus influentes de la population congolaise pour tester leur appétit ou non pour une révolution, enfin, je répondrais à l’objection récurrente sur le changement de mentalité qui pourrait rendre possible l’idée d’un soulèvement populaire qui remettrait la RDC sur la voie d’un avancement logique comme les autres pays dans le monde. 

Nous définissons la révolution comme une irruption violente des masses pour défendre ce qui structure leurs vies et s’attaquer contre ce qui déstructure leur être-au-monde.

Une révolution est une irruption, elle contient un aspect d’imprévision et de non-préparation. Une révolution n’est pas un acte logique et réfléchi. Il est un moment d’explosion de quelque chose qui a déjà trop duré. Elle est inattendue et rassemble des personnes qui hier soutenaient la situation existante et aujourd’hui elles rejoignent la classe révolutionnaire. 

D’après cette définition, une révolution est quelque chose de violent et même de très violent car pour avoir lieu, elle doit vaincre des forces du statu quo qui s’opposeront à tout changement qui confisquerait les privilèges politiques et économiques que les dominants ont acquis aux détriments du reste de la population. 

Une révolution est une action des masses. C’est une marée humaine qui s’élève à la manière de larves d’un volcan pour fertiliser leur sol politique et économique ou vivra sa progéniture. Une révolution ne met pas d’accord cent personnes, ni mille personnes, mais plutôt plusieurs millions de personnes. C’est lorsque toute une population ou une grande parti d’une population refusent dans un mouvement spontané de continuer à rouler dangereusement sur des motos, des véhicules surannés conduits par des chauffeurs sans permis de conduire, lorsqu’une population estudiantine qui en a marre d’apprendre dans des conditions qui détruisent leurs intelligences plutôt que de les développer se lèverait ensemble pour dire, assez, Basta, Enough. 

Cette population se lève pour une raison

Une révolution est faite par des personnes qui apprécient ce qu’elles sont et qui s’attaquent à tout ce qui détruit les valeurs mêmes qui structurent leur vie. En commençant par des valeurs économiques qui leur sont confisquées par une poignée des gouvernants à travers des écarts des salaires illogiques, des valeurs politiques où leurs voix communes sont jetées aux calendes grecques, des valeurs morales qui sont devenues bafouées dans des institutions académiques et scolaires qui devraient pourtant les protéger: des résultats académiques politiquement, « tribalement » et sexuellement transmissibles dans nos universités et établissements scolaires; les valeurs sécuritaires qui sont moquées par l’incapacités de protéger la population physiquement la population et ses biens ; à l’Est du pays les congolais sont obligés de fuir leurs villages à des intervalles réguliers car ceux en qui ils ont confié leur protection physique n’y arrivent pas.

A l’Ouest du pays , c’est la misère, la malnutrition et le débrouillardise qui sont devenus les lieux communs. Bref, les révolutionnaires s’attaquent a tout ce qui déstructure leur vie. Ils vont se soulever non seulement pour eux-mêmes, mais aussi et surtout pour les générations à venir. Les congolais se lèveront-ils pour laisser à leurs enfants un pays viable où il fera beau vivre, où l’on pourrait se soigner lorsqu’on est malade ? Un pays où l’on pourrait envoyer ses enfants dans des bonnes écoles ? Un pays ou la sécurité physique à l’Est et la sécurité alimentaire à l’Ouest seront assurés par des personnes élues et redevables ? 

En bref, la raison de la révolution serait pour construire un pays où la corruption officielle par des gros salaires et la corruption non-officielle des employés qui ne sont pas bien payés et qui sont obligés de faire des gymnastiques extraordinaires pour nouer les deux bouts du mois, seraient tout simplement bannies. Aujourd’hui, plus d’un millier des fonctionnaires sont frauduleusement payés d’après un rapport du Ministère de la Fonction Publique. 

Une révolution, pour quel peuple ? 

L’assomption commune est que les Congolais serait incapables d’une révolution qui remettrait leur pays sur les rails d’un pays normal avec des décisions logiques. Les Congolais sont jugés comme un peuple résilient et qui se laisse détruire par ses propres frères et sœurs. Un simple exemple : lorsqu’on a appris par des voix autorisées que les députés ne touchaient pas 6000$ le mois comme on le croyait, mais plutôt 21.000$ par mois (3,5 fois plus), aucun mouvement populaire de protestation n’avait eu lieu pour dénoncer un salaire pareil. 

Chaque société possède une couche des personnes qui sont éduquées et instruites pour orienter la communauté et lui permettre d’être à la page dans ce monde globalisé. Elles sont appelées l’élite. Ce terme inclue l’élite intellectuelle, politiques, commerciale, religieuse, citadine et villageoise. Que fait l’élite congolaise face au pays qui tombe en décrépitude de l’intérieur ? 

Hier, il y avait au CEPAS une très bonne conférence sur les terres congolaises réclamées indument par le Rwanda.

Le professeur Isidore Ndaywell est un des grands historiens que nous avons dans le pays. J’admire ses présentations sur l’histoire du Congo, mais je suis étonné que les intelligences du Congo se focalisent sur les conséquences plutôt que sur les causes de nos malheurs. Le M23 est une émanation d’une sorte de corruption devenue endémique. Le Rwanda qui le soutient profite de la faiblesse de l’État Congolais qui s’est réduit à une poignée des personnes qui sont devenues des millionnaires sans grands efforts et qui privent la population entière de sa prérogative fondamentale de bien vivre avec et pour les autres dans des institutions justes.

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